2) Solutions keynésiennes des crises
Une théorie qui a trouvé son émergence
pendant les trente glorieuses , mais éclipsé par la suite vers
les années 1970 avec le problème de stagflation de 1974 et les
manoeuvres spectaculaires des néoliberaux , la théorie
keynésienne avec toute tendance du keynesianisme, offre encore des
solutions adéquates et concrètes devant l'échec de la
gestion des crises du FMI . Encore faut -il rappeler que la notion de
capacité d'endettement à l'origine des crises successives depuis
les années 1980 a été déjà avancée
par le père fondateur depuis 1919.Un concept par lequel les institutions
de bretton Woods s'inspire dans la formulation même de leur
modèle théorique. Devant la persistance et la résurgence
des crises multiformes de ce dernier quart de siècle, la relance
keynésienne de toute options, le protectionnisme et une
libéralisation ordonnée des mouvements de capitaux sont les
reformes de premier plan à mettre en oeuvre afin de résoudre et
de prévenir ces crises.
2-1)Clarification à travers le
problème des transferts internationaux des revenus
La notion de capacité d'endettement élargi a
été pour la première fois annoncé par Keynes en
1919.Soixante ans plus tard le concept remonte en surface et devient même
un cadre de référence des institutions de Bretton Woods en
particulier le FMI une institution où le précepte libérale
de l'économie de marché fait école.
2-1-1) La capacité d'endettement
élargi
Dès 1919 suite au problème de la
réparation allemande, Keynes avait déjà donné une
définition générale de capacité de transfert d'un
pays . « La capacité annuelle de transfert d'un pays
est le maximum de revenu transférable chaque année par le
pays à l'étranger sans qu'il y en résulte une diminution
des niveaux de vie de la population » Cette définition
renvoie à la notion de revenu qui a été reformé en
1930.
Ainsi , Keynes après des années de flou (
dès 1923) a trouvé une vraie définition du revenu en
1930.D'après Keynes , désormais le revenu global R d'un pays est
tel que R=C+I+X-M (1)
où
C : Consommation des
ménages
I : Investissement des
entreprises
X : Exportations
M : Importations
A remarquer que dans la définition de 1919, il y a
déjà référé à la notion de niveau de
vie de la population. Dans le traité de la monnaie , il discute la vraie
définition du niveau de vie de la population et le calcul par le niveau
de vie des ménages ( revenu distribué à la population).
Il estime que si le niveau de consommation est un bon
indicateur sur le niveau de vie de la population , l'épargne des
ménages en est aussi.
Le niveau de vie de la population est ainsi le revenu des
ménages Y de tel sorte que
Y=C+S (2)
Le maximum de revenu transférable sans porter atteinte
au niveau de vie de la population est alors la différence R-Y (
c'est la capacité annuelle de transfert par définition).
D `après (1) et (2) , on a
l'égalité suivante
R-Y= C+I+X-H-(C+S)=
(X-H)+ (I-S)
Cette somme représente la capacité de paiement
d'un pays.
Elle contient à la fois le surplus exportable X-M mais
s'ajoute d'une grandeur I-S qui peur être négatif auquel cas la
capacité de transfert sera réduite. Si I-S>0dans ce cas
la capacité de transfert est réellement augmentée
quantitativement .C'est pour cette raison qu'il est légitime de parler
pour la grandeur (I-S )+ (X-M) de capacité de paiement
élargie.
Dans ce cadre là , l'important est de rendre I-S>0.
Mais quel que soit le signe de I-S, conceptuellement . la capacité de
transfert est une capacité élargie .Keynes est donc l'inventeur
de cette capacité élargie.
Cette notion de capacité de paiement est
acceptée et entre dans l'usage , si bien qu'aujourd'hui encore on a
pu le constater lors de la grande crise internationale des années
1980-les institutions internationales elles -mêmes , tels le FMI ou la
Banque mondiale , se réfèrent au surplus exportable pour
évaluer la capacité d'endettement des pays en
développement. [Frédéric Poulon,2000,p.90].
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