1) STIGLITZ et le FMI : divorce annoncé
Joseph STIGLITZ , prix Nobel d'Economie 2001, professeur
au département d'économie de l'Univerité de Colombia
,ancien conseiller du Président Clinton , et non moins ancien Vice-
président de la Banque mondiale , un homme tout complet dans sa
qualité de théoricien et praticien .Stiglitz a claqué la
porte au FMI en 2002 après sa démission de la banque mondiale en
novembre 1999. En publiant un ouvrage intitulé « La
grande désillusion », traduit en vingt langues qui
était un Best seller. Dans la grande désillusion , l'auteur a
fortement critiqué le FMI dans ses interventions dans les PED à
travers la politique d'ajustement structurel et la gestion des crises
financières des pays émergents intervenues dépeuis le
milieu des années 1990. Après avoir fait des analyses
approfondies de l'ajustement dans les pays africains en particulier en
Ethiopie, les transitions des pays de l'Europe de l'est et de la Russie, la
crise asiatique, il montre les échecs du FMI dans ses interventions ,
les couts sociaux et les effets économiques des programmes du FMI .
Il a constaté que ce sont les pays qui n'ont pas suivi
à la lettre le programme du FMI ou ceux qui ne se sont jamais
engagé avec le FMI ont pu s'écarter des crises et
décoller leur économie. Il a pris l'exemple de la Pologne qui a
appliqué une approche gradualiste et la chili qui a opté pour
des mesures de contrôle des mouvement de capitaux. La Malaisie qui a
donné un rôle essentiel à l'Etat a été aussi
cité.Chose curieuse, il a fait la comparaison entre la Chine et la
Russue.La première dit-il a une politique nationale orthodoxe et a
obtenu une croissance à deux chiffres durant les deux dernières
decennies et commence à concurrencer les pays
développés.La seconde , la Russie où le PIB de 2000
represente moins des deux tiers de son niveau de 1989, malgré les
conseils et les apports financiers du FMI.Les mésures
préconisées par le FMI , quand elles ont été
suivies , ont aggravé les situations .Le FMI fait parti du
probléme que de solution.
Si , pour STIGLIZ , le FMI sert objectivement les
interets de la communauté financière internationale, et
particulièrement des Etats-Unis , il ne faut pas interpreter sa
politique par une théorie de complot.Il montre que , le FMI fait de la
mauvaise économie parcequ'il est animé par une ideologie et non
par une analyse scientifique , cette idéologie est le fanatisme du
marche.D'où toujours les memes remèdes : privatisation,
libéralisation , incitation à l'investissement privé
étranger, Etat minimum quel que soit le type de pays ou le type de
probleme .Dans ce cadre là , il monte que le FMI impose en Afrique et
en Asie des solutions déstinées pour l'Amérique latine
pendant la période de l'inflation.Il propose aussi la necessité
des débats scientifiques afin d'apporter des solutions alternatives aux
problemes qui sont très divers.A près avoir montré que les
marchés sont imparfaits , il insiste toujours sur ,a necessité de
l'Etat qui limitera les imperfections du march é et sera
chargé de céer les institutions indispensables à son
fonctionnentIl a dénoncé aussi le fonctionnement du FMI .
A propos de la crise asiatique, il demontre que, le FMI a
joué le rôle de déclencheur de raz de marée avec ses
politiques, imposées au nom du fanatisme du marché reposant sur
trois piliers : privatisation, liberalisation, et austérité
budgétaire à un rythme effrené.L `absurdité du
choix du FMI peut avoir des consénquences très néfastes
pour l'économie mondiale .Dans les pays du Sud Est asiatique ? le
FMI a souhaité dans un contexte de début de récession,
imposer une liberalisation des marchés financiers ouvrant la porte
à l'arrivée des capitaux speculatifs . Les plans du FMI à
savoir maintien du taux de change, austerité , hausse des taux
d'intérêt, etc ont échoué provoquant fuite des
capitaux , augmentation du chomage, baisse du PIB et pauvreté.Au lieu
d'adopter une relance budgétaire et une détente monétaire
, le FMI a fait l'inverse.Pire , car la hausse du taux d'intérêt
qui pouvait atteindre 25% n'a pas pu attirer les capitaux , et a aggravé
encore la récession qui se profile déjà.
En ce qui concerne la crise Russe, il constate qu'au moment
de la crise, alors que l'exemple désastreux des privatisations
confisquées par les oligarques russes est partout, le FMI n'a pas
hésiter à renflouer des liquidités la Russie . Des fonds
qui se sont retrouvés en deux jours sur les copmtes suisses des amis du
pouvoir.En Russie avec la collaboration avec des « bolchevicks du
marché » , la Douma , les experts de Washington ont mis
en oeuvre leurs politiques :libéralisation des prix et des
marchés , puis durcissement de la politique monétaireet lancement
des privatisations réalisées dans des mauvaises conditions(
monopole public dévenu privé , reglementations insuffisantes
.C'est la politique de « privatisation des bénefices et
socialisation des pertes » qui a été
favorisée.
La faiblesse du systeme fiscal conjugué au
surendettement du pays ont empiré la pauvreté à la suite
de la contagion asiatique qui a pesé beaucoup sur le prix du
pétrole , principale source de devise du pays.Malgré les
milliards de dollars du FMI et les autres acteurs comme le trésor
américain, l' Etat a toujours annoncé la suspensionunilaterale
des paiment de la dette , preuve à l'appui que les fonds ont
quité le pays , corruption oblige.Les transitions manquées des
pays de l'Europe Centrale et de l'Est à l'exception ( Plogne , la
Hongrie , Slovenie et Slovaquie ) réticents à appliquer la
totalité des recettes du FMI sont la preuve du mimetisme du FMI et de la
communauté internaionnale qui ne tennent pas compte la
specificité de ces pays. Dans ces pays , la pauvreté a
été plus que maitrisé du temps du communisme et la
dispaité sociale n `étéit pas grave.Pour Sliglitz ,
les réussites relevent des pays quin'ont pas adopté la
prescription du FMI.
Face à l'échec patent des IFI , la
tâche des nouvelles institutions publiques doit consisterà donner
les moyens nécessaires aus PED de faire un choix informésur les
stratégies économiques . Jusqu`à présent, estime
-il, les prets du FMI ont été nuisibles et visaient à
maintenir au pouvoir les cercles en place alors qu `on les savaient
corrompus.Il est donc plus que temps de mofifier le mode de gouvernement au
sein des IFI (representation et vote) et d'y imposer la transparence. Le FMI
quant à lui doit se limiter à la gestion des crises et ne pas se
consacrer au développement, ni aux économies en transition. En
outre, il doit etre dessaisi de la collecte des statistiques
économiques et ne pas etre le seul organisme à assumerune
fonction de surveillance des économies.
Enfin , il propose quelques principes afin d'améliorer
le SFI :reconnaître les dangers de la liberalisation des
marchés de capitaux,améliorer la réglementation bancaire
,reformer les faillites et recourir aux gels, et moins compter sur les
opérations de sauvetage,améliorer la gestion de risque( les
filets de securité et la réaction aux crises),réformer
l'aide au développementen même tempsque la Banque
mondiale,equilibrer l'ordre du jour des négociations commerciales,
repenserle droit sur la propriété intellectuelle,
réafirmer le rôle central de l'Etat dans certais secteurs,
rédefinir l'action collective.Tous ces chantiers sont indispensables
pour une mondialisation à visage humain.La strategie de reforme doit
avancer sur plusieurs plans taxation des capitaux annulation de la dette des
pays pauvers, démentellement des barrières commerciàles
des pays riches. Dans le livre , il a incité une prise de conscience et
réaction de la population : « Si nous volons
répondre aux inquiétudes légitimes des
mécontentements de la mondialisation, la mettre au servicedes milliards
de personnes pour lesquelles elle a échoué et lui donner un
visage humain , élevons la voix , parlons haut ».
STIGLITZ a bien formulé ses critiques du FMI mais on se
demande pouquoi attendre si longtemps de critiquer le FMI ?Lui-
même ,est ce qu'il n'a pas sa part de responsabilité devant la
persistence de la pauvreté dans les PED alors qu'il faisait parti des
cercles de décision de la Banque mondiale pendant certains temps ?
Comme dit l'adage « il est facile à dire qu'à faire
». Il a déjà fait son effort dans le but d'améliorer
les conditions de vie des milliards d'ames sur cette planète qui ne
trouvent même pas de quoi à manger ? Beaucoup de
théociens ont dejà avancé des critiques pas loin de ceux
de Stiglitz mais n'ont pas fait echos dans les maisons d'éditions , les
universités et les cercles de décision politique . Faut -il peut
etre avoir le prix nobel pour etre ecouter par les observateurs du monde
entier ?
Le FMI , non seulement a échoué aux yeux
des ses détracteurs mais aussi aggravé le risque d'alea moral.
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