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Le FMI et la crise financière internationale depuis les années 80

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par Jean Bruno RAKOTOMALALA
Université Montesquieu Bordeaux IV - DEA 2004
  

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4. La crise brésilienne de 1998-1999 :

Si le Brésil semble bien avoir subi les effets de la crise russe de 1998 (voir Baig et Godfajn, 2000), les raisons de ses difficultés sont plus profondes et plus spécifiques. Depuis le Plan Real de 1994, le Brésil tente de lutter contre une inflation historiquement très élevée, qui a généré une faiblesse structurelle de l'épargne financière intérieure. En outre, l'Etat central gère les déficits publics conséquents (6 à7 % du PIB) et persistants, via des émissions de dette publique, le plus souvent à court terme qui reste détenue principalement par des résidents. Les taux d'intérêt étant restés élevés (plus de 30% en terme réel), les poids et les charges de la dette n'ont cessé de croître dans les premiers mois suivant la crise russe, l'impact sur le Brésil est déjà substantiel : les investisseurs étrangers commencent à rapatrier leurs capitaux et les résidents convertissent leur épargne en devises étrangères. La banque centrale intervient massivement pour maintenir le taux de change dans les limites de son système de crémaillère (crawlimg-band).Mais ce faisant, en alourdissant la dette (à taux flottant), elle a dégradé après court terme une situation budgétaire déjà précaire.

Ainsi, le gouvernement a bien tenté de faire voter puis d'appliquer des programmes successifs de correction budgétaire, mais les résultats ont été longs : le solde primaire a été réduit d'un point de PIB en 1998, mais le paiement d'intérêt se sont accrus de plus de quatre points, tandis que la dette publique a augmenté de dix points de PIB en dix huit mois de crise.

[J Sgard,2002,p.126].

Finalement, le 6 janvier 1998, deux après le plan de soutien préventif du FMI, l'Etat du Minas Gerais déclarait un moratoire sur sa dette à l'égard du gouvernement fédéral, suivi par la plupart des autres Etats. La dynamique de sorties de capitaux, pesant à la baisse de Réal, contraignit alors les autorités à laisser flotter le Réal .Dans les jours suivant, plus de un milliard de dollars sont sortis du pays quotidiennement. On a commencé par élargir la bande de fluctuation du Real le 13 janvier, mais la manoeuvre a échoué comme au Mexique, en Indonésie, en Corée, en Russie. L'encrage est abandonné le 16, après quoi l'échange s'effondre de 35% en trois semaines dans un contexte d'extrême volatilité des marchés et d`incertitude sur la capacité de l'économie à absorber le choc, voir sur la capacité des autorités à financer la dette publique ( Baig at Gldfajn, 2000.Le retour de confiance des investisseurs et du marché après l'accord avec le FMI a accéléré le rétablissement de la situation. Ainsi, les taux d'intérêt ont chuté fortement d'avril en juin, ce qui a facilité la stabilisation budgétaire. Le Brésil a réussi enfin à rétablir les confiances du marché et le Real revient presque au niveau d'avant crise.

La crise est presque passée fin 1999. Toutefois, la situation financière et économique du pays reste toujours embarrassante.En effet, la croissance économique reste atone en raison d'une politique monétaire et budgétaire restrictive qui a passé de 0,8 % en 1999 à 1,4% en 2001 et de 0,5% en 2003.Cet années 2004 la Coface estime une croissance de 3,7 % du pays. De l'autre côté le déficit public reste toujours dans un niveau critique de 5,8 % en 1999 à -3,6% en 2001 et estimé à 4,7 % cette année. La dette extérieure du pays a presque stagné de 243 milliards de dollars en 1999 à 227,3 en 2000 et 244,3 cette année. Enfin, le réserve en mois d'importation du pays a passé de 4,8 milliards de dollars en 1999 à 4,5 en 2001, et devait atteindre 7,2 milliards de dollars cette année. Dans la dernière publication du Coface 2004, le pays est classé parmi les pays « à risque élevé. L'accession en pouvoir du président LULA en 2002 offres un nouvel espoir de développement à la population dont la majorité vivent dans des conditions très précaires avec un PNB / habitant de l'ordre de 3070 dollars par an, et un indice de développement de 0,777 sur l'échelle de un, avoisinant alors la moyenne régionale qui est de 0,77 et excédant un peu celle de PED de 0,708.

Après le Mexique, les pays asiatiques, la Russies, le Brésil, c'est l'Argentine, pays qualifié souvent de « bon élève » du FMI qui sera le champ de théâtre des crises financières multiforme depuis les années 90.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus