Le maintien d'une situation de sortie de ville
Les indicateurs publicitaires visuels associés aux
activités commerciales demeurent encore pendant la
3ème période de rénovation un fait important.
Néanmoins, ils tendent à disparaître peu à peu au
fil de la restructuration du parcellaire, et, on l'a vu, à
s'intégrer parfois de manière spontanée par la
stratégie des commerçants. La thèse universitaire
d'Antoine Bres identifie deux types d'indicateurs; les indicateurs
"immédiats", signalant par leur devanture l'activité en
présence; et les "annonceurs", qui indiquent l'itinéraire
à suivre pour accéder au lieu. Ces marqueurs sont plus
particulièrement associés aux activités liées
à la voiture, déjà évoquées plus haut. Ces
panneaux ont pour conséquence d'amoindrir la lisibilité de l'axe
pour le conducteur. Ils ne participent pas à la lecture des rives du
boulevard, puisqu'on parvient mal à lire la présence des
pavillons situés en retrait.
Illustration 32: Intégration visuelle d'une forme pavillonnaire
à l'intérieur des rives sud-est de la RD 992 - Photographie
personnelle (2008)
Illustration 33: Intégration visuelle d'une forme pavillonnaire
à l'intérieur des rives sud-est de la RD 992 - Photographie
personnelle (2008)
Des invidualités pavillonnaires qui se donnent
à voir
Illustration 34: Passage public en coeur d'îlot: un
vis-à-vis onirique entre public et privé
Le pavillon est ici le mode d'habitat dominant, bien qu'il
soit ponctué par des logements collectifs typiques de la fin
19ème début 20ème siècle,
notamment rue Colbert. Il n'existe pas d'éléments et de traits
paysagers commun à tous les pavillons, la qualité s'affirmant
surtout dans l'individualité de chacune des maisons: façades en
meulières; grands jardins avec des arbres centenaires; des
façaces de couleurs vives, chaudes et pastelles; des jardins
privés fleuris visibles depuis la rue... Chaque individu est artisan de
l'aménagement paysager du quartier. Cette qualité pavillonnaire
est dans une certaine mesure appuyée par l'acteur municipal, qui a
lancé une opération programmée de l'amélioration de
l'habitat. L'O.P.A.H "Colbert" offre la possibilité aux
propriétaires compris dans le périmètre de la zone
d'obtenir une aide financière pour la réhabilitation de leur
pavillon. Les passages traversants en coeurs d'îlot participent à
la mise en scène de la confidentialité de ces espaces
privés. Conservé avec la construction du programme d'immeubles de
logement du 38 à 44 boulevard Charles de Gaulle, un passage reliant le
boulevard Charles de Gaulle au square de la rue Colbert a été
conservé. A l'abri des nuisances sonores, ce passage est verdoyant et
offre des points de vues inédits des bouts de pavillons et d'immeubles
saisissables à travers les végétaux. La moindre
densité du bâti permet de dégager certaines perspectives
visuelles intéressantes. Longeant un terrain de loisirs de la rue
Colbert, le passage offre une mise en scène de l'espace de loisir
attenant. Les mobiliers urbains participent par leur échelle et leur
vocabulaire à rappeler l'ambiance des rues pavillonnaires (motif des
grilles, lampes...).
Integrés dans la réflexion sur la mutation de la
frange sud-est, les espaces de statut privé, d'une qualité
paysagère remarquable, prennent place dans les plans. Les "coeurs
d'îlots", rassemblant dans un périmètre un ensemble de
jardins privés non-construits et verdoyants, sont protégés
au titre de l'article L.123.1.7 du code de l'urbanisme. Cet article
prévoit que "Les abords de la construction doivent être
traités avec un soin particulier afin de participer à son
insertion dans le site, à l'amélioration du cadre de vie et
à la gestion de l'eau. ». 50 % des espaces au minimum
doivent rester en « pleine terre », et 30 % de
l'espace au maximum peut être
« minéralisé ». Cette protection
souple n'empêche donc pas la construction, à condition qu'elle
s'intègre selon les critères « historiques,
esthétiques, et paysagers » des alentours, et qu'elle
soit limitée en terme de superficie, mais pas de hauteur.
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