Magistère Aménagement
Mémoire universitaire
Sous la direction d'Antoine Brès
Juin 2008
ÉVOLUTION DES DENSITÉS,
PRATIQUES ET IMAGES DES RIVES DE
LA RD 992 À COLOMBES
Densification et évolutions
de l'espace vécu
en petite couronne parisienne
Alexandre Laignel
Magistère Aménagement - Paris 1
Magistère Aménagement
Mémoire universitaire
Sous la direction d'Antoine Brès
Avril 2008
ÉVOLUTION DES DENSITÉS,
PRATIQUES ET IMAGES DES RIVES DE
LA RD 992 À COLOMBES
Densification et évolutions
de l'espace vécu
en petite couronne parisienne
Alexandre Laignel
Magistère Aménagement - Paris 1
Remerciements
Je remercie Antoine BRES, Professeur associé au
Magistère Aménagement et Urbanisme de Paris 1, co-directeur du
cabinet Brès+Mariolle, pour l'attention qu'il a porté
à mon travail et pour ses conseils. Les analyses et réflexions
qu'il m'a inspiré ont enrichi ma vision de l'urbanisme.
Mes remerciements s'adressent aussi à Jacques GROSSARD,
ancien adjoint à l'urbanisme de la ville de Colombes et Directeur
Général de la CODEVAM, pour son écoute et grâce
auquel j'ai renouvelé mon regard sur le passionnant territoire du
Petit-Colombes.
Je remercie enfin Marc BITRAN, du Service Urbanisme de
Colombes, Benoît MOYEN, président des Petits Toits, les
amis qui m'ont aidé pour la réalisation des schémas, et
les attentives relectrices-eurs.
Sommaire
Introduction 5
Contexte géographique 7
1. Une entrée de ville aux centralités
éteintes 9
1.1 Le «Petit-Colombes», un territoire en quête
de sens 9
1.2 L'insertion d'un grand axe de circulation: du national au
local 19
1.3 Les conditions urbanistiques du boulevard urbain 38
2. Évolutions des pratiques, image et fonctions du
boulevard Charles de Gaulle 49
2.1 Evolutions des formes de la riveraineté 49
2.2 La constitution d'images du boulevard 59
2.3 La tertiarisation de l'axe et l'affirmation de sa fonction
résidentielle 74
3. Les nouvelles formes de centralités à
l'horizon 2020 82
3.1 La requalification au service de l'intégration du
boulevard dans le territoire 82
3.2 Les limites de la trame commerciale à
« faire ville », ou les freins au modèle de
boulevard urbain commercial 94
3.3 Images - Chercher du symbole au boulevard entre patrimoine et
modernité 101
Conclusion 113
Bibliographie 117
Introduction
«La porte du Grand Colombes«,
»Les Champs-Elysées de Colombes», »Nouveau
boulevard urbain»,«Les portes de La
Défense«... Les enjeux économiques, politiques et
sociaux ouverts par l'évolution des rives d'un axe d'importance
régional stimulent les volontés politiques d'associer à un
événement urbanistique un projet capable de trouver sa place dans
les pratiques et les images locales de la cité. La RD 992,
désignée «boulevard Charles de Gaulle» dans sa partie
traversant l'ouest de la commune de Colombes, se situe au coeur du processus de
densification de la petite couronne parisienne observée depuis les
années 1970. Comme sur d'autres radiales franciliennes, l'urbanisation
participe ici à un englobement de l'urbain existant, et de ces
centralités, à partir des rives de l'axe.
D'une conception fonctionnaliste de la ville à des
logiques attachées à l'image, l'évolution de ce quartier
fragmenté bouleverse les formes de l'espace vécu du Petit
Colombes. Alors que le «rond-point du Petit-Colombes» ou le
croisement des rues «Colbert/Gabriel Péri»
apparaissent aujourd'hui comme des centralités éteintes,
l'analyse de certaines parties du territoire montre la constitution de nouveaux
centres. Les opérations ponctuelles réalisées le long de
l'axe semblent essayer de s'intégrer de manière nouvelle à
l'espace public, en anticipant l'effet «structurant» du tramway apte
à générer de la riveraineté le long de l'axe.
Cette question de l'intégration des îlots riverains à la
voie en lien avec la modification des conditions de circulation en petite
couronne reste peu traitée aujourd'hui, alors qu'elle constitue un des
principaux mode de production de la ville aujourd'hui. C'est ce constat qui
justifie la problématique suivante: la densification radiale en petite
couronne est-elle l'occasion de redéfinir, voire dépasser, la
conception en terme de centralité de l'espace vécu ?
La partie étudiée de la RD 992 revêt un
intérêt particulier du fait de son statut de «sortie de
ville» où, malgré l'existence d'un dispositif de traitement
d'intégration à la voie des îlots riverains grâce au
système de contre-allées, la "riveraineté" (BRES, 2003)
est initialement faible et l'urbanisme désintégré de la
voie. Un ensemble d'outils et de méthodes permettront d'identifier et
d'analyser les évolutions des rives de l'axe, sous le prisme de trois
critières préalablement définis: les pratiques, l'image et
les fonctions.
La mise en place d'un système d'information
géographique permettra de juger de l'évolution de l'espace
étudié aux échelles de l'îlot, de la parcelle, de la
forme bâtie, et de la trame viaire. Les données
numérisées à partir des cadastres papiers des
années 1964, 1980, 1990, 2003, et 2006, permettront d'appréhender
ces évolutions aux moments-clés de l'histoire de l'axe, et dans
la mesure de leur disponibilité: les élargissements
consécutifs à partir des années 1980, le lancement de
programmes de Z.A.C de logements à partir des années 1980
jusqu'aux années 2000, avec l'accélération de la mutation
de l'axe opérée par l'officialisation du projet d'extension de
tramway T2 depuis La Défense jusqu'à Bezons. Les observations de
terrains permettront dans un second temps d'évaluer l'évolution
des pratiques, images et fonctions le long de l'axe, pour parvenir à
juger de l'évolution, ou pas, de l'axe vers un modèle type
«boulevard urbain».
Ce mémoire s'articulera en trois parties. Dans un
premier temps, le retour sur les logiques qui ont présidé
à l'urbanisation du quartier, aux regards de ses anciennes
centralités, permettront de mesurer les effets d'une production
cloisonnée de la ville entre deux acteurs: l'Etat, via la DREIF, et la
commune. Pour se faire, l'analyse sera décomposée en deux temps:
l'identification des formes urbaines produites aux marges du boulevard d'abord,
du fait du gel de l'évolution des façades du boulevard par
l'Etat, puis la production du boulevard et de ses façades
entamées en 1975 et mettant en oeuvre de nouveaux concepts. La mise en
perspective des problématiques à l'oeuvre aujourd'hui sur ce
territoire, au regard des travaux de Geneviève Dubois-Taine, d'Antoine
Bres, de Demorgon ou encore de Kévin Lynch, dressera la grille de
lecture permettant d'évaluer dans une deuxième partie les
évolutions du boulevard et de ses rives dans la période comprise
en 1997 et 2008. Trois critères (pratique, image, et fonction),
permettront d'identifier les dynamiques actuelles existantes en terme d'espace
vécu du quartier. Puis, nous approcherons dans un troisième temps
une analyse prospective visant à identifier le devenir de cet axe
à partir des tendances observées en deuxième partie, pour
dessiner les centralités futures du boulevard dans le contexte
altoséquanais de densification en petite couronne.
|