Evaluation des effets d'un programme de réhabilitation et de remédiation cognitive sur des patients schizophrènes( Télécharger le fichier original )par Charlotte Mouillerac Université Paris 8 - Master2 de psychologie clinique 2008 |
3.3. Opérationnalisation3.3.1. Population étudiéePour tous les sujets que j'ai pu rencontrer dans le cadre de ce travail, un diagnostic de schizophrénie avait donc été posé, annoncé et expliqué au patient. Les patients revenaient au CRESOP 6 mois à 1 an après la remédiation cognitive pour un nouveau bilan d'évaluation. C'est à cette occasion que j'ai pu les recevoir pour un entretien semi directif de quelques minutes. J'ai ainsi pu interroger 11 patients. Tous avaient bénéficié des séances de remédiation cognitive. 7 d'entre eux avaient également participé au groupe PACT d'information sur la maladie. Tous recevaient un traitement par neuroleptiques et étaient dans une période de relative stabilisation de leurs symptômes. La moyenne d'âge était de 29 ans, le plus jeune ayant 21 ans et le plus âgé 42 ans. Le groupe était composé de 5 femmes pour 6 hommes. 3.3.2. Les entretiensJe les ai informés du cadre de ces entretiens et leur ai assuré les garanties d'anonymat. (Des pseudonymes ont également été utilisés dans les vignettes illustratives.) N'ayant pu obtenir l'autorisation d'enregistrer ces entretiens, j'ai utilisé une méthode de prise de notes rapides qui m'a permis de transcrire les propos des patients avec une relative fidélité20(*).
3.3.3. Le programme PACT d'information sur la maladie (groupe psycho-éducatif)Le groupe se déroule sur 12 séances, à raison d'une séance de 2 heures par semaine. Il utilise comme support les DVD élaborés par le laboratoire Janssen-Cilag : PACT (Psychose Aider Comprendre Traiter). Les DVD abordent les points suivants : Ø Dire la maladie Ø La vulnérabilité Ø Les traitements Ø Rechutes et évolution vers la stabilisation. Le montage fait alterner des séquences jouées par des acteurs, des témoignages de patients et de familles et des explications plus théoriques. Après chaque séquence, le film est mis sur pause afin de permettre la discussion et les échanges. Pour cette session, le groupe se compose de 9 patients, pour lesquels il s'agit de la première prise en charge au CRESOP. Chacun a été reçu en entretien la semaine précédente. Le groupe leur a été présenté, ainsi que les indications. Ils ont également reçu un programme détaillé avec dates et thématiques des séances. Le groupe est animé par deux infirmières référentes et moi-même, stagiaire psychologue. Un infirmier vient en observateur mais prend rapidement une place d'animateur à part entière. Certaines séances prévoient des interventions exceptionnelles : Ø Pour la première séance, le médecin et la cadre de santé sont présents pour les présentations. Le médecin introduit la séance, en présentant les objectifs et les modalités du groupe : présence requise à toutes les séances, secret des échanges (ce qui est dit dans le groupe reste dans le groupe), programme... Ø La 3ème et la dernière séance sont ouvertes aux familles et se déroulent en soirée, avec la participation du médecin, le choix étant laissé aux patients d'inviter les personnes qu'ils désirent. Ø Sur les 3 séances consacrées aux traitements, une séance est consacrée à des questions au médecin. Ø Une séance comprend également l'intervention d'un GEM. La demande première des patients correspond à l'intitulé du groupe : il s'agit avant tout de recevoir une information sur la schizophrénie, ses origines, ses traitements... Mais, plus qu'un groupe d'information, la séance évolue rapidement vers un groupe de parole et d'échange sur la maladie, ses symptômes, les difficultés rencontrées par les uns et les autres. Les patients témoignent en confiance, certains avec plus ou moins de réserves que d'autres. Une chose est claire pour les soignants : les seuls vrais spécialistes de la schizophrénie, ce sont les patients.
* 20 Entretiens reproduits en annexe |
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