Section II : Démarches préparatoires du
partenariat :
Il est essentiel de bien préparer un accord de
partenariat. Voici quelques étapes importantes :
1. Identifier les partenaires potentiels :
· Tant les universités que les entreprises ont
à leur disposition plusieurs sources leur permettant d'identifier un
partenaire potentiel ;
· Le choix peut être influencé par des
aspects géographiques, le partenariat pouvant être international,
national ou local ;
· Les sites Internet sont de plus en plus une source
pertinente d'informations sur les partenaires éventuels.
2. Les universités, dont le marketing n'est pas
nécessairement très développé, doivent traduire
leur projet de recherche avec une visibilité maximale pour le secteur
professionnel qu'elles souhaitent contacter.
3. Les entreprises doivent tenir compte du fait que chaque
université a ses propres priorités, et que les points forts sont
différents d'une université à une autre.
4. Même les discussions initiales peuvent être
soumises à un accord préalable de confidentialité, de
façon à ce que les intérêts et les objectifs de
chacun puissent être abordés en détail très
rapidement.
5. L'entreprise doit bien définir sa stratégie
en matière de Recherche-Développement et évaluer la
capacité de l'université de comprendre et de mener à bien
le projet de recherche, dans les délais exigés.
6. L'université doit évaluer la capacité
de l'entreprise de partager l'information et de soutenir l'effort de recherche
et l'éventuelle exploitation des résultats.
1- Manifestation d'intérêt à
l'action partenariale :
Les partenariats, en général, supposent un
choix intentionnel et représentent une façon de travailler avec
d'autres vers un but commun. Les parties engagées en partenariat doivent
prendre en considération certains facteurs importants lors de l'examen
de la faisabilité et l'opportunité de créer un
partenariat. Ces facteurs sont les suivants :
- avoir des préoccupations et des intérêts
communs ;
- comprendre le contexte du partenariat ;
- comprendre ce que suppose le partenariat.
Avant de s'engager dans une action partenariale, il incombe
à chacune des deux parties intéressées,
l'université et l'entreprise, de déterminer si l'autre partage
ses intérêts et préoccupations. Cependant, le contexte dans
lequel s'établit l'action partenariale est, à son tour,
déterminant dès lors que les partenariats ne sont jamais
créés en vase clos. Ils s'insèrent, le plus souvent, dans
un contexte dynamique. Il est important, à ce stade, que chacun des deux
parties, aussi bien l'université que l'entreprise, détermine
librement si elle travaille dans un milieu favorable en prenant en ligne de
compte la possibilité de s'engager dans une opération de la
sorte. De même, le partenariat université-entreprise comprend
presque toujours une propriété, une responsabilité et une
prise de décisions partagées, les potentiels partenaires doivent
absolument comprendre les paramètres de chacun de ces aspects.
2- Discussions préliminaires :
Rien ne remplacera jamais le contact direct. Les discussions
préliminaires permettent de bien se connaître et se comprendre. Le
partenariat université-entreprise peut être établi dans un
premier temps sur la base de relations informelles qui dépendent
largement des rapports entre les enseignants et les chefs d'entreprises. Les
premiers contacts entre les deux partenaires doivent être basés
sur la confiance, l'efficacité et la réciprocité. Des
relations de confiance sont un préalable à toute discussion
visant à établir une bonne relation ente les entreprises et les
établissements d'enseignement. Ces discussions peuvent être
menées par des agents facilitateurs : équipes
pédagogiques, équipe de direction, administratifs, etc.
Dans un deuxième temps, les discussions doivent avoir
pour objectifs :
- Obtenir des informations détaillées sur
l'entreprise afin d'identifier par la suite ses besoins en formation, en
recherche et en transfert de technologie ;
- Tracer les divers échanges possibles entre les deux
partenaires.
L'université et l'entreprise peuvent entamer des
discussions très libres concernant le cadre général du
domaine qui les intéresse. Mais l'un des partenaires ou les deux,
peuvent hésiter à parler ouvertement du problème
spécifique à résoudre et des objectifs
recherchés.
Cette difficulté peut être surmontée si
les intervenants signent dès le départ, une clause de
confidentialité ; cela leur permettra de présenter en
détail leurs idées et leurs centres d'intérêt et
d'analyser ensemble le potentiel de ces idées.
L'accord spécifique de confidentialité
définit :
- l'objectif et l'étendue des thèmes à
discuter ;
- les limites et conditions de communication à des
tiers ;
- la durée des limites ;
- les informations qui ne sont pas soumises à
confidentialité.
Les accords de confidentialité doivent être
équilibrés, évitant de protéger un intervenant au
détriment de l'autre. Les accords peuvent prévoir que la prise de
contact elle-même soit confidentielle.
3- Evaluation des habiletés
réciproques :
Après avoir identifié les partenaires potentiels
et après les discussions préliminaires, tant l'université
que l'entreprise doivent examiner si chaque partenaire a la capacité et
les habiletés nécessaires de mener l'action partenariale à
atteindre les objectifs qui y sont assignés.
A ce niveau, l'université doit vérifier
que :
- l'entreprise peut transmettre l'information
nécessaire à la recherche, même s'il s'agit d'information
sensible ;
- l'unité de recherche a (ou peut acquérir) les
locaux, la compétence, le savoir-faire et la capacité de gestion
nécessaires à la réalisation du projet choisi, dans le
cadre budgétaire fixé ;
- les échéances proposées par
l'entreprise sont compatibles avec la capacité de développement
de l'unité de recherche, compte tenu des autres responsabilités
de cette unité, telles l'enseignement et les implications dans d'autres
projets ;
- l'entreprise a les moyens (en particulier les ressources
humaines) indispensables pour reprendre et exploiter commercialement les
résultats de la recherche.
D'autre part, l'entreprise doit vérifier que :
- l'équipe de recherche universitaire comprend
réellement le contexte de la recherche ;
- l'équipe de recherche est capable de livrer les
résultats que l'entreprise attend ;
- l'université est capable de poursuivre le projet de
recherche même si l'un des chercheurs clé quitte le
projet ;
- l'entreprise elle-même peut consacrer, avec
continuité, les ressources nécessaires à la gestion du
projet ;
- l'entreprise a les moyens (en particulier les ressources
humaines) indispensables pour reprendre et exploiter commercialement les
résultats de la recherche.
Si ces partenariats conduisent souvent à des
réussites, ils connaissent parfois des échecs
généralement dus à une formalisation insuffisante des
engagements et des responsabilités ainsi qu'à une mauvaise
maîtrise des phases clés de mise en oeuvre du partenariat. La
difficulté réside dans la définition du rôle et des
engagements respectifs qui, sans tomber dans des excès de
rédaction contractuelle, doit trouver un équilibre entre l'esprit
partenarial et les contraintes et responsabilités liées à
la mise en oeuvre de nouveaux projets.
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