VI- Articulation et justification du plan
La gestion durable de l'écosystème forestier
reste encore tributaire dans ces deux pays de l'environnement tant juridique
que sociopolitique. Cet environnement se caractérise par un cadre
juridique et institutionnel peu évolutif, ainsi qu'une faible
démocratisation des structures de gestion des ressources naturelles ne
permettant pas une réelle prise en compte de la notion du
développement durable.
L'appartenance de ces deux pays à l'espace CEMAC ainsi
qu'à certaines institutions régionales spécialisées
dans les questions de gestion durable de l'écosystème forestier
permet de développer une approche régionale dans
l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques nationales de ces deux
pays en matière de foresterie. Cette approche permet non seulement de
favoriser l'intégration sous-régionale entre les Etats du bassin
du Congo, mais aussi de renforcer leurs politiques forestières
respectives dans la perspective de la gestion durable de leurs ressources
naturelles.
Il ne s'agit donc pas dans la présente étude de
présenter une longue dissertation sur les politiques publiques ni moins
encore de dégager les grandes orientations sur l'action de ces Etats en
faveur de leur développement économique en général.
Il s'agit selon les canons traditionnels de la recherche en sciences sociales,
d'observer et d'évaluer les actions de ces Etats avec les moyens
financiers, humains et techniques souvent limités comme exemple
d'appropriation par les pays du Sud du concept du développement durable
dans leur politique forestière.
Le plan du travail dans le cadre de cette étude
s'articule autour de deux volets à savoir : la prise en compte du
développement durable dans les politiques forestières du Cameroun
et du Congo (première partie), et la mise en oeuvre du
développement durable dans les politiques forestières au Cameroun
et au Congo (deuxième partie)
PREMIERE PARTIE : LA
PRISE EN COMPTE DU DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES POLITIQUES FORESTIERES DU
CAMEROUN ET DU CONGO
CHAPITRE 1 : LE CHOIX
DE POLITIQUES RELATIVEMENT NOVATRICES
Dans le cadre du choix des politiques forestières au
Cameroun et au Congo, nous verrons que ces politiques étaient tout
d'abord d'inspiration coloniale (section 1), ensuite va s'imposer pour ces
pays, l'urgence de l'élaboration de politiques forestières dans
la perspective d'un développement durable (section 2), partant du sommet
de Rio en 1992.
Section 1 : L'inspiration néo-coloniale
des politiques forestières
Nous envisagerons dans cette partie les politiques lacunaires
et incomplètes d'inspiration coloniale (paragraphe 1), mais aussi des
réformes entamées avant le sommet de Rio par le Cameroun et le
Congo (paragraphe 2).
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