V- Considérations méthodologiques
Pour s'assurer de la bonne conduite de cette étude, le
processus méthodologique choisi en vue de son
élaboration est la méthode juridique. Elle consiste en une double
démarche : la première est une analyse des textes juridiques
et la seconde est plutôt une exploration de leurs conditions
d'édictions, les interprétations et l'application qui en est
faite par les principaux concernés, à savoir les acteurs sociaux,
véritables destinataires de la règle de droit. Cette
méthode alterne dogmatique et casuistique. En somme, la dogmatique
permet de comprendre le sens formel de la règle de droit et la
casuistique renseigne sur la confrontation de cette dernière au
réel.
Toutefois, il faut relever que l'étude du droit de
l'environnement en Afrique se heurte à deux principales
difficultés : celle de la délimitation du champ
d'étude d'une part, celle de la collecte des informations d'autre part.
Par sa nature, le sujet sera abordé à la fois dans ses aspects de
droit interne et dans ses aspects de droit international, on s'en tiendra aux
sources régionales du droit de l'environnement en Afrique, à
l'exclusion des sources ou conventions de caractère
général, sauf celles qui intéressent plus directement les
écosystèmes africains telles que la Convention sur la
diversité biologique ou celle sur la désertification. Du point de
vue des droits internes, il s'agira d'un essai de droit comparé de
l'environnement des pays concernés sans considération des aires
linguistiques, car l'environnement ignore les frontières ainsi que les
barrières de toutes sortes.
La méthode juridique nous permettra d'envisager de
manière claire sans rien laisser au hasard, toutes les implications qui
découlent des politiques forestières mises en place au Cameroun
et en République du Congo, dans le cadre de la gestion des ressources
naturelles, pour un développement durable du bassin du Congo, et de
mieux appréhender et d'analyser la situation de la gestion de la
foresterie au Cameroun, en essayant d'établir le parallèle entre
cette situation et celle qui prévaut en République du Congo.
L'étendue de ce champ d'étude n'en constitue
pas moins une difficulté de taille. Il impose un effort
considérable de collecte des informations juridiques, d'autant plus
difficile qu'en Afrique centrale les journaux officiels de la plupart des pays
ne paraissent plus régulièrement ou, dans certains cas, plus du
tout. Une telle ambition est cependant justifiée par la
nécessité d'avoir une vue globale des problèmes
écologiques et de la situation juridique actuelle à
l'échelle sous-régionale.
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