La mission du représentant Albitte dans l'Ain( Télécharger le fichier original )par Jérôme Croyet Université Lumière Lyon II - Maîtrise d'histoire 1996 |
A : les parachutés LyonnaisParmi ces "parachutés" Lyonnais qui constituent le premier entourage d'Albitte, certains plus que d'autres, vont marquer d'une trace indélébile l'histoire de la Révolution dans l'Ain. Parmi eux, le plus important est sans hésitation Dorfeuille.
Dorfeuille Philippe-Antoine Gobet dit Dorfeuille est né le 1er décembre 1754 à Troyes 225(*) ou à Sézanne 226(*) dans une famille bourgeoise. En 1775, il fait partie de la troupe du Prince Charles de Lorraine et se produit en Belgique. En 1777, il est membre de la compagnie de Gand comme premier acteur et met en scène des pièces de sa composition. Fin 1779, il joue une de ses pièces à Maastricht. Ph.Bourdin pose la question, si Dorfeuille n'aurait pas rencontré pour la première fois Collot d'Herbois qui, lui joue à Anvers227(*). En 1782, alors que les critiques le comparent à Le Kain, Dorfeille intègre la Comédie de Clermont-Ferrand. Soutenu par ses débuts prometteurs il tente en 1784 de rentrer à la Comédie Française mais sans succès. Toujours en 1784, après son échec à la Comédie Française, Dorfeuille, fait jouer quelques une de ses pièces à Paris et épouse une actrice Julie-Françoise Coigny, née en 1748. Le jeune couple repart en province, où on le retrouve le 5 juin 1785 à Clermont-Ferrand pour jouer une pièce de théâtre. Puis il se rend aux Pays-Bas et obtient des premiers rôles en 1786 à Ostende; il devient, par la suite directeur d'une troupe à LaHaye. Dorfeuille revient à Paris et joue le 5 février 1789 une pièce, où "il ne put terminer son rôle"228(*). Cet échec lui vaut à nouveau le refus d'entrer à la Comédie Française. Dorfeuille à la suite de ce second échec rejoint son frère Pierre au Théatre des Variétés. D'après F.Braesch 229(*), Dorfeuille aurait été le directeur d'Hébert aux Variétés. Mais cela semble fort peu probable, F.Braesch doit sans doute confondre Philippe-Antoine Gobet dit Dorfeuille (notre personnage) avec Pierre Poupart ayant lui aussi pour nom de scène Dorfeuille. Ce dernier, acteur reconnut, obtient le soutien de Philippe d'Orléans, qui l'installe en 1785, dans une salle du Palais-Royal, appelée les "Nouvelles Variétés Amusantes", puis le réinstalle à coté du Palais-Royal en 1790 230(*). S'agit-il de son frère ? Si tel est le cas, Dorfeuille (à défaut d'avoir été le directeur d'Hébert) l'a sans doute rencontrer ici ou ailleurs, étant donné le caractère spécifique du théâtre sous l'Ancien-Régime. Dorfeuille a donc sûrement une grande quantité de relations dans le monde du théâtre et est sans doute amené à jouer les pièces de Molière, Diderot, Voltaire ou Beaumarchais. La comédie et le théâtre devenant avec Beaumarchais "révolutionnaires. . .politiques et sociales"231(*), la carrière théâtrale fait des comédiens des personnes tout à fait enclins aux idées démocratiques et révolutionnaires. En effet les pièces de Dorfeuille subissent cette influence libérale. En 1779, il est l'auteur du protecteur ridicule et en 1783 du soldat laboureur. De retour en province, Dorfeuille joue à Clermont-Ferrand en janvier 1790 une pièce de Collot d'Herbois et se lance dans la politique, en publiant plusieurs pamphlets dont un sur les prêtres dont l'action se déroule en Picardie 232(*). En 1790 il serait de passage à Bourg où il écrit le miracle de la Sainte Aumelette. Début 1791 il donne la pièce Guillaume Tell à Bayonne. Quand Mirabeau meurt, Dorfeuille porte le deuil. Ce geste montre son penchant pour les idées patriotiques. Entre 1790 et 1791 il publie trois brochures : La Lanterne Magique Patriotique, ou le coup de grâce de l'aristocratie, L'Epître de St Augustin à la comédie italienne et La Religion de Dieu et La Religion du Diable. Il est déjà un ennemi acharné de la religion, qui n'a pour les gens de la comédie que le plus grand mépris. Sans doute ce rejet de l'Eglise pour les acteurs a fait naître en lui une haine de la religion catholique. Puis il effectue un"Tour de France" des sociétés populaires en désirant "y propager la foi civique" 233(*). C'est ainsi qu'on le retrouve à Bordeaux en mai 1791 où il se fait recevoir membre de la société populaire; puis à St Martin Ile-de-Ré en juin, à Alençon le 6 août 1791 ou "sa déclamation expressive et vigoureuse"234(*) charme le public. Il est à La Flèche le 26 août 1791 et aussi à Dreux en septembre. Il est reçu à la société populaire du Mans où le 3 septembre 1791 ses talents d'orateur sont vivement applaudit. Il propose que le coeur d'Henri IV, qui est à La Flèche soit transporter à Paris lors de la prochaine fête de la Fédération. Membre de la société des Jacobins de Toulouse "il s'y montre très actif"235(*). Il est aussi citoyen actif de la dite ville. Dorfeuille dès le début de la Révolution fait preuve d'un sens antireligieux certain, que son statut de comédien n'a pu que conforter durant ses années sur les planches. Dorfeuille a le "verbe sonore" 236(*) et une "voix tonnante" 237(*). Il sait maîtriser sa voix et sait donner à un texte de l'ampleur. D'une taille moyenne les cheveux noirs, il porte une barbe noire qui souligne un visage "ovale aggravé de la petite vérole" 238(*). Il s'engage le 3 août 1792, avec le grade de sous-lieutenant au 1er bataillon des volontaires de l'Hérault. A la vue de ses motivations, il est probable qu'il s'engage afin de propager les maximes révolutionnaires dans les armées. A partir du 22 août 1792 à Grasse, il occupe la place d'aide-de-camp du lieutenant-général Anselme à l'Armée du Midi 239(*) et rencontre Dubois-Crancé. Sans doute faut-il voir dans cette nomination un choix politique plus que militaire du Conseil Exécutif Provisoire voulant certainement doter la troupe d'un encadrement de "commissaire politique" officieux tout en promouvant des patriotes jugés sûrs. Effectivement, il organise à Marseille la cérémonie en mémoire des Marseillais morts lors le 10 Aôut et devient l'intermédiaire entre le club de la dite ville et l'armée. Il entre avec Anselme dans Nice libérée des Piémontais le 29 septembre et contribue à la mise en place du club local. Il est chargé d'emmener à Paris les drapeaux pris à l'ennemi. Chaque étape vers Paris est une occasion pour lui, de glorifier l'Armée du Var dans des représentations théatrales. Il arrive à Paris en décembre 1792. De retour à Nice après la disgrâce d'Anselme (que Collot d'Herbois a fait arrêté en février 1793), Dorfeuille est attaché au général Saint-Martin par les représentants Grégoire et Jagot240(*). Il va en Corse avec le général et de retour sur le continent il rejoint Dubois-Crancé. En septembre 1793 Dubois-Crancé nomme son "cher Dorfeuille" 241(*), commissaire civil dans le district de Roanne pour "organiser la levée contre Lyon"242(*) et le Forez fédéraliste. Dorfeuille fait son apprentissage de commissaire civil. Doté de pouvoirs étendus, il épure la municipalité de Roanne, constitue un comité de surveillance et une société populaire et à la tête de la garde nationale de Roanne occupe Boën le 9 septembre 1793. Durant cette mission Dorfeuille sympathise avec Javogues et passe de "vieux compagnon de beuverie" 243(*) (amateur de Bourgogne) à celui de "palliatif Dorfeuille"244(*). Dans la Loire, Dorfeuille accumule les gestes profanes et les propositions païennes. Il boit avec Javogues "à grandes lampées les vins les plus exquis saisis dans les caves d'un suspect et à porter des toasts. . .avec une tabatière en or" 245(*), comme il propose que l'on adore le soleil et les étoiles 246(*). Dorfeuille se place dès lors, comme beaucoup de jacobins, comme "un activiste de la déchristianisation" 247(*). En effet, Dorfeuille franchit rapidement le pas entre anticléricalisme et déchristianisation, mais reste néanmoins plus un orateur qu'un homme de terrain. Lorsque commence le siège de Lyon, Dorfeuille, après avoir bousculé les Montbrisonnais 248(*), marche sur la ville assiégée à la tête d'une colonne armée. Le 11 octobre 1793, par un arrêté de Couthon et Maignet, Dorfeuille est mis à la présidence de la Commission de Justice Populaire de Lyon, qui devient le 1er frimaire an II (21 novembre) le Tribunal Révolutionnaire de Lyon. Le rôle de cette Commission est de "juger tous les individus prévenus d'avoir pris part à la contre-révolution qui s'est manifestée en la ville de Lyon, autres que ceux qui ont été pris les armes à la main" 249(*) Son but est de briser les intellectuels et les orateurs des partis Girondin et royaliste. C'est un tribunal aux pouvoirs vastes que préside Dorfeuille. C'est au tribunal que Dorfeuille fait la connaissance de Merle, l'accusateur public originaire de Bâgé-le-Châtel. A Commune-Affranchie Dorfeuille, homme de scène par sa formation, préside le 20 brumaire an II (10 novembre) à la tête du club central la fête en l'honneur de Chalier, qui tourne en une mascarade antireligieuse. Il envoie par la suite, le buste de Chalier aux Jacobins de Paris dont il est membre. Le Tribunal Révolutionnaire voit son activité augmenter rapidement, passant d'une condamnation par jour, le 10 brumaire an II (10 novembre), à 10 condamnations par jour le 19 brumaire an II (19 novembre), sous les accusations de "demi-mesures" 250(*) de Fouché et de Collot d'Herbois. Ce dernier dans une lettre au Comité de Salut Public trouve que "le tribunal va ferme, mais sa marche est lente." 251(*). Lors de l'arrêt de cette cour de justice, le 9 frimaire an II (29 novembre), le Tribunal Révolutionnaire de Lyon a condamné 113 personnes d'après M.Glover. Ce chiffre est de 273 personnes pour J.Balteau, M.Barroux et M.Prévost. Dorfeuille à Commune-Affranchie se lance dans le journalisme, en rédigeant "sous le nom de Damane" 252(*) 32 numéros du" Père Duchèsne" de Lyon à partir du 21 novembre 1793. Cette activité journalistique convient parfaitement au rôle de propagandiste révolutionnaire que Dorfeuille se donne depuis 1790. Les exécutions massives des 14 et 15 frimaire an II (4 et 5 décembre), ne sont pas un secret pour Dorfeuille. Même si le Tribunal Révolutionnaire ne fonctionne plus, il semble que Dorfeuille ait une part de responsabilité dans ces affaires. En effet c'est lui qui écrit aux représentants qu' "un grand acte de justice populaire se prépare" 253(*). Dorfeuille, dans son père Duchèsne, est d'accord avec la politique de répression à outrance. Il souhaite la mort de tout "les marchands, tous les accapareurs d'argent. . .tous les prêtres, tous les riches, tous les procureurs et les gens de loi" 254(*). Dorfeuille, s'il est un homme de confiance des représentants à Commune-Affranchie, est aussi un membre du club des Jacobins de Paris et a ses entrées auprès des membres de la Convention 255(*) comme sans doute à la Commune. Fin frimaire an II, Dorfeuille est nommé à Commune-d'Armes pour diriger l'industrie des armes. Mais ses fonctions sont comme toujours multiples : "destruction de fanatisme, coordination des diverses autorités, maintien de l'esprit public" 256(*). Dorfeuille a un rôle, et une autorité comparable à celui d'un conventionnel en mission. Il agit donc de même en nommant des commissaires pour parcourir les villages y distribuer ses écrits. Il est donc normal qu'un homme qui a toute la confiance des représentants à Commune-Affranchie, évangélisateur républicain et ennemi de l'inégalité sociale, seconde Albitte. Dorfeuille est un agent du Gouvernement Révolutionnaire en province, qu'il convient de juger efficace. Il est rodé à la propagande, aux initiatives personnelles, aux responsabilités, mais sans aucune connaissance du département de l'Ain dans lequel il se rend. Orateur habile, lui et les autres commissaires, n'ont pour seules informations sur l'état politique de l'Ain, que celles distillées par les Sans-Culottes de Bourg, dont les motivations politiques vont trouver dans les commissaires civils, une approbation totale et effective étant donné les idées politiques entachées d'hébertisme de ces hommes. discours de dorfeuille aux soldats de 257(*) Vauquoy, Millet, Bonnerot et Darasse Les renseignements sur les personnages suivants sont plutôt vagues. Aucune biographie, ou aucun travail n'ayant été effectué, à ma connaissance. Louis-Reine Vauquoy est né en 1760 à Paris. Employé avant la Révolution à la Ferme Générale, il devient secrétaire-comis des Jacobins à Paris. Nommé par Fouché, à son arrivée de Paris, membre de la Commission Temporaire de Surveillance de Commune-Affranchie. Commissaire itinérant, son nom devient synonyme de déchristianisation et de répréssion dans le district de la Tour-du-Pin dans le département de l'Isère en 1793,. En effet, à La Balme, près de Crémieu, la crainte de Vauquoy et de ses "enragés" 258(*), pousse la municipalité de La Blame "a immerger dans le lac de la grotte la ci-devant vierge, qui se dressait au fond de la chapelle" 259(*). Pour M.Vovelle, Vauquoy est un "activiste de la déchristianisation" 260(*) tout comme l'est Dorfeuille. Mais la différence entre les deux hommes réside dans le fait que Vauquoy est un homme d'action et de terrain aux initatives nombreuses mais souvent malheureuses pour les populations locales. Amateur de vin, au même titre que Dorfeuille, il amène avec lui dans l'Ain, "une caisse de vin étranger. . .de Grenoble" 261(*), qu'il partage avec "son bon ami et son camarade" 262(*) Lajolais, avec qui il loge à Bourg. Le 7 frimaire an II (27 novembre), Vauquoy est nommé membre de la Commission Révolutionnaire. Il refuse ce poste. Ce refus ne l'empêche pas, durant ses missions avec Convers dans les districts de Montluel, Pont-de-Vaux et Châtillon-sur-Chalaronne de se donner le titre d"adjoint et membre de la Commission Temporaire" 263(*). Parle-t-il peut-être de la Commission Temporaire de Surveillance établie rue St Catherine à Commune-Affranchie ? Marié, Vauquoy se fait rejoindre par sa femme à Bourg 264(*). Millet est un ancien comédien qui rédige avec Dorfeuille le Père Duchèsne de Lyon 265(*). Il semble que les deux hommes soient de bons amis 266(*) Comme commissaire civil, Millet oeuvre dans la Loire de la fin brumaire au début de frimaire an II. Il est alors porteur d'un ordre de mission émanant des représentants à Commune-Affranchie, qui le dote des pouvoirs "d'arrestations. . .de propagande et de coordination des autorités" 267(*). Il ne reste que peu de temps dans les districts de Roanne et de Boën mais suffisamment pour prendre part à la déchristianisation. Pour M.Vovelle, Millet est plus un orateur qu'un homme d'action. En frimaire, Millet est de retour à Commune-Affranchie, comme secrétaire et "investigateur des pièces relatives aux coupables" 268(*). Bonnerot, vient aussi de Lyon. Se disant être un ancien acteur de théatre, il se présente en pluviôse an II (alors en mission avec Millet à Trévoux), comme "manbre (sic) de la commission tanporaire (sic)"269(*). Bonnerot fait ici sans doute allusion à la Commission Temporaire de Surveillance 270(*), car il n'est fait nulle part mention de sa nomination à la Commission Temporaire présidée par Parrein. Ce qui est sur, c'est que cet homme est un homme du peuple, peut-être un membre de l'Armée Révolutionnaire Parisienne sûrement plus un activiste de terrain qu'un orateur. Le secrétaire d'Albitte, est Darasse. Lui aussi comédien, et il se définit dans l'arrêté d'Albitte du 10 pluviôse an II 271(*) "secrétaire de la Commission Temporaire". Tout comme Bonnerot, ne figurant pas sur la liste des membres de la dite Commission que nous donne M.Glover, on peut donc penser, qu'il est lui aussi sorti de la Commission Temporaire de Surveillance. le général Lajolais Frédéric-Michel-François-Joseph de Lajolais est né le 1er août 1765 à Wissembourg, dans le futur département du Bas-Rhin. Cet alsacien est un militaire de carrière, qui s'engage dès 1778, comme volontaire au régiment d'Alsace, régiment considéré par l'administration militaire comme un régiment étranger. Lajolais gravit lentement les échelons. Le 1er septembre 1780 il devient sous-lieutenant et le 8 mai 1784 lieutenant. La Révolution le propulse, le 20 septembre 1791 aide-de-camp de Kellermann, avec le rang de capitaine. Il obtient le rang de lieutenant-colonel le 27 septembre 1792 et celui de colonel à l'Armée des Alpes le 7 octobre 1792. Lajolais est nommé général de brigade provisoire par les représentants en mission le 21 juin 1793. C'est avec ce grade qu'il participe au siège de Lyon à partir d'août 1793. Quand le général d'Oraison est destitué par ordre du Comité de Salut Public de son poste de commandant militaire du département de l'Ain puis arrêté, c'est Lajolais qui est nommé à sa place de commandant militaire de l'Ain. Comme nous l'avons vu plus haut il partage avec Vauquoy, sa table, mais aussi sûrement son logement. Albitte est entouré d'un personnel politiquement expérimenté. C'est la seule et unique fois dans l'histoire de la Révolution dans l'Ain qu'un représentant en mission vient avec des adjoints autre que des secrétaires. Après avoir vu qui sont les personnes qui arrivent avec Albitte de Commune-Affranchie, nous allons voir maintenant qui sont ceux sur qui Albitte va s'appuyer dans l'Ain. Dès son arrivé à Bourg le 28 nivôse an II (17 janvier), " Dorfeuille, Millet, le supplicié Vauquoy, secrétaire d'Albitte et le général Lajolais se réunissent à tous les factieux pour circonvenir le représentant et fermer aux citoyens tout accès auprès de lui." 272(*). Qui sont ces "factieux", bien décriés, après thermidor an II par ceux-là même qui les applaudissaient durant la période qui nous intéresse ? B : les Sans-Culottes Au moment de son arrivée et durant tout le long de sa mission dans l'Ain, Albitte est entouré par les révolutionnaires locaux, qu'il convient d'appeler les "Sans-Culottes" comme ils se nomment eux-mêmes dès la création de la dite société populaire en septembre 1793 273(*). Cette appellation est générale pour tous les partisans du Gouvernement Révolutionnaire et de la Terreur dans l'Ain après la crise fédéraliste. Ce nom symbolique fait des sociétaires 274(*)des clubs et sociétés populaires les interlocuteurs privilégiés sur qui les différents représentants s'appuient, pour connaître la vigueur révolutionnaire du département. Comme nous allons le voir ce nom n'est que symbolique la vérité est bien différente. Nous n'allons voir ici que les biographies des plus marquants de ces hommes, ceux pour qui la mission d'Albitte dans l'Ain a eu une réelle influence sur leur vie; car beaucoup d'entres eux, Sans-Culottes de 1793 et de l'an II, se retrouvent accusateurs de leurs compagnons après Thermidor. Qui sont les "Sans-Culottes", ces "apôtres des Héberts, des Chaumettes et des Dantons" 275(*) ? Blanc-Désisles François-Pierre 276(*) Blanc dit Désisles est né vers 1753 à Dijon. Il est le premier ou le deuxième fils d'un marchand-bijoutier de la ville. Tout en allant à l'école, ou il apprend à lire, à écrire et à compter(chose indispensable pour un marchand), Blanc-Désisles apprend aussi de son père, le métier de marchand-bijoutier. Il est élevé dans une famille de la petite bourgeoisie provinciale sûrement à l'abri des difficultés que peuvent connaître les ouvriers277(*). Mais Blanc-Désisles, à la suite d'affaires malheureuses plus ou moins honnêtes, fuit en Amérique aidé par les deniers paternels 278(*). Homme de goût, il aime les plaisirs de la vie279(*), et mène en Amérique (d'après Convers) "le train de vie qu'il avait mené en France" 280(*). Vivant sans doute dans une relative commodité, Blanc-Désisles fait sûrement, en Amérique, l'apprentissage des idées nouvelles. A son retour en France, Blanc-Désisles ( il peut avoir ajouter ce suffixe à son nom) faute d'autres renseignements, épouse lui aussi la carrière de comédien. Cette carrière théâtrale, d'après M.Biard, n'est pas choisi "par vocation, tant les inconvénients sociaux étaient manifestes." 281(*). C'est sûrement à Paris qu'il exerce son talent car c'est à Paris, qu'il fait publier en 1787 une comédie "Zélénie ou l'orpheline américaine". C'est sans doute durant sa période de comédien, qu'il prend contact avec lalecture des philosophes. En effet, lors de la fête civique en mémoire de Marat et de Lepeletier, du 10 novembre 1793 à Bourg, Ph. le Duc 282(*) se demande si "Blanc-Désisles avait. . .lu l'Hermippus redivivus du Docteur Cohausen". A Paris donc, Blanc-Désisles se lie d'amitié avec plusieurs comédiens dont Grammont283(*) (C.F page 20). Blanc-Désisles, d'après Convers, "paraissait (en) faire beaucoup de cas, . . .il vantait surtout. . . son patriotisme"284(*). Les relations à Paris que Blanc-Désisles fait avant la Révolution, sont durant cette dernière, la clef de son évolution politique tendant vers le peuple. Blanc-Désisles est à Bourg au début de la Révolution. D'après Favélas 285(*) (le secrétaire de Gouly), quand Blanc-Désisles arrive à Bourg il n'a pas de fortune mais parvient rapidement à gagner beaucoup d'argent "par des moyens peu délicats, puisqu'il était venu dans le pays sans ressources" 286(*). Ceci le rend suspect aux yeux d'une population en grande partie bourgeoise qu'Alban juge lâche 287(*). Il se marie quand même le 1er juin 1786, à Jeanne-Marie Hurville fille aîné de Claudine Colin veuve Hurville, héritière d'une bijouterie. Sa femme passe pour être belle et peu farouche 288(*). Blanc-Désisles par ce mariage plutôt commode fait son entrée dans la vie sociale de Bourg. . La franc-maçonnerie n'est pas absente de Bourg. Le père de Thomas Riboud fait partie de la loge maçonnique de St Jean-des-Elus. D'après Ph.le Duc, "par mépris pour le lieu saint, Désisles formule son toast à la manière des francs-maçons" 289(*) (lors de la fête du 10 novembre 1793, citée plus haut), ce qui laisse penser que le dijonnais a là aussi ses entrées. Une réussite si rapide et si brillante n'éveille-t-elle pas quelques jalousies ? Blanc-Désisles vit à Bourg, rue de l'Etoile, dans une maison appartenant à sa belle-mère. Il mène une vie respectable et à l'abri de tout soucis financier. Dès 1790 il devient officier municipal et est l'un des premiers fondateurs de la Société des Amis de la Constitution de Bourg. Dès le début de la Révolution Blanc-Désisles se passionne pour celle-ci. Voit-il dans cette Révolution, le moyen de s'élever plus haut que de son statut de comédien ? Blanc-Désisles est un orateur brillant pour lequel les épreuves de la scène n'ont été que des expériences bénéfiques. Les thermidoriens lui reprocheront cette facilité d'expression et ce certain charisme 290(*), qui font de lui un des leaders du mouvement révolutionnaire à Bourg et dans l'Ain. Ces discours sont théâtraux et dotés d'un "certain talent (qui avec) une emphase doctorale dut charmer son auditoire" 291(*). Le physique de Blanc-Désisles est à la hauteur du personnage. D'une taille moyenne, il est proche de la quarantaine, les cheveux noirs, les yeux gris, le menton pointu et le nez aquilin; il porte "aux oreilles des boucles ovales en or, deux bagues à la main gauche dont l'une en or et l'autre en forme de collier de chien en argent." 292(*) Dans son discours du 16 février 1792, il appelle tous les peuples à l'insurrection et à la conquête de la liberté, affirmant que tout citoyen est légal d'un roi. Au mois d'août 1792, il obtient le 5 du département, un contrat de fourniture de 1000 gibernes, 1000 bretelles de fusils et 1000 havresacs pour les volontaires. Le 21 août Blanc-Désisles reçoit en payement de son adjudication la somme de14.469 livres, le 6 octobre les pièces demandées sont fournies au département. Lors des assemblées primaires de 1792 Blanc-Désisles (qui fait partie des notables) exerce une grande influence sur le vote. Il dirige les suffrages sur les patriotes par un discours, qu'il fait imprimer le 22 août 1792, où il montre ses idées avancées 293(*). Il pense, en effectuant cette démarche, sûrement à faire voter les citoyens pour lui. Ce qui est sûr, c'est que lors du dépouillement des scrutins, Blanc-Désisles arrive à faire annuler le scrutin écrit pour lui substituer un scrutin à main levée qui le propulse au rang d'électeur. Mais la réunion des électeurs lui préfèrent Gauthier-des-Orcières. C'est lui, qui le 27 août 1792, propose que soit substitué le nom de Maison Commune à Hôtel de Ville; mais ce n'est que le 26 décembre de la même année que le conseil municipal de Bourg accède à sa requête. Absent du conseil municipal pendant la première quinzaine de septembre 1792, il revient le 26, pour être nommé avec les citoyens Cabuchet, Duhamel et Morand, commissaires pour aller dans le Bugey et le Pays de Gex, rassurer les populations au moment où des troubles dûs à la hausse du prix des subsistances perturbent cette partie du département. En janvier, février et mars 1793 Blanc-Désisles, soutenu par l'arrivée au conseil municipal de Rollet, Convers, Chaigneau et Alban, se sépare de ses collègues plutôt modérés. Il exprime souvent sa colère lors des réunions du conseil municipal quand la majorité ne suit pas ses opinions. Quand Amar et Merlino arrivent à Bourg ils trouvent en Blanc-Désisles un partisan zélé. Lors de la crise fédéraliste de juin 1793 il ne signe pas la pétition du 2 juin 1793, des citoyens de la commune de Bourg, qui demande la réintégration des conventionnels proscrits mais essaie de calmer les esprit en rédigeant avec Reydellet et Roussellet une déclaration au nom de la municipalité. A la municipalité Blanc-Désisles s'est fait une spécialité de rédiger les adresses294(*). A la société populaire de Bourg il demande avec Convers, le 5 juin 1793, que des commissaires soient envoyés à Lyon pour savoir si des correspondances ont eu lieu entre les deux villes. Bien qu'applaudie, cette motion n'est pas suivie. Fin juin 1793 il accompagne le détachement dans le Jura et à son retour, malgré un essai infructueux pour regagner la confiance du peuple, il est menacé de mort. En effet une "lettre venant d'un contre-révolutionnaire de Lyon. . .le désignait comme un complice de Chalier" 295(*). Le 7 juillet 1793 lui, et ses amis jacobins, sont évincés de la municipalité. Désormais menacé et trahi par la bourgeoisie bressane, il fuit à Paris. Rejoint plus tard par Convers, les deux bressans sont reçu à la Convention et par les députés de l'Ain lors du repas anniversaire du 10 août, où il "se dispute avec Debost, fédéré du 10 août" 296(*) envoyé par la nouvelle municipalité de Bourg. Avec Convers, ils assistent à des exécutions 297(*) Blanc-Désisles, illuminé comme Chalier, modifie sa politique en prenant modèle sur la Commune de Paris : "à Paris les officiers municipaux ne se laissent manquer de rien, qu'au moyen de réquisition, ils se faisaient donner tout ce qui était bon" 298(*) dit-il à Régnier. Dès lors, Blanc-Désisles radicalise sa pensée politique, prenant désormais appui sur le peuple et les mesures exceptionnelles : "Désisles approuvait toutes les mesures de rigueur et ne craignait pas de dire que le sang était nécessaire pour consolider la Liberté et la Révolution." 299(*). Pour cela il pousse, avec Convers, leurs amis de Bourg à créer une nouvelle société populaire, ouverte au peuple et avec des tribunes. A leur retour de Paris, Blanc-Désisles et Convers impriment la Terreur 300(*). Réintégré dans ses fonctions par Javogues, il est mis à la place maire de Bourg par Bassal et Bernard. Président du Comité Central de Surveillance, il cumule les fonctions. C'est lui qui va chercher Javogues à Mâcon et qui se fait nommer président de la Commission Populaire de Bourg. Destitué et emprisonné par Gouly, Blanc-Désisles garde de son incarcération une rancoeur silencieuse vis-à-vis du représentant. Blanc-Désisles, orateur et homme de caractère, souffre d'une tendance à devenir violent quand il boit 301(*). Pour ses contemporains, Blanc-Désisles est "un des patriotes le plus connu. . .dont le patriotisme sans ambition s'était toujours montré le même depuis le début de la Révolution. . . .(Il) était la terreur de tous les ennemis de la Révolution" 302(*). Pour ses collègues de la municipalité il est le plus "illustre magistrat, défenseur de la liberté. . .(don le) patriotisme est pur et sans tâche" 303(*). Pour son détracteur, Convers, "Désisles parlait souvent de la mort et semblait faire fort peu de cas de la vie, aussi dit-il qu'il serait guillotiné ou qu'il accomplirait ses projets" 304(*)Mais c'est un homme à l'esprit revanchard qui n'aime pas être calomnié. dessin orateur sans-culottes discoursd des volontaies du rhône305(*) Rollet-Marat Etienne Rollet est né en 1757 à Bourg. Il est le fils de Philibert Rollet et de Benoîte Chambre, mariés le 21 janvier 1755. Sa famille fait partie de la petite bourgeoisie provinciale 306(*) bien installée dans la vie bourgeoise de la ville. Il est un parent de Gauthier-des-Orcières. Son père est un marchand de fer. Après avoir suivi une scolarité à Bourg, il suit les cours de médecine à Montpellier, où il obtient un diplôme de docteur qui est enregistré à Bourg en 1782. De retour à Bourg, il s'installe dans ce qui semble être la maison familiale de la Grandrue à Bourg et épouse une marchande de vin, Marie Caillaton le 28 novembre 1786. Dès le 16 juillet 1789 Rollet entre dans la vie politique burgienne. (C.F page 21). Membre de la municipalité en mars 1792, il est un homme influent à la société populaire dont il est membre depuis 1791 307(*). Jacobin prononcé comme Blanc-Désisles, il tente lui aussi de rallier les suffrages de la population lors du retour du détachement du Jura le 30 juin 1793. Ce demi-échec (il n'est pas menacé de mort comme Blanc-Désisles), n'empêche pas son éviction de la municipalité lors de la réunion des sections, le 7 juillet 1793, et cela malgré la protestation écrite qu'il fait sur le registre municipal 308(*). Dès lors, il se rend dans les départements voisins auprès des représentants en mission et annonce que "la commune de Bourg s'est rendu coupable de fédéralisme" 309(*). En septembre 1793, après avoir été réintégré dans ses fonctions, Rollet fonde, sous l'impulsion parisienne de Blanc-Désisles et Convers, avec Alban et Chaigneau 310(*) la société des Sans-Culottes. Nommé le 15 septembre 1793, par Bassal et Bernard au poste d'administrateur du district de Bourg, Rollet "démarche" les sociétés populaires de différents districts, pour les rattacher aux principes de celle de Bourg en montrant que le bénéfice de cette mutation est de devenir "Sans-Culotte", donc être dans le sens de la Révolution. "Rappelez-vous bien qu'un patriote fait fuir cent aristocrates, qui. . .sont. . .toujours cachés. . .ne cherchant qu'à méditer la vengeance, à solliciter des places salariées.. . . Citoyens, je vous ai promis de vous instruire des règlements de la Société des Sans-Culottes de Bourg-Régénéré" 311(*) Pour cela il se rend à Châtillon-sur-Chalaronne le 23 octobre 1793 et fait un discours mobilisateur. Rollet raconte, en citant Hébert 312(*) la manière dont c'est déroulée la crise fédéraliste à Bourg. C'est à dire comment les "anarchistes, fédéralistes, royalistes, rollandins, brissotins . . .(égarait le peuple, qui) vexait les vrais maratistes ou montagnards, leurs amis" 313(*). Le 16 brumaire an II (6 novembre), il se rend à la société de Montluel avec Baron, et régénère la société. Si Blanc-Désisles est l'orateur, Rollet lui est l'homme de terrain. Le 5 brumaire an II (26 octobre), Rollet est nommé membre du comité central de surveillance du département de l'Ain. Le 16 brumaire (6 novembre), il est nommé par ce comité pour se rendre dans le district de Montluel "y réveiller l'esprit public" 314(*) avec Baron. Cette mission coûte 414 livres au département. Ces missions, sont aussi des "virées" déchristianisatrices virulentes. Pour lui tous les curés, constitutionnels ou non, sont "des animaux féroces" 315(*). Pour Rollet convertir un prêtre au culte républicain c'est comme "savonner la tête d'un âne, c'est perdre son savon" 316(*). Rollet est éminemment anticlérical. Lors d'un de ses passage à Meillonas en brumaire an II, pour "détruire, dit-il, le fanatisme" 317(*), Rollet, après un repas républicainement arrosé; se rend tout en faisant faire des patrouilles aux hussards qui l'accompagnent, à l'église où "chaque phrase (de son discours) finissait par des jurements effroyables" 318(*). Rollet en bon sans-culotte adopte le langage du père Duchésne. Toujours, le même jour, après une discussion (que l'ivresse du cépage du Revermont aide à envenimer) Rollet "fait entrer les hussards à cheval dans le Temple en disant, Je me fous de vous, je me contre fous de vous" 319(*). On s'aperçoit vite, que Rollet, comme Blanc-Désisles a le vin mauvais. Rollet de passage à Ceyzeriat, le 26 décembre 1793, est comparé à un brigand, qui vient pour enlever les curés et l'argenterie 320(*). Sa brutalité 321(*)auprès des populations campagnardes, qui le rend terrible 322(*) et le fait craindre (le tocsin sonne à Jasseron à la mi-nivôse an II quand il est de passage dans le village pour se rendre à "Meillonas et Hautecourt , où des troubles s'étaient élevés" 323(*)), le rend risible : "On se plaint de ce qu'il se chante dans cette commune, des couplets inciviques dans lesquels les patriotes sont bafoués, notamment Rollet-Marrat, l'agent national du district de Bourg. . .(ces) refrains anticiviques tendent à corrompre l'esprit public et à tourner en ridicule les patriotes" 324(*). De même, alors qu'il est à Jujurieux, à la fin de brumaire an II pour persuader les citoyens d'abandonner le culte catholique; il est traité "d'aboyeur"325(*) par le procureur de la commune. Nommé commissaire avec Baron-Chalier dans les districts de St-Rambert par ordre de Javogues le 21 brumaire an II (11 novembre), Rollet-Marat a pour mission d'arrêter les suspects et mettre leurs biens sous séquestre. Comme à son habitude, il ne peut pas se retenir de "prêcher les maximes de la religion révolutionnaire, celles de la Raison et de la Vérité" 326(*), il s'emporte sûrement et est accusé par les municipalités de Pont d'Ain et de Jujurieux, d'avoir "contrarier l'exercice du culte catholique très apostolique et romain"327(*). De retour à Bourg, il est mis en état d'arrestation par Gouly le 17 nivôse an II (6 janvier). Dans le mémoire justificatif qu'il adresse à Albitte le 1er pluviôse, il montre sa "haine implacable aux aristocrates; aux modérés, aux nouveaux brissotins, aux fanatiques et à la chicane entière" 328(*). Rollet-Marat est un activiste de terrain redouté et redoutable. Rollet-Marat est le parfait fonctionnaire : "l'exécution de ses décrets ont toujours été l'objet de nos travaux et le voeu le plus cher à nos coeurs" 329(*) écrit-il de sa mission avec Baron-Challier dans le district de St Rambert. Cette abnégation à faire l'exécuter les lois de la République peut paraître obsessionnelle. Même une grave chute de cheval, en pluviôse an II, ne l'arrête pas 330(*). Rollet-Marat est un fanatique révolutionnaire ("un fonctionnaire public patriote ne craint pas de sacrifier sa vie en faisant son devoir" 331(*)), intelligent, mais brusque et emporté. C'est un homme brun, aux yeux clairs, qui approche de la quarantaine et c'est un fumeur de tabac. Ces collègues voient en lui un patriote dévoué à la chose publique bien que rude. Blanc-Désisles traite même Rollet-Marat de "despote"332(*) alors que ce dernier revient d'un voyage à Coligny, où il n'a pas hésité à rentrer "à cheval dans l'église et devant la population présente (de jeter). . .à terre un chandelier, puis aidé des sans-culottes, brise les croix, les tableaux et les statues" 333(*). Pour Rollet-Marat, seul le résultat compte et pas la manière : "c'est sur ces actions qu'il faut juger les hommes et non pas sur les paroles" 334(*) écrit-il à Blanc-Désisles. Rollet-Marat allie parfaitement la parole au geste, car non content de voyager accompagné d'une escorte d'une dizaine de hussards (1 officier et des hommes de troupes); Rollet-Marat a toujours deux pistolets à la ceinture 335(*). Alban Aimé-Marie Alban est né à Bourg en 1755, d'un sculpteur et de la fille d'un cultivateur. Il est le fils aîné de sa famille. Il passe sa jeunesse dans un milieu social modeste; où Il apprend le métier de serrurier et a "17 ans jusqu'au moment de son établissement, il parcours le royaume de France pour perfectionner son travail"336(*). En 1781, il épouse à Bourg, Marie-Claudine Girard, fille d'un charpentier, avec qui il a 4 enfants. Celle-ci lui apporte comme dot, un trousseau de 1800 livres et deux maisons. Mais au bout de quatre ans et demi de mariage, Alban se retrouve veuf. Il se remarie plus tard, avec Marie-Anselme Tocxier, (fille d'un cultivateur), qui elle lui apporte une dot de 2400 livres sans compter le trousseau. La confiscation des biens du clergé, permet à Alban de se porter acquéreur de 2 ouvrées de vignes, pour la somme de 1300 livres 337(*). La Révolution va permettre à Alban de pouvoir s'élever de sa simple condition d'ouvrier, dont il a conscience 338(*). Dans les premières assemblées primaires, il est nommé scrutateur, puis commissaire pour le dépouillement du scrutin. En 1792, il est élu notable. Dès lors, Alban se consacre entièrement à la vie politique, qui le conduit à la place de maire de Bourg le 22 brumaire an II. Alban, compagnon des luttes de Blanc-Désisles à la municipalité, est comme Rollet-Marat, plus un agitateur qu'un orateur. Durant le siège de Lyon, il est chargé de plusieurs missions auprès de Dubois-Crancé et de Gauthier-des-Orcières. C'est lui qui annonce la réddition de la ville à Bourg. Homme sans doute de bonne foi et de bonne volonté, il est jalousé et vu avec défiance par certains burgiens, qui lui reproche son statut d'ouvrier : "notre municipalité (est) composée d'ouvriers, gens qui ne peuvent pas être bien éclairés, un serrurier pour maire a leur tête, jugé une ville comme Bourg si elle peut bien être gouvernée" 339(*). Alban est l'un des instigateurs de la politique révolutionnaire menée dans le département depuis octobre 1793. La lecture du "Père Duchèsne" d'Hébert a sûrement un grand impact pour un homme qui peut se reconnaître ou s'identifier au "1er poêlier de France et de Navarre" 340(*); ce qui le conduit (avec le vin des suspects341(*)) à des excès342(*). Ses excès trop souvent répétés inquiètent ses collègues343(*) qui le considère comme "un phénomène. . .ému par les événements du 31 mai il a développé une énergie extraordinaire. . .Agissant au milieu des contradictions continuelles que lui faisaient éprouver les ennemis de la chose publique, son esprit s'exaspérait. Il avait la franchise naturelle. . .un zèle ardent pouvait l'entraîner au delà des bornes, il pouvait tenir des propos dont il ne sentait pas la force"344(*). Pour Blanc-Désisles, "Alban peut se tromper mais c'est un des bons sans-culottes"345(*). Peu instruit et passionné par des événements qui lui permettent d'exercer un pouvoir, dont il a été interdit jusque là, Alban est le parfait sans-culotte. Baron-Chalier Joseph-Rambert-Laurent Baron est né le 8 mai 1755 à St Rambert. Il suit les cours de l'école de Bourg, puis va à Paris à l'Ecole de médecine, d'où il sort diplômé. A la suite de cela, il parcourt l'Europe pendant 6 à 8 ans. En 1826, dans un avant-propos sur les relations de ses voyages, il se décrit comme quelqu'un "d'assez fort tempérament, sanguin, bilieux, vif, ardent, prompt, un peu brusque et colère"346(*). Son visage est gravé de petite vérole, ses cheveux sont crépus et noirs. Baron commence sa carrière politique dans le district de St Rambert comme agent national du district. Le 25 septembre 1793 il est nommé administrateur au département par Bassal et Bernard, puis il est nommé à la fonction d'agent national du district de Belley. Homme de terrain, comme le virulent Rollet-Marat, Baron-Challier est plus calme et plus nuancé dans ses paroles 347(*), (ce qui lui évite les désagréments de la prison en nivôse an II). Baron-Challier est un opportuniste348(*) qui se garde de tout excès de zèle nuisible. Autour de ces principaux personnages de l'entourage bressan d'Albitte, quelques autres individus sont aussi important mais de moindre influence. Claude-Joseph Merle, de Bagé-le-Châtel, né en 1755. Avocat de formation, il est élu administrateur du département en mai 1790 par le district de Pont-de-Vaux. Il siège au comité des impositions et des finances du département avec Tardy. Accusateur public du tribunal de Bourg, il est nommé le 12 octobre 1793, accusateur public de la Commission de Justice Populaire de Lyon, présidée par Dorfeuille. Lorsqu'il prend ses fonctions à Lyon le 21 octobre 1793, il donne les grandes lignes de sa conduite : "Le triomphe de la Liberté réside dans la pratique de ces quatre préceptes : Surveillez, dénoncez, arrêtez, punissez" 349(*). Bien qu'activiste de second plan, il est sans nul doute (grâce à son expérience lyonnaise) un élément moteur du parti sans-culotte dans le district de Bourg. Antoine-Constance Convers, natif de St Etienne-du-Bois, est notaire à Bourg quand commence la Révolution. Membre de la société populaire des Amis de la Constitution, il en est élu président en juillet 1792. Plus modéré en apparence que ses collègues, Convers semble surtout faible de caractère, se laissant emporter facilement par le contexte dans lequel il se trouve. C'est lui qui dénonce Blanc-Désisles, avec Peysson le 24 frimaire an II (14 décembre), alors qu'il a été son compagnon d'exil à Paris durant la crise fédéraliste de l'Ain. Jules-François Juvanon, surnommé par L.Trénard ( à juste titre) "le St Just de St Rambert"350(*) est né à St Rambert vers 1770. Son père est Antoine Juvanon d'une vieille famille de St Rambert. Le jeune Juvanon quitte sa fonction de prêtre pour embrasser la cause révolutionnaire vers 1793. Considéré comme quelqu'un de dur et d'autoritaire avec ses collègues du département351(*), il semble possédé une grande capacité de travail. Membre de l'administration départementale, Juvanon est donc soustrait à la réquisition des jeunes hommes de 18 à 25 ans. Il est considéré comme la "fidèle créature" 352(*) de Blanc-Désisles, chez qui il trouve un protecteur ou un père spirituel, bien qu'il loge chez Rollet-Marat. Joseph Frilet est issu d'une vieille famille de notables au service du Roi. Bien qu'originaire de Revonnas il est, avant la Révolution, conseillé du Roi à Bourg. Sa famille a fait des alliances avantageuses avec la bourgeoisie locale 353(*). Avant l'arrivé d'Albitte, Frilet n'a pas un grand rôle dans la vie politique bressane. Malgré cette belle extraction sociale, Frilet est un alcoolique, dont sa femme se sépare parce qu'il la bat. Comme nous venons de le voir, les leaders Sans-Culottes ne sont pas tous des enfants du peuple, à l'instar d'Alban. Albitte est donc entouré d'hommes décidés qui ont une idée parfaite de ce qu'ils attendent du représentant. CHAPITRE 2 * 225B.Benoit-R.Saussac, Ibid, page 128. * 226J.Balteau-M.Barroux-M.Prévost, Op.cit, page 574. * 227Ph.Bourdin in Des lieux, des mots, les révolutionnaires. Le Puy-de-Dôme 1789-1799. Clermont Ferrand 1995. * 228J.Balteau-M.Barroux-M.Prévost, Op.cit, page 574. * 229F.Braesch in Le Père Duchèsne d'Hébert, réimpréssion avec note, siège de la Société de l'Histoire de la Révolution Française, librairie F.Rieder et Cie éditeur, Paris 1922, page 85. * 230J.balteau-M.Barroux-M.Prévost Ibid, page 575. * 231G.Cabourdin-G.Viard, Op.cit, page 307. * 232Le Miracle de la Saint Aumelette, imprimée à Bourg en 1790, puis réimprimée à Bourg en l'an II, auquelle il rajoute des passages sur les évènements survenus depuis. * 233Passeprot de Philippe-Antoine Dorfeuille, daté du 11 avril 1792 de Toulouse. A.D.R 1L208. * 234C.Peyeard in Les Jacobins de l'Ouest, thèse, Paris I, 1993, 4 volumes, volume 1 page 78. * 235M.Taillefer, lettre du 29 mars 1996. Collection de l'auteur. * 236J.Balteau-M.Barroux-M.Prévost, Op.cit, page 574. * 237Témoignage n°15, fructidor an II, cahier A . Liasse : "procès de Blanc-Désisles et consors". A.D.A ancien L219. * 238Passeport de Dorfeuille du 11 arvil 1792, Op.cit. * 239"Brevet d'aide de camp de Dorfeuille" fait à Paris, le 14 janvier 1792, signé de Pache et Garat. A.D.R 2L208. * 240Grégoire-Marie Jagot est né le 21 mai 1750 à Nantua. Durant la mission d'Albitte dasn l'Ain et même après, Jagot demeure le seul soutien des Sans-Culottes de Bourg à la Convention. il est l'un des artisan de la chute de Robespierre. Mais son soutien envers les sans-culottes de l'Ain, lui vaut en prairial an III, d'êter dénoncé par Gouly et Merlino et décrèté d'arrestaion par Gouly le 14 prairial an III avec Carnot. sans doute la rencontre de Jagot et Dorfeuille en février 1793 a-t-elle certaines conséquences lors de la présence d'Albitte dans l'Ain. * 241Lettre de Dubois-Crancé à Dorfeuille. A.D.R 2L208. * 242C.Lucas, Op.cit, page 43. * 243Ibid page 60. * 244Ibid page 56. * 245Ibid, page 56. * 246Ibid page 64. * 247M.Vovelle in La Révolution contre l'Eglise, de la Raison à l'Etre Suprême, Editions Complexe, Bruxelles 1988, page 24. * 248J.Balteau-M.Barroux-M.Prévost, Op.cit, page 575. * 249M.Glover in Collection Compète des Jugements rendus par la Commission Révolutionnaire établie à Lyon par les représentants du peuple en 1793-1794. Imprimerie du Salut Public, Bellon, Lyon 1869, page 10. * 250Dr.Hoeffe Op.cit, page 604. * 251Lettre citée par M.Biard, Op.cit, page 140. * 252B.Benoit-R.Saussac, Op.cit, page 128. * 253Cité par M.Biard, Ibid, page 141. * 254Cité par L.Ténard in La Révolution Française dans la région Rhône-Alpes, Librairie Académique Perrin, Paris 1992, page 433. * 255Lettre du 30 pluviôse an II, de Merle à Blanc-Désisles. A.D.A série L fonds non classé. * 256C.Lucas, Op.cit, page 138. * 257Collection de l'auteur. * 258D'après M.Vovelle,( Op.cit page 36), Vauquoy dans les district de la Tour-du-Pin, serait à la tête d'un "commando" d'hommes de l'armée révolutionnaire. (page 210). Vauquoy est-il un de leur officiers ? ou un commissaire civil accompagnant cette Armée Révolutionnaire parisienne ? * 259L.Trénard, Op.cit, page 584. * 260M.Vovelle, Ibid, page 224. * 261"Extrait des minutes des dénonciations du Comité Révolutionnaire et de Surveillance du district de Bourg". Témoignage du citoyen Claude Chappui, cuisinier, liasse Procès Blanc-Désisles et consors, A.D.A ancien L219. * 262Ibid. * 263"Pont de Vaux, arrêté de Convers et Vauquoy pour l'arrestation de huit individus". Lettre manuscrite du 4 ventôse an II. A.D.A 2L49. * 264Témoignage de Claude Chappui, Ibid; * 265M.Vovelle, Op.cit, page 225. * 266Ils rédigent et publient ensemble dans l'Ain, durant la mission d'Albitte, plusieurs brochures patriotiques. * 267C.Lucas, Op.cit, page 138. * 268C.Lucas, Ibid page 138. * 269Lettre manuscrite de Millet et de Bonnerot sur la "conduite des membres de l'administration du district de Trévoux pendant le fédéralisme". A.D.A L269. * 270Le 20 pluviôse, le même Bonnerot se dit attaché à la Commission Temporaire. Arrêté d'Albitte du 20 pluviôse an II, série L fonds non classé. * 271A.D.A série L fonds non classé. * 272Tableau Analithyque. . ., Op.cit, page 18. * 273"Ci qui ne fait plaisir nonplus aux citoyen cest quil saproprie le nom de san culote nom enénérale qui apatien a tous les bon citoyens republiquins ils se glorifies de ce nom (sic)". "Dénonciation contre Désisles, Alban, Laymant, Gallien et autres scélérats (sic)". Lettre anonyme d"un homme de 72 ans". A.D.A ancien L219. * 274"Societe. . .compose tous douvrier et dartisans (sic)" Ibid. * 275Tableau analythique. . ., Op.cit, page12. * 276Le prénom de Blanc-Désisles est bien Pierre ,(voir le discours de "P.B.Désisles, officier municipal à Bourg" du 22 août 1792. Bibliothèque de la Société d'Emulation, A.D.A), et non Jean comme l'affirme Duffay dans sa Galerie Civile de l'Ain, Martin-Bottier, Bourg 1882; et plus récement M.Broccard dans son livre : Bourg de A à Z, éditions de la Taillanderie, Attignat, 1986. * 277Blanc-Désisles, en l'an II, devient l'héritier de la maison de campagne d'un de ses oncles. Témoignage de Benoit Reignier, 1er cahier de dénonciation. A.D.A ancien L219. * 278D'après le frère de Blanc-Désisles, ce dernier, aurait été accusé d'abus de confiance, tant et si bien que "si il ne se fut pas sauvé. . .(il) aurait infaiblement été mis en prison". Conversation rapportée par Convers, dans un témoignage déposé aux minutes de la Municipalité de Bourg, le quatrième sans-culottide an II. A.D.A ancine L219. * 279Convers, dans sa déclaration, accuse Blanc-Désisles d'être pédéraste ( "il a dit très souvent, que sa plus forte passion était pour les filles de 10 à 12 ans, et qu'il avait pour les corrompre et les séduires un talent particulier." Témoignage de Convers, Ibid). Cette accusation diffamatoires (aucun autres témoignages des 5 cahiers de dénonciations ne font état des moeurs particuliers de Blanc-Désisles) montre que Blanc-Désisles aime les femmes. De même, il aime le vin, car il est accusé en thermidor an II, d'avoir fait prendre 50 bouteilles chez un suspect, pour arroser un repas. * 280Témoignage de Convers, Ibid. * 281M.Biard, Op.cit, page 19. * 282Op.cit, tome 3 page 92. * 283Grammont, ami de Ronsin et Vincent, comme nous l'avons vu page 11, est aussi celui, qui le jour de l'éxecution de Marie-Antoinette, "caracole autour de la charette donnant le signal des outrages." M. de la Rocheterie in le 13 ocotbre 1793, Brochure populaire sur la Révolution Française, édité par la Librairie de la Société Bibliographique, Paris 1876, page 32. * 284Témoignage de Convers, Ibid. * 285"Réponse du citoyen Favélas, employé à la commission des Relations extérieures, aux inculpations contenues dans la dénonciations faite contre Gouly par les meneurs de la société populaire de Bourg". Cité par Ph.le Duc, Ibid, tome 3 page 418. * 286Blanc-Désisles est accusé après thermidor an II, de vendre dans sa boutique, de l'or faux pour de l'or vrai. Comme il est accusé par Convers, d'agiotage, en 1791, sur les pièces d'or, qu'il échange contre des assignats. * 287"je connais bien le caractère lâche des Bressans" Lettre d'Alban à Pellet du 24 brumaire an III. A.D.A ancien L219. * 288C'est elle qui incarne, lors des différentes fêtes décadaires à l'eglise Notre-Dame de Bourg, les alléguories de la Liberté, la Raison ou la Vertu. In Visages de l'Ain n° 58, novembre-décembre 1961, page 16. * 289Ph. le Duc, Op.cit, tome 3, page 98. * 290"Désisles. . .après avoir électrisé tous les cerveaux et exaltés toutes les têtes" in Tableau analithyque. . . ", Op.cit page 9, page8 * 291Ph.le Duc, Op.cit, tome 3 page 257. * 292Procès verbal de reconnaissance et de levée de six cadavres arrivés de Bourg à St Etienne-du-Bois, dressé par le juge de paix du canton de Treffort le 30 germinal an III. A.D.A 2J23. * 293Discours de P. B. Désisles, officier municipal à Bourg, à ses concitoyens. 7 pages in 8°, sans nom d'imprimeur. A.D.A bibliothèque de la Société d'Emulation de l'Ain. * 294Séance de la Société des Sans-culottes de Bourg, du treize messidor an II, Op.cit. * 295Ibid. * 296Réponse du citoyen Favélas, Op.cit, page 417. * 297"Désisles dit à Convers à Paris, sur la répugnance qu'avait ce dernier à voir guillotiner, qu'il fallait qur tout républicains s'accoutumme à voir, de sang froid, verser le sang des aristocrates."Déclaration de Convers, Op.cit. * 298Témoinage de Benoit Régnier, 1er cahier de dénonciation. Op.cit. * 299Témoignage de Convers, Ibid * 300"Leurs regards farouches menacent tout ceux qui peuvent les pénétrer. . .ils annoncent que les citoyens doivent trembler et qu'il se prépare contre la commune une vengeance terrible dont ils seraient les régulateurs" In Tableau analythique. . . , Op.cit, page 7. * 301"Cependant, soit que la boisson, du vin et des liqueurs, eût échauffés la querelle. . .la dispute devint si violente enre Désisles et debost, qu'ils prirent des couteaux et menacèrent de se poignarder." Réponse du citoyen Favélas, Ibid. "Désisles étant à diner avec son frère, et après avoir échauffé son imagination de quelques bouteilles de vin, dit qu'il ne pouvait se figurer qu'il fut son frère, qu'il ne sentait rien pour lui" Témoignage de Convers, Ibid. * 302"Conduite du Représentant Gouly dans les districts de Bourg et dans celui de Belley". Op.cit, page 1. * 303Lettre d'Alban à Blanc-Désisles, du 2 août 1793, citée par E.Dubois in Histoire de la Révolution. . ., Op.cit, tome 3 page 332. * 304Témoignage de Convers, Op.cit. * 305Collection de l'auteur. * 306"Rollet est ub père de famille qui peut espérer 80.000 livres de son père. A coup sur, son interêt n'est pas la loi agraire" Rapport fait au Comité de Salut Public par Baron-Chalier le 23 floréal an II. A.D.A ancien L219. * 307Il est trésorier de la société en novembre 1791. E.Dubois La Société Populaire . . ., Op.cit, page 20. * 308Alban, Chaigneau, Reydellet et Duhamel signent aussi cette protestation. E.Dubois in Histoire dela Révolution. . ., Ibid, tome 3 page 314. * 309Tableau analithyque. . ., Op.cit, page 6. * 310Ibid, page 7. * 311Cité par E.Dubois "La Société populaire des Amis de la Constitution de Châtillon-sur-Chalaronne" in Bulletin de la Société desNaturalistes et des Archéologues de l'Ain, imprimerie Victor Berthod, Bourg 1932, page 183 à 218. * 312"Tout est foutu, language du père Duchèsne". E.Dubois La société populaire des Amis de la Constitution de Châtillon-sur-Chalaronne, Op.cit . * 313Ibid. * 314E.Dubois in Histoire dela Révolution. . ., Op.cit, tome 4 page 51. * 315"Mémoire justificatif de Rollet-Marat à Albitte" du 1er pluviôse an II. A.D.A 2L57. * 316Ibid. * 317"Meillonas, dénonciation contre Duclos, Thévenin, Chaigneau et Rollet" du 27 thermidor an II. A.D.A 2L55. * 318Ibid * 319Ibid * 320"Dénonciation de la société populaire du canton de Ceyzériat contre Rollet-Marat", du 6 vendémiaire an III. A.D.A ancien L219. * 321D'après des témoins, Rollet jeune, laisait expolser son mauvais caractère, au détriment de son père, qu'il frappait. Témoignage du 5 fructidor an II, cahier A. A.D.A ancien L219. * 322Quand il est à Meillonas et qu'il fait rentrer les hussards dans l'Eglise, "les femmes, les vieillards et les enfants faisiaent les hauts cris". "Meillonas, dénonciation contre Duclos, Thévenin, Chaigneau et Rollet". Ibid. * 323"Mémoire de Rollet, ex-agent national du district de Bourg, détenu par ordre du représentant Boisset, à la Convention Nationale." De pluviôse an II, sans nom d'imprimeur. 7 pages format in 4°. A.D.A ancien L219. * 324"Cahier des Sans-culottes de Treffort" du 14 octobre 1793 au 20 pluviôse an III. Manuscrit de 191 pages de format in 4°.Collection privé M.Berger. Séance du 15 pluviôse an II page 61. * 325"Mémoire justificatif de Rollet-Marat à Albitte" Op.cit.. * 326"Mémoire justificatif de Rollet-Marat à Albitte". Ibid. * 327Ibid. * 328Ibid. * 329"Rollet ex agent national du district de Bourg, détenu par ordre du représentant Boisset. . .". Op.cit. * 330Victime d'une chute de cheval le 12 ventôse an II, qui le maintient au lit, il part pour Coligny le 23 ventôse an II et écirt à Albitte : "je suis toujours infirme mais mon infirmité ne m'empêche pas d'agir révolutionnairement". Registre de correspondance du directoire du district de Bourg-Régénéré. A.D.A 2L28. * 331"Rollet ex agent national du district de Bourg, détenu par ordre du représentant Boisset. . .". Ibid. * 332Lettre de Rollet-Marat à Blanc-Désisles du 24 ventôse an II. A.D.A 2L57. * 333Le Comité pour la commémoration de la Révolution à Coligny in Coligny sous la Révolution, imprimerie du Suran St Amour, édition du Suran Coligny, 1992, page 106. * 334Lettre de Rollet-Marat à Blanc-Désisles, Ibid. * 335"Rollet se présente à l'assemblée avec deux pistolets" "Dénonciation de la société populaire du canton de Cézeyriat contre Rollet-Marat". Op.cit. * 336"A.M Alban, maire de la commune de Bourg, chef lieu du département de l'Ain, à ses concitoyens". Mémoire justificatif imprimerie de l'Ami du peuple, 72 rue Zacharie, quartier du Pont Michel à Paris, de 18 pages format in 4°. Brumaire an III. A.D.A ancien L219. * 337Ibid. * 338"quoique simple ouvrier, j'ai toujours pensé que les hommes étaient nés égaux". Ibid. * 339Dénonciation contre Désisles, Alban, Laymant, Gallien et autres scélérats.Op.cit. * 340"Alban l'ainé et Duclos, se qualifiaient aussi du titre de Père Duchèsne le cadet". Témoignage de Sébastien Convers, du 7 fructodor an II. Cahier de dénonciation A, A.D.A ancien L219. * 341Lors dela mise sous scéllés des biens du citoyen Lateyssonnière, Alban et Lajolais " me proposèrent de prendre un verre de vin; j'acceptai, je trouvai le vin excellent, Vauquoy qui yétait le trouva aussi bon et dit à Alban maire : ayez soin de mettre la clef du caveau en réquisition; à quoi Alban répondit : ne t'embarasse pas." Témoignage de Bernard Bichel, ébéniste, du 3 thermidor an III. Chaier de dénonciation 1. A.D.A ancien L219. * 342Durant la présence d'Albitte dans l'Ain, Alban propose à des femmes de détenus, de monnayer la libérations de leurs époux, conttre des faveurs en nature. * 343"Distinguez toujours l'affaire d'Alban dans tout temps cet homme nous a donné bien de l'inquiétude par sa mauvaise conduite et ses éxtravagances". Lettre de Juvanon "à ses frères et amis" de Bourg, de messidor an II. A.D.A ancien L219. * 344Séance du 13 méssidor an II. Op.cit. * 345Lettre de Blanc-Désisles à Rollet du 10 pluviôse an II. A.D.A série L fonds non classé. * 346Cité par Ph.le Duc, Op.cit.Tome 6 page 15. * 347Quand Rollet-Marat est arrêté, le 17 nivôse an II, par ordre de Gouly, Rollet-Marat demande pourquoi "le procureur Barn-Chalier est libre et Rollet-Marat incarcéré". Mémoire justificatif de Rollet-Marat à Albitte. Op.cit. * 348"nous avons agit ensemble, nous n'avons rien fait l'un sans l'autre, nous avons cherché à détruire le fanatisme, préché les maximes de la Raison et de la Vérité; pourquoi de la part de Gouly cette préférence et cette générosité ? " Ibid. * 349R.Curtet in Cahiers du Rhône numéro 14, page 15. * 350in Images et héritages de la Révolution Française dans l'Ain. Colloque de Bourg-en-Bresse des 6 et 7 octobre 1989, imprimerie du Conseil Général. page 225. * 351"seul Rollet, Gallien et Juvanon apportaient les décisions motivés et arrêtés et les présentaient à sugner, se répandaient en propos durs et violents lorsque les autres administrateurs refusaient de signer". Témoignage de François Chérel, président du directoire du district de Bourg. Cahier de témoignage A. A.D.A ancien L219. * 352Tableau analithyque. . .Op.cit. Page 11. * 353Sa famille est rattachée à celle de Gauthier-des-Orcières. |
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