WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les procédés de modalisation dans l'oeuvre romanesque de jules verne: le cas de Michel Strogoff

( Télécharger le fichier original )
par Bauvarie Mounga
Université Yaoundé I - DEA 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.1- La modalisation en discours second

Ce terme est utilisé pour la première fois par Authier-Revuz et désigne une modalisation que le locuteur opère sur le discours d'un autre dans son propre énoncé. Pour Foullioux (2003 :115), avec la modalisation en discours second,  le locuteur (L1) convoque une autre instance d'énonciation, un autre locuteur (L2) qui, lui est responsable de l'assertion sous-jacente. 

La modalisation en discours second suppose donc l'emprunt par un locuteur d'un discours appartenant à une autre instance énonciative. Dans ce cas, l'emprunt est visible à l'aide des marques explicites telles que selon x, d'après x, pour x,...etc. Par ailleurs, les différents discours empruntés sont présentés comme incertains par le locuteur, c'est pourquoi il ne les assume généralement pas. Dendale (1993 :174) suggère à cet effet :

 une information empruntée est par définition une information qui n'est pas créée par le locuteur lui-même, qui ne provient pas de lui, ce qui a pour conséquence que cette information peut parfaitement être incertaine pour lui. 

En clair, avec la modalisation en discours second, le procès est donné à voir comme non intégré à la réalité du locuteur. Cependant, cette modalisation peut juste indiquer une volonté claire du locuteur de montrer qu'il n'est pas l'auteur des propos présentés.

(178) Selon lui, tout homme qui avait passé les monts Ourals entre les gendarmes ne devait plus jamais les franchir. (p.26)

(179) A s'en rapporter à sa description, ce n'est qu'une ville insignifiante avec de vieilles maisons de pierre et de brique, des rues fort étroites et bien différentes de celles qui percent ordinairement les grandes cités sibériennes de sales quartiers où s'entassent plus particulièrement les Tartares, et dans laquelle pullulent de tranquilles ivrognes. (p.226)

(180) A l'entendre, les secours attendus seraient insuffisants, si même ils arrivaient, et il était à craindre qu'une bataille livrée sous les murs d'Irkoutsk ne fût aussi funeste que les batailles de Kolyvan, de Tomsk et de Krasnoïarsk. (p.325)

Le locuteur (narrateur) dans les énoncés sus-cités se démarque des discours qu'il rapporte à l'aide des marqueurs explicites de source que sont selon lui, à s'en rapporter à sa description, à l'entendre. Par ce procédé, le locuteur se désengage de la valeur des assertions rapportées en termes de degré de vérité.

II.2- Les figures de l' (in)adéquation de la nomination

Elles interviennent quand il faut indiquer que les mots employés correspondent ou s'éloignent de la réalité à laquelle ils sont censés référer. On parle aussi de non-coïncidences entre les mots et les choses puisque ces figures permettent au locuteur de confirmer ou de rejeter le mot proféré pour exprimer un référent précis. Les occurrences ci-après nous permettront de mieux expliciter nos propos.

(181) Pillant, ravageant, enrôlant ceux qui résistaient, il transportait d'une ville à l'autre, suivi de ces impedimenta de souverain oriental, qu'on pourrait appeler sa maison civile, ses femmes et ses esclaves, -le tout avec l'audace impudente d'un Gengis-Khan moderne. (p.32)

(182) Et presque aussitôt ce qu'on pourrait appeler le déménagement de cette vaste plaine commença. (p.67)

(183) Il visita, on pourrait dire rue par rue, la ville haute et la ville basse. (p.69)

On note, dans les énoncés, la présence du conditionnel  pourrait qui marque l'incertitude du locuteur quant à la réalité désignée. Les groupes de mots on pourrait appeler et on pourrait dire indiquent alors une inadéquation entre les mots qu'emploie le locuteur et les référents auxquels ils sont censés référer.

En somme, ce chapitre avait pour objectif de voir comment la modalisation autonymique permet aux supports modaux de mettre en valeur certains segments de leur discours. Une étude de la modalisation autonymique sur les plans de la forme et du fond nous a permis de constater plusieurs faits. La ponctuation a un rôle très important dans notre corpus. Elle est un moyen pour le locuteur de véhiculer un message, d'indiquer une distanciation ou d'insister sur un passage. Les commentaires métalinguistiques, quant à eux, jouent presque le même rôle. Car, en plus de mettre en exergue la culture russe, ils permettent au narrateur de créer une complicité avec le lecteur. A travers cette intimité, le narrateur (qui est Jules Verne) gagne mieux le lecteur à sa cause. La modalisation se présente dans ces conditions comme une stratégie argumentative.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus