II.4- La certitude
Elle correspond au caractère de ce qui est
évident, indubitable, incontestable. La certitude indique que la valeur
de vérité d'un énoncé est irréfutable. De ce
fait, Vold (2006 :3) affirme que les modalisateurs
épistémiques marquant la certitude peuvent être
appelés des amplificateurs. Soit les énoncés
suivants :
(112) Il était certain que les Tartares
investissaient actuellement Irkoutsk, et que les trois colonnes avaient
opéré leur jonction. (p.297)
(113) En vérité, le grand maître
de police, habitué aux décisions autocratiques des Ukases qui
jadis ne pardonnaient pas, ne pouvait admettre cette façon de
gouverner ! (p.26)
(114) Il est vrai que ces steam-boats n'ont
qu'à descendre le Volga, lequel ajoute environ deux milles de courant
à leur vitesse propre. (p.74)
(115) Evidemment, le déplorable hasard qui
l'avait mis en présence de sa mère avait trahi son incognito.
(p.154)
Au regard des exemples sus-cités, on se rend
compte que la nature des marqueurs épistémiques dans Michel
Strogoff est diversifiée. On note la présence aussi bien
d'adverbes (évidemment, en vérité) que
d'adjectifs (vrai, certain). Par ailleurs, ces modalisateurs,
surtout les adverbes, n'augmentent pas nécessairement, comme on pourrait
le croire, le degré de certitude des faits exprimés. Tout au
contraire, ces modalisateurs inscrivent ces faits dans un ordre de
probabilité plus faible. Vion (2001 :223) explique alors que
de la certitude on passe à une forte
probabilité. [L'utilisation d'un adverbe de certitude
rendant moins fiable le fait exprimé et,] faisant comme si
l'existence d'un commentaire à propos d'un fait avait comme
conséquence que ce fait n'allait pas de soi.
C'est dire que l'emploi d'un modalisateur exprimant la
certitude ne produit pas toujours l'effet souhaité, il introduit parfois
le doute dans l'esprit de celui à qui est destiné le discours.
Car, utiliser les modalisateurs épistémiques de certitude
signifie souvent que l'on n'est pas sûr de ce que l'on avance.
En somme, on remarque que la connaissance est
surtout marquée dans notre corpus par l'emploi du verbe savoir
puisqu'il recense à lui seul 139 occurrences. Cela pourrait s'expliquer
car la plupart des locuteurs expriment l'appréhension qu'ils ont de tel
ou tel fait. Bien plus, on perçoit à travers le verbe
savoir le désir des locuteurs de transmettre des connaissances
ou des points de vue subjectifs. Savoir indique aussi le savoir-faire
des différents locuteurs lorsqu'il est suivi d'un infinitif. Par
ailleurs, outre les modalités aléthique et
épistémique que nous venons d'étudier, on note
également l'emploi de la modalité déontique dans notre
corpus.
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