II- L'ËPISTËMIQUE
Du grec épistémè
(connaissance), la modalité épistémique renvoie au savoir
du support modal. Pour Laurendeau (2004 :4), elle exprime le marquage
de la fluctuation de la connaissance que le sujet a du monde.
L'épistémique concerne donc les différentes connaissances
que nous avons du monde. Dans notre corpus, ces connaissances se manifestent
à l'intérieur d'un énoncé à travers des
éléments grammaticaux et lexicaux qu'on appelle modalisateurs
épistémiques. Ces derniers se caractérisent par le
fait qu'ils modifient explicitement la valeur de vérité d'un
contenu propositionnel et qu'ils se situent à une échelle allant
de l'incertitude la plus absolue à la certitude totale.
Tableau des statistiques
Valeurs de l'épistémique
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Occurrences
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Pourcentages
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Ignorance
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66
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17,69%
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Croyance
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59
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15,81%
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Savoir
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139
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37,26%
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Connaissance
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61
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16,35%
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Certitude
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48
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12,86%
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Total des occurrences de la modalité
épistémique: 373
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Ce tableau révèle que la
modalisation épistémique est présente dans notre corpus
sous cinq formes. Il y a ainsi la certitude qui a une fréquence
limitée, la croyance, la connaissance et l'ignorance connaissent un
usage moyen. C'est le savoir qui a le plus grand nombre d'occurrences. Nous
allons nous attarder à présent sur l'emploi de ces valeurs dans
notre corpus.
II.1- L'ignorance
Parfois, dans Michel Strogoff, les
locuteurs expriment leur manque total de savoir par rapport à un fait ou
à une situation donnée.
(96) Vous ne savez vraiment pas prendre les
choses par leur bon côté ! (p.113)
(97) Cela, je l'ignore, mais je puis vous assurer,
par exemple qu'il fonctionne de Kazan à Paris ! (pp.87)
Comme on le voit, dans ces énoncés,
l'ignorance peut être exprimée à travers le verbe
ignorer ou alors par le verbe savoir à la
modalité négative. Cependant, il arrive parfois que le fait
décrit par le locuteur soit présenté comme relevant de la
certitude, du moins en ce qui concerne son univers de croyance.
II.2- La croyance
La croyance est le fait de tenir pour vraie une
assertion qui peut être cependant sujette à erreur. C'est dans le
même ordre d'idées que Sadat Belloula (2000 :71)
souligne : croire quelque chose, c'est admettre comme véritable
une proposition, un fait, une histoire sans que l'on sache effectivement son
degré de vérité. Ainsi, lorsqu'un locuteur expose ses
croyances, il se réfère à son univers de croyance. A en
croire Martin (1992 :38), cet univers représente,
l'ensemble indéfini des propositions que le locuteur
(énonciateur), au moment où il s'exprime, tient pour vraies ou
qu'il veut accréditer comme telles.
Cela laisse penser que les croyances d'un locuteur
ressortissent à plusieurs raisons.
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