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Les procédés de modalisation dans l'oeuvre romanesque de jules verne: le cas de Michel Strogoff

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par Bauvarie Mounga
Université Yaoundé I - DEA 2007
  

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I.3.2- La conjonction que et le subjonctif

La langue recourt au subjonctif présent soutenu par le morphème que lorsque l'injonction s'adresse à quelqu'un extérieur à l'échange. Dans cette perspective, Soutet (1989 :78) souligne que

 s'il est vrai que "que" dans cet emploi, est doté d'une forte valeur positivante, on peut considérer que, support du subjonctif, il tend à réduire la virtualité inhérente à ce mode, excessive pour l'expression de l'ordre, qui, par nature, vise l'actualisation du procès qu'il décrit. 

Dans ces conditions, lorsque le subjonctif est employé pour exprimer l'injonction, on assiste à l'actualisation d'un fait. Soit les exemples suivants :

(50) Qu'il vienne dit le czar. (p.34)

(51) Qu'on attelle rapidement. (p.99)

(52) Que cette femme reste ! (p.234)

Le subjonctif dans ces occurrences dénote la volonté des locuteurs de provoquer une action. Il déroge ainsi à la règle qui veut que le subjonctif, comme l'estiment Wagner et Pinchon (1991 :343), soit employé  toutes les fois que dans un énoncé la prise en considération d'un fait, l'interprétation d'un fait l'emportent sur l'actualisation de ce fait. Le subjonctif aurait donc plusieurs valeurs qui ne seraient interprétables qu'en fonction du contexte d'emploi. Par ailleurs, les locuteurs n'ont pas toujours recours à un temps verbal particulier pour donner des ordres, il ne suffit parfois que d'utiliser des mots-phrases.

I.3.3- Les mots-phrases

Les locuteurs dans Michel Strogoff n'ont souvent besoin que de quelques mots pour donner des ordres à leurs interlocuteurs. Pour ce faire, ils s'expriment à l'aide de mots ou termes qui sont assez significatifs et renvoient à l'injonction. Cela est démontré par les exemples suivants :

(53) Ah, messieurs en avant ! s'écria Michel Strogoff. (p.117)

(54) Les chevaux, et à l'instant ! dit alors celui-ci. (p.113)

(55) Silence, se hâta de répondre Michel Strogoff, en mettant un doigt sur ses lèvres. (p.148)

Les groupes de mots en avant, à l'instant, silence, traduisent sans doute une grande volonté des locuteurs de faire réagir les interlocuteurs.

Après l'étude de l'acte injonctif, on constate, d'une façon générale, qu'il ne peut s'accomplir sans la présence d'au moins deux interlocuteurs puisqu'il vise surtout à faire réagir celui à qui est destiné l'ordre.

On s'aperçoit que les modalités énonciatives spécifient le type de communication qui s'instaure entre un locuteur et son interlocuteur. L'acte interrogatif est une interpellation en direction d'un interlocuteur dont on sollicite le point de vue. L'injonction correspond à une demande de faire. L'acte assertif, quant à lui, est certes un moyen pour le locuteur de présenter comme vrai une information, toutefois il vise surtout à convaincre l'autre de la véracité de ce qu'on affirme. Il semble donc difficile au regard du fonctionnement des modalités énonciatives de les considérer comme des procédés de modalisation car leur emploi indique surtout une relation entre deux sujets. Cela étant, peut-on dire, qu'elles jouent presque le même rôle que les modalités d'énoncé?

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus