I.2.1.2- L'interrogation partielle
Comme son nom l'indique, l'interrogation partielle
ne concerne pas l'ensemble de la phrase, mais l'un de ses termes. Soutet
(1989 :79) le déclare quand il écrit :
l'interrogation partielle porte sur l'un des
constituants de la phrase : du point de vue morphologique, elle requiert
l'utilisation d'un pronom -qui, que, quoi, lequel et son paradigme-, d'un
déterminant -quel et son paradigme- ou d'un adverbe -comment, où,
pourquoi, combien.
C'est dire que pour Soutet (1989), dans l'interrogation
partielle, l'élément sur lequel on s'informe est
représenté par un mot interrogatif. Cela est illustré par
les exemples suivants :
(31) Jusqu'où ses soldats étaient-ils
parvenus à l'heure où la nouvelle de l'invasion arrivait à
Moscou ? (p.33)
(32) Qu'est-ce que tu fais là ? lui
demanda d'une voix rude un homme de haute taille qu'il n'avait pas vu venir.
(p.57)
Pour ce qui est de l'ordre des mots dans
l'interrogation partielle, plusieurs possibilités sont
offertes :
- Si la question porte sur le sujet, l'ordre des mots est le
même que dans la phrase assertive.
(33) Qui donc sait mon départ et qui donc a
intérêt à le savoir ? (p.82)
(34) Qui donc le retenait d'en finir ? (p.338)
- On trouve également dans notre corpus une
postposition simple avec que, qui en fonction d'attribut, quel,
lequel ou avec un sujet pronom personnel.
(35) Que veux-tu dire ? (p.321)
(36) Quel sera-t-il ? (p.316)
De ce qui précède, l'on comprend que
l'élément sur lequel porte la demande d'information joue un
rôle primordial dans la mise en place des constituants de
l'énoncé, ainsi que dans le choix du mot interrogatif quelle que
soit la nature de la question posée.
.
I.2.2- Sa nature
L'interrogation peut être directe, indirecte,
indirecte libre.
I.2.2.1- L'interrogation directe
Une interrogation est dite directe quand la
question posée constitue une phrase indépendante. De plus,
Mercier-Leca (1998 :180) explique que dans l'interrogation
directe, une seule phrase exprime à la fois l'attitude mentale de
l'énonciateur et le fait mis en question. Avec
l'interrogation directe, les propos du locuteur sont reproduits tels quels. Les
occurrences suivantes du corpus sont assez significatives à ce
sujet :
(37) - Craignez-vous donc que ce voyageur ne cherche
à vous disputer les chevaux du relais ? (p.130)
(38) - Et vous avez des raisons sérieuses de
penser que le colonel Ogareff est en Sibérie ? (p.116)
(39) Ils se contentèrent donc de le saluer et se
retirèrent, Alcide Jolivet disant à Harry Blount :
« Je n'aurais pas cru cela d'un homme qui découd si
proprement les ours de l'Oural, serait-il donc vrai que le courage a ses heures
et ses formes ?... » (p.133)
Les deux premières interrogations interviennent au
cours d'un dialogue, c'est ce qui explique la présence des tirets au
début de celles-ci. En (39), c'est plutôt le participe
présent disant et les guillemets qui introduisent
l'interrogation directe. Toutes ces interrogations constituent des phrases
indépendantes et ne sont pas subordonnées à un terme
principal leur servant d'appui comme c'est le cas avec les interrogatives
indirectes.
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