WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les procédés de modalisation dans l'oeuvre romanesque de jules verne: le cas de Michel Strogoff

( Télécharger le fichier original )
par Bauvarie Mounga
Université Yaoundé I - DEA 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.1- L'assertion

L'assertion implique un jugement sur la valeur de vérité du contenu de l'énoncé. Soutet (1989 :76) ajoute que ce contenu  est donné comme vrai par son énonciateur, c'est-à-dire adéquat au référent qu'elle [la phrase assertive] vise à décrire. Le locuteur donne alors une information, formule un jugement sur quelqu'un ou sur quelque chose en les présentant comme certain. Cette information est soumise à l'appréciation du récepteur qui peut la juger vraie, fausse ou ni vraie ni fausse. L'assertion s'exprime à l'aide de la phrase de type déclaratif qui peut être affirmative ou négative. L'énoncé assertif dépend, par ailleurs, de deux principaux facteurs : le mode verbal et l'ordre des constituants de la phrase.

I.1.1- Le mode verbal

Le mode (c'est-à-dire la « manière d'être ») concerne l'existence du procès, et répond à la question de savoir si le procès s'inscrit dans la réalité ou bien dans la pensée seulement. Guillaume (1946-47), à l'aide de la psychomécanique explique bien le fonctionnement du mode verbal en français. D'après cet auteur, il faut à la pensée du temps si peu que se soit pour agir en elle-même et sur elle-même. La langue étant un système, Guillaume estime qu'on devra distinguer le temps qui a servi à sa construction, temps historique, et un autre temps qui est le temps nécessaire à une opération de pensée, temps réel pendant lequel la pensée reconstruit en elle l'image temps : c'est le temps opératif. Celui-ci peut être représenté par un axe longitudinal qui porte une opération : la chronogenèse. Elle est un vecteur permettant de schématiser le système verbo-temporel et sur lequel seront portées des coupes que la pensée a effectuées dans la chronogenèse. Ces coupes sont appelées chronothèses et correspondent chacune à un mode différent. Guillaume (1946-47 :21) définit à cet effet le mode de la façon suivante : une forme qui sert à dater les chronothèses dans la chronogenèse. Chaque chronothèse porte dans la langue sa date en chronogenèse et cette date c'est le mode auquel appartient la forme verbale. 

C'est dire que chez Guillaume (1946-47), la chronothèse est une systématisation du temps et elle est d'autant plus achevée que la chronogenèse sera plus tardivement obtenue. Ainsi, en français, la chronothèse initiale est exprimée par le mode quasi-nominal (infinitif et participe), la chronothèse médiale correspond au mode in fieri (subjonctif) et la chronothèse finale est exprimée par le mode in esse (indicatif). Puisqu'il permet au locuteur de s'engager en présentant comme certain ce qu'il dit, l'indicatif apparaît comme le mode par excellence du jugement, de l'assertion (affirmative ou négative). A ce propos, Wagner et Pinchon (1991 :362) soutiennent que l'indicatif

 est apte en conséquence, à actualiser un procès et à le situer dans une époque distincte. Cette propriété qui manque aux autres modes a fait dire justement à certains grammairiens que l'indicatif est le mode au moyen duquel on pose le procès.

 

Autrement dit, l'indicatif est le mode exclusif de l'assertion puisqu'il présente le procès comme réel et certain. A cet effet, toutes les occurrences de la modalité assertive relevées dans notre corpus sont à l'indicatif, voici du reste quelques exemples :

(16) Oui, sire, nos dépêches leur parviennent, et nous avons la certitude, à l'heure qu'il est que les Tartares ne se sont pas avancés au-delà de l'Irtyche et de L'Obi. (p.16)

(17) Rien n'est plus vrai, monsieur Blount, ces mesures m'étaient également connues, et croyez bien que mon aimable cousine en saura dès demain quelque chose. (p.21)

(18) Nous le démasquerons, grâce à toi, qui le connais, et je le ferai mourir sous le knout. (p.324)

Tous ces énoncés sont à l'indicatif et expriment une idée ou un fait pleinement actualisés. L'impression de vérité qui se dégage de ces énoncés est renforcée en (16) et (17) par l'emploi des groupes de mots avons la certitude et rien n'est plus vrai qui dénotent la véracité des propos des locuteurs. Il convient de souligner que l'indicatif n'exprime véritablement la modalité assertive que si les constituants de l'énoncé sont soumis à un ordre particulier.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery