1) B- Les travaux d'entretien et la redevance
hydraulique
1- Les travaux d'entretien
L'entretien du réseau est
une condition sine qua non quant à la circulation normale de l'eau.
Avant le transfert, c'était la SAED qui assurait toutes ces fonctions.
Désormais c'est l'union qui s'en charge à travers sa commission
aménagement et matériel. C'est cette commission qui fait chaque
année, avec notamment l'appui de la SAED, le recensement des besoins en
termes de maintenance. Elle valorise ces besoins, les propose au bureau
exécutif. Le bureau exécutif, à son tour, les propose au
conseil d'administration pour validation. Si ce dernier valide le programme, la
commission aménagement et matériel avec la SEAD lancent un appel
d'offres pour la réalisation des travaux d'entretien. Après
dépouillement, les entreprises qui seront retenues commencent à
exécuter les travaux en présence des membres de la commission et
d'un technicien de la SAED pour le suivi et le contrôle des travaux.
Parmi les entreprises qui intervenaient pour le compte de
l'Union dans le cadre de la maintenance nous pouvons citer RAZEL, GIE Mamadou
Bâ (Ross Béthio), Entreprise Africaine (Boundoum Barrage), etc.
Selon la date d'intervention, nous pouvons distinguer deux
types d'entretien ou de maintenance. Il s'agit de l'entretien préventif
et de l'entretien curatif.
1.1) L'entretien préventif
L'entretien préventif a lieu avant la campagne et
comme son nom l'indique, il consiste à maintenir en état les
canaux d'irrigation (primaires, secondaires et tertiaires) et les chenaux des
eaux de drainage et cela se fait chaque année. Quand les talus sont
affaissés ou bien quand ils ont subi des déformations, on fait
intervenir des engins lourds comme graders pour le réprofilage. Du fait
de la déflation, éolienne les canaux sont ensablés. Pour
corriger cela, on fait recours à une technique dénommée
curage. Le curage peut se faire soit avec une pelle mécanique pour les
grands canaux soit avec un camion ou grader pour les petits canaux.
Il convient de souligner que toutes ces opérations se
font en fonction des besoins exprimés par l'union locale.
1.2) L'entretien curatif
L'entretien curatif se déroule durant la campagne et
surtout en cas d'urgence. Par exemple, l'excès d'eau dans les canaux
peut causer des fissures ou débordements. Il peut également
arriver que les canaux d'irrigation ou drains soient envahis par des herbes
(enherbement) pouvant porter atteinte à la bonne circulation de l'eau
dans le réseau. La technique utilisée par les exploitants pour
faire face à l'enherbement est le faucardage manuel. On l'appelle
faucardage manuel parce qu'ils utilisent des faucilles pour arracher
l'herbe.
Parfois, chaque exploitant est sous l'obligation de nettoyer
la partie du canal correspondant à sa parcelle. Dans ce cas, l'union
effectue des visites régulières sur chaque secteur hydraulique et
une amande de l'ordre 50 000 FCA est infligée aux
Récalcitrants.
Il y a aussi le faucardage mécanique si on utilise des
engins lourds, et à cette occasion, les SV expriment leurs besoins
à l'union qui, à son tour, fait appel à des prestataires
mécanisés.
Pour les stations de pompage, que ce soit l'irrigation ou
l'exhaure, chaque année, la SAED, sur la base d'un contrat de
maintenance, fait une descente et vérifie les équipements
électromécaniques. Pour ce faire, elle procède à
des contrôles systématiques des appareils électriques et
hydromécaniques une fois dans l'année. Pour les appareils
mécaniques, le contrôle systématique se fait deux (2) fois
par an. Il convient cependant de retenir que le contrôle est
assuré conjointement par la SAED et l'union. A la demande de l'Union, la
SAED effectue les dépannages électriques et les
réparations d'ordre électrique ou mécanique.
Le tableau ci-dessous résume l'opération de
maintenance dans le casier.
Tableau 9 : La maintenance des infrastructures du
périmètre de Boundoum
Intervention
|
Ouvrages concernés
|
Fréquence
|
Prestataire
|
Faucardage
|
Canaux d'irrigation, drains
|
Par campagne
|
Exploitants
|
Curage, ré profilage, rechargement cavaliers, planage
|
Canaux d'irrigation, drains, diguettes, parcelles
|
Annuelle
|
Prestataires spécialisés par consultation ou appel
d'offres
|
Ouvrages hydromécaniques, ouvrages génie civil
|
Ouvrages sur réseaux d'irrigation et drainage ou de
pistes
|
Selon la nécessite
|
idem
|
Equipements électromécaniques des stations de
pompage
|
Station d'irrigation de Diawar, station d'exhaure de
Gaéla
|
*1 fois par an pour le contrôle systématique
des appareils électriques.
*2fois par an pour le contrôle systématique des
appareils mécaniques.
*1 fois par an pour le contrôle systématique des
appareils hydromécaniques, dépannage selon
nécessité.
|
SAED par contrat de maintenance
|
Source : Union de Boundoum.
La réalisation de tous ces travaux relatifs à
la maintenance a nécessité des dépenses plus ou moins
lourdes. Ainsi, de 1998 à 2005, le montant total que l'union des OP de
Boundoum a consacré à la maintenance se chiffre à
214 836 917 FCFA. Mais 79% de cette somme est alloué à la
maintenance préventive soit 170 516 919 FCFA. Cela s'explique par
le fait que l'union ne souhaite qu'aucun problème ne soit
rencontré au cours de la campagne.
Tableau 10 : Les dépenses
effectuées sur la maintenance (en FCFA)
Année
|
Terrassement
maintenance préventive
|
Terrassement
maintenance. curative
|
Génie civil
Maintenance préventive
|
Faucardage
Manuel (maintenance. préventive)
|
Total
|
1998/1999
|
28 147 000
|
0
|
0
|
4 205 000
|
32 352 000
|
1999/2000
|
25 883 384
|
0
|
1 842 000
|
2 600 000
|
30 325 384
|
2000/2001
|
50 790 650
|
389 048
|
1 240 000
|
7 582 660
|
60 002 358
|
2001/2002
|
25 300 575
|
722 150
|
3 389 000
|
0
|
29 411 725
|
2002/2003
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2003/2004
|
18 571 310
|
2 028 490
|
3 383 450
|
5 383 350
|
29 366 000
|
2004/2005
|
21 824 000
|
1 236 550
|
1 583 900
|
8 734 400
|
33 378 850
|
Total
|
170 516 919
|
4 376 238
|
11 438 350
|
28 505 410
|
214 836 917
|
Source : SAED
2- La redevance hydraulique
C'est la somme que doit payer chaque paysan qui irrigue ou
draine à partir des réseaux d'irrigation ou de drainage de
l'aménagement. La redevance rémunère les efforts fournis
par l'Union dans le cadre de la distribution de l'eau et lui permet de couvrir
les frais suivants :
- Fonctionnement (salaires, indemnités,
électricité, entretien véhicules, carburant,
déplacements) ;
- Renouvellement et grosses réparations (DAT) ;
Entretien des parcelles, des canaux et des digues.
Suite à l'application de la nouvelle politique de
maintenance en 2003/2004, le coût hydraulique sera revu à la
hausse. En effet, le périmètre de Boundoum est assujetti au fonds
de maintenance des adducteurs et de l'émissaire du Delta (FOMAED). Le
montant de la redevance pour le service de drainage est de 16 000 FCFA par
hectare et par an. Aujourd'hui la redevance hydraulique est de 75 000 FCFA
par hectare.
Tableau 11 : La décomposition de la
redevance hydraulique.
Elément
|
Montant à l'hectare (F.CFA)
|
Renouvellement et grosses réparations (DAT)
|
20 000
|
Réfection canaux par piste
|
10 000
|
Réfection parcelles
|
10 000
|
Fonctionnement (électricité, carburant,
salaires, indemnités, déplacements)
|
19 000
|
FOMAED
|
16 000
|
TOTAL
|
75 000
|
Source : d'après entretien avec
Abdoulaye Diop, comptable de l'union.
Il est à signaler que le coût hydraulique a
beaucoup évolué au niveau du casier. Avant la concession, il
était fixé à 41 000 FCFA par ha net. De 50 000
FCFA après le transfert, il sera porté à 60 000 FCFA
avec la dévaluation du FCFA survenue en 1994.
De cette analyse, on peut retenir qu'à Boundoum, on
consacre beaucoup d'efforts à la maintenance. Cependant cette
dernière souffre de problèmes financiers pour être bien
pratiquée. Selon M. Abou Ndao (Responsable de l'opération de
Boundoum), les fonds destinés à l'entretien sont insuffisants et
cela résulte du fait que l'union consomme plus dans la rubrique
Fonctionnement au détriment des autres (exemple sur
50 000 000FCFA qu'elle devait verser sur DAT, elle n'a versé
que 12 000 000FCFA. Donc le fonctionnement pèse lourd).
Face à cette situation, des mesures idoines sont
à adopter dans l'immédiat afin d'assurer la préservation
de l'aménagement et de la production. L'union doit dans un premier temps
mettre l'accent sur le respect des principes normatifs (l'utilisation) de la
redevance car c'est l'avenir de l'aménagement qui en jeu. Ensuite une
importance doit être accordée à la pérennisation du
périmètre.
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