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La maintenance des aménagements hydroagricoles dans le delta du fleuve Sénégal: Le cas du périmêtre de Boundoum

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par Ousseynou Diéle
Université Gaston Berger de Saint Louis - Maitrise 2006
  

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1) a) Les pistes

Pour le passage des engins, ou l'évacuation de la récolte, l'aménagement de pistes parait être d'une importance considérable. Les pistes dont dispose le périmètre de Boundoum totalisent un linéaire de 236 431m. Cela se décompose comme suit :

- piste principale revêtue en latérite de 166, 750km de long ;

- piste principale revêtue partiellement longue de 4km ;

- piste secondaire non revêtue d'un linéaire de 0,9km ;

- piste tertiaire en bordure des drains non revêtue totalisant 203,381km de long.

Pour l'entretien des pistes principales, un fonds de maintenance est mis en place et cela dans le cadre de la nouvelle politique de maintenance. Ce fonds est appelé Fonds de Maintenance des Infrastructures d'Intérêt général (FOMIIG) que nous verrons plus tard.

b) les hangars

Pour le stockage de la production et des intrants, l'union des OP de Boundoum a construit sept (7) hangars et un bureau pour l'union sur financement conjoint IDA/KFW. Dans chaque village il y a un hangar où se tiennent les opérations de distribution d'engrais d'herbicides, de semences, le pesage, etc.

c) Les AEP 

L'Union des OP de Boundoum dispose aussi d'une commission AEP (Adduction d'Eau Potable). Cette commission intervient dans la gestion de l'eau en mettant en place des comités de gestion au sein des villages membres de l'Union. Ainsi, des châteaux d'eau (voir photo) sont installés dans chacun des sept villages assurant du coup l'approvisionnement des populations locales en eau potable.

Le fonctionnement des AEP avait dès le début connu de sérieux problèmes relatifs au prix de l'eau. Face à cette situation, la solution de fixer la bassine de 30 litres à 15 F au lieu de 25 F a été finalement adoptée.

Le niveau de consommation présente deux caractéristiques majeures : d'abord il n'est pas tellement élevé ; ensuite il varie en fonction du temps.

L'eau potable n'est généralement utilisée qu'à des fins alimentaires et pour les autres activités telles que la lessive, l'abreuvement des animaux domestiques, les ablutions et parfois les bains et «  petites toilettes », l'eau venant directement du fleuve ou de ses défluents est utilisée. Par exemple pour le village de Ronkh la présence, à côté, d'un marigot appelé Beud fait que les habitants ne se servent de l'eau potable que pour la boisson.

La situation socioéconomique de la zone explique en grande partie la variation du niveau de consommation. En effet, ce n'est que pendant la période de récolte qu'on l'on enregistre les forts taux de consommation. Cela découle non seulement du fait que les paysans voient leur pouvoir d'achat augmenter mais aussi et surtout de l'arrivée massive des travailleurs saisonniers (« Sourga », les transporteurs de la production, les commerçants, etc.).

Avec les AEP, plusieurs maladies, qui étaient liées à l'eau et qui empêchaient les producteurs qu'elles affectaient de se rendre aux lieux de travail (les champs), ont reculé. Ces maladies étaient la bilharziose, la diarrhée, la dysenterie, etc. et sont aujourd'hui devenues de vieux souvenirs. Vu cela, nous pouvons conclure que les AEP ont contribué à l'amélioration des conditions de vie des populations du casier.

Photo 5 : Le château d'eau du village de Ronkh

d) l'électrification rurale

La satisfaction des besoins en électricité des équipements électromécaniques des stations de pompage (irrigation et drainage) a finalement abouti à l'électrification des différents villages du périmètre de Boundoum. Des systèmes d'éclairage public peuvent être notés dans tous les villages et la transformation du riz sera plus facile avec l'installation de rizeries fonctionnant à partir de l'électricité.

La construction de l'émissaire du Delta, l'avènement des AEP et l'électrification des villages qui sont des mesures d'accompagnement de la réhabilitation sont dans l'ensemble d'une grande importance pour les populations du casier de Boundoum.

3- La distribution de l'eau 

La culture du riz est très sensible au manque d'eau et nécessite, dans les conditions pédoclimatiques du delta du fleuve Sénégal, un apport hydrique non moins important. La distribution de ce liquide précieux au niveau du casier de Boundoum se fait de la manière suivante : c'est l'union hydraulique, responsable de la fourniture et de la gestion de l'eau, qui se charge du remplissage du canal principal et laisse par la suite aux SV le choix de déterminer les modalités de l'irrigation. Tous les modules qui sont branchés sur le réseau peuvent fonctionner synchroniquement.

A l'intérieur de la maille hydraulique, l'eau qui entre fera l'objet d'un contrôle très strict obligeant les paysans à organiser des tours d'eau. La mise en place de tours d'eau pour éviter les dilapidations renvoie à la police de l'eau. Pour ce faire, des aiguadiers ont été formés et sont chargés de passer la clé du module (les modules sont cadenassés) d'amont en aval ou inversement afin qu'il y ait un respect strict du tour d'eau. L'irrigation à la parcelle s'effectue par des prises directes ou des buses en PVC à travers le remblai des canaux.

Cependant, cette distribution pour qu'elle se fasse dans les meilleures conditions, il faut que l'état sanitaire du réseau ne fasse l'objet d'aucune lamentation. Partant de là, la porte ne nous est-elle pas ouverte pour analyser l'état du réseau ?

4- L'état du réseau 

C'est surtout au niveau du réseau de drainage qu'il y'a des problèmes. En effet, une insalubrité notoire due principalement aux mauvaises herbes comme le typha caractérise ce réseau. Pour les pistes, les difficultés surviennent le plus souvent en hivernage. Par exemple, la non praticabilité de la piste principale Ross-Bethio-Boundoum Barrage rend très difficile l'acheminement des intrants en saison des pluies. Dans l'ensemble, ce sont ces quelques maux qui affectent le réseau. D'où la nécessité d'y mener, dans l'immédiat, des travaux d'entretien si l'on veut bien sûr assurer la pérennité de l'aménagement.

Photo 6 : Un Canal de drainage envahi par les typhas australis

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore