1) a) Les pistes
Pour le passage des engins, ou l'évacuation de la
récolte, l'aménagement de pistes parait être d'une
importance considérable. Les pistes dont dispose le
périmètre de Boundoum totalisent un linéaire de
236 431m. Cela se décompose comme suit :
- piste principale revêtue en latérite de
166, 750km de long ;
- piste principale revêtue partiellement longue de
4km ;
- piste secondaire non revêtue d'un linéaire de
0,9km ;
- piste tertiaire en bordure des drains non revêtue
totalisant 203,381km de long.
Pour l'entretien des pistes principales, un fonds de
maintenance est mis en place et cela dans le cadre de la nouvelle politique de
maintenance. Ce fonds est appelé Fonds de Maintenance des
Infrastructures d'Intérêt général (FOMIIG) que nous
verrons plus tard.
b) les hangars
Pour le stockage de la production et des intrants, l'union des
OP de Boundoum a construit sept (7) hangars et un bureau pour l'union sur
financement conjoint IDA/KFW. Dans chaque village il y a un hangar où se
tiennent les opérations de distribution d'engrais d'herbicides, de
semences, le pesage, etc.
c) Les AEP
L'Union des OP de Boundoum dispose aussi d'une commission AEP
(Adduction d'Eau Potable). Cette commission intervient dans la gestion de l'eau
en mettant en place des comités de gestion au sein des villages membres
de l'Union. Ainsi, des châteaux d'eau (voir photo) sont installés
dans chacun des sept villages assurant du coup l'approvisionnement des
populations locales en eau potable.
Le fonctionnement des AEP avait dès le début
connu de sérieux problèmes relatifs au prix de l'eau. Face
à cette situation, la solution de fixer la bassine de 30 litres à
15 F au lieu de 25 F a été finalement adoptée.
Le niveau de consommation présente deux
caractéristiques majeures : d'abord il n'est pas tellement
élevé ; ensuite il varie en fonction du temps.
L'eau potable n'est généralement utilisée
qu'à des fins alimentaires et pour les autres activités telles
que la lessive, l'abreuvement des animaux domestiques, les ablutions et parfois
les bains et « petites toilettes », l'eau venant
directement du fleuve ou de ses défluents est utilisée. Par
exemple pour le village de Ronkh la présence, à
côté, d'un marigot appelé Beud fait que les habitants ne
se servent de l'eau potable que pour la boisson.
La situation socioéconomique de la zone explique en
grande partie la variation du niveau de consommation. En effet, ce n'est que
pendant la période de récolte qu'on l'on enregistre les forts
taux de consommation. Cela découle non seulement du fait que les paysans
voient leur pouvoir d'achat augmenter mais aussi et surtout de l'arrivée
massive des travailleurs saisonniers (« Sourga »,
les transporteurs de la production, les commerçants, etc.).
Avec les AEP, plusieurs maladies, qui étaient
liées à l'eau et qui empêchaient les producteurs qu'elles
affectaient de se rendre aux lieux de travail (les champs), ont reculé.
Ces maladies étaient la bilharziose, la diarrhée, la dysenterie,
etc. et sont aujourd'hui devenues de vieux souvenirs. Vu cela, nous pouvons
conclure que les AEP ont contribué à l'amélioration des
conditions de vie des populations du casier.
Photo 5 : Le château d'eau du village de
Ronkh
d) l'électrification rurale
La satisfaction des besoins en électricité des
équipements électromécaniques des stations de pompage
(irrigation et drainage) a finalement abouti à l'électrification
des différents villages du périmètre de Boundoum. Des
systèmes d'éclairage public peuvent être notés dans
tous les villages et la transformation du riz sera plus facile avec
l'installation de rizeries fonctionnant à partir de
l'électricité.
La construction de l'émissaire du Delta,
l'avènement des AEP et l'électrification des villages qui sont
des mesures d'accompagnement de la réhabilitation sont dans l'ensemble
d'une grande importance pour les populations du casier de Boundoum.
3- La distribution de
l'eau
La culture du riz est très sensible au manque d'eau et
nécessite, dans les conditions pédoclimatiques du delta du fleuve
Sénégal, un apport hydrique non moins important. La distribution
de ce liquide précieux au niveau du casier de Boundoum se fait de la
manière suivante : c'est l'union hydraulique, responsable de la
fourniture et de la gestion de l'eau, qui se charge du remplissage du canal
principal et laisse par la suite aux SV le choix de déterminer les
modalités de l'irrigation. Tous les modules qui sont branchés sur
le réseau peuvent fonctionner synchroniquement.
A l'intérieur de la maille hydraulique, l'eau qui entre
fera l'objet d'un contrôle très strict obligeant les paysans
à organiser des tours d'eau. La mise en place de tours d'eau pour
éviter les dilapidations renvoie à la police de l'eau. Pour ce
faire, des aiguadiers ont été formés et sont
chargés de passer la clé du module (les modules sont
cadenassés) d'amont en aval ou inversement afin qu'il y ait un respect
strict du tour d'eau. L'irrigation à la parcelle s'effectue par des
prises directes ou des buses en PVC à travers le remblai des canaux.
Cependant, cette distribution pour qu'elle se fasse dans les
meilleures conditions, il faut que l'état sanitaire du réseau ne
fasse l'objet d'aucune lamentation. Partant de là, la porte ne nous
est-elle pas ouverte pour analyser l'état du réseau ?
4- L'état du réseau
C'est surtout au niveau du réseau de drainage qu'il y'a
des problèmes. En effet, une insalubrité notoire due
principalement aux mauvaises herbes comme le typha caractérise ce
réseau. Pour les pistes, les difficultés surviennent le plus
souvent en hivernage. Par exemple, la non praticabilité de la piste
principale Ross-Bethio-Boundoum Barrage rend très difficile
l'acheminement des intrants en saison des pluies. Dans l'ensemble, ce sont ces
quelques maux qui affectent le réseau. D'où la
nécessité d'y mener, dans l'immédiat, des travaux
d'entretien si l'on veut bien sûr assurer la pérennité de
l'aménagement.
Photo 6 : Un Canal de drainage envahi par les
typhas australis
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