Section II : Les relais migratoires et
l »es pays de transit Africains :
A - Relais :
Si la migration internationale tend à s'établir
directement du pays de départ au pays d'immigration, il arrive que
certains espaces jouent un rôle de relais entre l'un ou l'autre, pour des
raisons d'ordre géographique ou administratif (par ex :
facilités d'admission de le pays de transit d'où le migrant peut
gagner de manière clandestine sa destination finale).
Il est à noter que les pays affectés par des
conflits locaux ou régionaux ont souvent une double fonction :
accueil temporaire pour le premier asile et de transit vers des Etats
prêt à accueillir des refugiés.
Pour ces derniers qu'aucun Etat ne veut accepter et qui ne
peuvent réintégrer leur patrie, ces pays de premier asile
deviennent aussi des bases de départ de clandestins (la Bangladesh qui a
accueillit en 1991 plus de 200 000 musulmans de la Birmanie du Nord -ouest
a servi d'espace de transit pour ces refugiés qui sont partis
travailler clandestinement au Moyen-Orient.
Dans le même ordre d'idée, il faut mettre
l'accent sur le fait que ce type d'émigration peut être
répartit en 2 catégories :
I l s'agit en un premier lieu des personnes qui entrent
illégalement dans le pays essaient ensuite de le quitter et d'entrer
illégalement dans un autre pays, et ceux, qui, une fois arrivés
légalement dans le pays de transit avec un Visa de touriste ou
d'étudiant, vont opter pour franchir, illégalement, les
frontières du pays escompté.
L organisation à haut niveau est aussi l'une des
caractéristiques de la migration de transit, en effet, le trafic de
migrants est devenu une activité illégale extrêmement
profitable recourant aux technologies modernes (Internet, ....) sans oublier
les connexions internationales entre groupes criminels, ainsi qu'aux liens
existants entre les malfaiteurs et les gardes frontières ou les
policiers.
Ces organisations recourent à toute sorte de moyens de
transport surtout terrestres.
Etant donné sa rentabilité et la forte demande
de la part des candidats à la migration, l'existence de ce
réseau risque de devenir un phénomène durable.
Il est possible que ce trafic soit également en train
de créer une nouvelle géographie des migrations internationales,
on est fondé à penser que les trafiquants déterminent
de plus en plus le choix des pays de destination des migrants et de leurs
itinéraires.
B - Les pays de transit Africains :
Les migrants en transit ne composent pas un groupe
homogène ,ils différent selon leurs pays d'origine, leur niveau
d'instruction , leur âge, leur sexe, leur religion et leur
nationalité.
Un flux migratoire important se développe depuis le
début des années 90, en provenance de la plupart des pays
sub-sahariens à travers le Maghreb vers l'Europe, ce flux visant les
pays du Maghreb et non seulement la résultante de l'évolution
qu'a connu l'Afrique durant cette décennie (guerre civile...) mais aussi
s'agissant du choix du Maroc comme pays de passage ou de destination finale
à rattacher aux relations traditionnelles que maintient avec la plupart
des pays d'Afrique, ainsi qu'à l'appréciation que les
populations de ces pays ont constamment porté sur les pays du Maghreb
considéré comme une région de prospérité
relative et de mieux être.
Globalement, d'après les recherches, il apparait que
la présence au Maroc de migrants sub-sahariens a été
perçue nettement vers le milieu des années 90 et est devenue
très forte depuis 1997/1998notamment depuis le départ de l'ex
président Mobutu du pouvoir dans l'ex Zaïre et tous les
évènements qui s'en sont suivis au Congo Brazzaville et dans la
région des grands lacs.
A ces flux de migrants en provenance de ces 2 pays, il
semble que soient venus s'ajouter d'autres migrants originaires de Sierra Leone
et surtout de Nigeria.
En outre, la situation qui prévaut au Côte
d'Ivoire depuis décembre 1990 contribue à transformer la
donnée migratoire dans toute l'Afrique de l'Ouest.
En effet, non seulement la Côte d'Ivoire devient de
moins en moins le pays de transit traditionnel de migrants de Liberia,
Burkina Faso ou de Guinée, mais, elle a tendance à devenir un
pays de départ aussi pour des raisons politiques et
économiques, toutefois, la présence au pays de transit (Maroc,
Algérie , Tunisie , Lybie , Sénégal , Mauritanie) de
migrants de Gambie , du Gabon , du Cameroun, pays relativement
prospérés et disposant de situation politique stable
démontre que pour ces immigrés illégaux, l'image de
l'Europe ou au moins celle des pays Méditerranéens est plus
brillante et paradisiatique dans leurs pensées, ce qui donne lieu ,
ipso facto, à cet envie d'aller voir ce qui se passe là bas ,
pour, éventuellement, y rester.
Ce sont donc ces causes dramatiques qui ont poussé
des personnes quitter leur propre pays pour partir à l'autre bout de
la mer sans pour autant savoir s'ils vont réussir ou pas , et c'est la
vivacité de ces mouvements migratoires qui a donne lieu à la
naissance de réseaux bien organisés dont le but est de profiter
de la naïveté et du désespoir de ces personnes pour leur
« voler » tout ce qu'ils possèdent.
Ces causes ont certainement donné lieu à des
conséquences aussi bien positives que négatives variant selon
qu'il en est le cas du pays d'origine ou du pays d'accueil. C'est donc sur la
base de ses conséquences que les Etats concernés par la
problématique de l immigration ont établie un arsenal juridique
leur permettant de préserver leurs propres intérêts au
détriment de ceux des pays pauvres, sans pour autant pouvoir stopper ces
vagues des migrants illégaux.
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