I.6.1.3 Facteurs cellulaires
Les macrophages associés aux tissus et les
granulocytes, constituent la première ligne de la défense
cellulaire. Les cellules phagocytaires dérivent des cellules des
lignées pluripotentes situées principalement dans la moelle
osseuse. Sous l'influence d'une variété de signaux provenant de
l'intérieur comme de l'extérieur de la moelle
osseuse, ces cellules souches sont alors destinées
à se développer en cellules de la lignée granulocytaire
(macrophages). Le signal majeur est fourni par une famille de facteur de
croissance connue sous le nom de facteurs stimulant les colonies
(CSFs). Les CSFs envoient aussi bien les signaux prolifératifs que
les signaux différentiateurs menant à la maturation des monocytes
ou des granulocytes. Ces cellules partent de la moelle osseuse et sont
transportées par le sang vers les divers sites de l'organisme où
les monocytes subissent davantage de différenciation en macrophages. Ils
représentent la principale ligne de la défense en engloutissant
et détruisant les corps étrangers envahissants.
En outre, les macrophages sécrètent une
variété de substances qui servent à stimuler la production
des protéines de la phase aiguë et à attirer d'autres
cellules, telles que les lymphocytes, dans leur voisinage. Parmi ces cellules
lymphoïdes attirées dans le voisinage il y a des cellules non
phagocytaires, les cellules natural killer (NK), qui sont capables de
lyser les cellules infectées de virus et d'autres cellules anormales.
La production d'interférons par les macrophages et
d'autres cellules infectées accroît l'activité cytolytique
des cellules NK. D'autres macrophages sont également attirés au
niveau du site et nettoient les cellules mortes et les débris, et
participent à l'induction de la réponse immunitaire acquise.
I.6.2 Immunité acquise et spécifique
La réponse immunitaire acquise est initiée en
réponse au contact entre les lymphocytes et le corps étranger.
Contrairement à la nature non spécifique de la réaction
immunitaire innée, une caractéristique importante de la
réaction immunitaire acquise est la spécificité de cette
interaction. Ainsi une exposition de l'hôte à un microbe
particulier ou un parasite induit des réactions immunitaires qui sont
dirigées contre ce microorganisme et n'affectent pas les microorganismes
non concernés. La spécificité de la réaction
immunitaire acquise est le résultat de l'interaction des
molécules spécifiques, ou des antigènes du corps
étranger avec les récepteurs spécifiques
d'antigènes sur des lymphocytes. Chaque lymphocyte exprime ses
propres récepteurs spécifiques
d'antigènes dont la spécificité est
déterminée pendant le développement du lymphocyte. Une
facette importante de la réaction immunitaire à un
antigène particulier est l'expansion clonale des lymphocytes
spécifiques d'antigènes. En plus d'amplifier une réaction
immunitaire continue, l'expansion clonale prévoit également
l'établissement d'une population des lymphocytes mémoires. Ces
cellules mémoires sont responsables de la réaction immunitaire
rapide et intensifiée observée lors de la réexposition au
même antigène.
La réaction immunitaire acquise se compose des
mécanismes effecteurs humoraux et cellulaires. La composante
humorale fait intervenir des immunoglobulines ou anticorps, qui sont
trouvés dans le plasma et les tissus fluides. Les anticorps sont les
glycoprotéines multimériques capables de se lier aux
antigènes spécifiques. Ils sont produits par les lymphocytes B
différenciés. L'activation, la prolifération, et la
différentiation des lymphocytes B parmi les cellules plasmatiques
dépendent d'autres cellules, telles que les lymphocytes T, qui
représentent la composante cellulaire de la réaction
immunitaire acquise.
La spécificité antigénique des
lymphocytes T est déterminée par les récepteurs
cellulaires TCR (T-cell receptor). Les récepteurs TCR sont identiques,
cependant distincts, à la molécule d'immunoglobuline des
lymphocytes B. Les lymphocytes T ont deux fonctions principales dans la
réaction immunitaire acquise :
- comme régulateur de la réponse immunitaire
;
- et comme cellules effectrices cytolytiques.
Les lymphocytes T Helper produisent de diverses cytokines
nécessaires pour l'induction des réactions immunitaires humorales
et cellulaires. D'autres lymphocytes T inhibent ou suppriment l'activité
d'autres cellules effectrices. De tels lymphocytes T suppresseurs
peuvent jouer un rôle important dans la régulation des
réactions immunitaires. Les autres fonctions effectrices des lymphocytes
T sont l'activité cytolytique des lymphocytes T cytotoxiques (CTLs). La
spécificité antigénique des CTLs joue un rôle
important dans la destruction des cellules infectées de virus.
L'induction de l'activité des CTLs est également
réglée par des lymphocytes T Helper et suppresseurs. La
réaction immunitaire acquise diffère ainsi de l'immunité
innée parce qu'elle est antigène- dépendante et ces
cellules qui déterminent la réaction immunitaire acquise
expriment les récepteurs spécifiques d'antigènes.
Puisque le système immunitaire répond autant aux
antigènes des agents pathogènes vivants que de ceux tués,
il est donc possible de stimuler l'immunité sans causer l'infection. En
effet, c'est la base de la vaccination ou de l'immunisation. Il est possible
d'immuniser les chevaux en leur injectant des antigènes particuliers,
pour ensuite récolter leur sang afin d'en extraire du sérum
immunisé pour des fins thérapeutiques [37].
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