Le terrorisme,les causes et les remèdes( Télécharger le fichier original )par Mahmoud EL KHADIR Université Mohammed I - Faculté de Droit - Licence 2005 |
Section 3 : le développement durableUn développement durable et équitable suppose la lutte pour éradiquer les maux les plus dramatiques et les plus urgents pour l'humanité (contre la famine, contre la misère, le sida et les autres pandémies...) contre les inégalités nord-sud qui découlent d'un système de domination, contre les discriminations et les inégalités sociales pour le respect des droits des générations futures et contre les inégalités écologiques, pour la mise en oeuvre d'une véritable stratégie de co-développement ; pour la prise en compte de la perspective de genre dans tous les domaines économiques, sociaux et culturels. En effet, le développement durable ne prend complètement son sens qui si on l'envisage au niveau planétaire. Il est clair que des objectifs vitaux, tels que : l'équilibre climatique, la protection de l'air et des eaux, le maintien de la bio-diversité, la question à long terme des ressources non- renouvelables en encore les sécurités sanitaires, maritimes, énergétiques ou industrielles ne peuvent être atteint que s'ils sont d'abord étudiés au niveau planétaire, et que si les décisions sont prises également à ce niveau avec tous les pays du monde. (75(*)) Certes, il revient aux pays sous-développés eux-mêmes d'assumer leur développement et de compter sur leurs propres forces et ressources. Mais, il est impossible de considérer le développement en dehors du contexte international compte tenu des interdépendances des économies contemporaines. Les efforts entrepris sur le plan interne risquent d'être vains, si l'environnement international reste hostile et si les déséquilibres et les injustices caractérisant le système international persistent. La coopération internationale pour le développement est nécessaire, voire obligatoire. Il faut apporter de l'oxygène aux pays pauvres, pour cela l'aide international doit être renfoncé, au lieu de diminuer. C'est le cas, particulièrement, de l'Aide publique au Développement (APD), qui a enregistré, ces dernières années, une tendance baissière. Ainsi, une solution du problème de la dette extérieure des pays pauvres, doit être trouvée. Cette dette, bien que remboursée au moins quatre fois par rapport à son montant de 1982, a été multipliée par quatre et elle s'élève aujourd'hui à plus de 2400 milliards de dollars.(76(*)) Le flux annuel des intérêts et remboursement allant des pays pauvres aux pays riches s'élève a 350 milliards de dollars(77(*)) alors, que l'aide international des seconds aux premiers ne représente que 50 milliards de dollars ! Paradoxe de notre temps, ce sont les pauvres qui financent le développement des riches. La dette et le service de la dette entravent, sérieusement le développement des pays sur-endettés. Ils absorbent une part importante des recettes d'exportation et poussent certains pays en voie de développement au seuil de l'insolvabilité. Toutefois, les solutions bricolées jusqu'à présent (rééchelonnement, réduction, conversion en investissement...) par les pays créanciers et les institutions financières internationales ne sont pas avérées efficaces. L'annulation ou l'abrogation qui représente la solution radicale et idéale, se fait au cas par ces, de manière rigoureusement sélective. Une autre tâche majeure consiste à s'attaquer à la criminalisation de l'économie en agissant tout d'abord sur les mécanismes du blanchiment d'argent sale. Ceci dit, il faut s'attaquer résolument aux paradis fiscaux.(78(*)) Car, il est inacceptable que certaines régions du monde se targuent d'être un lieu à partir du quel il est possible d'avoir des activités ailleurs sans se conformer aux règles.(79(*)) Ces mesures sont faciles à prendre, ce n'est qu'une question de volonté politique, mais les intrications étroites entre les économies dites, propres et sales, expliquent sans aucun doute les réticences des gouvernements. Grosso modo, le développement durable définit un projet de « mondialisation » fondé sur la personne humaine dans toutes ses dimensions, et qui en tant qu'actrice de son destin, doit être considérée comme : citoyenne. Cette ambition l'oppose terme à terme, au sinistre réalité de la soi-disant mondialisation libérale productrice d'injustice et d'inégalités, et partant du désordre voire du terrorisme. * (75)- Revue : problèmes économiques. n° 2393.12 octobre 1994. p8 * (76)- Le matin du sahara.23.01.1999.p.5 * (77)- Idem * (78)- Pour cela, il faudrait au préalable que soit clairement défini au niveau international, la notion juridique de « paradis fiscal » actuellement une telle notion n'existe plus en droit international * (79)- Journal libération du 04.01.2001 « argent sale. La mauvaise foi américaine ». Jean de Maillard. P.7 |
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