Les élections communales 2003, maillon du processus démocratique au Maroc( Télécharger le fichier original )par Abdelkader Elyagoubi Université Sidi Mohammed ben Abdellah Fez - Licence en droit public(option : sciences politiques) 2005 |
Section 2 : Présentation des résultats du scrutin du12 septembre 2003.Paragraphe 1 : La participation à l'opération de vote : Le taux de participation aux élections communales de septembre 2003 et de 54 ,16 %, le nombre de votants s'élève à 7918640 personnes. Les suffrages exprimés sont de l'ordre de 7 147 062 ce qui représente la proportion de 90,25 % par rapport au nombre de votants. Les résultats définitifs se présentent comme suit 40(*):
Ces résultats n'ont pas été à la mesure des espérances surtout en ce qui concerne la participation. Une présentation comparative des taux de participation est illustrée par le tableau suivant :
A la lumière de ce tableau, on constate une augmentation de nombre des inscrits, cela est en rapport certain avec la baisse de l'âge de vote à dix-huit ans, elle est de 12 ,97% par rapport aux élections de 1997, par contre le taux de participation accuse une baisse de 20 % par rapport aux mêmes sélections.cette régression est très nette dans le graphique ci après :
La présentation graphique des partis politiques dans les conseils communaux 2003. On remarque que les huit premiers partis ont accaparé 76,04 % des voix. Le reste des partis soit 75 % n'ont obtenu que 25 % des sièges. Les autres :( CNI.ALAHD.PGSU.ADL.MDS.PRD.PRE.PFC.PDE.PDI.PID.PMI.SAP) Le parti de la justice et de développement (PJD) et bien performant dans le scrutin par liste. Scrutin par liste 42(*) Scrutin uninominal
Les partis politiques arrivés en tête sont respectivement : l'Istiqlal, l'union socialiste des forces populaires, le rassemblement national des indépendants, le mouvement populaire, l'union démocratique, le mouvement national populaire et le parti du progrès et du socialisme qui ont obtenu à nombre d'élus supérieurs à 1000. D'une façon générale les observateurs ont souligné l'émiettement de la représentation politique qui s'est traduite par les difficultés de constitution de majorité cohérente dans les conseils lors d'élection de leurs bureaux. Les candidats sans appartenance politique étant très peu nombreux et représentent seulement 2,6 % des candidats déclarés élus. Le succès du PJD déjà signalé se matérialise de manière accentuée dans les élections qui ont intéressé les grandes villes régies par l'article 85 de la charte communale. À titre indicatif le tableau qui suit présente les résultats détaillés par partis et par ville : Résultats du scrutin du 12 septembre au niveau des villes de plus 500000 habitants43(*)
pour permettre une appréciation de l'évolution des performances des partis politiques à travers leurs représentation dans les conseils communaux à l'occasion des quatre dernières élections locales depuis celles de 1983, le tableau ci-après dresse les résultats des dites élections.
La lecture de ce tableau montre l'effondrement de certains partis qui accaparaient un nombre important de sièges, en l'occurrence est à titre d'exemple, l'union constitutionnelle (UC) a perdu environ 2000 sièges en 2003 par rapport aux autres élections. L'union socialiste des forces populaires (USFP) gagne de plus en plus de sièges de façon évolutive ayant passé de 538 en 1983 à 3373 en 2003 avec un taux d'accroissement de 527 %. Une légère régression du parti de l'Istiqlal et du mouvement populaire en 2003 par rapport à 1997, ils ont accusé un taux de baisse respectivement de 6,26 % et 31,46 %. Le PJD ayant substitué au MPDC n'a totalisé que 593 sièges cela serait du au fait qu'il n'a pas présenté de candidats sur l'ensemble du territoire marocain. Les partis constitués à l'occasion de ces élections n'ont pu atteindre un taux de 3 % de l'ensemble des élus. Enfin il est à signaler que le nombre de personnes réélues et de 11049, celui des sortants se chiffre à 16 095. Paragraphe 3 : Profil des élus. 1) Élus locaux par groupe d'âge : en ce qui concerne la pyramide des âges des nouveaux élus il est à relever que le pourcentage des élus à l'occasion des élections communales du 12 septembre 2003 dans l'âge ne dépasse pas 44 ans se chiffre à 45 % du total. Le tableau suivant présente les élus par tranche d'âge :
Pour ce qui est de l'évolution des élus locaux en fonction des groupes d'âge, elle est représentée dans le tableau ci-après :
le tableau montre une régression par rapport aux élections 1997 du nombre des élus lors des sélections communales 2003 dont l'âge se situe entre 23 et 44 ans en faveur d'une augmentation d'environ 15 % de ceux dont l'âge est égal ou supérieur à 45 ans. 2) les élus locaux par sexe : la lecture des résultats du scrutin du 12 septembre 2003 permet de dégager, parmi les données fondamentales, que le nombre des candidates élues s'élève à 127 soit 0.55 %. Cela est en rapport avec le nombre de demandes de candidatures féminines qui n'a pas dépassé 5 % de l'ensemble des candidatures et bien sûres en raison de certaines mentalités qui demeurent avec l'idée que la fonction de représentation et du ressort exclusif de l'homme. Le tableau suivant présente par partis classés par sexe en fonction du nombre des élus.
Toutefois il faut signaler une légère augmentation de la reorésentativité féminine par rapport aux dernières élections communales de 1997 comme s'est démontré dans le tableau suivant :
le nombre de femmes élues augmente d'une façon discrète passant de 0, 34 % lors des deux dernières consultations communales à 0, 55 % en 2003. L'augmentation numérique serait de l'ordre de 53 % par rapport au nombre de femmes élues en 1997. 3) répartition des élus par niveau d'instruction. Pour ce qui est du niveau destruction des élus, 46 % d'entre eux ont un niveau de l'enseignement secondaire ou supérieur. Toutefois il faut noter que 25,91 % n'ont aucuns niveaux d'instruction soit 5946 (dans les statistiques du ministère de l'intérieur ce niveau est désigné par la mention « élémentaire »). Le tableau ci-après fait apparaître la répartition par niveau d'instruction les élus locaux situés aux élections du 12 septembre 2003.
Les élus sans niveau scolaire constituent le quart de l'ensemble, ce qui porte sans nul doute préjudice à la gestion de la chose publique locale et constitue une entrave à la mise en application de l'article 28 de la charte communale néanmoins il faut signaler que pour les élus de Casablanca, 63,3 % des élus communaux (83) ont été à l'université et 46 % pour les élus d'arrondissements (117). Ces élus de Casablanca sont plus « lettrés », un seul élu communal ne dispose d'aucun niveau d'instruction et trois seulement au niveau de tous les arrondissements Casablancais. Ils ne sont guère nombreux également à n'avoir qu'un niveau primaire : 24 dans les arrondissements (9,44 % du total) et 11dans les communes (8,39 %),la proportion issue du secondaire est 43,3 % pour les arrondissements (110) et 27,4 % pour les élus communaux (36 élus). L'évolution des élus locaux par niveau d'instruction et illustrée dans le tableau ci-après :
A la lumière de ce tableau, on remarque que le nombre des élus sans niveau scolaire reste élevé dans toutes les consultations électorales, d'où la nécessité de remédier à la situation par les moyens adéquats qui peuvent être d'ordre normatif ou pédagogique en l'occurrence l'information et la sensibilisation des électeurs de prendre en considération le niveau d'instruction pour voter pour tel ou tel candidat. L'augmentation des élus d'un niveau supérieur est appréciable toutefois elle reste en deçà de l'objectif éscomté 4) élus locaux par profession :
Le tableau montre une prédominance des agriculteurs avec un pourcentage de 31, 52% Les salariés et les commerçants occupent respectivement le deuxième et troisième rang. Les enseignants s'intéressent davantage à la gestion de la chose publique, leur proportion est de10, 23% Évolution des élus locaux par profession :
à travers de ces données nous remarquons que les proportions des agriculteurs, des commerçants, des fonctionnaires et des enseignants sont en baisse constante au profit de l'augmentation sensible des professions libérales et des autres (retraités, artisans ayant enregistré une augmentation très appréciable de l'ordre de 93 %) on voit de plus en plus l'étudiant s'imprégner de la gestion communale aussi il faut noter la participation dans la gestion de la chose publique des sans profession, il s'agit certainement des jeunes diplômés chômeurs. * 40 Discours du ministre de l'intérieur, op.cit. * 41 Discours du ministre de l'intérieur, op.cit. * 42 Site Internet Maghreb Arabe Presse : www.map.co.ma * 43 REMALD,tous sur les élections communales du 12 septembre 2003,collection textes et documents,n°104,2003 |
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