Les élections communales 2003, maillon du processus démocratique au Maroc( Télécharger le fichier original )par Abdelkader Elyagoubi Université Sidi Mohammed ben Abdellah Fez - Licence en droit public(option : sciences politiques) 2005 |
Chapitre 2 : Présentation des résultats des élections communales 2003.Section 1 : La candidature et la campagne électoraleParagraphe 1 : Le corps électoral le nombre total des candidatures, présentées au
titre des 23.689 sièges réservés aux conseils des communes
urbaines et rurales et des conseils d'arrondissements, a atteint 122.658
candidatures à la clôture de la période
réservée au dépôt des déclarations de
candidatures, Conformément aux dispositions de la loi N° 9-97
formant Code électoral telle que modifiée et
complétée, et au décret du 11 juin 2003 fixant la date
du scrutin pour l'élection des membres des conseils des communes
urbaines et rurales et des arrondissements, la période
réservée au dépôt des déclarations de
candidatures, qui a débuté le vendredi 15 août 2003, a pris
fin le mardi 26 août 2003 à minuit. Quant à l'élection au niveau des arrondissements
dont le nombre s'élève à 41 arrondissements relevant de 6
communes urbaines et auxquels sont réservés 516 sièges au
titre des conseils des communes urbaines et 744 au titre des conseils
d'arrondissements, et étant donné que les membres des conseils
des communes à arrondissements et les conseillers d'arrondissements sont
élus sur la même liste de candidature, 693 listes groupant 21.478
candidats ont été déposées au titre des 1.260
sièges réservés aux conseils des communes urbaines et des
conseils d'arrondissements, soit une moyenne de 17 candidats par
siège.
1) La répartition, par tendance politique, de l'ensemble des candidats 36(*)
La répartition des candidats selon l'appartenance politique montre que le taux de candidature cautionnée par les partis politiques s'est élevé à 97,5 %, celui des candidatures déposées par les candidats sans appartenance politique s'est établi à 2,5 % de l'ensemble des candidatures. Une autre remarque qui mérite d'être soulevée concerne le taux de participation de la femme en tant que candidate ainsi le nombre des candidates s'est élevé à 6024 soit 5 %, bien que ce taux soit plus élevé que celui enregistré lors du scrutin communal de 1997 (1,62 %) il reste en deçà des espérances. 2) REPARTITION SELON LE SEXE
La ventilation des candidats selon l'âge montre que la catégorie des candidats dont l'âge ne dépasse pas 34 ans représente 31 %. Celle dont la tranche d'âge se situe entre 34 et 44 représente aussi 31 %, alors que la proportion de la catégorie dont l'âge se situe entre 44 et 54 ans et de 25 %, au-delà de cet âge la proportion n'est que de 13 %. Ainsi, on constate que les candidats dont l'âge est inférieur à 44 ans forment 62 % de l'ensemble des candidats. 3) LE CORPS ELECTORAL VENTILE PAR TRANCHE D'AGE
La ventilation des candidats selon le niveau d'instruction fait ressortir que 29 % des candidats ont le niveau d'instruction primaire contre 17 % en 1997, tandis que pour les candidats disposant de niveau secondaire et universitaire, le taux est respectivement de 33 % et 18 %. 4) Le corps électoral présenté selon le niveau d'instruction.
Quand à la répartition selon les catégories professionnelles, l'on constate que la proportion des salariés s'élève à 23 %, celle des agriculteurs 18 % et celle des fonctionnaires et du corps enseignant est de 15 %. La catégorie des artisans représente, elle, 12 % et celle des commerçants 10 %. 5) Le corps électoral ventilé par catégories socioprofessionnelles
Le tableau ci-après présente l'évolution du nombre des candidats dans les différentes consultations électorales communales organisées au Maroc depuis l'indépendance.
Le nombre de candidats augmente de façon constante depuis les élections communales de 1976. Le nombre moyen des concurrents pour chaque siège varie entre 3 et 5. Le taux de candidatures féminines a évolué seulement de quatre points depuis 1976, il est environ de 5 % à l'occasion des élections communales de 2003. Paragraphe 2 : La campagne électorale ouverte le 27 août 2003 et a pris fin le 11 septembre 2003, la campagne électorale s'est déroulée dans un climat de responsabilité de conscience politique, toutes les parties concernées, candidats, partis politiques, acteurs de la société civile, presse nationale et autorité publique se sont conformées à l'esprit et la lettre des dispositions légales qui garantissent à tous les candidats la liberté d'exprimer leur opinion, l'égalité de la concurrence loyale pour dialoguer avec les citoyens et exposer leurs programmes électoraux par le biais des moyens prévus par la loi. Selon les dispositions de l'article 49 du code électoral les réunions électorales sont tenues dans les conditions prévues par le dahir n°1-58-377 du 15 novembre 1958 relatif aux rassemblements publics37(*). Sont applicables à la propagande électorale les dispositions du dahir n°1-58-378 du 15 novembre 1958 formant code de presse38(*) Dans ce cadre, les différents partis politiques en lice ont tenu 950 rassemblements et meetings, auxquels ont participé 139 000 personnes environ. Ces chiffres sont très inférieurs à ceux enregistrés lors des élections communales de 1997. Le recours à la radio, à la télévision, à la presse écrite et aux affiches a conféré à la compagne électorale une dimension médiatique marquée. Nous présentons à titre d'illustration quelques déclarations de certains responsables politiques des partis ayant totalisé le plus de sièges communaux : Pour L'USFP, les élections du 12 septembre seront une
marche pour consacrer l'option démocratique du Maroc et
réaffirmer l'attachement des Marocains à l'édification de
la démocratie locale", a indiqué M. Mohamed El Yazghi, membre du
bureau politique de l'Union socialiste des forces populaires (USFP). Dans une
intervention diffusée par la première chaîne de
télévision nationale TVM", dans le cadre du temps d'antenne
imparti aux formations politiques au titre de la campa-gne électorale
pour les élections communales du 12 septembre, M. El Yazghi a
souligné que ces échéances interviennent dans la
foulée de la transition démocratique initiée au Maroc
depuis 1998, date de la mise en place du gouvernement d'alternance
consensuelle. S'agissant du parti de L'ISTIQLAL, M.
Abdellah Bouzidi, membre du conseil national du PI, a indiqué que le
programme du parti se base principalement sur "la gestion réaliste et
rationnelle des affaires de la commune et sur la rationalisation de ses
ressources matérielles". Le parti du Mouvement Populaire (MP) considère que
les collectivités locales constituent un pilier dans
l'édification du système de l'Etat moderne et la
consécration du principe de la démocratie, a indiqué M.
Saïd Oulbacha, membre du bureau politique du MP.Dans une intervention
à la 2ème chaîne de télévision nationale
"2M", dans le cadre de la campagne électorale pour les
échéances communales du 12 septembre, M. Oulbacha a
souligné que les collectivités locales sont la première
école pour la formation politique du citoyen, élu et candidat et
un domaine pour la pratique démocratique, sachant que ces institutions
sont les plus informées des besoins des habitants. Pour le R.N.I,M. Najib Zerouali Ouariti, membre du
bureau exécutif du Rassemblement National des Indépendants (RNI)
a indiqué que la participation de son parti aux prochaines
élections communales serait la première occasion pour
adhérer à la nouvelle révolution du Roi et du
peuple. Concernant le programme du parti, Mme Fatima Amile,
a souligné la nécessité de combattre "le mercenariat
politique", l'intérêt personnel, la dépravation
administrative, la corruption, le favoritisme et le clientélisme,
appelant au renforcement du rôle des repentants des collectivités
locales, par une politique de proximité vis-à-vis des citoyens,
qui, a-t-elle dit, doit être associé à la gestion de la
chose locale. Les candidats du PJD oeuvreront à mettre à profit les attributions des conseils communaux et de leurs présidents pour améliorer le rendement des communes selon une approche globale et intégrée du développement en vue de prévenir toute forme de dérapage et de dépravation en matière de gestion des affaires locales, a-t-il assuré M. Mahjoubi Aherdane, secrétaire général
du Mouvement National Populaire (MNP) a appelé les jeunes marocains
à adhérer à la nouvelle révolution du Roi et du
peuple. M. Rahou Al Hayaâ, membre du cabinet politique du Parti
du Progrès et du Socialisme (PPS), a indiqué que le Maroc a
besoin de formations "sérieuses et authentiques", disposant d'un
programme et des idées clairs et jouissant de
crédibilité. De son côté, Mme Nezha Skalli, membre du cabinet
politique du PPS, a insisté, par la même occasion, sur la
nécessité d'une gestion des collectivités locales
garantissant les besoins élémentaires des citoyens. Qualifiant les réformes introduites par la Charte communale de "très importantes", le secrétaire général du PPS a estimé que la nouvelle expérience est venue combler des lacunes, mais pourrait être à l'origine de "certains manquements" comme ce fut le cas d'ailleurs pour l'expérience de 1976. Ces "manquements" peuvent provenir, selon lui, de l'attribution de larges pouvoirs au président du Conseil de la ville. S'agissant des candidatures féminines, le secrétaire général du PPS a affirmé que, dans le cadre du respect du code de déontologie, signé dernièrement par plusieurs formations politiques, le Parti a placé les femmes dans des rangs avancés sur les listes électorales et deux femmes figurent en tête de liste à Casablanca M. Mohamed Hassi, membre de l'Union démocratique (UD), a
estimé que les élections communales offrent l'occasion à
la société pour dynamiser le rôle des institutions et
préserver les acquis. Dans une intervention sur "2M", M. Hassi a
considéré que le scrutin du 12 septembre se présente comme
une nouvelle étape dans l'édification des institutions et une
nouvelle opportunité pour associer le citoyen à la gestion locale
et au développement du pays. Il a par ailleurs indiqué que la
faiblesse et l'irresponsabilité de certains élus locaux ont
conduit à la désaffection du citoyen, et partant, à un
déficit certain dans les performances des conseils, ce qui s'est
répercuté négativement sur le progrès et le
développement escomptés."L'UD n'est pas disposée à
reproduire les expériences du passé et à s'enliser
davantage dans le sous-développement et l'ignorance", a indiqué
M. Hassi, ajoutant que son parti "ne veut en aucun cas rater une telle occasion
pour consolider le développement du pays et promouvoir le
bien-être du citoyen .Pour le représentant de l'UD, le meilleur
moyen pour dépasser la situation actuelle est de porter à la
représentation de nouvelles élites jouissant de
l'expérience requise, de la crédibilité et dignes de
défendre les intérêts de leurs concitoyens Les
collectivités sont appelées à garantir les libertés
qui sont nécessaires à la pratique démocratique, a-t-elle
dit, estimant que les libertés "ne sont pas synonymes d'anarchie, mais
signifient des droits et des devoirs à exercer avec
responsabilité". Le secrétaire général du PPS a estimé que la nouvelle expérience est venue combler des lacunes, mais pourrait être à l'origine de "certains manquements" comme ce fut le cas d'ailleurs pour l'expérience de 1976. Ces "manquements" peuvent provenir, selon lui, de l'attribution de larges pouvoirs au président du Conseil de la ville. S'agissant des candidatures féminines, le secrétaire général du PPS a affirmé que, dans le cadre du respect du code de déontologie, signé dernièrement par plusieurs formations politiques, le Parti a placé les femmes dans des rangs avancés sur les listes électorales et deux femmes figurent en tête de liste à Casablanca. La participation de l'Etat au financement des campagnes électorales menées par les partis politiques à l'occasion des élections est régie par le décret n°2-03-532 du 13 rajeb 1424 (10 septembre 2003) publié au bulletin officiel n° 5142 du 11 septembre 2003, qui précise entre autre que la répartition du montant de la participation de l'Etat tient en compte, au niveau national, du nombre des voix recueillies et les sièges remportés par chaque parti ou chaque syndicat. L'arrêté du premier ministre n° 3-108-03 du 10 septembre 200339(*) a fixé le montant global de cette participation à l'occasion des élections communales à 120 millions de dirhams. Tout en précisant que le ministre de l'intérieur, le ministre de la justice et le ministre des finances et de la privatisation sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté. Malgré tous les aspects positifs constatés il faut noter que la circulation de l'argent sale a été fortement enregistrée, dans beaucoup de circonscriptions les résultats ont été influencés par l'argent, le plus offrant a gagné, au détriment de la démocratie, exploitant la pauvreté et l'analphabétisme, notamment dans le monde rural et les quartiers populaires dans les grandes villes. * 36 Spécial élections, ministère de l'information et de la communication * 37 Dahir portant loi n°1-73-204(10 avril 1973) modifiant et complétant le dahir du 15 novembre 1958 relatif aux rassemblements publics, BO. N°3154 du 11 avril 1973. * 38 Dahir n°1-58-378 du 15 novembre 1958 formant code de presse, BO n°2404 bis du 27 novembre 1958 tel qu'il a été modifié. * 39 B.O.n°5144 du 18 septembre 2003, page 861 |
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