Conclusion :
En conclusion, il faut signaler que les élections du 12
septembre 2003 inaugurent véritablement une ère nouvelle pour la
démocratie locale dans notre pays, avec ses multiples dimensions
politique, économique et sociale.
Elles ont été les premières du genre sous
le règne de sa majesté Mohammed VI avec un nouveau mode de
scrutin et la participation des jeunes de 18 ans et plus.
« Nous sommes, certes, dans un Etat démocratique
qui peut s'enorgueillir d'organiser les scrutins dans les délais
prescrits par la loi, mais nous sommes également une nation qui est
déterminée à relever les défis du
développement, à travers des projets vitaux qui ne souffrent pas
d'hésitations ni d'atermoiement » a dit sa majesté le roi
Momammed VI, dans son discours à l'occasion de la fête du
trône le 30 juillet 2003.
Effectivement, les élections communales ont eu lieu
dans les délais prescrits le 12 septembre 2003. Ce scrutin, qui s'est
déroulé par liste dans les villes ou communes dont le nombre
d'habitants est égal ou supérieur à 25 000 et
uninominal à un tour dans les autres, a permis de mettre en oeuvre les
dispositions de la charte communale dans sa nouvelle formule tendant à
asseoir sur des bases solides la décentralisation, la démocratie
locale et la gestion de la chose locale à travers tout
particulièrement la consécration du choix de l'unité de la
ville.
Ce scrutin aussi a été également
marqué par l'association des jeunes, qui constituaient la proportion la
plus importante dans la pyramide démographique du royaume, à
travers la baisse de l'âge de vote à 18 ans.
Par ailleurs ces élections ont confirmé
l'attachement des Marocains au projet sociétale moderniste et
démocratique choisi et défendu par sa majesté Mohammed VI,
elles constituent un saut qualitatif dans notre histoire nationale.
On peut dire que le gouvernement a rempli tous ses engagements
dans ce domaine en assurant toutes les garanties juridiques, techniques et
pratiques pour assurer l'honnêteté et la transparence aux
opérations électorales. L'administration a fait preuve de
neutralité positive.
La lecture des résultats fait ressortir que les partis
du mouvement national occupent toujours une position avancée dans le
champ politique national au détriment des sans appartenance politique
qui ont connu une décadence très exprimée et dont les
résultats lors des dernières élections semaient beaucoup
de doute.
Aussi les résultats de ces élections communales
témoignent de l'évolution qualitative que l'opération
électorale a connue dans son ensemble, particulièrement à
travers l'accroissement, parmi les candidats, du nombre des jeunes et de celui
des cadres détenteurs de diplôme universitaire.
Néanmoins il faut signaler quelques aspects
négatifs de ces élections, il s'agit en premier lieu de la
circulation de l'argent sale ayant influencé grandement les
résultats dans pas mal de circonscriptions surtout rurales et en
périphérie des villes. De même les alliances contre nature,
dues au non respect de la volonté des électeurs, ont
été effectuées. Ces alliances sont aussi le fruit de
l'absence d'une culture démocratique et d'un accord sur les alliances
avant le début des élections. Cette culture politique
démocratique qui fait que les acteurs assurent entièrement leur
rôle, fait encore défaut.
Un fait malheureux à souligner, il s'agit de
l'élection des présidents communaux qui s'est
déroulée dans la confusion totale après
séquestration des élus dans plusieurs lieus du pays. L'exemple de
Rabat ou l'opération de vote s'est déroulé dans une
atmosphère indigne des élus.
La pratique quotidienne des valeurs démocratiques
dépend d'un large encadrement politique social. Cet encadrement ne peut
se réaliser sans le concours d'une élite jouissant de niveau
d'instruction requit pour pouvoir être en mesure de gérer la chose
publique. Mais il est certain que tant que l'analphabétisme et
l'ignorance dominent parmi le corps des élus nous resterons en marge de
la démocratie et par conséquent à côté du
développement.
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