Glomérule
Le glomérule ( ou corpuscule rénal ) est une
sphère de diamètre de 150 à 250 um qui possède un
pôle vasculaire où pénètre l'artériole
afférente et sort l'artériole efférente, et un pôle
urinaire d'où sort le tube contourné proximal. Le
glomérule filtre le plasma sanguin. Le produit de cette filtration,
l'urine primitive contient peu de protéines car la
barrière glomerulaire est sélectivement imperméable aux
grosses molécules. Dans l'urine primitive la concentration en
molécules dont le poids est inférieur à 50 kDa1
et en ions est identique à celle du sang ( à l'équilibre
de Donnan près2 ) , elle ne contient de grandes
molécules ( >68 kDa ) qu'en quantités
infinitésimales.
Figure3: Disposition schématique du
glomérule rénal. 1, la macula densa 2,
l'artériole afférente 3, le
mésangium extraglomérulaire 4, la capsule de
Bowman
5, Trois lobules du flocculus sont
schématisées: 6, dans le lobule de gauche est
représenté le mésangium intraglomérulaire
7, le lobule du centre représente le trajet
des capillaires 8, lobule tel qu'il peut
être observé en
1 Dalton - 1/16 de la masse d'un atome d'oxygène, soit
envir 66 10-24g
microscopie à balayage, montrant la disposition des
2 Équilibre de Donnan: répartition inégale
des ions diffu de p t et d' t d'une m mb n rai d p és c
podocytes9, espace urinaire 10,
tube contourné proximal
d'une protéine chargée dans un des
compartiments.
Tubule rénal
Le tubule rénal fait suite au glomérule, son
rôle est de réabsorber la majeure partie de l'eau et des
substances dissoutes de manière adaptée au maintien de la
composition du milieu intérieur. Ainsi, l'urine primitive est
concentrée: un énorme gaspillage est évité.
Le glomérule filtre quelques 180 L d'eau par 24 h.
Seulement 1 à 2 L d'urine seront excrétées. Il en est de
même pour les 25 000 mmol de sodium dont plus de 99% seront
restituées à l'organisme.
Le tubule rénal doit aussi permettre
l'élimination des produits de dégradation du métabolisme
et éventuellement de substances étrangères à
l'organisme, par exemple, en limitant leur réabsorption.
Le tubule rénal est constitué d'une couche de
cellules épithéliales reposant sur une lame basale. Les
différences dans la structure correspondent à des
différences fonctionnelles des différents segments du tubule
rénal.
Tubule proximal
Le tubule proximal réabsorbe les substances dissoutes
ultrafiltrées par le glomérule ( électrolytes tels que
sodium, potassium, chlore, bicarbonate, phosphate, mais aussi substances
organiques telles que acides aminés, glucose, certains acides organiques
du cycle de Krebs, etc. ). Il réabsorbe, par les
phénomènes d'endocytose, les protéines qui ont
traversé la membrane glomérulaire en faible quantité.
Il doit également favoriser l'élimination de
produits de dégradation du métabolisme, en limitant leur
réabsorption tubulaire ou en les sécrétant.
Aussi le tubule proximal synthétise et secrète le
principal métabolite actif de la vitamine D la 1 ,25(OH2)D3
(3), ce qui constitue la fonction endocrine du tubule
proximal du rein.
Tubule intermédiaire Anse de
Henle
L'anse de Henle comporte trois segments: la branche fine
descendante, ascendante et la branche large ascendante. Les branches fines sont
situées dans la partie interne de la médullaire externe et dans
médullaire externe du rein.
Branche fine descendante
Les branches fines descendantes courtes de l'anse de Henle sont
constituées de cellules épithèliales plates reliées
entre elles par des jonctions serrées profondes. Ces
caractéristiques structu-
rales concordent avec les caractéristiques fonctionnelles
de la branche fine descendante des néphrons superficiels. Cet
épithélium est très perméable à l'eau et
relativement peu perméable aux
solutés. L'urine pourrait, en principe, y être
concentrée uniquement par la sortie d'eau dans la médullaire
externe hypertonique.
3 Erythropoïetine - hormone, joue un rôle dans la
maturation d'érythrocytes
Les branches fines descendantes des anses longues sont plus
complexes. On y distingue une partie supérieure situé dans la
médullaire externe et s'avançant plus ou moins
profondément dans la médullaire interne en fonction de la
longueur de l'anse et une partie inférieure, terminant la branche fine
descendante. De plus, d'importantes différences entre les espèces
ont été constatées:
- dans les espèces à haut pouvoir de
concentration de l'urine ( rat, hamster, souris ... ) les cellules
épithéliales sont hautes, riches en mitochondries et ont des
microvillosités apicales. Cet épithélium est très
perméable à l'eau et assez perméable aux cations ( sodium,
potassium, ammonium ). De cette façon il est probable que
l'équilibre osmotique entre le fluide tubulaire et l'interstitium
médullaire hypertonique se produise aussi bien par sortie d'eau que par
entrée des solutés.
- dans les espèces à faible pouvoir de
concentration ( lapin, singe et l'homme ) l'épithélium est plat
et peu différencié. La perméabilité à l'eau
y est assez élevée et les perméabilités aux
solutés sont faibles, comparables à celles des anses courtes.
Enfin, la partie inférieure des branches fines
descendantes des anses longues ont, quelque soit l'espèce, un
épithélium plat, la perméabilité à l'eau y
est forte et la perméabilité aux solutés y est faible (
sauf pour l'urée ).
Les résultats obtenus par la microponction directe de
la papille chez le rat montrent qu'il se produit dans la branche fine
descendante:
· une absorption d'eau
· une sécrétion nette d'urée, de
potassium et d'ammonium
· une sécrétion de chlore et de sodium
dans certaines conditions expérimentales
Ainsi le fluide tubulaire pourrait être
concentré par une combinaison ( variable selon les conditions
expérimentales et les espèces ) de sortie d'eau et
d'entrée des solutés.
Branche fine ascendante
Ce segment est situé dans la médullaire
interne; par conséquent, il ne peut exister que dans les néphrons
à anse longue. Les résultats des expériences in vitro
sur le lapin, le rat et le hamster montrent que la membrane luminale de la
branche fine ascendante de l'anse de Henle est imperméable à
l'eau, alors qu'elle est très perméable à diverses
substances comme par exemple le chlore, le sodium et l'urée. Ceci a pour
conséquence une décroissance progressive de l'osmolalité
du fluide tubulaire dans la branche fine ascendante.
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