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La production imprimée à  Angers pendant la période révolutionnaire, 1787-1799


par Cédric Pichot
Université d'Angers - Maà®trise d'histoire du livre 2002
  

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III- L'imprimé, victime de la Terreur (1792- 1794) :

La terreur est la conjonction de différentes craintes populaires (peur de l'invasion du pays par l'ennemi, manque de nourriture, ...), de crises financières (les impôts ne sont plus payés, le cours des assignats chute, ...), politiques (nombreux conflits entre les Girondins, la Commune de Paris, ...), ... Elle est faite de rivalités d'opinions qui provoquent un climat de suspicion et s'accompagnent d'arrestations et d'emprisonnements (notamment de Girondins).

A- Une période de crise :

Pendant l'été 1793, la situation de crise est à son paroxysme : le pays est en lutte contre l'ennemi extérieur et les dissidences intérieures qui tentent de rallier l'ennemi, tandis que la crise monétaire s'aggrave. Bien qu'elle reste inscrite dans la Constitution française, la liberté de la presse n'existe plus que de droit : après le 10 août 1792, la censure s'incarne dans le comité de surveillance, qui est un instrument de la Terreur. Celui-ci doit s'occuper de la police de sûreté générale, notamment de celle de l'imprimerie31.

Le comité de surveillance de la commune est un organe chargé de vérifier les moeurs, comme on le voit avec le document n° 32632, qui montre que ce comité est chargé de délivrer et retirer les certificats de civisme, ou le texte n° 34633, qui << enjoint aux comités de surveillance de remettre aux citoyens qu'ils feront arrêter, une copie du procès-verbal contenant les motifs de leur arrestation >>.

Néanmoins, la situation ne semble pas être apaisée en 1795, puisqu'à le 23 thermidor an III (10 août 1795), Gouppil est détenu à la << Maison de justice d'Angers >>, suite à des dénonciations, et attend son jugement. Afin de se justifier contre ces accusation le qualifiant

d' << homme sanguinaire et féroce >>, il retourne ces accusations contre ses << calomniateurs >> au long de onze pages de texte et apporte ensuite seize pièces justificatives signées par Bourbotte, Francastel, Richard, Turreau, ... Cette affaire illustre bien le climat de suspicion qui règne en France durant la Terreur, tout comme l'emprisonnement de Jean-Bachelier Marguerite (document n° 60734), ou celui de Jean-Antoine Vial, << détenu dans la maison de

31 NETZ, Robert, Histoire de la censure dans l'édition, P.U.F., Que sais-je ?, 1997.

32 Décret de la Convention nationale, du 20 septembre 1793, qui ordonne que les certificats de civisme seront révisés par les comités de surveillance et de salut public, Mame, 1793.

33 Décret de la Convention nationale, du 27ème jour du 1er mois de l'an second, qui enjoint aux comités de surveillance de remettre aux citoyens qu'ils feront arrêter, une copie du procès-verbal contenant les motifs de leur arrestation, Mame, 1793.

34 Dialogue entre un royaliste et un patriote de 89, servant de supplément au mémoire des Nantais acquittés par le jugement du 26 frimaire an III, Jahyer et Geslin, 1795.

justice d'Angers >>, qui s'adresse << aux citoyens jurés d'accusation >> à travers le texte n° 62335, afin de tenter de les convaincre de son innocence.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand