B- La transmission des idées :
Cette période est marquée par un
intérêt particulier pour les débats d'intérêt
public. L'Académie d'Angers, qui propose en 1787 un concours sur la
question << quels sont les moyens d'encourager le commerce à
Angers ? >>, attribue son prix, à la fin de l'année, au
Discours de Louis Viger (texte n° 7Ø6) . C'est
alors un programme tout à fait révolutionnaire qu'elle
récompense, puisque cet avocat suggère de diminuer l'oppression
du peuple en éliminant de nombreux avantages des deux ordres
privilégiés, afin de faciliter le fonctionnement de
l'économie de base. Cependant, ces idées ne sont pas
diffusées avant la Révolution, puisque ce livre n'est
publié qu'en 1789.
Egalement, le pouvoir royal, qui détenait auparavant le
monopole des questions concernant la réforme de l'Etat, est alors
submergé par la quantité de propositions d'adaptation du
système politique. Par exemple, le texte n° 697 propose
<< de réclamer (...) l'établissement d'une constitution
(...) [afin] que tous les citoyens soient également
protégés par la loi et ne dépendent d'aucune autre
puissance >>. Des intellectuels, en l'occurrence Jean-Antoine Vial, font
donc des reproches au système, suggèrent des solutions et
trouvent probablement des lecteurs pour véhiculer leurs idées.
C'est justement cette contestation politique et sociale, qui << nie la
prétendue représentativité des parlements
>>8, qui contraint le Roi à réunir les
états généraux, à doubler le nombre de voix du
Tiers état et à comptabiliser
6 Discours sur cette question : quels sont les moyens d
'encourager le commerce à Angers ?, Mame, 1789.
Les documents appartenant au corpus établi au cours de
ce mémoire sont cités dans les notes de bas de pages avec un
titre abrégé, le nom de l'imprimeur et l'année
d'édition. Cependant, ils sont intégralement cités dans
l'Inventaire des sources qui se trouve à la fin du mémoire,
précédés de leur numéro de
référence.
7 Instructions et pouvoirs donnés par messieurs les
gentilshommes de la sénéchaussée de Saumur (...) à
leurs députés aux états (...) généraux du
royaume, convoqués à Versailles au 27 avril 1789, Mame,
1789.
8 BLUCHE, Frédéric, RIALS, Stéphane, TULARD,
Jean, La Révolution française, P.U.F., Que sais-je ?,
1989, 5ème éd., 1998.
ces dernières par tête. On retrouve ces
revendications dans des documents angevins tels que les textes n° 1
29 et 1710, datant de 1788, et 72511, dont on
ignore la date de publication.
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