DEUXIEME PARTIE : INSTALLATION D'UN ATELIER
D'ART- THERAPIE A DOMINANTE EXPRESSION CORPORELLE AUPRES D'ADOLESCENTS EN
SITUATION DE CRISE, HOSPITALISES.
A/ Présentation du lieu de stage l'UPA,
unité d'accueil Post-Aigu, de la clinique médicouniversitaire
Georges-Dumas, 10 av. des Maquis du Grésivaudan à LA TRONCHE
38702
a) Présentation de la clinique Georges Dumas de
l'UPA et de son personnel
La clinique Georges-Dumas est un établissement de la
Fondation Santé des Etudiants de France (F.S.E.F) ; fondation
créée à l'initiative de l'Union Nationale des Etudiants de
France, reconnue d'utilité publique par décret en date du 23 mai
1925. Depuis plus de 70 ans, la F. S.E.F reçoit dans ses douze
établissements répartis sur le territoire national,
lycéens, étudiants et jeunes en formation présentant des
maladies psychiatriques ou somatiques.
La clinique G. Dumas est un établissment privé
à but non lucratif, participant au service public hospitalier, sa
spécificité : concilier les soins et les études.
Elle accueille des jeunes de 15 à 25 ans ayant de
graves difficultés psychologiques et leur offre, lorsque leur
état de santé le permet, de suivre une scolarité dans
l'établissement de la clinique ou dans les universités et les
établissements scolaires grenoblois.
La clinique dispose de 120 lits et places qui se
décomposent comme suit :
Hospitalisation à temps plein (52 lits)
Hospitalisation de semaine (22 lits)
Hospitalisation à temps partiel : hôpital de nuit (4
lits), hôpital de jour (20 places) L' Unité Post-Aigue (12
lits)
La maison de sortie (10 lits)
20 Maryse Ravel Sarrola « A la recherche du corps perdu
» extrait du livre « La jeune fille et la mort » p. 190
L'Unité Post-Aigüe, lieu où j 'ai
effectué mon stage pratique, est une structure d'accueil temps plein,
destinée à recevoir, pour des durées de séjour
brèves, des adolescents de Grenoble et son agglomération qui, au
décours d'une tentative de suicide ou en période de crise,
veulent "passer un cap" et prendre le temps de réfléchir aux
solutions à trouver pour dénouer cette crise.
Le personnel est composé d'infirmiers qui se relaient
jour et nuit, d 'un médecin psychiatre chef du service, et d'un
médecin psychiatre assistant, d'un cadre infirmier, d'une psychologue,
d'une secrétaire et du personnel de service.
Les ergothérapeutes et l'assistant social qui rencontrent
tous les patients de la clinique dans son ensemble, sont présents aux
réunions de transmissions d'informations à l'UPA.
b) Présentation du public accueilli au sein de cette
unité
Comme nous le disions précédemment, il s'agit
essentiellement de jeunes patients de 15 à 25 ans, en situation de crise
aiguë nécessitant une hospitalisation ou une mise à distance
d'avec leur environnement habituel. La période de crise peut se traduire
par une attitude suicidaire, un passage à l'acte (tentative de suicide),
des troubles de l'humeur ou des troubles du comportement alimentaire.
c) Les objectifs thérapeutiques
Tout d'abord, nous devons préciser qu'en rentrant à
l'UPA, le patient mineur a besoin de l'accord des parents, pour le patient
majeur c'est une hospitalisation libre.
Le patient s'engage dans un processus de soins en respectant le
cadre mis en place, dont le protocole des premières 48 heures, qui
consiste en une "rupture" avec le monde extérieur. C'est à dire
que le patient s'engage durant les premières 48 heures de son
hospitalisation, à ne pas sortir du service (il prendra ses repas sur
place), à ne pas recevoir de visites, ni de coups de
téléphone (la famille pouvant bien-entendu prendre des nouvelles
auprès du personnel infirmier).
Les intérêts et objectifs d'une hospitalisation
à l'UPA comprennent :
- l'évaluation psychologique individuelle du patient
(sous forme d'entretiens avec le psychiatre et le psychologue), familiale
(rencontres avec la famille) et sociale (intervention de l'assistant social)
- la reconnaissance de la souffrance du sujet et de l'acte de
rupture éventuel
- l'évitement de la banalisation des difficultés et
que l'adolescent puisse lui-même trouver du sens à sa souffrance
et à son passage à l'acte.
Il s'agit d'aider le patient à "se poser", de
l'acceuillir, le sécuriser, en lui permettant une prise de distance
d'avec son quotidien habituel et ses difficultés extérieures.
A la fin de leur séjour à l'UPA, la plupart des
patients ne feront plus l'objet d'une hospitalisation. Un suivi à
l'extérieur par un psychiatre leur est généralement
proposé et pour une minorité d'entre eux, une hospitalisation
adaptée dans un autre service de la clinique ou dans un autre
établissement hospitalier sera envisagée.
d) Les différentes médiations
Elles seront regroupées sous le terme employé
par la clinique de "sociothérapie" qui est la convergence de
différentes activités, telles que l'animation et la
médiathèque, permettant l'inscription dans une
réalité sociale.
Pour les patients de l'UPA, la participation aux activités
se fait sur accord médical, en fonction de leur état clinique.
Un planning hebdomadaire est affiché dans le couloir du
service leur proposant :
- Développement personnel par des méthodes de
travail (eutonie et relaxations dynamiques)
- Activités spécifiques :
équithérapie, atelier esthétique (nous entendons par
là soins esthétiques du visage, maquillage ....)
- Activités sportives : danse, tennis, piscine,
équitation, ski, sorties en montagne, sports collectifs....
(nous pouvons remarquer que la danse figure comme une
activité sportive et non comme une spécificité artistique,
donc l'intention et la visée diffèrent )
- Activités culturelles : ateliers théâtre,
écriture, journalisme
- Sorties culturelles : musique, cinéma,
théâtre, conférences.
Nous précisons également qu'au sein du service
UPA, certains membres du personnel infirmier, proposent de façon
hebdomadaire une activité chant ainsi qu'un atelier d'éveil
corporel - relaxation.
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