B/ Mise en place de l'atelier d'art-thérapie
à dominante expression corporelle
1) L'organisation et la mise en place de l'atelier
d'art-thérapie
En accord avec le médecin psychiatre, chef du service,
je suis passée par une phase d'observation d'un mois, durant laquelle je
me suis rendue chaque jour à la clinique, assistant chaque matin
à la réunion de transmission des informations des patients, d'une
équipe d'infirmiers à l'autre. Cette réunion à
laquelle assistent le médecin psychiatre, la psychologue, l'assistant
social, le cadre infirmier, l'ergo-thérapeute et les infirmiers a pour
but de transmettre les informations de l'équipe de nuit à
l'équipe de jour, ainsi que la présentation des nouveaux
patients.
C'est au cours de ces réunions que je pouvais m'informer
sur l'anamnèse des patients et prendre connaissance de leur situation
psychique et de leur évolution.
J'assistais également à la réunion
"soignant-soigné" hebdomadaire du vendredi, moment thérapeutique
obligatoire pour tous les patients hospitalisés à l'UPA.
Son but est de discuter en groupe des difficultés
éventuelles auxquelles les patients sont confrontés aussi bien
à l'exterieur que dans l'unité. C'est un moment d'expression
ainsi qu'un temps de réflexion
.
J'assistais aussi à l'atelier éveil
corporel-relaxation, ainsi qu'à l'atelier d'eutonie au sein de
l'unité, ce qui m'a permis d'avoir une première approche sur les
capacités corporelles des patients participant.
Ces ateliers ont lieu au sein même de l'unité dans
la salle T.V, réaménagée avec des tapis de sol et des
couvertures pour lesdites activités.
Il ne me paraissait pas opportun d'installer l'atelier
d'art-thérapie dans cette salle que je trouvais trop étroite pour
des déplacements.
Je me suis donc mise en quête d'un lieu plus
approprié en dehors de l'unité, et j'ai obtenu d'avoir à
disposition la salle d'eutonie, au-dessus du gymnase de la clinique,
bâtiment situé en face de l'unité.
En fonction du planning de la salle, j'ai pu fixer deux ateliers
par semaine, un le lundi de
10 h 00 à 11 h 00 et un deuxième le vendredi de
14 h 00 à 15 h 00. Ceci me permettait de proposer l'atelier à
tous les patients sous forme de deux groupes de 5 personnes, l'UPA ayant en
moyenne 10 patients (capacité de 12 lits).
L'atelier était donc proposé sous la forme d'une
prise en charge collective.
Je devais également tenir compte de la
briéveté du séjour des patients : le groupe allait se
modifier et se renouveller regulièrement.
2) L'intégration de l'atelier d'art-thérapie
à l'UPA
Une fois la période d'observation finie, je me suis
servie du tableau d'affichage dans le couloir du service pour intégrer
l'atelier d'art-thérapie dans le planning de la semaine proposé
aux patients.
En accord avec le cadre infirmier, maître de mon stage,
l'atelier fut présenté aux patients lors d'une réunion
"soignants-soignés", tout en précisant bien-sûr ma
qualité de stagiaire. Activité thérapeutique à part
entière, l'atelier revêtit la forme d'une participation
obligatoire (sauf contre-indication médicale), se distinguant ainsi
d'une animation.
3) D'une prise en charge en groupe à une prise en
charge individuelle
Les ateliers en groupe se sont donc déroulés sur
trois mois, à cadence de deux par semaine. La majeure partie des
patients ont participé, soit une quinzaine.
A un mois de la fin du stage, lors d'une synthèse avec
le médecin psychiatre, chef du service de l'UPA, je lui fis part de mon
travail et lui signalai le fait qu'une patiente souffrant d'anorexie mentale
sévère, n'avait jamais pu participer à l'atelier.
En effet, son état physique ne lui permettait pas de se
rendre à la salle qui se trouvait, je le rappelle, à l'exterieur
de l'unité.
Ayant suivi son évolution lors des différentes
réunions et ayant pris connaissance de l'anamnèse dans le dossier
médical, je proposai donc au médecin, une prise en charge
individuelle, dans la chambre de la patiente en lui indiquant des
sites d'actions sur lesquels je souhaitais travailler.
Cette prise en charge individuelle fut acceptée.
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