f) Bilan de la prise en charge d'Aurore :
La sortie de l'UPA s'annoncant pour Aurore, je demande à
la voir et dresse un bilan avec elle pour savoir ce qu'elle a retenu de sa
participation à l'atelier d'art-thérapie, je cite : "se faire
plaisir avec son corps"
"pouvoir sortir un son"
"on peut se lâcher sans avoir peur du ridicule"
"se sentir en communion avec les autres"
"il n'y a pas de jugement"
Au cours des séances, Aurore a démontré ses
capacités expressives et relationelles.
Une notion de plaisir s'est averée, elle a su le
démontrer dans l'atelier et elle l'a verbalisée. Elle a pu
retrouver progressivement une douceur par le corps et la peau,
démontrée dans les exercices portant sur le contact corporel et
confirmée par ses demandes.
Aurore a eu accès à une dimension
esthétique : « je m'étonne à faire des choses que je
trouve belles ». Ce sentiment exprimé sous la forme d'une
auto-critique va dans le sens de l'autonomie.
Observations de l'équipe soignante :
La psychologue remarque qu'Aurore qui ne montrait jamais ses
cicatrices aux jambes, s'est rendue à un des derniers entretiens, en
short.
Pour la psychologue, les ateliers d'art-thérapie ont
été bénéfiques pour Aurore, elle qui avait tant
à réinvestir corporellement.
Des infirmiers me rapportent que suite à l'atelier,
Aurore en meneuse (d'autres patients la suivant), aurait repris certains
exercices de traversées, portés en dérision, dans le
couloir de l'unité.
Ce fait peut-être interprété comme un
renforcement de la cohésion du groupe et une réappropriation par
les patients de leur qualité d'adolescents face à l'adulte.
Comme le remarque le médecin psychiatre, Aurore fait
partie du patient "idéal", c'est à dire le patient demandeur de
soin, déjà sur la voie de la guérison.
Le séjour à l'UPA fut cependant très
bénéfique pour Aurore et semble avoir particulièrement
atteint ses objectifs.
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