L'influence des facteurs structurels sur le choix de mode de présence( Télécharger le fichier original )par Moujib Errahmen Ismaili FSEG-MAHDIA (Tunisie) - Maitrise en management 2004 |
Section 2 :Degré d'internationalisationLes joint ventures sont des stratégies concertées sous la forme d'une entreprise commune. Cependant, les partenaires d'une joint venture préfèrent limiter leur engagement et leur risque financier en choisissant une forme adéquate par rapport à leurs capacités. 1- Les modalités d'implantation Après avoir décidé de créer ou de développer une filiale commune, l'entreprise doit choisir une forme de participation. La création de filiales peut revêtir des formes variées. La plupart des multinationales choisissent, au début de leur internationalisation, de pénétrer dans une entreprise locale dans le but de mieux connaître le marché, les attentes des consommateurs, les habitudes, les concurrents.. Cette phase si elle aboutit à des perspectives attrayantes, les responsables suscitent une augmentation de capital très importante et puisque les capitaux locaux sont très insuffisants, la multinationale prend le contrôle de l'entreprise en question. Cette démarche reflète l'importance de la répartition du capital puisqu'il détermine les pouvoirs de décision entre les partenaires. D'après Wirth (1992)45(*), l'idée d'une répartition paritaire à 50-50 est potentiellement riche en blocages insolubles. La parité est donc rarement choisie, sauf dans le cas où, pour éviter l'accusation d'entente, on accepterait le risque de blocage pour montrer l'indépendance de la filiale envers ses maisons mères. La situation la plus fréquente est donc celle dans laquelle un partenaire détient la majorité décisive. Dans la pratique on trouve l'alternative suivante : -La majorité absolue : l'entrepreneur doit tenir la barre bien en mains. Ce qui suppose le désir de nommer l'équipe dirigeante ou, du moins, d'y acquérir la majorité. L'inconvénient réside dans la charge accrue en financement, risque et surveillance. -La minorité significative : cette participation montre clairement le désir de limiter le risque et la surveillance, en contrepartie d'une moindre influence. D'un autre point de vue l'investissement minoritaire peut préparer très efficacement l'entrée massive sur un marché local. Une petite entreprise de départ permettra de créer de toute pièce une grande unité de production moderne moyennant des investissements plus grands ou plus fréquents. 2-Le niveau d'investissement et de contrôle par mode de joint venture Les onze notes de la gamme Coût de transaction Coût de contrôle Degré d'internalisation Filiale 100% Joint-venture majoritaire Joint-venture 50-50 Joint-venture minoritaire Concession de ressource Licence Contrat d'offre Contrat service technique Usine clés en main Libre échange Source : Economie et Industrie, lettre trimestrielle de la Compagnie Saint-Gobain, n°68, décembre 1992, cité par Joffre P(1994) : « Comprendre la mondialisation de l'entreprise » Edition Economica Les joint ventures 50-50et majoritaires semblent avoir la faveur de certaines entreprises des secteurs de hautes technologies ; c'est en effet dans ces domaines que la sensibilité des entreprises à la montée des coûts de coordination et de contrôle est la plus forte. La recherche de solutions apportant un compromis entre une internalisation relative et des coûts de contrôle moindres et/ou partagés est donc active dans ces entreprises. De plus si une pratique se révèle être efficace et que l'industrie est compétitive il faudrait s'attendre à ce qu'elle soit adoptée par les autres firmes survivantes dans cette industrie. Dans la littérature sur les modes d'entrée il apparaît que les firmes exercent plus de contrôle quand le volume de brevets augmente. Les dépenses en R&D font accroître l'étendu de la licence et encore d'avantage l'étendu des investissements (Davidson et Mc Fetridge)46(*) Moins onéreuses et moins risquées, les joint ventures fleurissent comme des notes nouvelles de la gamme des modes de présence à l'étranger. Suscitées par les pays d'accueil de l'investissement ou choisies par les co-investisseurs, les joint ventures ne se définissent pas seulement négativement (moins chers et moins risquées) mais également positivement comme support ayant un effet multiplicateur de savoir-faire technologiques, industriels et commerciaux. Par ailleurs, elles préservent un certain contrôle de l'entreprise qui investit même si ce dernier est atténué par la présence d'un ou plusieurs partenaires. Le contrôle partagé est en tout cas un moindre mal.47(*)Section 3: Les facteurs spécifiques des joint ventures Le choix d'un mode de présence particulier est fonction d'un grand nombre de facteurs divers. Il varie selon les caractéristiques du produit tel que son degré de différenciation, son importance, son age et la technologie concernée. Il pourrait dépendre de certaines caractéristiques de la firme tel que sa taille, ses ressources, son degré de diversification et sa politique. Finalement, le choix du mode de présence peut être déterminé par des facteurs environnementaux externes ; tel que la restriction au libre échange et à l'investissement imposé par le pays hôte, la taille du marché du pays hôte et sa distance géographique et culturelle. * 45 Longefeld W K (1992) Op-cit * 46 Davidson & Mcfetridge(1985) « Keys characteristics in the choice of international technology transfer mode» 16 Summer 5-22 * 47 Joffre P (1994) Op-cit |
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