b) Des auxiliaires indispensables : les
« parabancaires ».
Les banques sont la clé de voûte de tout
système financier puisqu'elles sont responsables de l'existence continue
des dépôts des épargnants. Mais elles n'en sont pas les
seuls acteurs.
· Les intermédiaires financiers non
bancaires.
Les années 1990 ont vu en Suisse une forte croissance
du nombre des intermédiaires financiers non bancaires, aussi
appelés parabancaires. Ils offrent divers services liés
à la gestion de fortune, que les banques ne peuvent ou ne veulent pas
offrir elles-mêmes, notamment dans le domaine sensible du transport et du
transfert de fonds. Ces intermédiaires vivent en étroites
symbiose avec les banques : celles-ci rétribuent les
intermédiaires qui apportent de nouveaux clients, et partagent avec
ceux-ci les bénéfices que rapportent les comptes
gérés en commun. La Suisse comptait en 2003 environ 6100
intermédiaires financiers non bancaires, allant du conseiller financier
travaillant seul à de grandes entreprises comptant plus de 100
personnes. Près de la moitié de ces intermédiaires non
bancaires sont des gestionnaires de fortune indépendants : on peut
les définir comme des conseillers privés en gestion de fortune.
Ce métier n'est pas soumis à l'attribution d'une autorisation
officielle et peut donc être exercé par tout un chacun. Selon
l'Association suisse des gérants de fortune, ces derniers ont la charge
de 8 à 10% de la fortune totale déposée dans les banques
suisses, soit 300 à 400 milliards de CHF.
L'une de leurs missions essentielles est de comparer les
performances des différentes banques pour que les commissions qu'elles
prélèvent au titre des frais de gestion ne soient pas excessives.
Le gérant indépendant peut servir de représentant
auprès des différentes banques. Il donne également des
conseils dans d'autres domaines : optimisation fiscale, prise de domicile
en Suisse, création d'entreprise, conseil immobilier, succession. Pour
cela, il fera appel à d'autres spécialistes, comme les avocats,
qui représentent 20% de la corporation parabancaire. Ils jouent un
rôle important en matière de conseil fiscal et servent souvent
d'administrateurs aux sociétés écrans domiciliés
dans les paradis fiscaux.
· Les fiduciaires
Représentant environ 30% du secteur parabancaire
suisse, les sociétés fiduciaires sont en charge de la
comptabilité de ces sociétés écrans, de leurs
déclarations d'impôts et de certaines transactions
financières. Ce sont des experts des montages de société,
utilisées pour minimiser les impôts ou obscurcir la provenance de
certains fonds.
On pourrait encore citer :
o les structures de Family offices, ou offices de
famille, comparant les meilleures possibilités d'installation et les
offres fiscales entre différents paradis fiscaux, pour le compte de
grandes fortunes
o les apporteurs d'affaires, en principe clients
d'une banque, qui introduisent auprès d'elle une de leurs relations,
moyennant un commissionnement
o des prestataires de services non financiers :
négociants en matières premières, marchands d'art,
bijoutiers, hôteliers, chauffeurs, convoyeurs, etc.
La diversité et la densité de ces
différentes offres spécialisées permettent à la
Suisse d'offrir une gamme complète de services liés à la
gestion de fortune privée, et de tenir, depuis des années, le
premier rang mondial de ce secteur.
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