III-2 Les devises utilisées dans les
émissions obligataires internationales.
Toutes les monnaies internationales, soit environ 25 devises
différentes, ont été utilisées depuis la naissance
en 1963 du marché euro-obligataire. La devise américaine a
été la première monnaie à servir de support aux
émissions internationales. Jusqu'en 1982, plus de 80 % des titres
étaient libellés en dollar. Depuis cette époque,
l'importance relative de cette devise s'est réduite à environ 40%
des émissions, au profit de l'euro, de la livre sterling, du yen...
Comme nous l'avons déjà mentionné, le franc suisse fait
figure d'exception ; les autorités helvétiques refusant en
effet de permettre aux emprunteurs d'utiliser leur monnaie sur les
marchés internationaux. L'émission de titres libellés en
franc suisse doit se faire dans le cadre du marché domestique, au titre
des émissions étrangères.
III-3 Les émetteurs sur le marché
obligataire international.
De manière générale, les émetteurs
obligataires sur le marché international sont de bonne qualité.
De 1983 à 1993, près de 95 % des émissions obligataires
internationales furent le fait d'entités localisées dans les pays
développés, la moitié du solde étant celui
d'institutions financières internationales comme la Banque Mondiale. La
ventilation des émissions obligataires révèle que les
entreprises privées sont avec les banques et les institutions
financières les plus importants emprunteurs sur le marché
international. Le marché international des capitaux est aujourd'hui
quasi exclusivement dédié aux émetteurs privés,
qu'il s'agisse de banques, d'institutions financières ou d'entreprises.
À côté des corporates, un autre ensemble
d'émetteurs est constitué des agences publiques (à ne pas
confondre avec les entreprises publiques), bénéficiant souvent de
la garantie (de droit ou de fait) de l'État, et des émetteurs
supranationaux.
Les obligations gouvernementales forment le
coeur des marchés obligataires, à la fois sur le plan quantitatif
et dans l'analyse de l'ensemble des titres. Grâce aux déficits
publics massifs et durables depuis les années 70, les marchés
obligataires ont pu être alimentés par une offre
régulière de titres de bonne qualité, et qui
correspondaient à la demande des investisseurs à la fois
institutionnels et particuliers. Le fait qu'à la faveur de la croissance
économique les pays européens redécouvrent la vertu
budgétaire n'est paradoxalement pas une nouvelle excellente pour les
investisseurs. La conséquence en est un assèchement de l'offre de
titres obligataires de grande qualité : ceux proposés par
les Etats des grands pays développés. Par une sorte d'effet
d'éviction inversée, cette tendance peut bénéficier
au développement des obligations corporate.
La deuxième catégorie d'émetteurs publics
est celle des collectivités publiques non
étatiques. Leur importance relative dépend directement
des modes d'organisation des institutions politiques. Les Etats
confédérés, pays où la décentralisation est
importante, laissent leurs collectivités territoriales
accédées au marché obligataire pour financer leurs
besoins. C'est le cas par exemple des comtés aux Etats-Unis, des
provinces au Canada, ou des cantons en Suisse... Par définition, cette
catégorie d'émetteurs publics a une audience largement
domestique.
Les obligations
corporate correspondent le plus
généralement à des émissions de grandes
entreprises, privées ou publiques, industrielles, bancaires ou
intermédiaires financiers.
Les obligations internationales
renvoient au secteur des obligations étrangères
(foreign bonds) et celui des euro-obligations. Ce sont des
titres dont la vocation est de dépasser l'univers limité des
investisseurs d'un marché domestique. Le développement rapide de
ce type de créances depuis la fin des années 90 est la
manifestation de la tendance à la mondialisation de la gestion
obligataire moderne.
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