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Entrepreneuriat des jeunes de la commune de Kanshi à  Mbujimayi: défis et perspectives


par Elvis Wemakoye
Université Officielle de Mbujimayi  - Graduat  2022
  

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1.1.6.1. Motivations

La littérature met en exergue deux grandes approches regroupant les principales théories sur les motivations entrepreneuriales :

1) Le premier courant concerne le traitement des traits et attributs poussant les individus à se lancer dans l'entrepreneuriat. On y trouve des motivations comme le désir d'accomplissement, le comportement de prise de risque, les ambitions, le désir d'indépendance ainsi que la prise de responsabilité.

2) Le second est axé sur les facteurs liés à l'environnement.

Carsrud & Brännback (2009), ressortissent deux théories sur la motivation entrepreneuriale : la drive theory et l'incentive theory.

ü La drive theory : cette théorie suppose qu'un individu est motivé à démarrer une nouvelle affaire par suite d'un besoin interne tel que celui de la réalisation (de soi).

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V' L'incentive theory : cette dernière suggère que les gens sont motivés à entreprendre en raison de certaines récompenses externes comme le revenu ou le prestige.

De leur côté, Buttner & Moore (1997), parlent plutôt des Pull and Push factors.

V' Les Pull factors : ces facteurs supposent que les personnes qui lancent leurs propres affaires peuvent être inspirées par des raisons souhaitables, notamment l'aptitude à saisir une opportunité et à travailler de manière indépendante et/ou disposer d'un meilleur contrôle du travail (Robichaud et al., 2010).

V' Les Push factors : il s'agit des facteurs qui sont souvent liés à une situation contraignante ou imposante due aux difficultés que l'individu rencontre sur le marché du travail (Amit & Muller, 1995), voire les pressions familiales subies (Verheul & al., 2010).

1.1.6.2. Freins ou obstacles

Il existe une littérature abondante qui cherche à identifier les principales barrières à l'entrepreneuriat des jeunes.

En effet, cette littérature mentionne plusieurs obstacles qui empêchent les jeunes de passer de l'étape de l'intention entrepreneuriale à la concrétisation de leur projet. Certains d'entre eux concernent l'entrepreneuriat de façon générale, tandis que d'autres sont propres à l'entrepreneuriat des jeunes.

Parmi les principaux freins à l'entrepreneuriat, on peut mentionner :

V' Le manque de temps : il empêche les individus de se consacrer pleinement à leur projet entrepreneurial, surtout s'ils ont déjà un emploi ou des responsabilités familiales ;

V' Le manque de financement : il limite les capacités des individus à investir dans leur entreprise et à faire face aux dépenses liées au démarrage et au développement de l'activité ;

V' Les lourdeurs administratives : ceux-ci découragent les individus par la complexité et la longueur des démarches nécessaires pour créer et gérer une entreprise ;

V' Le risque d'échec : il qui effraie les individus qui craignent de perdre leur investissement, leur sécurité financière ou leur réputation en cas de faillite ou de difficultés ;

V' Le manque de compétences ou de confiance en soi : il freine les individus qui se sentent insuffisamment préparés ou qualifiés pour entreprendre.

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En ce qui touche particulièrement les jeunes, nous retrouvons les pensées des auteurs tels que :

Schoof (2006), qui identifie cinq groupes de variables clés qui influent sur l'entrepreneuriat des jeunes et qui peuvent, en considération de leur importance, constituer des barrières à la création d'entreprises.

Il s'agit :

1) Des attitudes sociales et culturelles vis-à-vis de l'entrepreneuriat des jeunes.

L'entrepreneuriat des jeunes est influencé par les attitudes sociales et culturelles. Les valeurs culturelles peuvent encourager ou décourager l'entrepreneuriat des jeunes. Comme certaines sociétés détestent le risque et les situations incertaines, dans celles-ci (sociétés), la faillite d'une entreprise étant mal perçue.

Par conséquent on n'ose pas entreprendre une activité qui pourrait mettre à risque d'échouer, alors que dans d'autres sociétés, l'échec est considéré comme normal, car il constitue l'un des résultats du processus d'apprentissage. Les sociétés individualistes seraient également plus entreprenantes que d'autres.

De plus, l'entrepreneuriat des jeunes est aussi influencé par la perception qu'on en a et par sa légitimation sociale. Dans certaines communautés, l'entrepreneuriat a mauvaise réputation et n'est pas facilement accepté, car les entrepreneurs sont vus comme malhonnêtes, cupides et prêts à tout pour réussir.

L'entourage du jeune entrepreneur joue également un rôle important. Le fait d'avoir un parent entrepreneur ou qui travaille à son propre compte constitue souvent un facteur de motivation à l'entrepreneuriat (Blanchflower & Oswald, 2007).

2) De l'éducation entrepreneuriale. Les facteurs sociaux sont souvent renforcés par un système éducatif dont le modèle consiste parfois à privilégier l'emploi salarié au détriment du travail autonome ou de la création d'entreprise.

Ainsi, dans beaucoup de pays, les jeunes ne reçoivent aucune formation entrepreneuriale durant leurs études. Dans ces conditions, ils n'ont pas la bonne attitude envers l'entrepreneuriat et ils manquent de compétences dans ce domaine.

L'éducation entrepreneuriale permet aux jeunes d'acquérir des compétences entrepreneuriales, de comprendre ce qu'est l'entrepreneuriat et de l'envisager comme un choix de carrière. Elle permet donc d'améliorer la propension des jeunes à créer leur propre entreprise (Brixiová, Ncube, & Bicaba, 2014).

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Il est communément admis que les programmes d'éducation et de formation ne promeuvent pas suffisamment le développement d'attitudes et de compétences entrepreneuriales, mais se contentent de préparer les étudiants à un emploi salarié, bien que des progrès aient été réalisés récemment dans ce domaine (Potter, 2008).

3) Des problèmes d'accès aux sources de financement. Les jeunes ne disposent pas de ressources financières suffisantes pour se lancer en affaires. D'une part, ils n'ont pas assez d'épargne et manquent de capital physique. D'autre part, ils ont beaucoup de mal à obtenir du financement, notamment auprès des banques.

Par rapport aux banques, pour accorder des crédits, celles-ci se fondent notamment sur l'historique de crédit du demandeur et sur les hypothèques. Or, les jeunes n'ont aucune expérience de crédit et ne disposent pas souvent des garanties que l'on doit offrir à la banque.

4) Du cadre administratif et réglementaire. Les jeunes entrepreneurs font face à la complexité et au coût très élevé des procédures administratives et de la réglementation.

Dans beaucoup des pays, surtout en phase de développement, les procédures d'enregistrement sont longues, le cadre administratif et réglementaire manque de transparence et le système fiscal n'est pas très encourageant.

Ces barrières administratives et réglementaires découragent souvent les jeunes à entreprendre ou les contraints à évoluer dans le secteur informel de l'économie.

5) Du manque d'aide et d'appui en affaires. De ce qui précède, on constate que les jeunes entrepreneurs ont besoin d'appui et d'accompagnement pour faire face aux obstacles qui se dressent sur leur route.

Pour sa part, Halabisky (2012), met l'accent dans son étude sur trois autres facteurs, à savoir :

1) Le manque d'expérience. L'expérience est un déterminant important dans la création et la gestion d'une entreprise. Or, très souvent, les jeunes manquent d'expérience sur le plan entrepreneurial et n'ont jamais travaillé. Nombreux n'ont connu que le chômage.

Dans ces conditions, les jeunes n'ont pas les compétences techniques et managériales nécessaires pour réussir la création d'une entreprise et en assurer la gestion. Pourtant, l'expérience professionnelle et entrepreneuriale antérieure est l'un des principaux facteurs qui déterminent le succès d'une entreprise.

2) Le manque de réseaux. Les jeunes ont un accès limité aux réseaux d'affaires et disposent de peu de capital social, ce qui rend difficiles les relations avec les autres acteurs et ne favorise pas leurs activités entrepreneuriales.

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Un manque de relations peut compliquer la création et la gestion d'une entreprise et empêcher les entrepreneurs d'asseoir leur légitimité auprès des principales parties prenantes (organismes financiers, clients, fournisseurs).

3) Les obstacles liés aux marchés. Les jeunes font aussi face à divers obstacles, ils ont du mal à obtenir du financement et sont parfois victimes de discrimination sur le marché des biens et services.

Certains clients doutent parfois de la qualité des produits de jeunes entrepreneurs. Et comme les ressources de ceux-ci sont limitées, ils se lancent souvent dans des marchés où les barrières à l'entrée sont faibles et où la concurrence est très vive.

Par ailleurs, la littérature distingue, de tout ce qui précède, trois principaux groupes de barrières à l'entrepreneuriat des jeunes (Dzaka-Kikouta, et al., 2020) :

Primo : des facteurs personnels liés au profil même des jeunes entrepreneurs : la peur du risque, le manque d'expérience et le manque de compétences entrepreneuriales, ainsi que le faible capital financier et social.

Secundo, des facteurs socioculturels, notamment l'attitude négative que peut présenter la société envers l'entrepreneuriat des jeunes et le manque de soutien familial ou communautaire. Les jeunes sont influencés par leur famille, leurs professeurs et la société dans son ensemble.

Les parents et les enseignants, qui représentent des modèles importants, sont souvent peu informés des exigences et des perspectives de l'entrepreneuriat.

De ce fait, les activités entrepreneuriales sont rarement encouragées et sont même parfois perçues de manière négative par la société, ce qui constitue un obstacle à l'entrepreneuriat des jeunes.

Tertio, des facteurs liés à l'environnement, tels que les règlements, la fiscalité, l'accès au financement externe, l'accès aux marchés et le manque de services de soutien. Certains de ces facteurs, comme l'accès au financement, sont transversaux, c'est-à-dire qu'ils appartiennent à plus d'un groupe de facteurs cités ci-dessus.

De même, beaucoup de ces facteurs sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Enfin, la nature et l'ampleur de ces barrières varient selon le contexte environnemental local (Schoof, 2006 ; Jakubczak, 2015).

À partir de la liste d'obstacles à l'entrepreneuriat des jeunes susmentionnée, notamment celle de Schoof (2006), Jakubczak (2015) a mené une étude pilote auprès de 67 étudiants âgés de 18 à 24 ans pour analyser les barrières à l'entrepreneuriat des jeunes en Pologne.

Les résultats obtenus ont montré que les trois quarts des jeunes avaient eu l'intention de créer une entreprise dans un avenir proche ou lointain, mais que seulement 3 % d'entre eux avaient effectivement réussi à le faire. Cela tend à démontrer que l'ampleur des obstacles à l'entrepreneuriat des jeunes est très élevée dans ce pays.

Par ailleurs, l'enquête a révélé que les principaux freins à l'entrepreneuriat des jeunes en Pologne sont les difficultés d'accès au financement ainsi que la complexité et les coûts élevés des procédures administratives. À cela s'ajoutent la peur de faire faillite qui dénote un faible goût pour le risque et une fiscalité peu motivante.

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CHAPITRE DEUXIEME : METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU CADRE D'ETUDE

Section 1. Méthodologie 1.1. Collecte des données 1.1.1. Population cible

La population cible de cette étude est constituée des jeunes de la commune de la Kanshi, c'est-à-dire des personnes âgées de 15 à 35 ans. Cependant, la préférence a été d'aller jusqu'à 34 ans pour une bonne transparence vis-à-vis des recensements dont dispose le bureau des statistiques et recouvrement de cette commune.

Il s'agit d'une population hétérogène qui regroupe des jeunes de différents niveaux d'éducation, genres, statuts socio-économiques, secteurs d'activité ou de modes de gestion. La population cible est estimée à 105909 jeunes, sur la base des données du précité bureau communal.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery