1.1.4.4. La typologie de Meyer (2005)
Meyer classe les entrepreneurs en trois catégories
selon leur rapport au territoire : l'entrepreneur local,
l'entrepreneur régional et l'entrepreneur global.
1) L'entrepreneur local :
c'est celui qui crée ou reprend une entreprise dans un territoire
donné, en s'appuyant sur les ressources et les acteurs locaux. Il
cherche à s'intégrer dans le tissu économique et social du
territoire, à répondre aux besoins locaux et à contribuer
au développement local.
Il a une vision territoriale et un projet ancré. Il
est souvent motivé par l'attachement au territoire, la proximité
avec les clients et les partenaires, ou la
qualité de vie. Il est considéré comme un
acteur local ou un citoyen engagé.
2) L'entrepreneur régional
: c'est celui qui crée ou reprend une entreprise
dans un territoire donné, mais qui cherche à se développer
au-delà des frontières locales, en s'ouvrant à d'autres
marchés et à d'autres réseaux. Il cherche à se
diversifier, à se spécialiser et à se
différencier.
Il a une vision régionale et un projet
évolutif. Il est souvent motivé par la recherche de nouvelles
opportunités, la compétitivité, ou la croissance. Il est
considéré comme un acteur régional ou un entrepreneur
dynamique.
3) L'entrepreneur global :
il crée ou reprend une entreprise dans un territoire donné,
mais qui cherche à se positionner sur le marché mondial, en
s'appuyant sur les technologies de l'information et de la communication, les
réseaux internationaux et les stratégies d'alliance. Il cherche
à innover, à conquérir et à dominer.
25
Il a une vision globale et un projet ambitieux. Il est souvent
motivé par la vision, la passion, ou le pouvoir. Il est
considéré comme un acteur global ou un leader mondial.
1.1.4.5. La typologie de Leclair (2014)
Leclair élabore une typologie des entrepreneures selon
le genre (typologie féminine), en distinguant quatre types :
l'entrepreneure innovante, l'entrepreneure opportuniste, l'entrepreneure
traditionnelle et l'entrepreneure sociale.
1) L'entrepreneure innovante :
c'est celle qui crée une entreprise par innovation, en
développant un nouveau produit, un nouveau service ou un nouveau
procédé. Elle se distingue par sa créativité, sa
vision et sa capacité à innover.
Elle cherche à créer de la valeur et à
se différencier. Elle a une motivation créative et un projet
novateur. Elle est souvent attirée par les secteurs de pointe,
technologiques ou scientifiques et est considérée comme une
pionnière ou une leader dans son domaine.
2) L'entrepreneure opportuniste
: c'est celle qui crée une entreprise par
opportunité, en exploitant un avantage concurrentiel, un créneau
de marché ou une demande insatisfaite. Elle se distingue par son sens
des affaires, son analyse et sa capacité à saisir les
opportunités.
Elle cherche à maximiser son profit et sa performance.
Elle a une motivation économique et un projet réaliste. Elle est
souvent attirée par les secteurs porteurs, dynamiques ou rentables et
est considérée comme une calculatrice ou une stratège dans
son domaine.
3) L'entrepreneur traditionnelle
: c'est celle qui crée une entreprise par choix,
pour avoir plus de liberté, de flexibilité et de satisfaction
personnelle. Elle se distingue par son style de vie, ses valeurs et sa
capacité à concilier son activité professionnelle avec ses
intérêts personnels.
Elle cherche à maintenir son activité et
à générer un revenu suffisant pour sa subsistance. Elle a
une motivation affective et un projet ancré. Elle est souvent
attirée par les secteurs traditionnels, artisanaux ou familiaux. Elle
est considérée comme une passionnée ou une épanouie
dans son domaine.
4) L'entrepreneur social :
c'est celle qui crée une entreprise par conviction, pour
répondre à un besoin social, environnemental ou solidaire. Elle
se distingue par son altruisme, son engagement et sa capacité à
créer du lien social.
Elle cherche à avoir un impact positif sur la
société et à contribuer au développement
durable. Elle a une motivation éthique et un projet altruiste. Elle
26
est souvent attirée par les secteurs sociaux,
écologiques ou humanitaires. Elle est considérée comme une
militante ou une citoyenne engagée dans son domaine.
Cette approche typologique renvoie à des critères
et à des dimensions qui constituent, d'une certaine façon, des
facteurs essentiels de compréhension des entrepreneurs.
Ces typologies, rappelons-le, ne sont ni exhaustives ni
définitives, car elles peuvent varier selon les contextes et les
époques. Elles offrent néanmoins des outils d'analyse utiles pour
appréhender la complexité et la richesse de l'entrepreneuriat.
1.1.5. Formes de l'entrepreneuriat
L'entrepreneuriat peut prendre différentes formes, selon
le type d'activité, le mode de création et le statut juridique de
l'entreprise.
Parmi ces formes nous pouvons mentionner :
1) Création d'une nouvelle entreprise
: il s'agit de créer une entreprise à partir d'une
idée originale ou d'un besoin non satisfait. L'entreprise peut
être :
V' Traditionnelle : elle propose
une activité connue et répétitive, comme un commerce, un
artisanat ou un service.
V' Technologique et innovante :
elle développe une nouvelle technologie ou un nouveau produit, comme une
entreprise technologique (technopreneuriat), une entreprise d'internet et de
e-commerce (cyber entrepreneuriat) ou une entreprise verte (ecopreneuriat).
La création d'une nouvelle entreprise peut concerner
des structures de différentes tailles, comme les petites et
microentreprises, le travail indépendant, les PME ou les grandes
entreprises.
2) Création d'une entreprise par franchise
: il s'agit de créer une entreprise en
bénéficiant du savoir-faire, de la marque et du réseau
d'une entreprise déjà existante, appelée franchiseur. Le
créateur, appelé franchisé, doit respecter le contrat de
franchise et verser des redevances au franchiseur.
3) Reprise, cession et transmission d'entreprises
: il s'agit de reprendre une activité ou une entreprise
déjà existante. Le créateur, appelé repreneur,
peut-être une personne physique ou morale. Il peut reprendre une PME, une
start-up ou même une grande entreprise.
Cependant, le repreneur doit évaluer la valeur de
l'entreprise, négocier les conditions de la reprise et financer
l'opération. Il peut choisir de reprendre la société en
cours ou de créer une nouvelle société.
4)
27
Entrepreneuriat organisationnel ou intrapreneuriat
: il concerne le développement des pratiques et des
comportements entrepreneuriaux à l'intérieur d'une grande
entreprise.
Le salarié qui initie et réalise un projet
innovant au sein de son entreprise est appelé intrapreneur. Il
bénéficie du soutien et des ressources de son employeur.
5) Entrepreneuriat coopératif ou collectif
: il s'agit de créer ou de gérer une entreprise
basée sur les principes de la coopération, de la participation et
de la solidarité. Les salariés sont associés aux
décisions et aux résultats de l'entreprise.
Les exemples d'entreprises coopératives et collectives
sont les sociétés
coopératives (SCOP, SCIC), les associations, les
mutuelles ou les fondations.
6) Entrepreneuriat solidaire et social : il
est centré sur la création ou le développement d'une
organisation à but non lucratif qui vise à répondre
à un besoin social ou environnemental. L'objectif n'est pas le profit
mais l'intérêt général ou la défense d'une
cause.
Les exemples d'entreprises solidaires et sociales sont les
entreprises d'insertion, les entreprises adaptées, les associations
caritatives ou les ONG.
1.1.6. Motivations et freins à
l'entrepreneuriat
Les motivations et les freins sont les facteurs qui incitent
ou découragent les individus à se lancer dans l'entrepreneuriat.
Ils peuvent être de nature personnelle, professionnelle, sociale ou
environnementale.
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