1.1.2. Quelques repères théoriques
Parmi les principales théories sur l'entrepreneuriat, on
peut citer :
1) La théorie de Cantillon
(1755)
Cette théorie est une théorie économique
qui attribue à l'entrepreneur le rôle de preneur de risque et de
gestionnaire de l'incertitude. Selon l'auteur, l'entrepreneur est celui qui
achète des biens à un prix certain pour les revendre à un
prix incertain.
L'entrepreneur est donc exposé aux fluctuations du
marché et doit anticiper la demande des consommateurs. Il est aussi
celui qui crée de la valeur en combinant les
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facteurs de production (terre, travail et capital) de
manière efficace et innovante. Enfin, il est celui qui contribue
à l'équilibre économique en ajustant l'offre à la
demande.
En effet, cette théorie s'inscrit dans la tradition de
l'école classique d'économie, qui considère que le
marché est régi par un ordre naturel et que la monnaie est
neutre. Cantillon reconnaît que tous les secteurs d'activité
peuvent être productifs, à condition qu'ils soient dirigés
par des entrepreneurs compétents et dynamiques.
De plus, cette théorie a été reprise et
développée par d'autres économistes, notamment Say et
Schumpeter.
Pour sa part, Say a généralisé le terme
d'entrepreneur dans la plupart des langues. Schumpeter de son
côté, a souligné le rôle de l'entrepreneur comme
agent de destruction créatrice, c'est-à-dire comme celui qui
bouleverse l'ordre économique existant en introduisant des innovations
radicales.
2) La théorie de Say
(1803)
La théorie entrepreneuriale de Say est une
théorie économique qui met en avant le rôle de
l'entrepreneur comme agent de production, d'innovation et de coordination. Elle
s'inscrit également dans la tradition de l'école classique
d'économie, qui considère que l'offre crée sa propre
demande (loi de Say) et que la monnaie est neutre.
Selon l'auteur, l'entrepreneur est, d'une part, celui qui
combine les facteurs de production (terre, travail et capital) pour
créer des biens et des services qui répondent aux besoins des
consommateurs. D'autre part, L'entrepreneur est aussi celui qui prend des
risques et assume les incertitudes liées à son
activité.
Enfin, l'entrepreneur est celui qui contribue au
progrès technique et à la croissance économique en
introduisant des innovations dans les produits, les procédés ou
les marchés.
Comme Cantillon, Say reconnaît que tous les secteurs
d'activité peuvent être productifs, à condition qu'ils
soient dirigés par des entrepreneurs compétents et dynamiques.
Aussi, cette théorie a été reprise et
développée par d'autres économistes, notamment Schumpeter.
Elle a aussi inspiré des courants plus récents, comme
l'école autrichienne d'économie, qui met l'accent sur le
processus de découverte entrepreneuriale dans un contexte d'incertitude
et de concurrence imparfaite.
3) La théorie de Schumpeter
(1911)
Cette théorie est une analyse classique de la
société capitaliste qui met en évidence le rôle de
l'innovation et de l'entrepreneur dans le changement et le développement
économiques.
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En effet, Schumpeter affirme que l'économie est un
mécanisme naturel d'autorégulation qui n'est perturbé que
par les interventions sociales et autres. Il soutient que, malgré leurs
faiblesses, les théories économiques sont fondées sur la
logique et fournissent une structure pour comprendre les faits.
Avançant dans ses analyses, l'auteur montre qu'il
existe des principes sous-jacents dans les phénomènes de la
monnaie, du crédit et du profit entrepreneurial qui complètent
ses théories antérieures sur l'intérêt et le cycle
économique.
Schumpeter, un des premiers à défendre
l'idée du profit entrepreneurial comme source de progrès
technique et de croissance, est celui qui a introduit le concept de «
destruction créatrice » pour désigner le processus par
lequel une innovation entraîne la disparition des anciennes entreprises
et la création de nouvelles.
Enfin, pour l'auteur, les phases de prospérité
et de récession sont inévitables dans une économie en
développement et ne peuvent être supprimées ou
corrigées sans entraver la création de nouvelles richesses par
l'innovation.
4) La théorie de Knight
(1921)
La théorie entrepreneuriale de Knight est une approche
originale de l'entrepreneuriat qui met l'accent sur la notion d'incertitude.
Selon lui, il existe deux types de risques dans l'économie : le risque
assurable, qui peut être mesuré et anticipé, et le risque
d'entreprise, qui est imprévisible et non quantifiable.
Dans cette théorie, l'entrepreneur est celui qui
accepte de faire face au risque d'entreprise, en prenant des décisions
sans connaître les conséquences possibles. Il assume ainsi la
responsabilité de l'innovation et du changement, et reçoit en
échange le profit, qui est la récompense de son audace et de sa
créativité.
Knight considère que l'entrepreneur est un agent
essentiel du progrès économique et social, car il introduit de la
nouveauté et de la diversité dans le système.
5) La théorie de Kirzner
(1973)
Cette théorie entrepreneuriale est une contribution
majeure à la tradition économique autrichienne, qui met en
évidence le rôle de l'entrepreneur comme découvreur
d'opportunités de marché.
Selon Kirzner, l'entrepreneur est celui qui perçoit les
déséquilibres entre l'offre et la demande, et qui agit pour les
corriger en créant de la valeur. L'entrepreneur n'est pas un innovateur
radical comme chez J. A. Schumpeter, mais un arbitre qui exploite les
écarts de prix entre les marchés.
L'entrepreneur, affirme-t-il, n'assume pas de risque, mais
profite de son alertness, c'est-à-dire de sa capacité à
saisir les opportunités que les autres agents ignorent ou
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négligent. L'entrepreneur est donc le moteur du processus
de marché, qui tend vers l'équilibre grâce à son
action.
6) La théorie de Gartner
(1988)
La théorie entrepreneuriale Gartner est une perspective
qui considère l'entrepreneuriat comme un processus d'émergence
organisationnelle, plutôt que comme une caractéristique
individuelle ou une opportunité de marché.
Selon l'auteur, l'entrepreneur n'est pas un type particulier
de personne, mais un rôle qui peut être joué par
différents acteurs dans différentes situations. L'entrepreneur
est celui qui initie, organise et gère une nouvelle entreprise, en
mobilisant des ressources et en interagissant avec divers environnements.
Ainsi, l'entrepreneuriat est, dans cette théorie, le
résultat d'un ensemble d'activités qui visent à
créer et à maintenir une organisation viable.
Gartner propose quatre dimensions pour analyser le processus
entrepreneurial : les caractéristiques de l'individu, le contexte
environnemental, l'organisation créée et le processus
lui-même.
Il est une évidence que ces théories ne sont pas
exclusives mais complémentaires, car elles éclairent
différentes facettes du phénomène entrepreneurial.
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