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Analyse de la diversité des champignons mycorhiziens à  arbuscules associés au maà¯s dans quatre zones de production en Côte d'Ivoire


par Kouadio Meliton Djezou
Université Felix Houphouet Boigny de Cocody  - Master  2021
  

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I.2.3- Cycle de développement des champignons mycorhiziens à arbuscules

Les CMA sont des biotrophes obligatoires car ils sont hétérotrophes pour le carbone et incapables de compléter leur cycle de vie de manière asymbiotique (Smith et Read, 2008). Le cycle de développement des CMA peut être divisé en une série de trois phases : (i) la phase asymbiotique comprenant la germination des spores, la ramification et le développement des hyphes germinatifs, (ii) la phase présymbiotique caractérisée par un dialogue chimique entre les deux symbiotes (plante hôte et champignon mycorhizien), (iii) la phase symbiotique comprenant la prolifération des hyphes, la pénétration à l'intérieur des racines et la mise en place des formes intraracinaires. La formation d'une mycorhize arbusculaire s'installe grâce à la succession des interactions entre le champignon du sol et la plante-hôte.

- Phase asymbiotique : germination de la spore et ramification de l'hyphe germinative Les CMA produisent un grand nombre de spores stockant de grandes quantités d'éléments carbonés, principalement sous forme de lipides de réserve. Durant cette phase, les spores des CMA peuvent germer spontanément et produire un hyphe germinatif et quelques ramifications primaires sans stimulus exogène (Requena et al., 2007). En l'absence de reconnaissance d'hôte, la germination peut ralentir, voire être interrompu. Cependant, la spore garde suffisamment de ressources carbonées afin de pouvoir répéter la germination. L'arrêt de la germination avant l'épuisement complet des ressources serait une stratégie des CMA pour augmenter les chances de rencontre avec une racine hôte appropriée et la coloniser (Bago et al., 2000)

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- Phase présymbiotique : le dialogue chimique entre une plante et un champignon mycorhizien

Les deux partenaires communiquent à travers des signaux qu'ils envoient dans le sol et qui leur permettent d'être informés de leurs présences respectives avant tout contact physique entre les symbiotes (Bonfante et Genre, 2010). En effet, les plantes produisent des exsudats racinaires, les strigolactones, et des composés volatiles tels que le CO2 capables de stimuler la germination, d'induire une ramification des hyphes et de modifier l'activité métabolique du CMA (Besserer et al., 2008). Ainsi, les hyphes germinatifs s'allongent et forment, par ramification, un réseau mycélien présymbiotique se développant en direction de la racine. En réponse à cette stimulation par la plante, les CMA produisent, à leur tour, des molécules appelées « Myc factors » qui leur permettent d'être reconnus par la plante. Les facteurs « Myc » vont entrainer chez la plante, l'activation de la voie de signalisation de la symbiose (Delaux et al., 2013) et provoquer une augmentation de la formation de racines latérales (Genre et al., 2013). Une fois ces premiers signaux échangés, les deux partenaires mettent en place une régulation génique propre à l'établissement de la symbiose (Maillet et al., 2011).

- Phase symbiotique : colonisation des racines de l'hôte par le champignon

Au contact de la racine, les hyphes du CMA s'arrondissent et s'aplatissent sur la paroi des cellules épidermiques et se ramifient jusqu'à développer un appressorium (ou hyphopodium) : structure bien différenciée et spécialisée dans la reconnaissance entre les deux partenaires (Genre et al., 2005). La formation de cette structure indique que le champignon a reconnu une plante hôte potentielle. Les cellules végétales réorganisent leur cytosquelette, forment un système membranaire de pré-pénétration, appelée "prepenetration apparatus" (PPA), permettant au champignon de pénétrer dans la racine. Le champignon colonise la racine et forme des hyphes dans l'espace intercellulaires du cortex racinaire, entre dans la racine pour atteindre la zone corticale afin de développer des structures hyper-ramifiées appelées arbuscules, lieu d'échange entre les deux partenaires. Ces structures sont entourées d'une membrane plasmique péri-arbusculaire séparant le champignon du cytoplasme végétal (Bonfante et Genre, 2010). Après la formation des arbuscules, certaines espèces de CMA forment des structures sphériques appelées vésicules. Ces vésicules sont produites à l'intérieur du cortex racinaire et peuvent avoir une position intracellulaire ou intercellulaire selon les espèces de CMA. Les vésicules jouent le rôle d'un organe de stockage de réserves lipidiques étant donné qu'elles renferment des quantités abondantes de lipides ainsi que de nombreux noyaux (Smith et Read, 2008). De manière concomitante au développement dans la racine, le champignon va se développer dans le sol en un mycelium extra-racinaire. Le mycélium extra-racinaire s'organise en un réseau très dense d'hyphes, qui peut former jusqu'à plusieurs mètres d'hyphes par cm3 de sol. Ces structures vont puiser eau et sels minéraux du sol puis les transporter

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vers la racine. C'est aussi à ce moment-là que le champignon va produire de nouvelles spores, structures de reproduction et de dissémination des CMA, terminant ainsi son cycle de vie.

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