2. Connaitre et faire connaitre la défense populaire
ainsi que ses enjeux
Cette proposition vient de deux remarques. La première
vient de Général NKOA lorsqu'il pense que les questions
défense en général et de défense populaire ne
figurent sur aucun document accessible à l'homme lambda226.
Et la deuxième du Général KOTOKO qui constate qu'aucune
institution civile n'enseigne les problématiques de la politique de
défense, même dans les grandes écoles227. Ceci
est d'autant plus étonnant au vu de son caractère populaire
(c'est-à-dire l'affaire du peuple). Tous les citoyens, quelque soit
leurs échelons social, leurs activités ou leur lieux doivent
contribuer. Le premier problème comme le souligne le
Général NKOA est le manque d'information.
À ce problème, nous proposons des
mécanismes de communication sur la défense populaire
destinés à tout le monde. Une option pourrait être
l'introduction des unités d'enseignements aux élèves et
étudiants. Ces enseignements serviront à rappeler aux
élèves les enjeux du pays. Ils permettront en outre de rappeler
l'histoire du pays, ses ressources, ses institutions, ses valeurs d'avantage
d'estimer les possibilités économiques,
géostratégiques, sociales, environnementales,
développementales surtout comme le rappelle le Chef de l'État
face à l'ampleur des besoins de notre pays en voie
d'émergence228. Une fois cela maitrisé, les
populations ne pourront que tous s'unir vers l'atteinte des ODD.
B. Au plan pratique
1. Revigorer la relation entre les militaires et les
civils
Comme le préconise Clausewitz, la relation
militaire-civils et donc la défense populaire exige une confiance
réciproque, cela afin d'animer une volonté commune229.
Comme le dit la loi camerounaise, la défense n'est pas uniquement du
ressort des forces de défense. Elle concerne également les
administrations responsables de grandes catégories de fonctions. C'est
ce qu'on affirme lorsqu'on implique les paysans, les commerçants, des
agriculteurs etc. C'est dire que la défense populaire repose bien
évidement d'une part sur des forces armées bien entrainées
et équipées, mais aussi et surtout d'autre part sur la nation.
Dans notre contexte actuel, il existe un mur invisible entre les militaires et
les civils. Ces derniers perçoivent leurs forces de défense avec
beaucoup de préjugés. Un exemple est bien décrit plus haut
lorsque
226 Général NKOA, Les armées
africaines à l'heure de la démocratie et des droits de
l'homme, Edicef ,1996 page 7
227Mahamat KOTOKO op cit« La
défense populaire au Cameroun : comprendre un concept»,
l'Harmattan Cameroun, 2020 page 155
228 Allocution à l'occasion du triomphe de la promotion
rigueur et moralisation, 09/11/1985
229 Raymond ARON, sur Clausewitz, éditions complexe,
1987.
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l'étude du colonel Meloupou230
révèle l'image que la société civile camerounaise a
de son armée. Selon elle, un pourcentage significatif de la population
pense que l'armée n'est pas utile. Ou encore beaucoup ne
perçoivent pas son apport au processus de développement de la
nation. Ce qui révèle en fait un manque de connaissance d'actions
civilo-militaires menées par l'armée camerounaise.
Nous proposons alors que des mécanismes soient mis en
place afin de revigorer la relation militaire-civile afin que celle-ci soit
basée sur une confiance réciproque, un respect, une
interdépendance.
Cette volonté pourrait être mise en oeuvre
d'abord par une volonté politique. Cette volonté politique a
déjà été manifestée par la loi créant
une commission parlementaire de la défense nationale à
l'assemblée nationale231. Elle a aussi été
manifestée par l'organisation d'événements par le MINDEF
tels que les journées portes ouvertes annuelles232 . Cela
contribue à briser les barrières entre les civils et les
militaires. Ou encore les émissions telles que l'émission «
honneur et fidélité233 ». De pareilles
initiatives devraient être multipliées afin que les civils voient
que la défense est là pour eux et vice versa.
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