A. Les Facteurs théoriques
Dans la première section de ce chapitre, son premier
paragraphe a été consacré à ressortir les points
communs entre la défense populaire camerounaise et les ODD. Il en est
ressorti plusieurs points de convergence tant au plan théorique que
pratique, notamment la présence des mêmes acteurs, l'aspect
sécuritaire, la vision tournée vers le même objectif etc.
Ce qui prouve l'existence d'un potentiel lien entre les deux politiques. Pour
cette raison, il serait judicieux de canaliser les efforts conjoints
dédies a la mise en oeuvre de ces deux politiques en vue de créer
une alliance stratégique, plus coopérative et plus efficace.
De surcroit, au-delà de l'existence de ces points
communs nous avons ressortis d'autres facteurs théoriques. Ces facteurs
sont ;
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Le pourcentage du budget alloué au secteur de la
défense
Le secteur de la défense dans tous les pays occupe une
place prépondérante. Plusieurs États allouent de gros
écrantages de leurs budgets au secteur de la défense. Beaucoup
dépensent en moyenne 20%219 de leur budget pour
l'armée et ce depuis très longtemps. D'autres et même ceux
des pays dits sous-développées vont jusqu'à en consacrer
environs 50%220. Au Cameroun, la part du budget alloué
à la défense est de 11% de l'enveloppe budgétaire
globale221. De surcroit, selon une étude, l'estimation des
privilèges due à la fonction de militaire, l'intervention
permanente des forces de défense dans le maintien de l'ordre est un
grand sujet de débat au sein des populations
camerounaises222. Le fait que la défense camerounaise
consomme un pourcentage aussi significatif et donc un important potentiel
économique est l'une des raisons pour lesquelles l'on doit la consacrer
aux services de développement surtout en période de paix, comme
c'est le cas actuellement. Les populations pourraient alors percevoir qu'en
temps de paix, qu'il existe aussi une défense populaire,
véritable expression du lien armée nation et ce lien pourrait
être canalisé en vue de réaliser les objectifs de
développement durable.
2. La non-perception de la défense comme un
acteur participatif au développement
Selon une étude réalisée par
Meloupou223, le rôle de l'armée en tant qu'acteur
participatif n'est pas perçu par les populations camerounaises. Elle ne
constitue pas une composante institutionnelle participant au
développement. S'il est vrai que la défense protège le
développement autant que celui-ci met à la disposition de la
défense de moyens dont elles ont besoin.
Ce n'est pas dire que l'armée ne participe pas
effectivement au développement, car déjà il est illusoire
de parler d'une société ou de son développement dans
l'absence de l'ordre et la présence de paix, ce qui est la
première mission de la défense, qu'elle remplit bien, la
perfection de l'ordre consistant au concours de la force et de la loi, domaine
par excellence de la défense224. Ce serait plutôt
affirmer qu'au-delà de ses missions régaliennes de
sécurité et de sauvegarde de
219 World defense almanach, military technology, 1987 vol XII
issue no 1, 1988
220 C'est le cas de l'Éthiopie
221MELOUPOU op cit « Armée et
développement : de la réalité psychologique a la
perception sociale du développement », Éditions ASVA
Éducation, Yaoundé, 2013 page 19
222 Il est important de noter que selon cette étude, le
métier de militaire est considéré par la population
camerounaise comme étant celui avec le plus d'avantages.
223J.P MELOUPOU op cit , Armée et
développement : de la réalité psychologique a la
perception sociale du développement , Éditions ASVA
Éducation, Yaoundé, 2013 page 155
224 Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations,
Calmann Levy, Paris, 1985 page 1
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l'intégrité du territoire et tournée
beaucoup plus vers des actions participatives au développement, la
plupart des camerounais ne perçoivent par la contribution de la
défense. Cela pourrait être vrai dans la mesure où par
rapport et ce qui lui ai donné, le rendement n'est pas proportionnel, ou
encore que sa main d'oeuvre est considérée comme en chômage
pendant la période de paix et donc devrait travailler à
développer le pays ; ou encore ce serait parce que les actions de
l'armée dans le domaine du développement sont peu connus de
tous.
Quoi qu'il en soit, les attentes populaires vis à vis
de l'armée sont multiples. Elles sont entre autres la participation
à la recherche scientifique, l'enseignement scolaire et les soins de
santé.
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