Analyse sur le développement de l'afrique comme socle, l'intégration régionalepar Garba GARBA Université libre de Matadi - Licence 2022 |
§.2. Avantages, but et théories proposées de l'intégration2.1. Les avantages de l'intégration régionaleL'objectif ultime de l'intégration économique est d'augmenter les échanges commerciaux à travers le monde. Il y a beaucoup d'autres avantages qui vont avec ce concept. Certains de ces avantages sont les suivants : I. Création d'opportunités commerciales :Tous les pays qui suivent l'intégration économique peuvent choisir entre un énorme éventail de biens et de services. L'introduction de l'intégration économique permet d'obtenir les biens et services à bon marché. Ceci parce que la suppression des barrières au commerce réduit ou supprime entièrement les tarifs. La réduction des taxes et des prix permet d'économiser de l'argent que les pays peuvent utiliser pour se procurer d'autres produits et services. Les États membres disposent ainsi : § d'une vaste sélection de biens et services qui n'étaient pas disponibles antérieurement ; § peuvent acquérir des biens et services qu'ils paient moins cher après la réduction ou la suppression des tarifs ; § encourager l'augmentation des échanges commerciaux entre les pays membres car l'argent économisé sur l'achat des marchandises à bon marché peut être utilisé pour acquérir de nouveaux produits et services. II. Opportunités d'emploi :Les différentes options disponibles dans l'intégration économique aident à libéraliser et encourager les échanges commerciaux. Ceci conduit à l'expansion du marché grâce à laquelle des montants importants de capitaux sont investis dans l'économie du pays. Ceci crée des opportunités d'emplois pour les personnes à travers le monde. Les travailleurs se déplacent ainsi d'un pays à l'autre à la recherche d'emplois et de meilleurs salaires. A mesure que l'intégration économique encourage la libéralisation du commerce et l'expansion du marché, les investissements accrus dans le pays et une plus grande diffusion de la technologie, elle crée encore plus d'opportunités d'emplois pour les personnes qui se déplacent d'un pays à l'autre pour trouver du travail et gagner plus d'argent. Par exemple, les industries qui utilisent la main d'oeuvre non qualifiée ont tendance à déplacer leurs unités de production dans les pays où la main d'oeuvre coûte moins cher, dans le cadre d'une coopération régionale. III. Avantageux pour les marchés financiers : L'intégration économique est Extrêmement bénéfique pour les marchés financiers, car elle facilite aux sociétés l'emprunt de capitaux à un taux d'intérêt concessionnel. Ceci parce que les liquidités des marchés de capitaux élargis augmentent et la diversification qui en résulte réduit les risques qui accompagnent les investissements intensifs. IV. Elle augmente les investissements étrangers directs :L'intégration Économique favorise l'accroissement de l'argent des investissements étrangers directs (IED). Une fois que les sociétés se lancent dans les IED, à travers de nouvelles opérations, la fusion, la prise de contrôle ou l'acquisition, elles deviennent des entreprises internationales. Les pays qui ont des économies plus importantes ou qui sont géographiquement proches des économies importantes dans une région donnée peuvent s'attendre à un accroissement des IED en rejoignant le processus d'intégration que les pays qui ont une petite économie ou qui sont situés à la périphérie. Mais dans l'ensemble, tous les pays des sept regroupements économiques ont bénéficié d'IED additionnels, à travers la régionalisation. V. Intégration politique :Les pays qui s'engagent dans l'intégration économique forment un regroupement et acquièrent une influence politique plus importante que celle d'un pays individuel. L'intégration est une stratégie essentielle pour la solution des problèmes d'instabilité politique et de conflits entre les personnes, qui peuvent affecter une région. Elle constitue également un outil efficace pour faire face aux défis socio-économiques qui accompagnent la mondialisation. VI. Favorable à une réelle convergence économique :L'intégration régionale Peut être favorable à une réelle convergence économique entre les pays membres à travers l'ouverture des marchés à la concurrence étrangers, résultant du démantèlement des barrières bureaucratiques et stratégiques à l'entrée et du retrait des contraintes à la libre circulation des capitaux, de la main d'oeuvre et d'autres ressources. VII. Elle brise les monopoles locaux existants :La libéralisation du commerce et l'accroissement de la mobilité des facteurs de production entre les pays Membres contribuent à la suppression des monopoles locaux existants et font évoluer les structures jusque-là imparfaites de la concurrence vers un idéal de la concurrence parfaite. Les marchés plus compétitifs font gagner en efficacité en termes d'amélioration de l'allocation des ressources et d'abaissement des coûts de production, et de productivité accrue et diversifiée. Dans ses versions différentes, la théorie de la Zone Monétaire Optimale de (ZMO) met l'accent sur plusieurs critères d'une économie pour définir son Optimalité (caractéristiques structurelles, même taille, ouverture, structure des exportations, structure de la production, mobilité de la main d'oeuvre, flexibilité salariale et des prix). Il convient de noter que les cinq critères du Traité de Maastricht utilisés par les Pays membres de l'UE comme pour déterminer les conditions d'adhésion à l'Union Monétaire Européenne (UME) diffèrent de ceux qui résultent des travaux de recherche Mundell. Ces critères exigent la convergence en matière d'inflation, taux d'intérêt, déficit, dette et de stabilité du taux de change avant d'être admis comme membre. Aucun de ces critères ne fait partie de la version de la ZMO de Mundell.26(*) § Flexibilité des prix et des salaires : La flexibilité des prix nominaux et des Salaires dans les pays utilisant la monnaie unique fait que l'ajustement après un choc est moins susceptible de conduire à une perte d'emplois dans un pays et/ou à la montée de l'inflation dans un autre. Ceci en retour va faire reculer la demande pour des ajustements en ce qui concerne le taux nominal de change. § Mobilité des facteurs de production, et notamment de la main d'oeuvre : Un niveau élevé d'intégration du marché des facteurs de production dans le cadre d'un groupe de pays peut conduire à la réduction de la poussée en vue du changement du processus relatif aux facteurs réels de production et du taux nominal de change entre les pays, en réponse à des perturbations. § Intégration des marchés financiers : L'intégration financière peut réduire le besoin d'ajustement du taux de change. Il n'est pas considéré comme un substitut à l'ajustement permanent mais comme une façon d'adoucir le processus. McKinnon R. (2004) analyse le rôle de l'intégration financière sous forme d'actif détenu par l'ensemble du pays en vue du partage international des risques.27(*) § Le degré d'ouverture économique : Un niveau élevé d'ouverture conduit à Des changements fréquents des prix internationaux des produits commercialisés ; changements qui se répercutent sur le coût de la vie au niveau national. Ceci réduit les possibilités d'illusion monétaire et/ou du taux de change chez les salariés. § La diversification dans la production et la consommation : Une grande Diversification de la production et de la consommation au point que « le portefeuille des emplois » et les importations et exportations correspondantes diminuent les risques des chocs spécifiquement sectoriels. Les pays ayant réalisé la Bdiversification peuvent s'attendre à connaitre une réduction des coûts suite à l'abandon des changements nominaux des taux de change, qui fournit un « abri » contre une variété de perturbations. § Similarités des taux d'inflation : Les taux d'inflation faibles et similaires entre les pays contribuent à la stabilisation des termes des échanges commerciaux. Ceci favorise l'équilibre des transactions courantes et du commerce, réduisant ainsi la nécessité d'ajustements des taux nominaux de change. § Intégration fiscale : Lorsqu'un Etat membre qui connait des chocs asymétriques reçoit des fonds redistribués à travers un système de transfert fiscal, l'ajustement en cas de tels chocs demande moins d'implication du taux de change nominal. Cette approche relative à la distribution est basée sur l'intégration politique et la disposition au partage des risques entre les États. § Intégration politique : La volonté politique de passer à l'intégration est considéré comme la condition la plus importante pour la participation à une intégration monétaire avec une monnaie unique. L'utilisation de ces critères permet de faire une évaluation pour savoir dans quelle mesure le pays est exposé à des évènements inattendus ou ce qu'il a été convenu d'appeler des chocs asymétriques qui affectent plus l'économie que le reste (des perturbations de la balance de paiement spécifiques aux pays) ; de la même manière, ces critères permettent une évaluation pour savoir si le pays est en mesure de faire face aux chocs asymétriques avec les mécanismes alternatifs des ajustements de la balance des paiements, si le taux de change est fixe Le processus de l'intégration permet pour les Etats membres de la zone intégrée, une extension du marché permettant ainsi d'atteindre un taux de croissance élevé à un cout moindre que si l'effet avait été entrepris par chaque Etat individuellement.28(*) Hormis cet avantage de l'élargissement du marché, il faut ensuite souligner que l'intégration permet un libre mouvement des biens et des services à l'intérieur de la zone et ce marché commun permet de surcroit l'accroissement de la spécialisation par les avantages comparatifs impliquant une plus grande utilisation des ressources et l'accroissement des volumes des échanges.29(*) Un autre avantage de l'intégration réside dans le fait que celui-ci permet de conférer aux Etats membres un pouvoir de négociation dans la lutte commerciale avec d'autres Etats extracommunautaire ainsi qu'aux fluctuations brutales de leurs recettes d'expropriation.30(*) Un autre avantage de l'intégration, est sans doute celui de la mobilité des capitaux, des facteurs ainsi qu'à la redistribution du revenu qui pourrait être affecté par le mouvement des biens et des facteurs à l'intérieur du marché commun puisque le libre commerce au sein du bloc permet l'exploitation des biens et services qui sont produite à bon compte dans un pays vers un autre et par là, augmente le rendements des Etats dans leur production. 2.2. But et nécessité de l'intégration Le but principal de l'intégration est de constituer un bloc fort capable de résister à toutes tentatives naissantes.31(*) Au plan sous régional, traditionnellement l'intégration est considérée comme un optimum du second rang mais dans ce contexte de la mondialisation de l'économie ainsi que la discrimination de fait de l'ajustement structurel, l'intégration sous régionale reste utile, car en plus des objectifs traditionnels dont la pertinence n'a jamais été démontrée, l'intégration sousrégionale s'avère indispensable pour relever les défis actuels et futurs dont32(*) : § La mondialisation de l'économie ; § L'ajustement structurel ; § Les réformes économiques ; § La prévention, la gestion, la résolution des conflits et l'intégration sous régionale. Il y a lieu cependant de noter que le but poursuivi par l'intégration est et reste : § Développer l'industrialisation ; § Promouvoir l'investissement du à de l'existence du marché sous régional ou régional élargie ; § Promouvoir l'intégration des marchés et une division extrarégionale du travail ; § Réaliser une croissance économique rapide ; § Lutter contre la détérioration de termes d'échanges ; § Acquérir collectivement un poids plus important dans les négociations internationales. * 26 En économie, une zone monétaire optimale est une région géographique dans laquelle il serait bénéfique d'établir une monnaie unique. Cette théorie a été développée en 1960 par Robert Mundell, d'où l'appellation « théorie de Mundell » * 27McKinnon R, l'intégration financière régionale : quels impacts pour les pays en développement ?, cairn. Info, p13 * 28 J.TENIER., Intégration régionale et mondialisation, documentation française, n°70-71, mai-juin 2003, Paris, pp9-10 * 29 DIANGITUKWA.F, cité par T. MBOMBO KASANKIDI, op-cit * 30 KABANGELE DIBWE.G, les problèmes d'intégration économique, éd CAP, Kinshasa, 2008, pp 339-341 * 31 T. MBOMBO, op-cite, p48 * 32 Idem |
|