Analyse sur le développement de l'afrique comme socle, l'intégration régionalepar Garba GARBA Université libre de Matadi - Licence 2022 |
1.1.1 L'intégration économiqueL'intégration économique désigne l'acte de rattacher à une unité de production, toutes les opérations qui conduisent à donner une cohésion dans les activités économiques au sein de la communauté concernée. Exemple : avoir un même tarif douanier, permettre la libre circulation des personnes10(*), des capitaux et des services. Dans ce cas, l'intégration économique apparait comme un processus où il y'a élimination des discriminations dans les rapports entre les Etats membres de la communauté économique. 1.1.2. L'intégration politiqueL'intégration politique se définit comme l'émergence d'un nouveau centre de pouvoir qui se superpose au centre préexistant et autour duquel se forme une nouvelle société ou une communauté politique qui n'est pas sous ensemble des systèmes étatiques préexistants. Le centre de pouvoir émergent rassemble dans un nouvel ordre international en y exprimant une vérité unique ou commune. L'intégration politique est donc, un processus d'agrégation de diverses sociétés politiques qui se placent sous une même autorité politique supérieure, processus qui va conduire à l'intégration. HAAS définit l'intégration politique comme une réorientation des allégeances vers un nouveau centre politique et l'apparition autour de ce centre d'une nouvelle communauté politique qui se superpose aux communautés préexistantes11(*). Il ressort de ces définitions que l'intégration politique combine deux éléments cumulatifs : d'une part, l'émergence d'un nouveau centre de pouvoir et d'autre part, la formation d'une nouvelle société ou communauté politique12(*). Les termes émergence et formation indique qu'il s'agit non d'une donnée immédiate mais d'un processus qui s'opèrent par les transferts de compétence13(*)vers un nouveau centre. L'intégration politique est aussi définie par Jean BARREA comme un niveau d'analyse de projet par un transfert vers le nouveau centre de pouvoir de la compétence en un nombre suffisant des matières importantes telles que la défense, la politique étrangère, le maintien de l'ordre public, les pliques économiques, commerciales etc. Ce transfert confère aux projets de la société politique un caractère global. Il justifie ce transfert par le fait que les sociétés politiques en place, ne sont plus en mesure de répondre efficacement chacune pour son compte au projet auquel elles sont ordonnées ou elles sont créées.14(*) De nouveaux défis apparaissent et imposent des changements dans le cadre des politiques plus larges pour atteindre des objectifs de sécurité, de prospérité, de défense des valeurs (solidarité, unité), etc. Le transfert des compétences, selon Jean BARREA, obéit au principe de subsidiarité.15(*) Les compétences sont attribuées au niveau du pouvoir qui peut les exercer le plus efficacement. L'intégration politique permet de trouver la dimension adéquate pour affronter des problèmes qui dépassent les capacités de société politique existante. Le projet d'intégration se définit alors par le transfert des compétences, par la prise en charge au niveau de la nouvelle société, lesquelles compétences les politiques préexistantes n'ont plus la capacité de conduire avec succès.16(*) En outre, l'intégration politique permet de trouver la dimension adéquate pour affronter des problèmes qui dépassent les capacités des sociétés politiques existantes. Intégrer politiquement signifie alors mettre ensembles des entités différentes en fonction de certains objectifs qui ne peuvent être mieux poursuivis ou atteints que si ces différentes entités agissent et fonctionnent comme une seule entité. Une telle intégration suppose la mise en commun des moyens matériels ou financiers, des services mais aussi des organes communs sous une autorité acceptée par tous. L'exemple le plus éloquent est celui de l'union européenne. Intégrer politiquement, c'est aussi fédéré, dans ce sens que certains moyens et certaines compétences sont réservées aux organes communs de l'entité intégrée tandis que d'autres compétences reviennent aux organes étatiques « ce qui, selon nous, justifie la subsidiarité : on transfert une partie des compétences en terme de pouvoir de décision et on en conserve une autre partie ». * 10 La libre circulation en Europe dans les 28 pays. La discrimination est perçue comme manquement aux obligations communautaires suites à une discrimination des citoyens de certains Etats. * 11 HASS, cité par R.LUMBIKA op cit pp2-3 * 12 Si on prend le cas de l'union européenne, le nouveau centre c'est Bruxelles (siège) qui décide des questions importantes. Par exemple, pour la politique agricole commune. Ce ne sont plus les Etats qui décident, c'est l'union qui trace des normes, en prenant des décisions. * 13 S'il n'y a pas ce transfert, nous sommes donc dans le cadre des coopérations, l'intégration n'est pas effective. * 14 J.BARREA, Théorie de des relations internationales de l'idéalisme à la grande stratégie, Erasme, Louvain-La-Neuve, 2002 * 15 Cela veut dire que ça reste d'abord une question des Etats. Excepté en cas d'incapacité qu'ils transfèrent subsidiairement ce qu'ils n'ont pas pu réaliser avec succès. * 16 C'est un transfert et non un abandon des compétences. Dans le cas du transfert, les Etats restent maitre des compétences en modifiant soit le traité tandis que dans le cas de la confédération, il y a abandon de la souveraineté. |
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