1.2. Les problèmes politiques et
sociodémographiques
1.2.1 Les problèmes politiques
Depuis l'indépendance, le continent africain connait
des problèmes politiques récurrents. Les guerres civiles ou
interétatiques réelles ou larvées, les coups d'Etats et
les crises politique y sont monnaie courante, secouant particulièrement
l'Afrique occidentale.
Elles traduisent une transition démocratique
ratée résultant de la confiscation du pouvoir par une
majorité pendant plusieurs années, la non correspondance en
Afrique de l'Etat avec Nation, l'absence de bonne gouvernance et la corruption
des élites politiques. Il en résulte des détournements de
deniers publics, un accaparement des ressources par des groupes
politico-ethniques et des déplacements massifs et forcé de
populations (les réfugiés). Ce qui entraîne
l'instabilité des pouvoirs et l'existence d'un environnement
économique défavorable qui pousse les investisseurs à
prospecter des cieux plus cléments, d'où le très faible
volume des IDE.
1.2.2Les problèmes sociodémographiques
L'Afrique a connu une croissance démographique sans
précédent à partir du milieu du XXe
siècle. La population Africaine devrait passer à 1,2 milliards en
2025.
Cette dynamique pose des défis énormes. En
effet, l'extrême jeunesse de la population dont les 60% ont moins de
20ans est devenue un fardeau pour les Etats au moment où le secteur
moderne de l'économie crée de moins en moins d'emplois et rejette
de plus en plus les citadins dans l'informel ou la marginalisation.
Elle entraîne ainsi une demande sociale insuffisamment
satisfaite se traduisant par une accentuation de la pauvreté avec plus
de 340 millions de personnes qui vivent avec moins de 1$ par jour. Aussi rend
elle davantage complexe la prise en charge des besoins en santé dans un
continent où le paludisme, les maladies diarrhéiques et le SIDA
et plus récemment la COVID 19 font des ravages.
Selon l'ONUSIDA sur les 40 millions de personne vivant avec le
VIH SIDA, 26,6 millions habitent en Afrique subsaharienne. Le SIDA est devenu
la première cause de mortalité en Afrique et menace
dangereusement la survie du continent. Pour beaucoup de pays il existe
désormais un lien étroit entre l'infection au VIH et la
famine.
C'est le cas des pays de l'Afrique australe comme le Lesotho,
le Malawi, le Mozambique, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe où le
nombre de personne atteintes varie entre 1/6 et 1/3.
1.3. Les efforts et perspectives
La prise de conscience des problèmes du continent a
débouché sur des expériences de restructuration
économique pour booster la croissance. C'est ainsi que plusieurs pays se
sont engagés dans le vaste programmes de redressement en combinant des
mesures de rééquilibrage macro-économique et des
réformes sectorielles. Ces programmes d'ajustement structurel ainsi que
les politiques de coopération et d'intégration économique
régional (CEDEAO, SADEC...) ont permis de rétablir la croissance
réelle et de s'adapter au mieux à la conjoncture
internationale.
§ Sur le plan social, des mesures correctives ont
été adoptées pour donner à l'ajustement un visage
plus humain. Il s'agit notamment d'investissements pour le développement
de croissances humaines productives et de qualité. Sur le plan
démographique, des politiques de limitation des naissances ont
été initiées à travers la vulgarisation des
méthodes contraceptives modernes, les campagnes de sensibilisation mais
aussi une amélioration des infrastructures sanitaires pour lutter contre
les grandes endémies.
§ Sur le plan politique des avancées non moins
importantes sont notées dans le processus de démocratisation. Ce
qui s'est traduit par une meilleure conduite des affaires publiques et une
participation plus effective des populations au processus de
développement. L'exemple de l'Afrique du Sud avec la fin de l'Apartheid
en est tout à fait révélateur.
Ces efforts ont permis une amélioration de la situation
du continent sans toujours éradiquer l'ensemble de ses maux. C'est la
raison pour laquelle le NEPAD a été mis sur pied dans le cadre de
la recherche d'une Afrique émergente. Il s'agit d'un plan ambitieux
fondé sur la création d'un marché commun Africain
ouvertement libéral avec une priorité aux infrastructures.
En effet le NEPAD est une vision nouvelle qui propose pour
l'Afrique et la communauté internationale une démarche
innovante : une place prépondérante pour le secteur
privé dans les projets de développement, une priorité aux
espaces régionaux et à un certain nombre de secteurs
(agriculture, bonne gouvernance, éducation, santé,
infrastructures...).
L'objectif visé est de trouver des ressources
additionnelles massives pour une croissance continue et un développement
durable susceptible de combler le gap qui sépare l'Afrique des
continents développés.
Aujourd'hui, après un début euphorique, le NEPAD
semble être au point mort, victime des divergences entre chefs d'Etat. Il
faut donc à l'Afrique le plus que les mots d'ordre et les
déclarations d'intention qui cachent mal les égoïsmes
nationaux, une réelle volonté politique pour renforcer
l'intégration régionale et continentale, développer
l'agriculture irrigée, lutter contre la corruption, promouvoir de la
bonne gouvernance.
Pour conclure cette partie, l'Afrique est confrontée
à des difficultés économiques très aigues.
Aujourd'hui après des occasions ratées, l'urgence s'impose de
sortir le continent de sa marginalisation croissante. C'est pourquoi des
initiatives heureuses doivent être prises dans le cadre d'un consensus
large dépassant les clivages entre états afin de trouver au
continent sa vraie place dans ce monde intégré et ouvert devenu
village planétaire.
|