§1 : Les problèmes de développement
du continent Africain
Avec ses 30 millions KM², 13,5% de la population mondiale
et des ressources considérables, le continent africain compte pourtant
peu dans l'économie internationale. Il est confronté depuis
l'accession à l'indépendance à des problèmes
structurels qui ont jusque-là entrave son développement.
1.1. Les
problèmes économiques
1.1.1. Un secteur agricole peu
productif
Environ 60% des africains s'adonnent aux activités
agricoles qui font près de 35% du PIB. Face à l'insuffisance de
leurs potentialités industrielles, beaucoup d'Etats ont misé leur
développement sur l'agriculture.
Pourtant l'Afrique est le seul continent à avoir
enregistré au cours des 25 dernières une baisse de la production
agricole par habitant. Ce qui s'est traduit par le manque d'autosuffisance
alimentaire, des famines et la sous-alimentation qui devrait toucher selon la
FAO près de 300 millions d'africains en 2010.
Les faibles productions agricoles s'expliquent par les
facteurs physiques, l'incohérence des choix politiques, l'absence d'un
régime foncier adapté, la persistance des pratiques
traditionnelles. En somme l'agriculture Africaine est victime d'un
déficit d'attention, d'où l'insuffisance des capitaux, la baisse
des investissements, le retard dans la mise en place des structures de
formation, le mauvais entretien de l'équipement, la non maîtrise
de l'eau (1,6% des termes irriguées en Afrique subsaharienne).
L'élevage, trop extensif, ne permet pas de disposer
d'une production suffisante en viande et en lait. Il souffre du recul de la
commercialisation, des maladies animales, du déficit de modernisation,
des politiques hydrauliques inadaptées et d'une industrialisation en
retard.
Quant à la pêche, elle profite dans ses aspects
les plus rentables aux étrangers qui ont tendance à piller ses
ressources. Malgré ses potentialités, elle demeure artisanale
dans beaucoup de pays, pratiquée par de vielles civilisations selon des
techniques traditionnelles.
1.1.2 Une industrialisation faible d'échange
inégale
Malgré le potentiel minier et énergétique
important de certains pays (Afrique du sud, RDC, Zambie, ...),
l'industrialisation de l'Afrique demeure très faible à cause de
l'insuffisance des capitaux et de la non maître des technologies. Le
tissu industriel Africain est surtout composé d'industries alimentaires
et extractives.
Cela entraîne des conséquences des
conséquences négatives sur les échanges. En effet dans son
commerce extérieur, le continent exporte des produits à faible
valeur ajoutée constituées pour la plupart de culture de vente de
matières premières minières non transformées.
En revanche, il importe des produits manufacturés
onéreux dont les prix sont fixés par des bourses de valeur des
pays développés. Aujourd'hui, ce déséquilibre est
forcé par les subventions octroyées à leurs producteurs
par les Etats du nord au détriment des paysans africains (exemple du
coton). Ainsi pour la période 1997-2001, on a noté une baisse de
53% des exportations africaines par rapport aux biens manufacturés
importés. Il en résulte un déficit presque permanent de la
balance des paiements et une raréfaction des devises nécessaires
aux investissements, laquelle pousse à l'endettement.
1.1.3 Un endettement chronique et des infrastructures
déficientes
Lorsque dans les années 70 l'Afrique intègre les
institutions de la communauté internationale, elle avait axé le
financement de son développement sur le binôme crédit-aide.
Aujourd'hui ce binôme est en crise. En effet, le crédit a conduit
à l'impasse de la dette dont les africains demandent, d'année, le
rééchelonnement.
Aussi le service de la dette engloutissant l'essentiel des
maigres recettes d'exploitation, hypothèque davantage le
développement, entraînant une dépendance accrue des pays
africains vis-à-vis de leurs créanciers (Banque Mondiale,
FMI).
Quant à l'aide, elle est considérablement
réduite. Par exemple sur la décennie 1990-2000, l'aide publique
développement (APD) octroyée par les pays de l'OCDE est
passée pendant la même période de 32 dollars par habitants.
Pour ce qi est des infrastructures routières, portuaires et
ferroviaires, elles sont largement insuffisantes alors qu'elles sont
indispensables au commerce et au développement. Il en est de même
pour le réseau des NTIC qui affiche un retard énorme ; ce
qui amènent certains à parler de fracture numérique.
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