3.1.4 Modèle autorégressif
héteroscedastique ????CH (??, ??)
Les processus ARCH visent également à rendre
compte du fait que la variance conditionnelle n'est pas constante et proposent
une façon de l'estimer basée sur le carré des rendements.
D'après ce qui vient d'être dit, on traitera cette classe de
modèle avec méfiance : il est possible que la volatilité
soit non constante au cours du temps, mais qu'un modèle ARCH ou leur
généralisation GARCH ne captent pas cet effet, voire concluent
dans certains cas à l'absence de dépendance temporelle dans les
rendements.
On présente dans ce qui suit les modèles ARCH et
GARCH ainsi que leurs principales propriétés.
Les modèles furent initialement proposés par
Engle (1982) et Bollerslev (1986), Tim Bollerslev étant le
thésard de Robert Engle. Le premier modèle fut celui d'Engle, et
visait à obtenir une modélisation de la variance conditionnelle
de l'inflation (en glissement mensuel) de la Grande Bretagne. Un modèle
ARCH (1) est de la forme :
{
??t = vht ??t 2 ht = ??0 + ??1??t-1 avec
??t~??(0,1); ht représente la variance
conditionnelle du processus ??t. Les moments
conditionnels sont les suivants :
E[??t |ht] = E[vht??t |ht] =
vht E[??t |ht] = 0
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Il s'agit donc encore de processus applicables à des
séries préalablement centrées, comme dans le cas des ARMA.
Notons que les séries des rendements sont théoriquement
naturellement centrées : La variance conditionnelle n'a plus rien
à voir avec celle des ARMA :
V [??t |ht] = V [vht£t |ht]
= ht V [£t |ht] = ht
E[£t2|ht] //
E[£t2|ht] = 1 (Par
hyp????hès??)
= ht
Ainsi, contrairement aux modèles ARMA, la variance
conditionnelle d'un processus ARCH n'est pas constante au cours du temps. C'est
ce qui fait tout l'intérêt de ces processus, notamment pour les
séries financières. Gardons cependant à l'esprit que ces
modèles s'appuient sur une mesure de la variance proche de
??t2. En effet, on a :
E[??t2|ht] =
E[ht£t2|ht]=ht
Ceci tient simplement au fait que ??t soit
naturellement un processus centré. Si ces modèles
semblent d'un abord pratiques, il n'en reste pas moins qu'ils
produisent naturellement des erreurs de
mesure sur la volatilité.
Le calcul des moments non conditionnels permet de
déterminer quelques conditions à remplir
afin de s'assurer de la stationnarité du processus. On
détermine l'espérance à l'aide de la loi des
espérances itérées :
??[??t] = ??[E[??t|ht]]
= E[0]
=0
Pour ce qui de la variance, il est possible de procéder
par récurrence. Utilisons tout d'abord la
loi de la décomposition de la variance :
V [??t] = E[V [??t |ht]] + V
[E[??t |ht]]
= E[ht] + 0
On en déduit alors l'équation suivante :
V[??t] = E[ht]
= E[co0 + co1??t-1
2 ]
= co0 + co1E[??t-1
2 ]
= co0 + co1V[??t-1]
On obtient ainsi une formule de récurrence permettant
de déterminer la variance non conditionnelle du processus. Il suffit,
pour y parvenir, d'itérer la formule n fois, puis comme dans le cas des
ARMA, de passer à la limite. On sait que :
V[??t] = co0 + co1V[??t-1] V [??t-1] = co0
+ co 1V[??t-2] V [??t-2] = co0 + co 1V [??t-3]
D'où :
V [??t] = co0 +
co1(co0 + co1(co 0 + co1V [??t-3]))
= co0(1 + co1 + co12) + co13 V
[??t-3]
D'où la formule générale :
??
V [??t] = co0 (1 + ?
co1?? ) + co1??+1V [??t-(??+1)]
??=1
= co0 1 co1?? 1 +
co1n+1V[xt-(n+1)]
i-0 J
D'où si |co1| < 1, on a , lorsque n - +00
co0
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n
V [xt] = 1 -- co1
Cette dernière condition est nécessaire pour
assurer l'existence de la variance, c'est à dire :
V[xt] < 00
Cette condition est nécessaire pour obtenir un processus
stationnaire (variance finie et indépendante
du temps). Il est nécessaire d'imposer une seconde
condition : les variances conditionnelle et non
conditionnelle doivent être naturellement positives (la
variance est le carré de l'écart type). La positivité
de la variance conditionnelle implique naturellement que :
co0 > 0
co1 > 0
Ces deux conditions impliquent naturellement que la variance non
conditionnelle, dotée de la
condition |co1|< 1, soit positive. Remarquons finalement que,
dans le cadre d'un processus ARCH, la
variance conditionnelle ne coïncide pas avec la variance non
conditionnelle, ce qui est précisément ce que
nous recherchions.
Ultime propriété d'un processus ARCH (1), il est
possible de montrer que le carré du processus
admet une représentation AR (1).
Notons vt la différence entre
xt2et ht. On a alors :
ht = co0 + co1xt-1
2
H xt2 -- vt = co0 +
co1V[xt--1]
H xt2 = co0 + co1V[xt_1] +
vt
On retrouve ainsi un processus AR (1) sur les carrés des
résidus. Ceci a plusieurs implications pratiques :
- D'une part, un processus ARCH (1) ne semble pas saisir de
façon adéquate les processus de volatilité
financière : on a vu lors des applications des processus
ARMA que la volatilité de certains actifs semble présenter
une structure plus proche des ARMA (retour à la moyenne en
cas de choc importants) que des AR. Il sera
donc nécessaire de complexifier légèrement
la chose, afin d'accommoder cette caractéristique empirique.
- Seconde implications pratique, l'identification d'un ARCH (1)
ne doit pas poser de
problème, si l'on s'appuie sur ce qui a été
dit plus haut au sujet des AR : il suffit d'étudier les
fonctions d'autocorrélations simple et partielle pour se
faire une idée de l'ordre du processus à
retenir. On étudiera ceci au cours des applications
empiriques proposées plus loin.
Ce qui vient d'être dit au sujet des ARCH (1) peut se
généraliser aisément au cas des processus ARCH(p).
Un processus ARCH(p) est un processus xt qui est de la
forme :
{xt= -/ht et
2
ht = co0 + co1xt-??
avec et--N(0,1) .
Comme précédemment, on fournit les moments
conditionnels :
E[xt|xt-1] = 0
V [xt |xt-1] = ht
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Conditionnellement à l'information disponible à
la date t, un processus GARCH est un processus de moyenne (conditionnelle)
nulle et de variance égale à h??. Qu'en est-il des moments
non-conditionnels ? L'espérance ne pose pas de problème, à
la condition d'utiliser la loi des espérances itérées :
E[????] = 0
Pour ce qui est la variance, il est ici nécessaire de
déterminer, comme précédemment, une formule de
récurrence pour parvenir finalement à exprimer la variance en
passant à la limite. On ne refait pas ici les calculs :
on se contente de fournir le résultat. Si |? ??1,?? <
1
?? , alors la variance du processus existe et est de la forme
: ??=1
??[????] = ??0
1-? ??1,??
?? ??=1
|