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L'aide publique au developpement dans la lutte contre l'extreme pauvrete au Cameroun : cas du contrat de desendettement et de developpement


par Samuel Bileou Christian Wandji
Institut des Relations Internationales du Cameroun  - Mater 2 en Relations Internationales option communication et Action Publique Internationale  2022
  

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A. Approche théorique

A l'inverse de l'approche monétaire qui est qualifiée d'unidimensionnelle, l'approche non monétaire quant à elle est qualifiée de multidimensionnelle. Elle fait intervenir un ensemble de critères et de dimensions humaines, économiques, sociales propre à chaque individu. Ainsi on distingue deux approches non monétaires que sont l'approche des besoins de base et l'approche par les capabilités.

1) Approche des besoins de base

Encore appelé approche des conditions de vie ou d'existence, c'est la partie non monétaire de l'approche utilitariste. Elle permet d'aborder la question de la pauvreté sous d'autres dimension que le revenu ou les dépenses de consommation des biens et services. Ces dimensions sont ici appelées besoins de base fondamentaux. En citant Stewart (1995), on peut les définir comme étant « les biens et services minima à la réalisation d'une vie décente » et il renchérit en disant que « les quantités minima de choses telles que la nourriture, l'habillement, le logement, l'eau, et les installations sanitaires sont nécessaires à la prévention d'une mauvaise santé ou la malnutrition ». s'inspirant des travaux de Kalecki (1959)128(*), le Bureau International du Travail va définir et énoncer les besoins suivants comme essentiels à savoir :

- Une consommation personnelle minimale composée d'une alimentation satisfaisante, d'un logement convenable, et d'un habillement minimal ;

- Au niveau communautaire, de l'accès aux services d'éducation, aux services de santé, à une eau pure et une médecine préventive et curative de qualité ;

- Un accès à un emploi (convenable productif et équitablement rémunéré).129(*)

Le regroupement des informations sur la diversité des besoins essentiels permet de distinguer les principaux besoins reconnus comme essentiels à la vie humaine tel que : la santé étant l'élément le plus important, la nutrition, le logement qui permet d'atteindre un niveau de vie décent, besoins auxquels on ajoute l'éducation dans la mesure où il est un moyen permettant d'atteindre d'autres besoins fondamentaux. Ici les pauvres seront considérés comme « les personnes dont les ressources (matérielles, culturelles et sociales) sont si faibles qu'elles sont exclues des modes de vie minimaux acceptables dans l'Etat membre où elles vivent ».130(*)

2) Approches par les capabilités

Cette approche est développée à partir des limites observées par l'approche monétaire notamment son incapacité à cerner toutes les dimensions de la pauvreté. Cette approche par les capabilités est le fruit des recherches d'Amartya SEN (1985,1992) qui rejette catégoriquement l'idée d'analyser la pauvreté que sur la seule base de l'utilité comme la seule mesure du bien-être des individus. Ses travaux ont fortement influencé les orientations de politiques du PNUD et de la Banque Mondiale à partir des années 90 en introduisant une multitude de dimensions dans l'analyse de la pauvreté.

Selon Sen, l'approche par les capabilités caractérise le bien-être selon une approche multidimensionnelle. Il mesure le bien-être en observant les facultés des individus et des ménages à se définir une vie plus ou moins décente sur la base de leur espace de liberté. Selon lui, la valeur du niveau de vie n'a rien à voir avec la possession de biens, c'est la faculté qu'ont les individus à utiliser des potentialités en fonction des opportunités qui leur seront données à effectuer des réalisations. La pauvreté devant être perçue comme une privation de cette liberté131(*).L'approche par les capabilités s'appuie alors la capacité qui est retracée par les fonctionnements ou les réalisations que ces personnes accomplissent et qui sont facilement observables par des enquêtes. Mais il recouvre aussi les capacités potentielles des personnes, c'est-à-dire celles qu'elles n'utiliseront qu'en fonction des opportunités qu'elles rencontreront et des choix qu'elles effectueront. Il y a, dans ce cas, face à des opportunités données, une dimension de choix potentiel entre plusieurs alternatives. La « capabilité » recouvre ainsi une dimension de « fonctionnements effectifs » et une dimension de « libertés potentielles ». Autrement dit, parmi l'ensemble des possibilités d'accomplissement alternatives dont une personne dispose et qui expriment sa « capabilité », certaines sont effectivement réalisées, donnant des fonctionnements qui sont alors observables.

De ce fait, A. Sen s'intéresse aux possibilités réelles qu'ont les personnes de vivre la vie qu'elles souhaiteraient pouvoir vivre. Or, cet ensemble de possibilités alternatives s'avère être extrêmement réduit chez les plus pauvres qui n'ont, en fait, que peu de marges de manoeuvre. Lutter contre la pauvreté implique donc de mettre à leur disposition les opportunités qui leur permettraient d'accroître cet espace des possibles.

Il s'agit alors de convertir en « capabilité » des ressources qui sont mises à disposition sous forme de biens (consommation, durables, premiers, publics, actifs divers) ou de services divers (notamment droits d'accès), en tenant compte des caractéristiques des personnes (âge, sexe, niveau d'éducation et de santé...), des contraintes rencontrées, et des opportunités économiques ou sociales qui sont offertes.

Il est vrai que lorsque l'on détaille la « capabilité » (au sens de A. Sen) en une liste de fonctionnements, on rejoint la vision des conditions de vie. Les fonctionnements expriment, de fait,L'accomplissement d'un certain nombre de conditions de vie en ce qui concerne la santé, l'éducation, le logement, etc. Ils se rapprocheraient même plutôt des conditions d'existence vu l'ouverture multidimensionnelle qui les caractérise.

Cependant, il ne faut pas oublier que la « capabilité », comme nous venons de le voir, porte une vision plus large, qui inclut la liberté de choix entre différentes alternatives au sein d'un ensemble de possibilités, dont seulement certaines seront effectivement réalisées. On raisonne, de fait, sur une économie « d'acteurs capables » qui ne se cantonne pas à la seule allocation de ressources. Ce cadre unifié permet de traiter conjointement des problèmes de pauvreté (comme privation de « capabilité »), d'inégalité (à travers la distribution inégale des « capabilités »), de vulnérabilité (comme insuffisance de « capabilité ») et d'exclusion sociale (comme défaut d'accessibilité ou manque de « capabilité » d'accès à certains biens)132(*).

* 128 Travaux portant sur la distinction entre les biens de consommation essentiels, nécessaires à la survie et les biens de consommation non essentiels

* 129 Abadie NhûLê. Bureau International du Travail, « l'emploi, la croissance et les biens essentiels » In : Tiers-Monde, Tome 18, N°70, Paris, 1977, PP 445-446.

* 130 Cette définition est issue du conseil des ministres de l'Union Européenne du 19 Décembre 1984

* 131

* 132J-L DUBOIS « la pauvreté : une approche socio-économique » Paris, Revue Transversalités,2009. p 35-37

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