Depuis les sécheresses des années 1970 et 1980,
il y a eu une forte mobilisation des chercheurs et des gouvernants pour trouver
des solutions au changement climatique. À côté de ces
catastrophes naturelles subsiste un autre phénomène qui
bouleverse la vie des populations. Il s'agit de la dynamique environnementale.
Les manifestations fréquentes de cette dynamique sont entre autres la
dégradation des sols, de l'eau, de la végétation et la
pollution de l'air. Les
73
intervenants du monde rural, notamment, les agriculteurs, les
éleveurs, les arboristes assistent fréquemment à la
modification de leur milieu. Ce qui les conduits à rechercher
quotidiennement des solutions pour en faire face.
La préoccupation centrale de ces enjeux est de
s'interroger sur comment passer d'une agriculture peu productive et grande
consommatrice d'espaces et de ressources, à une agriculture durable,
plus productive, qui soit elle-même le fondement d'un
développement durable. En d'autres termes, il s'agit de comment
concilier le prélèvement des ressources naturelles à celui
de la gestion durable. Ces questionnements renvoient aux techniques et
technologies de productions agropastorales. De façon spécifique,
elles font appel à celles liées à la gestion des
ressources naturelles, aux conditions d'adoption de ces techniques et
technologies, à la mesure de leurs impacts sur les conditions de vie des
populations (TOÉ P., 2004).
Des formes d'adaptation diverses ont émergé et
les populations ont survécu, orienté leurs activités,
apporté des changements et amélioré leurs revenus
familiaux (PALE S., 2012). Des recherches ont été menées
sur l'impact de la dynamique environnementale sur le cadre de vie des
populations et sur les activités humaines. Aussi, des solutions sont
proposées pour permettre à la population de faire face à
la dynamique du milieu au Burkina Faso.
Les paysans tentent autant que possible d'utiliser de
nouvelles techniques et méthodes dans les activités agricoles.
Cependant, la non maîtrise de ces techniques et technologies conduit le
plus souvent à l'effet inverse (la dégradation) sur les terres.
Par ailleurs, la pauvreté des populations rurales favorise
l'exploitation sans relâche des ressources naturelles pour satisfaire les
besoins vitaux. Elles exercent une forte pression sur celles accessibles. Dans
un milieu marqué par la pauvreté des ménages, la forte
croissance démographique est l'une des importantes causes de la
dégradation de l'environnement en général et des
ressources naturelles en particulier. Tous ces éléments
associés font que les efforts d'adaptation des systèmes de
production n'ont pas permis d'endiguer le phénomène de
dégradation des ressources naturelles (TOÉ P., op. cit.).
Les connaissances actuelles sur le climat et sur les
activités humaines pourront influencer et orienter les recherches en
fonction de la répartition géographique de la population en
tenant également compte de la répartition du climat (Nord, Centre
et Sud).
Depuis plusieurs décennies de recherche, les
problèmes qui font toujours l'objet d'étude et pouvant être
des pistes de réflexion sont entre autres :
· les causes de la dégradation de
l'environnement, en particulier celles des ressources naturelles dans une zone
qui jadis bénéficiait d'une pluviométrie suffisante au
74
développement et à la maturation des plantes ;
celles-ci sont liées à la pauvreté des paysans et au
système cultural ;
· l'évaluation des terres dégradées
dans le domaine soudano-sahélien ;
· les stratégies développées par
les communautés locales pour faciliter la production agricole et assurer
la sécurité alimentaire des ménages ;
· la non maîtrise de certaines techniques
culturales ; celles-ci seraient inadaptées aux types de sols et à
la topographie du milieu et liées à l'insuffisance d'informations
et de formations des populations agricoles ;
· la forte croissance démographique (3,1 %) dans
un contexte de pauvreté des populations entraîne la
surexploitation des terres ; celle-ci est liée au fait que la population
n'ayant pas de revenus suffisants pour se prendre en charge se voit obliger de
puiser dans les ressources disponibles et proches ;
· les difficultés liées à la
subvention des producteurs du monde rural ;
· les difficultés d'adaptation des outils
agricoles au contexte cultural lié à l'épaisseur des sols
et la négligence de la régionalisation des types de cultures en
fonction des conditions pluviométriques et édaphiques (PALE S.,
2012) ;
Tels sont là quelques problèmes qui ressortent
des auteurs lus sur la dynamique environnementale dans le domaine
soudano-sahélien. Au regard ces préoccupations, il incombe
d'orienter notre réflexion sur le thème «
Dynamique environnementale dans la région du centre ouest du
Burkina Faso».
La dynamique environnementale qui sera étudiée
dans le cadre de cette recherche regroupe un certain nombre de sujets qui lui
confère sa particularité. Elle prendra en compte les
phénomènes naturels qui influencent le milieu, les actions
anthropiques et la perception paysanne. Elle compte y associer les
stratégies développées par les populations dans leur cadre
de vie. En effet, dans cette étude, l'analyse des changements intervenus
dans le milieu sera faite. Ensuite, la perception paysanne sur la dynamique
environnementale va être étudiée. Enfin, nous ferons une
évaluation de l'évolution de l'occupation des terres dans cette
zone au cours des 30 dernières années. Elle pourra donc
déceler les causes, l'ampleur de la dynamique du milieu et de proposer
des solutions pour une gestion durable des ressources dans cette partie du
Burkina Faso.