III. I. 3. Les superficies des terres exploitées
par les paysans
La population agricole de la zone d'étude, exploite
des terrains de petite taille pour leurs activités (cf. figure
n°1). La majeure partie des populations enquêtées, soit 48 %,
cultive sur des surfaces de moins de 2 hectares. 37 % des personnes
interrogées exploitent chacun une superficie comprise entre 2 et 5
hectares. 6 % et 5 % exploitent respectivement des champs compris entre 5 et 7
hectares et entre 7 et 10 hectares. Seulement, 1 % d'entre elles possède
encore plus de 10 hectares. Cependant, 3 % des enquêtés disent ne
plus posséder de
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terres pour cultiver. Toute leur terre a été vendue
ou aménagée à des fins d'habitations. On assiste alors
à une catégorie de population rurale qui vit dans leur terroir
sans terre cultivable.
Figure n°1 : la proportion des superficies des
terres exploitées par les paysans
Entre 5 et 7 ha
6%
Entre 2 et 5
ha
37%
Entre 7 et 10 ha
5%
Plus de 10 ha
1%
Sans terre
3%
Moins de 2 ha
48%
ha = hectare
Source : Enquêtes terrain, TIENDREBEOGO Y.,
août/septembre 2015
III. I. 4. L'accessibilité des femmes et leur droit
de contrôle sur la vente des terres
Au Burkina Faso, depuis la période coloniale
jusqu'à nos jours, le droit moderne ou droit positif et les droits
coutumiers cohabitent en matière foncière. Au plan légal,
les textes juridiques internationaux, régionaux et nationaux existants,
notamment la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l'égard des femmes, ratifiée par le
Burkina Faso en 1987 ; la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples
relative aux droits de la femme en Afrique ; la Constitution du 2 juin 1991 et
la Réforme agraire et foncière (RAF), préconisent
l'égalité d'accès à la terre pour toutes les
catégories sociales sans discrimination (NDIAYE S. F. et al.,
2008). De façon particulière, l'accès à la
terre par les femmes en milieu rural est contrarié par une multitude de
facteurs. Cependant, la principale cause serait le fait que la femme est
originaire d'un autre lignage qui détient des terres dans son village ou
dans sa famille d'origine. Ainsi, en général, les femmes n'ont
pas de droit d'appropriation mais seulement une « autorisation », une
tolérance aux fins d'exploitation des terres, sans plus (NDIAYE S. F.
et al., op.cit.). Cette tendance est également suivie dans la
province du Kadiogo, notamment dans le périurbain de Ouagadougou.
Dans cette étude nous avons cherché à
savoir la place qu'occupent les femmes dans la gestion des terres, plus
précisément, l'accessibilité de celles-ci à la
ressource et leurs droits de contrôle sur la vente des terrains. En
effet, 73,95 % des enquêtées estiment que les
femmes ont accès à la terre pour cultiver, contre 26,05 % qui
expriment le contraire. Pour ce qui est du droit de
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contrôle sur la vente des terres, seulement 10,18 % des
populations accordent ce droit à leurs femmes. Mais, ce droit de
contrôle dont il est question est à titre consultatif, elles ne
peuvent pas empêcher les hommes de vendre la terre. En outre, 89,82 % de
la population estiment que la femme n'est pas propriétaire terrien chez
son mari, par conséquent elle n'a pas le droit de contrôle sur la
vente de celle-ci.
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