REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE
ET
RECHERCHES SCIENTIFIQUES
UNIVERSITE KONGO
MBANZA-NGUNGU
B.P. 202
Faculté Polytechnique Département
d'Electromécanique
ETUDE DES PERFORMANCES D'UN
MOTEUR A ALLUMAGE
COMMANDE
UTILISANT DES MELANGES
E S S E N C E / B I O E T H A N O L ( E 1
0 & E 1 5 )
Par
MUANDA LUTETE MERVEIL
Travail de fin d'étude présenté en vue de
l'obtention du titre d'ingénieur civil
électromécanicien.
Directeur : Professeur MBUYI KATSHIATSHIA Rapporteur :
Assistant MBANZA DINGANGA
ANNEE-ACADEMIQUE 2016-2017
i
EPIGRAPHE
« Quand on veut, on peut ! Il faut juste du courage, de la
curiosité, de la détermination et du travail (CCDT) »
CCDT Team
ii
IN MEMORIUM
Ø de notre grand père MICHEL LUTETE NZUIKI
alias `vieux Micho'
dont le sens d'ingéniosité,
l'esprit créatif et le courage s'est transmis
jusqu'à nous et
coule encore dans nos veines, et de
Ø notre cher grand frère, ainé scientifique
et collègue Ingénieur Civil Elvis BODO WA BODO,
dont les efforts, l'esprit de sacrifice, la détermination et la bravoure
ont inspiré ce travail.
iii
DEDICACE
A mes parents, David et Marcelline LUTETE ;
A mon frère, NATHAN et mes deux soeurs, MARCELA ET BENI
;
A mes intimes,
Ainsi qu'à tous ceux qui après moi, choisiront
de continuer dans notre domaine de recherche ou de poursuivre leurs
études dans la faculté polytechnique de l'université
Kongo. Que ce travail soit pour eux un encouragement, un modèle de
travail et de persévérance.
Je dédie ce travail
MUANDA LUTETE Merveil
iv
REMERCIEMENT
A l'Eternel notre Dieu va toute notre reconnaissance, lui de
qui nous avons tout reçu et par qui nous pouvons tout. A lui seul soit
toute la gloire !
Nous exprimons notre profonde gratitude au Professeur Haddy
MBUYI KATSHIATSHIA PhD, qui en plus de diriger ce travail a fait preuve de
beaucoup de sacrifice pour la réalisation de ce dernier, surtout dans sa
phase expérimentale. Aussi à l'Assistant Herman MBANZA DINGANGA
pour l'encadrement et les orientations qui nous ont poussés à
donner le meilleur de nous-même.
Nos regards se tournent également vers tous les
techniciens du laboratoire de moteur à combustion interne : Mr
Félicien, Mr Papy et Mr Romain ainsi que celui du laboratoire de Chimie,
Mr Héritier ; Tous de la Faculté Polytechnique de
l'Université de Kinshasa (Unikin). Aussi, à l'Ingénieur
Patrick MUKENDI de l'Unikin avec qui nous avons passé ensemble les
expériences dans diffèrent laboratoires.
Nous pensons également à tout le corps
enseignant de la Faculté Polytechnique de l'Université Kongo,
aussi aux membres du centre des recherches de la Faculté Polytechnique
(CREI-UK) : le Docteur MUNGYEKO J.R., le Doctorant WALONGO G., les Assistants
Umba C. et SENGA H., les collègues ingénieurs LUZOLO N., BIFUENI
J., KIKUBA K., LUSILU D., TUMUINIMO C. et autres membres. Sans oublier tous mes
quatorze camarades de promotion avec qui nous avons traversé vents et
marrées.
Nous ne saurons décrire le sentiment de gratitude que
nous avons à l'égard de nos parents David et Marcelline LUTETE
pour tout l'amour dont nous avons été
bénéficières. A eux nous joignons notre frère
Nathan et nos deux soeurs Marcela et Beni LUTETE ainsi que celles qui ont
été comme des mères pour nous, Angel SUMUNA, Scolastique
MUNGONGI, Flore BIANDA,...
Nous ne pouvons pas manquer de dire un grand merci aux
familles ci-après, pour tout l'amour manifesté à notre
égard durant notre parcours académique, nous citons : Les
familles LUFIKA, SOLA, MAKIESE, MATUZOLA, BONDA, BELA, MABANZA, UMBA, PANZA,
BIANDA, KIKUBI, BOLENGE, DIAKIESE, BANGU, KIMBOMA MULUNDA, KIALA, MAYEMBA,
MAKWALA, MAFUTA, BUHENDWA, MIANTEZILA, ZOLA, LOPITU,... ; Sans oublier la
grande famille de La Borne-Nissi ainsi que celle de la Ligue pour la Lecture de
la Bible Mbanza-Ngungu. Ces quelques lignes ne sauraient résumer l'amour
que nous portons à leurs égards.
Enfin, nous voulons dire un grand merci à toutes ces
personnes dont la présence a été d'un grand
réconfort durant ces dernières années, parmi lesquelles on
peut citer : Julia, Aimé, Pamela, Patrick, Jeancy, Flo, Dany,
Jephté, Alden, Tsham's, Aurelie, Deborah, Josué, Hosmy, Guidel,
Beni, Guidri, Shavinard, Peniel, Berlithe, José, Priscille, Magloire,
Marthe, Hadassa, Malkia, Brunelle, Riana,Triomphe, Zulu, Merdie, Mathy,
Plamedi, Merveille, Fellini, Davina, Thys, Hans, Sarah, Tania, Hussein, Medie,
Reddy, Bradic, Patricia, Carmel, Bénédicte et Gloire ; ainsi que
tous les autres dont les quelques pages exigées ne sauront contenir les
noms, qu'ils reçoivent par ces quelques lignes, notre profonde
reconnaissance.
v
Table des matières
EPIGRAPHE i
IN MEMORIUM ii
REMERCIEMENT iv
Liste des sigles et abréviations vii
Liste des figures et des tableaux viii
INTRODUCTION GENERALE 1
Chapitre I. TRAVAUX ANTERIEURS SUR LE BIOETHANOL
3
I.1. Généralités sur l'utilisation
du bioéthanol comme carburant 3
I.1.1. Définitions 3
I.1.2. Obtention du bioéthanol 3
I.1.3. Utilisation du bioéthanol comme carburant
4
I.1.4. Propriétés du bioéthanol, de
l'ETBE et de l'essence 6
I.1.5. Avantages et inconvénients du
bioéthanol 7
I.1.6. Problèmes liés à
l'utilisation des mélanges essence/bioéthanol et
quelques
solutions proposées dans la littérature
8
I.2. Performances et émission des
véhicules utilisant des mélanges
essence/bioéthanol 10
I.2.1. Performances des moteurs 10
I.2.2. Emission des mélanges
essence/bioéthanol 15
Conclusion 16
Chapitre II. MATERIELS ET MÉTHODES
EXPÉRIMENTAUX 17
II.1. Préparation des carburants E10 et E15
17
II.1.1. Matériels et réactifs 17
II.1.2. Méthode 18
II.2. Tests sur banc d'essais 21
II.2.1. Présentation du banc d'essai 21
II.2.2. Présentation des essais 25
II.2.3. Formules utilisés pour la détermination des
principaux paramètres 27
Conclusion 29
Chapitre III. RESULTATS ET DISCUSSION 30
III. 1. Résultats d'analyse des carburants
30
III. 2. Résultats des essais moteur 32
III.2.1. Résultats des essais à pleine charge
(Ouverture totale de la crémaillère) 32
III.2.2. Résultats essais en charge partielle (Ouverture
de la crémaillère à 1/2) 33
III. 3. Discussion des résultats 34
III.3.1. Essais à pleine charge 34
III.3.2. Essais à charge partielle 41
vi
III.3.3. Evaluation des performances entre les
mélanges essence/bioéthanol et
l'essence pur 44
CONCLUSION ET PERSPECTIVES 47
BIBLIOGRAPHIE 48
ANNEXES 51
vii
Liste des sigles et abréviations
ANFA Association Nationale pour la Formation Automobile
ASTM American Society for Testing Materials
BtL Biomass to Liquid
C2H5OH Ethanol
(C6H10O5)n Amidon
C6H12O6 Glucose
CaO Oxyde de calcium (Chaux vive)
Ceff Couple effectif
CO Monoxyde de carbone
CO2 Dioxyde de carbone
Cs Consommation spécifique
EMHV Ester Méthylique d'Huiles
Végétales
ETBE Éthyl Tertio Butyl Éther
EY Mélange essence bioéthanol dont le
pourcentage en volume est de Y%
g Accélération de la pesanteur
G Résistance que le frein oppose au moteur (en
kilogramme force)
GPL Gaz de Pétrole Liquéfié
HC Hydrate de carbone
L Longueur du bras de levier
MTBE Méthyl Tertio Butyl Éther
n Vitesse de rotation
NOx Oxydes d'azote
P Puissance
PEI (ou PCI) Pouvoir énergétique
inférieur (ou Pouvoir calorifique inferieur)
PF Point final
PI Point initial (de la distillation)
Pmax Puissance maximale
poly Courbe de tendance polynomiale
ppm Partie par millions
è Temps
Qv Débit volumique d'eau
RDC République Démocratique du Congo
RON Research octane number (indice d'octane
recherché)
r Rapport de compression
SEP Société d'Exploitation
Pétrolière
SO2 Anhydride sulfureux
SO3 Anhydride sulfurique
TBA Tertiobutylalcool
TV Tension de vapeur
UK Université Kongo
UNIKIN Université de Kinshasa
v/v Rapport volumique
A Coefficient d'excès d'air
ñ Masse volumique
????? Débit massique du combustible
? Vitesse angulaire
? Rendement effectif
viii
Liste des figures et des tableaux
1°) Figures
Figure I-1. Véhicule Fort T fonctionnant à
l'éthanol 5
Figure I-2. Comparaison des émissions de CO2 -
Combustible fossile, Biocarburants de 1e
et 2e Génération 7
Figure I-3. Tension de vapeur en fonction du taux d'alcool
dans l'essence (ANFA, 2009) 9
Figure II-1. Pesé de la CaO avant mélange
à l'éthanol 18
Figure II-2. Chargement de la CaO dans le ballon afin de le
mélanger à l'éthanol 19
Figure II-3. Mélange Cao + éthanol 19
Figure II-4. De gauche à droite: Séparation
simple (par gravité) et Séparation sous vide 19
Figure II-5. Distillation dans l'évaporateur rotatif
20
Figure II-6. Vérification du taux d'alcool à
l'aide d'un alcoomètre 20
Figure II-7. De gauche à droite : Mesure du volume de
l'essence avant mélange, Mélange de
l'éthanol à l'essence et Stockage du
biocarburant 20
Figure II-8. Ensemble banc d'essai 21
Figure II-9. Description du moteur Renault 4 23
Figure II-10. Frein hydraulique Junkers 23
Figure II-11. Conduites d'alimentation et d'évacuation
d'eau du frein 24
Figure II-12. Joint reliant le moteur au frein 24
Figure II-13. Dispositif d'alimentation du moteur 25
Figure II-14. Circuit de l'eau de forage 26
Figure II-15. Schéma de principe du banc d'essai 26
Figure III-1. Courbe de distillation du E0, E10 et E15 31
Figure III-2. Variation du couple en fonction de la vitesse de
rotation pour E0 et E10 en
pleine charge 34
Figure III-3. Variation du couple en
fonction de la vitesse de rotation pour E0, E10 et E15 en
pleine charge 35
Figure III-4. Puissance en pleine charge
pour E10 et E0 en fonction de la vitesse de rotation
36
Figure III-5. Puissance en pleine charge pour E0, E10
et E15 en fonction de la vitesse de
rotation 37
Figure III-6. Variation de la consommation
Spécifique en pleine charge pour le E0 et E10 en
fonction de la vitesse 38
Figure III-7. Variation de la
consommation en pleine charge pour le E0, E10 et E15 en
fonction de la vitesse 38
Figure III-8. Variation du
rendement en pleine charge pour le E0 et E10 en fonction de la
vitesse et du couple 39
Figure III-9. Variation du
rendement en pleine charge E0-E10-E15 en fonction de la vitesse
de rotation 40
Figure III-10. Variation du couple en charge partielle en
fonction de la vitesse de rotation 41
Figure III-11. Variation de la puissance en charge partielle
en fonction de la vitesse de
rotation 42
Figure III-12. Variation de la consommation
spécifique en charge partielle en fonction de la
vitesse de rotation 43
Figure III-13. Variation du rendement en charge partielle en
fonction de la puissance 44
Figure III-14. Performances du E10 et E15 en pleine charge
comparé à l'essence 45
Figure III-15. Performances du E10 et E15 en charge partielle
comparé à l'essence 46
ix
2°) Liste des tableaux
Tableau I-1. Propriétés de l'essence standard, de
l'ETBE et de l'éthanol 6
Tableau I-2. Performances des différents mélanges
comparés à l'essence 13
Tableau II-1. Caractéristiques du moteur 22
Tableau III-1. Propriétés physico-chimiques de
l'essence, du E10 et du E15 30
Tableau III-2. Résultats des essais pour la pleine charge
32
Tableau III-3. Résultats essais en charge partielle 33
Tableau A-1. Résultats d'analyse de la SEP-CONGO
corrigé 55
Tableau A-2. Résultats des essais ayant servi à
tracer les graphiques du E0-E10-E15 55
Tableau A-3. Résultats des essais avec l'essence (E0)
56
Tableau A-4. Résultats des essais avec le E10 56
Tableau A-5. Résultats des essais avec le E15 56
Tableau A-6. Comparaison entre mélange
essence/bioéthanol (E10 et E15) et essence pur
à la pleine charge 57
Tableau A-7. Comparaison entre
mélange essence/bioéthanol (E10 et E15) et essence pur
à la charge partielle 57
1
INTRODUCTION GENERALE
Le besoin croissant de la demande en énergie et
l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre sont des
problèmes cruciaux de ce XXIe siècle. Pour y
remédier, plusieurs pistes peuvent être explorées dont les
combustibles alternatifs (GPL, Propane, Hydrogène, Biodiesel, Ethanol et
Méthanol) (Belboom 2012).
En outre, suite aux problèmes environnementaux
liés aux émissions de plomb à l'échappement d'une
part, et à des problèmes d'empoisonnement des catalyseurs
utilisés dans les pots catalytiques, d'autre part ; l'ajout de plomb
tétraéthyle comme additif à l'essence a été
interdit dans plusieurs pays et le méthyl-tertio-butyl éther
(MTBE) a été le premier substitut envisagé (Belboom
2012).
Néanmoins, le MTBE est produit à partir de
méthanol et il a comme inconvénient de générer une
pollution des sols (ANAFA 2009). C'est pourquoi, l'utilisation du
bioéthanol comme substitut au plomb, pour l'amélioration de
l'indice d'octane, soit directement ou sous forme d'Éthyl Tertio Butyl
Éther (ETBE) a été préconisée.
Ainsi, plusieurs pays ont adopté l'utilisation du
bioéthanol comme additif à l'essence allant de 5% (E5) en Europe,
10% (E10) aux USA à 20% (E20) au Brésil. Pour des taux
d'incorporations plus grands, des modifications du moteur sont
nécessaires (Hauet 2007). Pour assurer un fonctionnement avec des taux
d'incorporations des bioéthanol variables allant de 0 à 85%, des
véhicules dit « Flex fuel », sont utilisés et
garantissent un fonctionnement à la fois à l'essence pur (E0) ou
en mélange (E85, E50, E10, E5,...) (Schoeling 2006).
Des nombreux travaux sur l'utilisation des mélanges
essence/bioéthanol ont révélé des
améliorations des performances et des émissions des particules
polluantes. De façon générale, il a été
observé une augmentation du couple, de la puissance et de la
consommation spécifique en fonction du taux d'incorporation du
bioéthanol dans l'essence (A. Thakur, et al. 2017). Une baisse sensible
des émissions en monoxyde de carbone (CO) et hydrate de carbone (HC) ont
également été observé. Il a été admis
que les émissions en oxydes d'azote (NOx) dépendent surtout des
conditions d'exploitation du moteur (Vitesse de rotation, l'ouverture du
papillon, rapport air-combustible, température de la combustion,...) et
moins du pourcentage d'éthanol (Hsieh, et al. 2002, Pham, et al.
2012).
Cependant, les émissions de dioxyde de carbone (CO2)
augmentent avec le pourcentage de bioéthanol dans l'essence (Hsieh, et
al. 2002). Toutefois, en comparant les émissions du bioéthanol
avec l'essence, du puits à la roue, le bioéthanol reste moins
polluant (ANAFA 2009). Ceci, puisqu'il est issu du matériel renouvelable
et la grande partie de CO2 est stockée par les végétaux
lors de leur croissance [
www.biocarburants-parlons-chimie.e-mosite.com].
Le bioéthanol représente donc l'un de plus
prometteur combustibles alternatifs grâce à ses
propriétés dont, un bon indice d'octane et de cétane,
chaleur de vapeur et une réduction des émissions des gaz à
effet de serre (Raif, et al. 2017).
Dans le contexte national, la République
Démocratique du Congo s'est engagée à réduire ses
émissions à 17% d'ici 2030 (CPDN-RDC 2015). Parmi les
Stratégies
2
arrêtées pour cette fin figurent la promotion des
énergies nouvelles et renouvelables (Mahamba 2014) cité par
(Tumuinimo 2017).
A l'heure actuelle, très peu des travaux ont
été mené dans le domaine des bioéthanols sur
l'étendue du territoire national. Et ce, malgré le potentiel dont
dispose le pays et la production locale de l'éthanol à base de
canne à sucre par la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo. En
effet, le processus de production du bioéthanol issu des cannes est
moins complexe et émet moins de CO2, comparé aux autres (Belboom
2012).
Au vue de ce qui précède, nous pensons qu'une
attention particulière devrait être portée sur la
valorisation du bioéthanol, que ce soit dans le moteur à essence
comme additif ou à l'état pur (E100), ou dans le moteur diesel
(par fumigation, en mélange, à l'état pur,...). Dans ce
travail, seule la valorisation du bioéthanol comme carburant
mélangé à l'essence sera investigué.
L'objectif de ce travail est premièrement de valoriser
l'éthanol en le purifiant par une technique simple et moins
coûteuse pour le mélanger à l'essence en différentes
proportions (10 et 15%v/v d'éthanol) afin d'obtenir les carburants E10
et E15 pour ensuite en déterminer les propriétés
physico-chimiques. Deuxièmement, de tester ces carburants dans un moteur
Renault 4, du type Billancourt, des années 80, sans le modifier et
comparer ses performances (couple, puissance, consommation spécifique et
rendement) pour différent combustible (essence conventionnel, E10 et
E15).
Pour atteindre ces objectifs, nous allons :
- Préparer le bioéthanol au sein du laboratoire
de chimie de la Faculté Polytechnique de l'UNIKIN par la méthode
d'ajout de réactifs déshydratants.
- Déterminer les propriétés
physico-chimiques des carburants obtenus.
- Tester les carburants E10 et E15 ainsi que l'essence (E0)
sur un moteur Renault 4 monté sur un banc d'essai au laboratoire de
moteur à combustion interne de la Faculté Polytechnique de
l'UNIKIN.
- Interpréter les résultats obtenus en comparant
le comportement du moteur en fonctionnement au E10 et E15 par rapport au
fonctionnement avec l'essence.
Pour ce faire, outre l'introduction et la conclusion
générale, ce mémoire est réparti en trois chapitres
:
- Le premier porte sur les travaux antérieurs sur le
bioéthanol. Nous y abordons dans un premier temps les notions
susceptibles de donner un aperçu sur le bioéthanol
(définitions, moyens d'obtentions, propriétés et
utilisation). En second lieu, nous parlons des performances et des
émissions observées dans la littérature.
- Dans le deuxième, nous présentons les
matériels et méthodes expérimentaux ayant servi à
la réalisation de la partie expérimentale. Nous y
présentons à la fois la phase de purification au laboratoire de
chimie et les tests effectués sur le banc d'essai au laboratoire de
moteur à combustion interne.
- Le troisième et dernier, concerne la
présentation et la discussion des résultats. Les résultats
des tests à la pleine charge et à la charge partielle y sont
exposés et discutés.
3
Chapitre I. TRAVAUX ANTERIEURS SUR LE BIOETHANOL
Dans le présent chapitre, nous passons en revue
l'utilisation du bioéthanol comme carburant dans le moteur à
allumage commandé. Nous présentons également un
état de l'art sur les performances et émissions des moteurs
utilisant des mélanges essence/bioéthanol.
I.1. Généralités sur l'utilisation
du bioéthanol comme carburant
I.1.1. Définitions
Le terme « biocarburant » désigne un
carburant liquide ou gazeux produit à partir de la biomasse (selon la
directive européenne 2009/28/CE).
L'éthanol ou alcool éthylique est un alcool
composé d'oxygène, d'hydrogène et de carbone. Il est
présent dans les boissons alcoolisées et aussi utilisé
dans l'industrie comme solvant ou désinfectant (Coignac 2009).
Le bioéthanol est de l'éthanol produit à
partir de la biomasse et/ou de la partie biodégradable des
déchets et destiné à être utilisé comme
biocarburant (selon la directive européenne 2003/30/CE) cité par
(ANAFA 2009).
Le bioéthanol peut aussi être appelé
« agrocarburant » lorsqu'il est produit à partir de
matières premières agricoles (Coignac 2009). Mais cette
appellation apparaît plus souvent dans le domaine de l'écologie
pour ne pas créer de confusion avec la dénomination « bio
» qui évoque l'agriculture biologique (ANAFA 2009). Toutefois,
selon le processus d'obtention, le bioéthanol peut prendre diverses
appellations. Mais dans la suite de ce travail seule l'appellation
bioéthanol sera utilisée pour désigner l'éthanol
destiné à être utilisé comme biocarburant.
I.1.2. Obtention du bioéthanol
A l'heure actuelle, plusieurs procédés
d'obtention du bioéthanol ont été
développés. Ces procédés ont été
groupés selon l'origine de la matière première
utilisée et cette classification concerne aussi bien le
bioéthanol que les autres biocarburants. On parle alors de
génération de biocarburant (bioéthanol).
I.1.2.1. Bioéthanol de première
génération
L'éthanol (C2H5OH) est obtenu par fermentation de
sucres (principalement le glucose C6H12O6) à partir de deux types de
matières végétales :
- Les plantes saccharifères (sucrières)
notamment la canne à sucre et la betterave, mais peuvent aussi
être utilisés tous fruits sucrés qui permettent une
fermentation alcoolique.
- Les plantes amylacées, contenant de l'amidon
(C6H10O5)n, comme la pomme de terre, le blé ou le maïs. Par
hydrolyse enzymatique (amylase) de l'amidon, ces plantes se décomposent
en monomères sucrés qui sont alors fermentables en
éthanol.
La principale limite de cette première
génération est sa concurrence avec l'alimentation. Ce qui a
conduit à plusieurs études dont l'une des débouchés
est l'apparition de la deuxième génération.
I.1.2.2. Bioéthanol de deuxième
génération
Le bioéthanol dit de deuxième
génération a la particularité d'être issu de la
matière lignocellulosique, abondante et bon marché (coût
des matières premières plus faible)
4
et n'entre pas en compétition avec les cultures
alimentaires. La biomasse lignocellulosique possède un fort potentiel
pour la fabrication d'éthanol selon la voie biochimique et de BtL
(Biomass to Liquid) selon la voie thermochimique (Ballerini et Alazard-Toux
2006).
Plusieurs variantes de ce procédé sont
utilisées pour obtenir le bioéthanol. De façon
générale, le bioéthanol produit par la voie biochimique
requiert les étapes suivantes : Un prétraitement suivie de
l'hydrolyse puis la fermentation et enfin la distillation (Didderen, et al.
2008).
Ce procédé reste encore au stade d'unité
pilote ou de la recherche (Karim 2016). En dépit de ses nombreux
avantages, il a un grand handicap puisque l'étape d'hydrolyse reste
très coûteuse et relativement longue dans la production
d'éthanol (ANAFA 2009). Parmi les alternatives figure la
troisième génération.
I.1.2.3. Bioéthanol de troisième
génération
Les bioéthanols (biocarburants) dits de
troisième génération, aussi appelés
«algocarburants» sont obtenus à partir de
micro-algues marines et/ou de cyanobactéries (bactéries capables
de photosynthèse) se trouvant en abondance dans les milieux aquatiques
(océans, rivières, lacs, ...). L'élevage de micro algues
consomme beaucoup de CO2. Et si cette culture se fait non loin d'usines ou de
centrales thermiques qui rejettent beaucoup de CO2, la croissance de ces
microorganismes sera accentuée [
www.biocarburants-parlons-chimie.e-mosite.com].
Une des solutions pour passer des micro-algues au biocarburant
serait la voie biochimique, par hydrolyse enzymatique des cultures d'algues. Le
sucre contenu dans celles-ci sera extrait. Puis, comme pour les biocarburants
de première génération, le sucre sera fermenté afin
de donner de l'éthanol, dit « de troisième
génération ».
Néanmoins, certains handicaps doivent être
contournés, à l'instar du rendement des algues qui dépend
fortement des radiations solaires, ce qui limite leur exploitation aux
régions ensoleillées (procédés extensifs), à
moins d'installer des photo-bioréacteurs fermés où les
paramètres physicochimiques sont contrôlés
(procédés intensifs). De plus, ces biocarburants à base de
micro-algues sont encore au stade de la recherche et nécessitent encore
de nombreux progrès en vue d'une production industrielle.
I.1.2.4. Procédé de déshydratation
de l'éthanol
L'éthanol hydraté obtenu par la première,
deuxième ou troisième génération doit subir une
étape supplémentaire afin d'obtenir les caractéristiques
requises pour servir de biocarburant. Cette étape, appelée
déshydratation, peut être réalisée :
- Par la distillation azéotropique associée
à un système de thermocompression. - Par adsorption de l'eau dans
des colonnes de tamis moléculaires captant l'eau. - Par la
déshydratation chimique (ajout des réactifs
déshydratants),...
DIDDEREN et al. dans leur ouvrage sur le bioéthanol de
seconde génération, présentent avec détails ces
différents procédées (Didderen, et al. 2008).
I.1.3. Utilisation du bioéthanol comme carburant
Rappelons tout d'abord que l'utilisation du bioéthanol
comme carburant remonte au XIXe siècle, au début de l'industrie
automobile où le pétrole et ses dérivés
étaient peu
5
employés. Nikolaus Otto, inventeur du moteur à
combustion interne (en 1876), conçoit celui-ci pour fonctionner avec de
l'éthanol.
La Ford T présentée sur la figure I.1, produite
de 1908 à 1927, roule également avec cet alcool. En 1903, le
record mondial de vitesse à 177 km/h est obtenu avec une
Gobron-Brillié roulant au bioéthanol [
www.connaissancedesenergies.org].
Figure I-1. Véhicule Fort T fonctionnant à
l'éthanol (
https://www.connaissancedesenergies.org)
Au milieu du XXe siècle, dans les années 1960,
le pétrole devient abondant et bon marché, provoquant un
désintérêt des industriels et des consommateurs pour les
biocarburants.
À la suite des deux chocs pétroliers de 1973 et
1979, la production d'éthanol a été relancée par le
Brésil et les Etats-Unis à travers divers programmes de recherche
visant à le mélanger avec l'essence. En 1985, 95% des
véhicules produits au Brésil sont dédiés au
fonctionnement à l'alcool (E100).
Mais l'enthousiasme s'estompe en 1986 avec le contre-choc
pétrolier, et ce jusque dans les années 2000 avec le regain de
rentabilité de la filière sucrière suscitant un nouveau
intérêt pour l'éthanol. Outre cette rentabilité, la
recherche des substituts au plomb utilisé pour améliorer l'indice
d'octane de l'essence a favorisé la filière éthanol.
Actuellement, avec la recherche des combustibles alternatifs,
le bioéthanol a trouvé toute sa place parmi les biocarburants. Il
est utilisé comme combustible, aussi bien dans le moteur à
allumage spontané (diesel) que dans le moteur à allumage
commandé (à essence) par diverses manières.
En effet, dans les moteurs diesel, le bioéthanol peut
être utilisé à l'état pur ou mélangé
au diesel par diverse moyen (fumigation, double injection,...). Ces deux
dernières sont encore peu exploitées. L'utilisation la plus
rependue est celle de co-solvant stabilisant pour obtenir du biodiesel avec
l'Ester Méthylique d'Huiles Végétales (EMHV).
Cependant, dans les moteurs à essence, il est soit
mélangé à l'essence en diverses proportions (ES, E10...),
soit utilisé à l'état pur (E100). La lettre E
désigne alors qu'il s'agit d'un carburant constitué de
l'éthanol et le chiffre qui suit indique le pourcentage
d'éthanol. L'éthanol peut également être
utilisé sous forme Éthyl Tertio Butyl Éther (ETBE) qui est
un produit de synthèse obtenu à partir du bioéthanol (47%
en masse) et d'isobutène issu du raffinage du pétrole. L'ETBE est
également mélangé à l'essence.
De façon générale, l'utilisation du
bioéthanol dans le moteur à essence de même que le diesel
requiert des modifications du moteur à cause des caractéristiques
physico-
6
chimiques des bioéthanols différentes de celles
de l'essence et du diesel. Dans le moteur à essence, seul le
mélange à des faibles proportions ou sous forme d'ETBE ne
requiert pas des modifications et dans le moteur diesel c'est lorsqu'il est
utilisé pour obtenir le biodiesel avec le EMHV.
Dans la suite de ce travail, notre attention s'appesantira
uniquement sur l'usage du bioéthanol dans le moteur à essence,
plus particulièrement sur les mélanges essence/bioéthanol
en faible proportion.
I.1.4. Propriétés du bioéthanol, de
l'ETBE et de l'essence
Les propriétés de l'éthanol pur, de
l'essence standard et de l'ETBE sont reprises dans le tableau I.1.,
ci-dessous.
Tableau I-1. Propriétés de l'essence
standard, de l'ETBE et de l'éthanol
|
Essence
|
Ethanol
|
ETBE
|
Formule chimique
|
C7H16
|
C2H5OH
|
C6H14O
|
Masse molaire (g/mol)
|
102,5
|
46,07
|
102
|
C (% poids)
|
86,5
|
52,5
|
70,6
|
H (% poids)
|
13,5
|
13,1
|
13,7
|
O (% poids)
|
2,7 max
|
34,7
|
15,7
|
Rapport H/C
|
2,29
|
3
|
2,33
|
Masse volumique (kg/m3)
|
735-760
|
794
|
750
|
Chaleur latente de vaporisation (kJ/kg)
|
289
|
854
|
321
|
Point d'ébullition (°C)
|
30-190
|
78,4
|
72,8
|
PEI massique (kJ/kg)
|
42690
|
26805
|
35880
|
PEI volumique (kJ/l)
|
32020
|
21285
|
26910
|
Rapport stoechiométrique
|
14,5
|
8,95
|
12,1
|
RON
|
95 min
|
120-130
|
108-112
|
MON
|
85 min
|
96-100
|
96-100
|
Tension de vapeur (kPa)
|
60
|
200
|
45
|
Source : (Schoeling 2006) et (ANFA, 2009)
Comme nous pouvons le voir dans le tableau I.1.,
l'éthanol a l'indice d'octane le plus élevé ce qui lui
confère une meilleure résistance au cliquetis et offre la
possibilité d'augmenter le taux de compression. Aussi, son rapport H/C
plus important permet qu'à isoénergie, les émissions de
CO2 soient faibles (ANAFA 2009).
Néanmoins, le pouvoir énergétique
inferieur (PEI) de l'éthanol est faible, en dessous de l'essence et de
l'ETBE, ce qui augmente la consommation de carburant. Sa chaleur latente de
vaporisation élevée peut également provoquer des
difficultés de fonctionnement à froid (Belboom 2012).
L'ETBE présente des propriétés beaucoup
plus proches de l'essence standard que l'éthanol. Son indice d'octane
RON bien qu'inférieur à celui de l'éthanol, est meilleur
que celui de l'essence et l'énergie délivrée par l'ETBE
est supérieur à celle fournie par l'éthanol. Toutefois, sa
tension de vapeur est inférieure à la norme EN 228
définissant les paramètres de l'essence (Schoeling 2006).
7
I.1.5. Avantages et inconvénients du
bioéthanol
I.1.5.1. Avantages
Les principaux avantages du bioéthanol pur sont :
- un très bon indice d'octane,
- un rapport H/C plus important,
- un impact moindre de la combustion sur l'environnement.
- un point de fusion et auto inflammation plus
élevés, donc faible risque
inflammabilité par rapport à l'essence
- une bonne aptitude au mélange avec l'essence,
A ceux-ci s'ajoute le fait que de nouveaux marchés
vecteurs d'emplois sont actuellement créés grâce au
développement de l'éthanol notamment dans les pays
émergents comme le Brésil, l'Indonésie et la Malaisie.
Outre le marché de l'emploi, l'utilisation de
l'éthanol comme biocarburant permet également la limitation des
importations d'énergies fossiles, la diminution de la dépendance
au pétrole et la diversification des sources d'énergies afin de
permettre d'anticiper la disparition inéluctable des ressources
pétrolières [
www.biocarburants-parlons-chimie.e-mosite.com].
Du point de vue écologique, les bioéthanols
émettent peu de gaz à effet de serre par rapport aux carburants
fossiles puisqu'ils sont produits à partir de la biomasse. En comparant
les émissions en fonction du cycle dit « du puits à la roue
» les émissions de CO2 des biocarburants sont largement en-dessous
des carburants fossiles (ANAFA 2009). La figure I-2 en présente un
exemple.
Figure I-2. Comparaison des émissions de CO2
-Combustible fossile, Biocarburants de 1e et 2e
Génération (MOCC ; les biocarburant routier, cité par
www.biocarburants-parlons-chimie.e-mosite.com)
Aussi, les bioéthanols sont les seuls à
répondre à la fois au critère de quantité et de
durabilité (Bekunda 2009, Demirbas 2009, EurObserv'ER 2012); cité
par (Belboom 2012).
8
Nous pouvons citer entre autres :
- Une réduction minimale des émissions de gaz
à effet de serre sur tout le cycle de vie du biocarburant égal
à 35% par rapport à la filière fossile,
- Une préservation des sols supportant une haute
biodiversité et des stocks de carbone élevés,
- Une diversification des matières premières
utilisées pour leur production.
I.1.5.2. Inconvénients
Les principaux inconvénients du bioéthanol sont
:
- Son pouvoir énergétique inférieur (PEI)
faible (ANAFA 2009).
- Sa teneur élevée en oxygène pouvant
conduire à la formation de l'acide acétique (Belboom 2012).
- Sa chaleur latente de vaporisation élevée
pouvant provoquer des difficultés de fonctionnement à froid
(ANAFA 2009) .
- La possibilité de formation d'azéotropes par
l'éthanol et les émissions d'aldéhydes lors de sa
combustion (Ballerini et Alazard-Toux 2006).
- Le risque de corrosion des parties non métalliques
(caoutchouc et autres) pouvant réagir avec l'éthanol. D'où
la nécessité d'utiliser les matériaux en fibres de verre
ou les thermoplastiques,... (Belboom 2012)
En outre, la production et l'utilisation du bioéthanol
de première génération ont suscité beaucoup de
critiques quant à la concurrence avec le secteur alimentaire et à
l'utilisation des sols à des fins énergétiques.
De plus, il contribue à la déforestation et
nécessite l'utilisation massive d'eau, de pesticides, d'herbicides et de
fertilisants (Coignac 2009).
Soulignons également que de façon
générale, le remplacement de la totalité des consommations
de carburants fossiles pour le transport par des biocarburants n'est pas
réaliste au vu des terres nécessaires entrant en concurrence avec
les cultures alimentaires (Black, et al. 2011).
Néanmoins, l'avenir prometteur des biocarburants (dont
le bioéthanol) de seconde génération est prédit
comme une solution aux problèmes de concurrence alimentaire et autres
critiques sur les biocarburants de première génération
(Didderen, et al. 2008).
I.1.6. Problèmes liés à l'utilisation
des mélanges essence/bioéthanol et quelques solutions
proposées dans la littérature
L'utilisation des mélanges essence/bioéthanol
donnent lieu à plusieurs problèmes. Ils sont
généralement dus à :
a. La stabilité des mélanges :
Par nature, le mélange d'éthanol avec des hydrocarbures
n'est pas stable en présence d'eau. En effet, l'eau présente dans
les essences contenant de faibles teneurs en éthanol peut provoquer une
démixtion du carburant, avec pour résultat la formation de deux
phases : l'une contenant l'eau et une grande partie de l'éthanol et
l'autre contenant l'essence et une petite fraction d'éthanol (Schoeling
2006).
Ce phénomène peut être évité
en contrôlant l'humidité lors du stockage du carburant ou en
ajoutant un co-solvant, le tertiobutylalcool (TBA) (Ballerini et
9
Alazard-Toux 2006). Par contre, pour des fortes concentrations
en éthanol ce phénomène ne se produit pas grâce
à la solubilité de l'eau dans l'éthanol. C'est ainsi par
exemple que le E85 ne présente pas ce phénomène (Schoeling
2006).
b. Contenu énergétique :
L'éthanol est un alcool, c'est-à-dire une chaîne
carbonée contenant de l'oxygène. La présence
d'oxygène réduit son contenu énergétique par
rapport à l'essence et augmente en conséquence la consommation de
carburant (Ballerini et Alazard-Toux 2006). Toutefois, Dans la
littérature, GNANSOUNOU et al. rapportent que lors de l'utilisation de
E5, la consommation peut parfois être réduite par rapport aux
combustibles fossiles pour les mêmes services (Gnansounou, et al. 2008).
La comparaison devrait donc se faire avec une consommation réelle
relative à l'utilisation d'essence ou autres mélanges et non sur
les mégajoules consommés (Belboom 2012). En effet, Les conditions
de fonctionnement réel du moteur ainsi que les propriétés
variées du combustible utilisé auront de l'incidence sur la
consommation dont les valeurs pourront varier selon les conditions
expérimentales.
c. Pression de vapeur : Une des
conséquences du mélange bioéthanol/essence est la
formation d'azéotropes éthanol/hydrocarbures légers qui
provoque une augmentation de la pression de vapeur. L'ajout d'éthanol
à l'essence provoque une augmentation de la tension de vapeur du
carburant jusqu'à une teneur en éthanol de 5% en volume. La
pression de vapeur du carburant diminue ensuite alors que la teneur en
éthanol augmente comme illustré sur la figure I-3.
Figure I-3. Tension de vapeur en fonction du taux d'alcool
dans l'essence (ANFA, 2009)
La volatilité de l'éthanol pur étant
très faible, un problème de démarrage à froid peut
survenir. Celui-ci peut être aisément évité par
l'utilisation d'un mélange contenant 85% d'éthanol et 15%
d'essence (aussi appelé E85), le chauffage du système d'injection
ou encore l'utilisation d'un second réservoir contenant une
10
essence très volatile destinée au
démarrage du moteur uniquement (Ballerini et Alazard-Toux 2006).
Une autre solution est l'utilisation du bioéthanol sous
forme d'ETBE puisque celui-ci est un excellent composant des essences et
présente par rapport à l'éthanol l'avantage d'avoir une
tension de vapeur favorable et d'une parfaite compatibilité avec les
autres composants. De plus, il a l'avantage d'avoir des
propriétés énergétiques beaucoup plus proches de
celles de l'essence (heptane) et d'être insensible à l'eau, ce qui
supprime les problèmes de démixtion (ANAFA 2009).
I.2. Performances et émission des
véhicules utilisant des mélanges essence/bioéthanol
L'utilisation des mélanges essence/bioéthanol
comme combustible dans les moteurs à allumage commandé a fait
l'objet de plusieurs études. Ces études ont été
menées sur différents modèles expérimentaux et dans
des conditions variées. Des améliorations des performances
(couple, puissance, rendement,...) et des réductions des
émissions de CO et de HC ont été observées.
Néanmoins la consommation ainsi que les émissions en NOx ont eu
des tendances variées suivant les conditions et paramètres
expérimentaux.
I.2.1. Performances des moteurs
De façon générale, Il a majoritairement
été observé une augmentation du couple, de la puissance et
du rendement volumétrique. Différentes améliorations ont
été obtenues et plusieurs raisons ont été
attribuées à cela.
I.2.1.1. Puissance
La puissance à l'arbre du moteur augmente
légèrement lorsque la teneur en éthanol augmente dans
l'essence. Ceci serait dû à l'augmentation de la pression moyenne
effective pour le mélange à forte teneur en éthanol
(Clemente, et al. 2001). Aussi, grâce à l'amélioration du
rendement volumétrique du moteur lorsque le pourcentage d'éthanol
est augmenté (Stan, et al. 2001)
L'augmentation de la puissance est aussi due à la
chaleur latente de vaporisation de l'éthanol associé au rapport
air-combustible et à l'augmentation de la densité de la charge
(mélange admis) (Davis et Heil 2000).
Dans son étude, PALMER utilise différents
mélanges et ses résultats montrent qu'une augmentation du
pourcentage d'éthanol de 10% conduit à l'augmentation de la
puissance de 10% (Palmer 1986).
Néanmoins, l'augmentation du pourcentage n'est pas
toujours le facteur déterminant. C'est le cas par exemple des travaux de
ELFASAKHANY où des mélanges de E3, E7 et E10 ont
été testés et comparés à l'essence (E0). Il
a été conclu que la vitesse du moteur a été le
facteur déterminant plutôt que la teneur en alcool (moins de 10%)
aussi bien pour la puissance que les autres performances (Elfasakhany 2014).
Un autre facteur pouvant fortement influencer est le
système de carburation. En effet, comparant un système à
carburateur avec celui à injection utilisant de l'essence pur (RON 95)
et mélangé à l'éthanol (E10, E15 et E20) ; PHAM et
al. ont remarqué que pour le système à injection, les
mélanges n'ont presque pas affecté la puissance alors
11
qu'avec le système à carburation la puissance a
augmenté de 6% en moyenne. Ceci, malgré la diminution du PEI des
mélanges (Pham, et al. 2012).
PHAM et al. expliquent qu'une raison possible est le fait que
l'éthanol joue le rôle d'un additif oxydant permettant une
combustion plus complète particulièrement à la pleine
charge. Aussi, le système avec carburateur permet un meilleur brassage
du mélange. En plus, l'augmentation de la tension de vapeur des
mélanges essence/bioéthanol contribue à un meilleur
brassage, une faible température d'admission et une augmentation du
rendement volumétrique (Pham, et al. 2012).
Les améliorations de la puissance peuvent
également varier en fonction du type de véhicule utilisé.
TUAN et PHAM, par exemple, testant le E10 sur une moto carburée et une
voiture à injection en régime stabilisé ont trouvé
que la puissance du moteur est améliorée jusqu'à 5,03%
avec la moto carburée et 6.38% avec une voiture à injection (Tuan
et Pham 2009).
Plusieurs autres facteurs sont à prendre en compte pour
comprendre les améliorations de puissance rencontrées dans la
littérature. Mais les facteurs essentiels restent avant tout le couple
et la vitesse auxquels la puissance est proportionnelle. Des
améliorations de ces deux paramètres auront directement des
effets sur celui-ci. Le tableau I.2 reprend quelques améliorations de la
puissance observées par différents auteurs avec différents
mélanges dans des conditions expérimentales variées.
I.2.1.2. Couple
Le couple augmente avec l'utilisation des mélanges
essence/bioéthanol (A. Thakur, et al. 2017). Cette augmentation est due
à l'augmentation de la pression moyenne. En effet, grâce à
l'amélioration de la combustion par l'ajout de l'éthanol dans
l'essence, la pression moyenne augmente (Raif, et al. 2017).
RAIF et al. simulant le E15, E50 et E85 avec le logiciel
AVL-BOOST trouvent que la pression moyenne effective présente de
résultats similaires au couple et à la puissance. La pression
moyenne indiquée augmente de 1.16, 3.25 et 1.67% pour les E15, E50 et
E85, respectivement ; donnant lieu à une augmentation du couple de 1.29%
3.62% et 1.86%, respectivement pour le E15, E50 et E85 (Raif, et al. 2017).
D'autres études ont révélé que le
système de carburation ainsi que le régime (charge) ont
également une grande influence sur le couple. En effet, HSEIH et al.
étudiant les performances d'un moteur à injection utilisant de
l'essence et des mélanges (E5-E30), trouvent que le couple augmente avec
l'augmentation de l'ouverture de la vanne papillon (de la charge partiel
à la pleine charge). Ils trouvent également que le couple est
assez sensible aux variations du pourcentage de l'éthanol (Hsieh, et al.
2002).
Aussi, le système d'injection a tendance à faire
fonctionner le moteur dans les conditions de richesse lorsque le moteur tourne
à des grandes vitesses ou à la charge partielle. Toutefois,
l'addition de l'éthanol a tendance à augmenter le coefficient
d'excès d'air (A) et à rapprocher d'une combustion
stoechiométrique (complète). D'où,
une meilleure combustion et une augmentation du couple (Hsieh, et
al. 2002).
Le tableau I.2 présente quelques valeurs de couple
rencontrées dans la littérature ainsi que les conditions
expérimentales qui ont pu influencer les résultats.
12
I.2.1.3. Consommation
Le pouvoir énergétique inferieur (PEI) et la
densité des mélanges sont les facteurs majeurs dont dépend
la consommation spécifique du combustible (A. Thakur, et al. 2017).
Ainsi, en fonction des caractéristiques des mélanges et des
puissances obtenues, la tendance de la consommation peut varier d'un auteur
à un autre.
Comparant le E50 et E85 à l'essence, KOÇ et al.,
observent une augmentation de la consommation de 16.1% et 36.4% avec le E50 et
E85 respectivement (Koç, et al. 2009). THUAN et al. utilisant le E10 sur
une moto et une voiture remarquent une augmentation de 5,41% pour la moto et
4,19% pour la voiture (Tuan et Pham 2009).
CELIK et al. analysant les performances des différents
mélanges essence/bioéthanol (E25, E50, E75, E100), remarquent que
par rapport à l'essence, la consommation des E25, E50, E75 et E100
augmente respectivement de 10, 19, 37 et 56 % pour un taux de compression de
6/1. Par contre, avec un taux de compression de 10/1, la consommation du E50
baisse légèrement de 3% (Celik et Bahattin 2008). Le taux de
compression a donc influencé les résultats.
Outre, le taux de compression, le PEI, la densité et la
puissance, un autre facteur déterminant est la vitesse de rotation. En
effet, la consommation peut avoir de tendances variées suivant
différentes plages de vitesse. RAIF et al. observent que la consommation
spécifique décroit jusqu'à un certain point (entre 2000 et
3000 tr/min) avec l'augmentation du pourcentage de l'éthanol. En
Comparant le E15, E50 et E85 à l'essence, la consommation a
baissé de 2.26, 6.76 et 5.74% respectivement (Raif, et al. 2017).
Le système de carburation utilisé peut
également avoir de l'influence sur la consommation spécifique. En
effet, PHAM et al. remarquent que pour un système avec carburateur la
consommation (en kg/100km) des E10, E15 et E20 baisse de 1.8, 3.8 et 5.1 %
respectivement tandis que pour le système avec injecteur elle baisse
légèrement de 0.8% avec le E10 et augmente de 0.92 et 2.34% avec
le E15 et E20 respectivement (Pham, et al. 2012).
Le tableau 1.2. reprend quelques valeurs de consommation
rencontrées dans la littérature ainsi que celle de la puissance,
le couple et la pression.
D'autres performances sont également observées
au niveau du rendement volumétrique et thermique,... ; ainsi que des
améliorations des propriétés physico-chimique des
mélanges. THAKUR et al. présentent avec détails
différentes performances des moteurs à essence utilisant des
mélanges essence/bioéthanol ainsi que les progrès
observés ces dernières années dans l'analyse de ces
performances (A. Thakur, et al. 2017)
13
Tableau I-2. Performances des différents
mélanges comparés à l'essence
Référence (auteur
et année)
|
Type de mélange
|
Caractéristiques du moteur
|
Condition d'exploitation
|
Consommation spécifique
|
Couple
|
Puissance
|
Pression moyenne effective
|
Al- Hasan
2003
|
E0-E25 avec 2,5% de plus d'éthanol
|
4 cylindre, 4 temps, cylindré 1452 cm3 Puissance max 52kw
à 5600 tr/min
|
Taux de com- pression (r) :9/1 ; vitesse: 1000 à 4000
tr/min
|
Diminution de 2,4%
|
-
|
augmentation de 8,3%
|
-
|
Celik 2008
|
E0, E25, E50, E75 et E100
|
4 cylindre, 4 temps, cylindré : 250 cm3; taux de
compression (r): 6/1 à 10/1
|
1500 à 4000 tr/min, r: 6/1, 8/1 et 10/1, Système
d'allumage par transistor, refroidissement à l'eau et à l'air
|
1°) à 6/1 et 2000 tr/min, les E25, E50, E75 et E100
augmentent respective- ment de 10, 19, 37 et 56% 2°) la consommation la
plus faible avec le E0 était de 411g/kWh à 2500tr/min pour
r=6/1.
3°) à 10/1, le E50 décroit de 3%
|
-
|
1°) à 6/1 et 2000 tr/min, les E25, E50, E75
augmentent respectivement de 3, 6, et 2% 2°) à 10/1, une
augmentation de 29% est obtenue avec le E50
|
-
|
Koç et al.
2009
|
E0, E50 et E85
|
Mono cylindrique, 4 temps, alésage x course : 80.26 mm x
88.9 mm; Pmax=15kW à 5400 tr/min; r=5/1 à 13/1
|
1500-5000 tr/min, r: 10/1 et 11/1
|
1°) à 10/1, les E50 et E85 augmentent respective-
ment de 20.3 et 45.6 2°) à 11/1, les E50 et E85 augmentent
respectivement de 16.1 et 36.4%
|
1°) à 10/1, les E50 et E85 augmentent de 2%
2°) à 11/1, les E50 et E85 augmentent respectivement
de 2.3 et 2.8%
|
-
|
-
|
Kumbhar et al. 2012
|
E0, E5, E10, E20
|
Mono cylindrique, 4 temps, alésage x course : 55 mm x 56
mm
|
4000-8000 tr/min
|
-
|
à 6000 tr/min, les E5, E10 et E20 augmentent
respectivement de 0.29,0.59, 4.77 %
|
à 6000 tr/min, les E5, E10 et E20 augmentent
respectivement de 2.31 2.77, 4.16 %
|
-
|
14
Pham H.T. et
|
E0, E10, E15
|
1°) Véhicule avec
|
Vitesse: 45 à 74
|
1°) Pour le système avec
|
-
|
-
|
-
|
al. 2012
|
et E20
|
carburateur, année de fabrication 1989, cylindré
1498 cm3, kilométrage
|
km/h; Cycle ECE15+EUDC
|
carburateur: la
consommation (kg/100km) du E10, E15 et E20 a baissé de
1.8, 3.8 et 5.1 % respectivement;
|
|
|
|
|
|
232455, sans modification.
|
|
2°) Pour le Système avec injecteur: réduction
de
|
|
|
|
|
|
2°) Véhicule avec système d'injection (MPI),
année de fabrication 2001, cylindré 1498, kilométrages
|
|
0.8% avec le E10 et augmentation de 0.92 et 2.34% avec le E15 et
E20 respectivement
|
|
|
|
|
|
87478, sans modification
|
|
|
|
|
|
Raif K, et al.
|
E0, E15, E50
|
4 Cylindre, 4
|
Simulation avec
|
Diminution de la
|
Le couple du E15,
|
Amélioration de
|
La pres-
|
2017
|
et E85
|
temps, cylindré 1998 cm3, système à
injection,
|
AVL BOOST, avec 500 essais, vitesse moteur: 1000 à 5000
tr/min
|
consommation de 2.26, 6.76 et 5.74% avec le E15, E50 et E85
respectivement
|
E50 et E85 a augmenté respectivement de 1.29, 3.62 et
1.86%
|
la puissance de 1.38, 3.94 et 2.01 % pour le E15, E50 et E85
respectivement
|
sion augmente de 1.16, 3.25 et 1.67% avec le
|
|
|
|
|
|
|
|
E15, E50 et E85
|
|
|
|
|
|
|
|
respectivement
|
15
I.2.2. Emission des mélanges
essence/bioéthanol
Concernant les émissions, il a majoritairement
été constaté une réduction des émissions des
hydrocarbures (HC) et oxydes de carbone (CO) en fonction du pourcentage
d'éthanol. Par contre, les émissions de CO2 augmentent avec le
pourcentage d'éthanol mais la tendance des oxydes d'azote (NOx) peut
varier en fonction des situations spécifiques.
I.2.2.1. Emission des hydrocarbures (HC) et oxydes de
carbone (CO)
PALMER trouve que les émissions de CO baisse
jusqu'à 30% pour une incorporation de 10% de bioéthanol dans
l'essence (Palmer 1986). BATA et al., étudiant différents
mélanges d'essence/éthanol trouvent des résultats
similaires et concluent que l'ajout de l'éthanol peut réduire les
émissions de CO et HC. Aussi, la réduction des émissions
de CO est apparemment causée par la grande inflammabilité et la
caractéristique oxygéné de l'éthanol (Bata, et al.
1989).
En examinant différents mélanges (E0, E5, E10,
E20 et E30), HSIEH et al. remarquent que pour une même vitesse de
rotation, le CO et le HC décroissent lorsque le coefficient
d'excès d'air, `ë' (equivalence ratio) augmente en se rapprochant
de 1. Cette augmentation de ë est associée à l'augmentation
du pourcentage d'éthanol. Ainsi, le processus de combustion est beaucoup
plus complet avec l'augmentation du pourcentage d'éthanol (Hsieh, et al.
2002).
HSIEH et al. observent qu'en fonction des conditions de
fonctionnement du moteur (vitesse de rotation, régime, coefficient
d'excès d'air) les émissions de CO et HC sont réduites
jusqu'à 90% pour le CO et de 20 à 80% pour le HC (Hsieh, et al.
2002). ALVYDAS et al. obtiennent le même résultat, les
émissions de CO et de HC diminuent considérablement de 10
à 90% et de 20 à 80% respectivement (Alvydas, et al. 2003). Les
effets de E50 et E85 sur un moteur à injection ont également
été étudiés et des tendances similaires ont
été observé (Koç, et al. 2009) .
L'influence du système de carburation sur les
émissions de CO et HC des véhicules utilisant l'essence et des
mélanges (E10, E15 et E20) a été analysée par PHAM
et al. Cette analyse a révélé que pour le système
avec carburateur, les émissions du E10, E15 et E20 sont réduites
de 25.0, 42.3 et 48.2% pour le HC et 29.6, 40.8 et 52.4% pour le CO,
respectivement. Cette diminution est due à l'amélioration de la
combustion résultant de la présence de l'oxygène dans le
mélange.
Tandis que pour le système à injection, les
émissions de CO et HC ont baissé respectivement de 7.76 et 3.88 %
avec le E10. Alors qu'elles ont augmenté respectivement de 1.06% et
16.03% pour le E15 et 3.09 et 22.3% pour le E20 (Pham, et al. 2012).
PHAM et al. expliquent que ceci pourrait être dû
à une amélioration de la combustion avec le E10 telle
qu'évoquée précédemment. Pour le E15 et le E20, la
baisse de la température de combustion suite à l'augmentation de
la température latente de vaporisation, conduit à l'augmentation
des émissions de CO et HC (Pham, et al. 2012).
16
I.2.2.2. Emission des NOx
Les émissions des NOx varient suivant les conditions
expérimentales (système de carburation, régime de
fonctionnement du moteur, vitesse de rotation,...).
Du point de vue du système de carburation (injecteur et
carburateur), PHAM et al. remarquent que pour une voiture avec carburateur les
émissions en NOx du E10, E15 et E20 augmentent de 43.7, 52.7 et 13.3%
respectivement. Alors que pour un système à injecteur, les
émissions de NOx augmentent de 10.7 et 21.63% pour le E10 et E15
respectivement et baisse de 10.58% avec le E20. Cette baisse devrait être
due à la faible température de combustion du E20 comparée
à l'essence (Pham, et al. 2012).
KOÇ et al. travaillant sur un moteur avec un
système à injection utilisant des mélange de E50 et E85,
observe également une diminution des émissions de NOx avec le E50
et E85 (Koç, et al. 2009).
HSIEH et al. examinant les émissions d'une voiture avec
système d'injection, à différentes vitesses et
régimes du moteur (de la charge partielle à la pleine charge),
trouvent qu'il est difficile de corréler les émissions de NOx
avec les types de combustible (E0-E30). Ils trouvent également que
lorsque le coefficient d'excès d'air s'approche de 1, la combustion est
plus complète et produit une grande température de flamme.
Néanmoins les émissions de NOx augmentent et ce,
particulièrement à cause de l'augmentation de la thermie de NO
(thermal NO) (Hsieh, et al. 2002).
Ils concluent que les émissions de NOx dépendent
des conditions de fonctionnement du moteur plutôt que de la teneur en
éthanol et que les émissions en NOx sont étroitement
liées au coefficient stoechiométrique de sorte qu'ils atteignent
leur maximum lorsqu'ils se rapprochent de la richesse unitaire (Hsieh, et al.
2002).
Toutefois, ALEXANDRIAN et al. trouvent que l'utilisation des
mélanges essence/bioéthanol réduit les émissions
des NOx pour des faibles richesses (Alexandrian et Schwalm 1992).
I.2.2.3. Emission des CO2
La variation des émissions de CO2 n'a pas la même
allure que celle de CO. Les émissions de CO2 augmentent de 5 à
25% en fonction du régime (charge) et du pourcentage d'éthanol
(Hsieh, et al. 2002).
En comparant le système à injection avec celui
à carburateur, PHAM et al. voient que les émissions de CO2
augmentent respectivement de 2.2, 4.7 et 2.5% avec les E10, E15 E20 pour la
voiture avec carburateur et de 3.41, 3.9 et 1.29% avec le E10, E15 et E20 pour
la voiture avec injecteur (Pham, et al. 2012).
Conclusion
Le bioéthanol a été utilisé
dès l'apparition du moteur à combustion interne à allumage
commandé et a été mis à l'écart à
l'avènement du carburant fossile. Il résulte de notre
étude bibliographique qu'il est le plus prometteur au regard de ses
caractéristiques physico-chimiques et ses avantages en tant que
combustible. Toutefois, plusieurs problèmes restent encore à
résoudre (production et traitement, coût encore
élevé dans certains pays comme la RDC, réduction des
émissions d'aldéhydes, réduction de la
consommation,...).
17
Chapitre II. MATERIELS ET MÉTHODES
EXPÉRIMENTAUX
En vue de son utilisation comme carburant alternatif dans le
moteur, le bioéthanol doit être exempt de toute impureté
nuisible au moteur et surtout des molécules d'eau puisque les
différents procédés de production de l'éthanol
produisent des mélanges eau-éthanol (Didderen, et al. 2008).
Ainsi, nous avons purifié l'éthanol avant de le mélanger
à l'essence pour obtenir les carburants E10 et E15 (de rapports
volumiques essence/éthanol en pourcentage de 90/10 et 85/15). Le
présent chapitre, porte sur les matériels et méthodes
utilisés pour la préparation de ces carburants ainsi que la
présentation du banc d'essai sur lequel nous avons effectué nos
expérimentations.
II.1. Préparation des carburants E10 et E15
Les carburants E10 et E15 ont été
préparés au laboratoire de chimie de la Faculté
Polytechnique de l'Université de Kinshasa. Cette préparation
s'est faite en deux grandes étapes : la purification de l'éthanol
et le mélange de l'essence à l'éthanol purifié.
L'étape de la purification a consistait à
déshydrater l'éthanol en vue d'éliminer les
molécules d'eau contenues dans l'éthanol pour atteindre une
concentration en éthanol supérieure ou égale à 99%.
En effet, nous avons utilisé de l'éthanol commercialisé
par la compagnie sucrière de Kwilu-Ngongo, produit par distillation de
la mélasse résiduelle du processus de fabrication du sucre des
cannes dont le degré de pureté varie entre 96,3 et 96,7%
[Rapports d'analyse 2016 et 2017].
Nous avons ensuite, mélangé l'éthanol
purifié à l'essence fourni par SEP-CONGO, et distribué par
diverses stations d'essence (Cobil, Engen, ...).
II.1.1. Matériels et réactifs
Les principaux réactifs et matériels
utilisés sont :
- Ethanol (96,7%)
- Oxyde de Calcium (Chaux vive)
- Alcoolimètre : Gay Lussac (0-100 and carter 10-44
cantidad)
- Balance numérique : Scout Pro OHAUS (max : 600,00gr)
- Balance analytique : OHAUS Pioneer (210 g/0,1 mg)
- Ballons à col rodé de 1000ml, 2000ml et 5000ml
- Béchers
- Dessiccateur
- Entonnoirs
- Etuve : Heraeus
- Erlenmeyer
- Evaporateur rotatif : Heidolph (Schott Duran)
- Pinces
- Pieds gradués de 1000 ml
- Ensemble pour filtration sous vide (pompe, papier filtre,
erlenmeyer,...)
18
II.1.2. Méthode
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées
pour déshydrater l'éthanol parmi lesquelles nous pouvons citer :
l'ajout de réactifs déshydratant (tels que la chaux, la baryte,
le glycérol,...), la déshydratation sous vide, la
déshydratation extractive, la déshydratation par entrainement
azéotropique. Dans le présent travail, nous avons opté
pour la déshydratation par ajout de la chaux (CaO) à cause de sa
mise en oeuvre aisée, le faible coût du réactif et sa
possibilité à être réutiliser.
La quantité de CaO devant réagir avec l'eau
(H2O) est fonction du pourcentage d'eau contenue dans l'éthanol.
Soit `x' cette quantité (en kg) et `y' la fraction de
l'eau contenue dans l'éthanol. Partant de la réaction chimique de
la déshydratation par la CaO, on a :
H2O + CaO ? Ca(OH)2
0,018???? H2O + 0,056???? CaO ? 0,074???? Ca(OH)2 En
supposant que 1 litre d'eau pèse 1kg, on peut écrire :
Pour tenir compte de certaines incertitudes dues aux mesures,
à la qualité de la chaux et autres, il est
préférable de prendre `x' avec un excès de quelques
grammes.
Pour évaluer la masse d'un échantillon
(méch) donnée on prendra,
??é??h = ????????é?? - ????é??h????
(II. 2)
Le mode opératoire utilisé pour obtenir les
carburants E10 et E15 est le suivant :
1°) Placer le CaO (chaux vive) dans un bécher et le
chauffer à 120°C dans une étuve jusqu'à obtenir une
masse constante comme on peut le voir sur la figure II-1;
CaO dans un bécher Dessiccateur
Balance scout Pro
Figure II-1. Pesé de la CaO avant mélange
à l'éthanol
19
2°) Après qu'il soit refroidi (dans un dessiccateur),
le mélanger à l'éthanol, tel qu'illustré sur la
figure II-2, afin de le déshydrater. ;
Figure II-2. Chargement de la CaO dans le ballon afin de le
mélanger à l'éthanol
3°) Agiter puis laisser reposer (pendant 24 heures)
jusqu'à ce que le CaO puisse absorber toute l'eau contenue dans l'alcool
(figure II-3) ;
Figure II-3. Mélange Cao + éthanol
4°) Filtrer à l'aide d'un papier filtre (par
gravité ou par filtration sous vide) (figure II-4)
Figure II-4. De gauche à droite: Séparation
simple (par gravité) et Séparation sous vide
Se référant à la figure II-4, lors de
la filtration par gravité le mélange est simplement versé
dans un entonnoir sur lequel le papier filtre est enroulé et
l'éthanol descend à compte-goutte dans le ballon par
gravité. Le désavantage est qu'il dure plus longtemps et
occasionne plus des pertes par évaporation. Pour la filtration sous vide
une pompe à vide est utilisée pour faciliter l'extraction. La
pompe peut être manuelle ou électrique. Lorsqu'elle est manuelle
elle demande un grand effort physique. Nous avons utilisé
successivement ces différentes méthodes.
5°) Distiller l'éthanol filtré à
l'aide d'un rotary-évaporateur comme sur la figure II-5.
Ethanol recueilli après distillation
Evaporateur Heidolph
Figure II-5. Distillation dans l'évaporateur
rotatif
6°) Placer dans un pied gradué puis vérifier
le taux d'alcool à l'aide d'un alcoolimètre tel que
présenté sur la figure II-6.
Figure II-6. Vérification du taux d'alcool à
l'aide d'un alcoolimètre
Le taux d'alcool doit être supérieur à
99%. En dessous de ce pourcentage on ne peut pas faire le mélange. Il
faut alors reprendre les opérations jusqu'à obtenir le
pourcentage d'alcool acceptable.
7°) Mélanger l'alcool obtenu à l'essence
dans les proportions volumiques
souhaitées. La figure II-7
présente successivement cette étape de mélange.
20
Figure II-7. De gauche à droite : Mesure du volume de
l'essence avant mélange, Mélange de l'éthanol à
l'essence et Stockage du carburant obtenu
Les carburants obtenus (E10 et E15) sont ensuite
stockés dans des récipients (bidons) avant leur utilisation sur
le banc d'essai. Les récipients doivent être hermétiquement
fermés afin d'éviter toute perte ainsi que toute contamination
par la vapeur d'eau présente dans l'atmosphère. Des
échantillons de ces carburants sont également
prélevés pour l'analyse des paramètres physico-chimiques
dont les résultats sont présentés dans le dernier
chapitre.
21
II.2. Tests sur banc d'essais
Les carburants préparés tels que nous venons de
le présenter, dans la section précédente, ont
été testés sur un banc d'essai monté au laboratoire
de moteur à combustion interne de la Faculté Polytechnique de
l'Université de Kinshasa. Nous présenterons dans cette section le
banc d'essai sur lequel nous avons effectué nos tests et nous allons
rappeler quelques formules utilisées pour évaluer les
performances d'un moteur à combustion interne à allumage
commandé.
II.2.1. Présentation du banc d'essai
Les constituants essentiels du banc d'essai mis en place pour
l'expérimentation des différents carburants (E0, E10, E15) sont
:
- Un moteur essence Renault 4
- Un frein hydraulique
- Un dispositif d'alimentation du moteur en carburant
(réservoir, support,...)
Dispositif
d' alimentation
en
combustible
Frein
Hydraulique
Ensemble Moteur
Profilés reliant le banc à la
fondation
Figure II-8 Ensemble banc d'essai
Conduite
d' évacuation des gaz d'
échappement
Tuyau alimentant le frein en eau
Ajouter à cela, l'instrumentation pour les mesures
(tachymètre, Chronomètre, thermocouple,...) et autres accessoires
(conduites d'alimentation, d'évacuation du gaz
d'échappement,...). L'ensemble du banc d'essai est
présenté sur la figure II-8
22
II.2.1.1. Moteur Renault 4
Le moteur équipant le banc d'essai est un moteur
à combustion interne à allumage commandé (par
étincelle). C'est l'organe moteur du banc d'essai.
Ce moteur est de marque Renault 4 des années 80, ce qui
dans un premier temps nous a rendu la tâche difficile quant à sa
caractérisation. Cette difficulté a été
contournée grâce à l'indice retrouvé sur la plaque
du moteur permettant ainsi de savoir que ce dernier est du type Billancourt
d'indice 800S61. Les caractéristiques de ce moteur sont
présentées dans le tableau II.1, ci-dessous.
Tableau II-1. Caractéristiques du moteur
Modèle - Indice
|
Billancourt - 800S61
|
Année de fabrication/Modification
|
1983
|
Type moteur
|
4 temps
|
Nombre de cylindre
|
4 cylindres
|
Cylindrée
|
845 cm3
|
Alésage x Course
|
58 x 80 mm
|
Volume chambre de combustion
|
27,3 mm3
|
Carburation
|
Carburateur simple
|
Taux de compression
|
8 : 1
|
Hauteur culasse
|
94,7 ou 96,4 mm
|
Puissance Fiscale
|
5 CV
|
Puissance DIN
|
34 ch
|
Puissance SAE
|
32 ch à 4800 tr/min
|
Régime
|
4700
|
Couple
|
5,9 kg.m à 2300 tr/min
|
Refroidissement
|
A l'eau avec radiateur
|
Source :
www.quatrelle.online.fr
et
www.zorgblogauto.canalblog.com
Le démarrage du moteur s'effectue à l'aide d'un
bouton de commande et la variation de la charge à l'aide d'un dispositif
permettant de régler l'ouverture de la crémaillère. Le
refroidissement se fait à l'eau, avec radiateur auquel on associe un
ventilateur. L'alimentation du combustible du réservoir vers le moteur
est obtenue par gravité et le mélange air-combustible est
réalisé par carburation.
Le système d'allumage est classique et comprend une
batterie, une bobine, un allumeur et 4 bougies d'allumage alimentant les 4
cylindres. L'ordre d'allumage utilisé est le 1-3-4-2. Chaque cylindre
possède 4 soupapes dont deux pour l'admission et deux pour le
refoulement.
Le moteur repose sur quatre pieds fixés sur la
fondation par l'intermédiaire des profilés. La fondation permet
ainsi d'absorber les vibrations du moteur. Le tuyau d'échappement du
moteur est connecté à une conduite d'évacuation du gaz
d'échappement jusqu'à un puit servant de détendeur et
silencieux pour le gaz. Un petit trou a été perforé sur la
conduite d'échappement pour mesurer la température à
l'échappement. La figure II-9 reprend la description du moteur.
Radiateur
Dispositif de
réglage de
la
charge
Bouton de démarrage
Arrivé
carburant
Bobine
Pied de support
Allumeur
Batterie
Fondation
Figure II-9 Description du moteur Renault 4
23
II.2.1.2. Frein hydraulique
de marque Bauart Junker utilisé.
Indicateur Balance
Fondation
Aiguille de la balance
Profilés reliant
le bâtit à
la
fondation
Figure II-10. Frein hydraulique Junkers
L'organe de freinage utilisé est un frein hydraulique
à vortex d'eau monté en balance. Le travail
mécanique sur le rotor est converti en énergie cinétique
des particules d'eau. Le stator est soutenu par un bras de levier et transmet
une force définie. La balance mesure la force d'appui du boîtier
qui peut être convertie en couple effectif avec la longueur connue du
bras de levier. La figure II-10 présente le frein hydraulique
Joint
d' accouplement
Figure II-12. Joint reliant le moteur au frein
24
Le contrôle du couple est possible par la
quantité d'eau de remplissage [Wikipédia, frein à vortex
d'eau]. Afin d'assurer son alimentation en eau, nous avons utilisé deux
conduites d'alimentation. La première est celle utilisant l'eau fournie
par la REGIDESO (conduite 1). Celle-ci n'offrait qu'un faible débit et
pression, ajouter à cela sa disponibilité périodique.
Pour contourner cette limitation, nous avons placé une
deuxième conduite (conduite2) utilisant l'eau du puits de forage se
trouvant à proximité du laboratoire de moteur à combustion
interne. Quoi que celle-ci aussi n'ait donnée qu'une plage de valeur
très limitée, la combinaison des deux a permis d'obtenir des
résultats intéressants avec des allures des courbes
complètes . La figure II-11 présente ces deux conduites
d'alimentation ainsi que celle d'évacuation de l'eau du frein.
Chaque conduite comportait au moins une vanne pour faire
varier la charge et ces vannes ont été pourvues des 5 graduations
pour maintenir les mêmes conditions à chaque essai (points de
fonctionnement).
Conduite
d' alimentation 1
Conduite
d' alimentation 2
Détail sur la vanne
de la conduite 1
Conduite
d' évacuation de l' eau
Figure II-11. Conduites d'alimentation et
d'évacuation d'eau du frein
Le frein est relié au moteur par un accouplement
mécanique tel qu'illustré sur la figure II-12. Au bout de l'arbre
du côté frein, on fait la lecture de la vitesse de rotation
à l'aide d'un tachymètre.
25
II.2.1.3. Dispositif d'alimentation du moteur en
carburant
C'est un dispositif métallique composé d'un
réservoir, d'une table sur laquelle est fixé le réservoir
et des quelques accessoires. Il permet d'alimenter le moteur en carburant par
gravité. Le réservoir a une capacité de 20 litres. Une
vanne est placée à la sortie du réservoir. En aval du
dispositif, on installe un filtre afin de protéger le moteur de toute
impureté provenant du carburant ou de sa conduite. Pour mesurer le
débit du combustible, une burette de 50 ml est placée entre la
vanne et le filtre. La figure II-13 présente avec détails le
dispositif d'alimentation du moteur en carburant.
Vanne
Détail burette 50ml
Détail filtre
Réservoir
Support réservoir
Figure II-13. Dispositif d'alimentation du moteur
II.2.2. Présentation des essais
II.2.2.1. Description des essais
Pour étudier le comportement d'un moteur, trois essais
sont recommandés : l'essai avec ouverture totale de la
crémaillère (pleine charge), l'essai avec ouverture de la
crémaillère à 1/2 et à 1/4 (charge partielle). Pour
notre part, nous n'avons pas pu effectuer l'essai avec l'ouverture de la
crémaillère à 1/4, le moteur ne supportant pas ce point de
fonctionnement. La variation de la charge est obtenue à l'aide d'un
dispositif (présenté comme détail sur la figure II-9)
permettant la commande de la vanne papillon. La variation de la vitesse de
rotation, quant à elle, est obtenue en agissant sur les vannes
d'alimentation en eau du frein (couple).
Pour ce qui est de la conduite utilisant l'eau provenant du
puits de forage, le schéma de principe est présenté sur la
figure II-14 :
Circuit de déviation
Vanne de déviation
Pompe
Puits
Vanne
d'alimentation
Arrivé de l'eau du forage
Circuit
d'alimentation du frein
26
Figure II-14. Circuit de l'eau de forage
Comme on peut le voir sur la figure II-14, ci-dessus, cette
conduite comporte deux circuits et vannes. Le circuit de déviation sert
à protéger la pompe lors de la fermeture complète de la
vanne d'alimentation durant les essais. Le débit (Qv) disponible (total)
est tel que :
Qv Total = Qv alimentation + Qv déviation
(II.3)
Ainsi, pour pouvoir utiliser la totalité du
débit disponible, on fera varier les deux vannes en commençant
par la fermeture totale de la vanne de déviation avec Qv
déviation nulle. Ensuite, on modifie progressivement la
vanne de déviation jusqu'à son ouverture totale, puis on agit sur
la vanne d'alimentation jusqu'à se rapprocher de la fermeture totale
(Qv alimentation 0 et Qv
dérivation Qv Total).
Le schéma de principe du banc d'essai est celui de la
figure II-15.
Réservoir
Burette
Filtre
carburant
Conduite
d'admission
Conduite
d'échappement
Joint de Cardan
Vanne
Frein
Hydraulique
Filtre air
Cylindre
Vilebrequin
Tachymètre
Figure II-15. Schéma de principe du banc
d'essai
27
II.2.2.2. Mode opératoire
a) Essai à pleine charge (Ouverture complète de la
crémaillère)
- Alimenter le frein avec ouverture totale de la vanne
d'alimentation (débit max).
- Démarrer le moteur en appuyant sur le bouton d'allumage
et laisser tourner
quelques minutes (5 minutes environs) le temps que le moteur se
stabilise.
- Prélever au moins deux mesures du couple, de la vitesse
de rotation, de la
consommation et de la température à
l'échappement.
- Réduire progressivement les régimes suivant
les graduations et à chaque point prélever au moins deux mesures
du couple, de la vitesse,...
A la fin de cet essai passer directement à l'essai
suivant (essai à charge partielle) pour rester dans les mêmes
conditions (température ambiante,...).
b) Essai à charge partielle (Ouverture de la
crémaillère à 1/2)
- Ouvrir totalement la vanne d'alimentation du frein
(débit max).
- Prélever au moins deux mesures du couple, de la
vitesse de rotation, de la consommation et de la température à
l'échappement.
- Réduire progressivement les régimes suivant
les graduations et à chaque point prélever au moins deux mesures
du couple, de la vitesse,...
- Arrêter le moteur.
Pour chaque combustible, faire les mêmes
opérations en s'assurant de vider le réservoir et le circuit du
combustible avant de commencer les essais.
II.2.3. Formules utilisés pour la
détermination des principaux paramètres
En vue de connaitre les performances du moteur en fonction des
carburants préparés, une série de tests a
été menée sur le banc d'essai dont nous venons de
présenter les principaux constituants. L'appareillage à notre
disposition nous a permis de ne connaître que le couple, le débit
du combustible et la vitesse de rotation. Pour ce qui est de la
température à l'échappement, nous n'avons réussi
à la prélever que pour quelques points. Nous allons donc nous
contenter de ces trois paramètres pour déduire les autres
paramètres utiles à notre étude, grâce à
quelques formules.
a) Le couple
Sur le frein on mesure la valeur de la résistance que
le frein oppose au moteur. Soit G cette grandeur en kilogramme poids ou
kilogramme force (kgp ou kgf), le couple effectif (Ceff) est alors donné
en Newton mettre (Nm) par :
Ceff = GX gX L (II.4)
Où g : l'accélération de la pesanteur (g
= 9,81 m/s)
L : le bras de levier (L = 0,7166 m) (Kazadi 2015)
Pour obtenir des meilleurs résultats, nous avons
effectué plusieurs mesures à chaque point. Ainsi, nous
utiliserons des valeurs moyennes et la notation de chaque paramètre
devra être surmontée d'une barre. Mais pour simplifier les
expressions nous les
garderons sans barres (on notera par exemple Ceff au
lieu de Ceff )
b)
?? =
??×5.10-2× 3600
??
??
(II.9)
28
Puissance effective
La puissance effective du moteur, est celle
disponible à l'arbre (vilebrequin). Elle est donnée par
:
???????? = ???????? × ?? ???????? ??= 2????
60
|
(II.5)
|
|
où ?? : vitesse angulaire (rad/s) n : vitesse de
rotation (tr/min) Ce qui peut encore s'écrire :
???????? ×2????
???????? = (II.6)
60×1000
Où Peff : puissance effectif (kW) et le facteur 1000
permet la conversion de la puissance du Watt en kilowatt
c) Consommation du carburant
La burette placée en amont du dispositif
d'alimentation du moteur en carburant permet de connaitre le volume de
carburant consommé pendant un temps (??) donné. Ainsi,
grâce à cette burette et un chronomètre, on arrive à
trouver le débit volumique pour en déduire le débit
massique et la consommation.
· Le débit volumique est donné par :
|
???? =
|
?? (II.7)
??
|
|
Où ????: débit volumique
(m3/s)
?? : Volume de la burette (?? = 5.10-5
??3) ??: temps (s)
· Le débit massique est donné par :
????? = ??× ???? (II.8)
Où ????? :
débit massique du combustible (kg/s)
?? : la masse volumique du combustible (kg/
m3)
En mettant II.7 dans II.8, on peut réécrire le
débit massique tout en le portant en [g/h] :
·
29
La consommation spécifique
La consommation spécifique est la quantité de
combustible nécessaire pour produire une énergie de 1
kWh. Elle est une grandeur importante dans la caractérisation d'un
moteur. Elle est donnée par :
?????
????= (II.10)
????????
Où ????: Consommation spécifique
(g/kWh)
d) Rendement du moteur
Le rendement effectif moyen du moteur est donné par :
?????? ?? (II.11)
???????? = ??????×????
Où ????????: rendement du moteur
??????: Pouvoir énergétique inferieur
(kJ/kg)
e) Evaluation des écarts entre différents
combustibles
Pour évaluer en pourcentage la variation d'un
paramètre Z et ainsi dégager l'écart
observé entre un combustible donné i et un combustible
de référence pris dans les mêmes conditions de
fonctionnement, nous utiliserons la relation suivante :
????é??-?? ??
??? = × 100 (II.12)
????é??
???: ?????????????????? ???? ??????????è?????? ?? (?? =
???????? , ?? ??????, ... )
????é??: ??????????è?????? ?? ????
?????????????????????? ???? ??é??é??????????
????: ??????????è?????? ?? ???? ?????????????????????? ??
(?? = ??10, ??15)
Conclusion
u
Dans ce chapitre, nous avons présenté les
matériels et méthodes utilisés pour préparer le
carburant E10 et E15, ainsi que le banc d'essai que nous avons
utilisé pour tester ces carburants. L'étape de
préparation a permis d'obtenir de l'éthanol avec un
degré de pureté de 99%. Cet éthanol a
été mélangé à l'essence
pour obtenir les E10 et E15. Le banc sur lequel se sont déroulés
les essais, ainsi que le type et le mode opératoire ont également
été détaillés. Les résultats obtenus seront
présentés au dernier chapitre de notre travail et quelques
contraintes expérimentales ayant eu de l'incidence sur les
résultats seront présenté en annexe.
30
Chapitre III. RESULTATS ET DISCUSSION
Ce dernier chapitre est consacré à la
présentation et la discussion des résultats. Nous
présentons dans un premier temps les résultats d'analyse du E10
et E15 que nous comparerons à ceux de l'essence (E0). Ensuite, nous
présenterons les résultats des essais des différents
carburants (E0, E10 et E15) dans le moteur en étudier les performances.
Pour la comparaison, nous prendrons l'essence comme référence.
III. 1. Résultats d'analyse des carburants
Après l'obtention des carburants E10 et E15, nous en
avons prélevé des échantillons pour les analyser à
la SEP-CONGO, profitant ainsi de son outillage bien garni et des conditions
d'analyses standards (conforme aux normes ASTM et identiques à celles
utilisées pour l'analyse de l'essence commercialisé et
distribué par cette firme).
Les résultats de nos échantillons sont
présentés dans le tableau III.1, ci-dessous : Tableau III-1 :
Propriétés physico-chimiques de l'essence, du E10 et du E15
N°
|
Paramètres
|
E0
|
E10
|
E15
|
Spécifica- tions
ASTM
|
1
|
Aspect
|
C&L
|
C&L
|
C&L
|
C&L
|
2
|
masse volumique à 15°C (kg/m3)
|
749,5
|
756,4
|
757,1
|
725,0-790,0
|
3
|
Indice d'octane (RON)
|
92,4
|
98,9
|
99,3
|
min 91,0
|
4
|
Résidu (% Vol)
|
1
|
1,5
|
1
|
max 2,0
|
5
|
Pertes (% Vol)
|
1
|
0,5
|
0,5
|
-
|
6
|
Température (20%-10%) (°C)
|
11
|
6
|
5
|
min 8,0
|
7
|
Teneur en cendres
|
0
|
0
|
0
|
-
|
8
|
Teneur en eau
|
0
|
0
|
0
|
-
|
9
|
Teneur en soufre (% masse)
|
0,028
|
0,028
|
0,027
|
max 0,03
|
10
|
Teneur en soufre (ppm)
|
-
|
119
|
115
|
|
11
|
Volume distillé (100ml de départ)
|
-
|
98
|
98,5
|
-
|
12
|
Pouvoir Energétique Inférieur (MJ/kg)
|
43,85
|
43,781
|
43,774
|
min 42
|
13
|
Pouvoir Energétique Inférieur (kcal/kg)
|
10480,49
|
10463,97
|
10462,19
|
|
14
|
Températures de distillation (°C)
|
Point Initial (°C)
|
35
|
38
|
40
|
-
|
10% (°C)
|
55
|
55
|
57
|
max 70
|
20 % (°C)
|
66
|
61
|
62
|
-
|
50 % (°C)
|
100
|
96
|
72
|
max 115
|
90 % (°C)
|
166
|
162
|
154
|
max 180
|
Point Final (°C)
|
205
|
222
|
206
|
max 215
|
Comme nous pouvons le voir dans le tableau III.1, les
carburants E10 et E15 sont conformes aux spécifications de l'ASTM
(American Society for Testing Materials). En outre, la teneur en eau, quasi
nulle, garantit une utilisation sans risque lié à la
présence des molécules d'eau (démixtion,
corrosion,...).
31
D'autre part, on observe également une
amélioration de l'indice d'octane proportionnel au pourcentage de
bioéthanol dans l'essence. Cette amélioration de l'indice
d'octane garantit un fonctionnement loin de la zone de cliquetis avec
les E10 et E10.
De même, l'augmentation de la masse volumique
est proportionnelle au pourcentage de l'éthanol
dans l'essence. Ainsi, les masses volumiques des E10
et E15 sont plus élevées que celles de
l'essence.
La teneur en soufre baisse également en
fonction du pourcentage d'éthanol et reste en-dessous de la
limite maximale exigée. Ainsi, les carburants, E10 et E15, obtenus sont
conforment en teneur en soufre et garantissent une combustion avec moins
d'émission d'anhydride sulfureux (SO2) et sulfurique
(SO3) dont le rejet est lié à la présence de soufre dans
le carburant. Donc, ils sont moins polluants.
De même que pour les autres paramètres,
la courbe de distillation révèle qu'à
différentes températures, les carburants obtenus sont
conformes aux spécifications de l'ASTM, sauf le point final du
E10 qui dépasse le maximum exigé. Concernant l'allure
des courbes, en-dessous de 10% (deuxième point) le E15 est
au-dessus du E10 et le E0. Entre 10 et 90%, le E0 supplante le E10 et
le E15 tandis qu'au-delà le E10 dépasse les autres comme
nous pouvons le voir sur la figure III-1.
Courbes de distillation
0 00PI 200
10% 20% 50% 90% PF
3,00 00 00 00
Point de distillation (°C)
Température au cours de la distillation (°C)
300
250
200
150
100
50
0
E0
E15
E10
Poly. (E0) Poly. (E15) Poly. (E10)
Figure III-1. Courbe de distillation du E0, E10 et
E15
32
III. 2. Résultats des essais moteur
Nous présenterons, dans cette section, les
résultats de chacun des essais, pleine charge et charge partielle. Les
résultats seront d'abord présentés sous forme des
tableaux, Les relations présentées dans le chapitre
précédent ont servi de base pour les calculs des performances.
Les tableaux III.2.et III.3, ci-dessous, en résument les
résultats. L'ensemble des calculs et graphiques ont été
effectués avec Microsoft Office Excel 2016.
III.2.1. Résultats des essais à pleine charge
(Ouverture totale de la crémaillère)
Tableau III-2. Résultats des essais pour la pleine
charge
Carbu- rant
|
ñ
[kg/m3]
|
PCI
[MJ/kg]
|
vitesse [tr/min]
|
G [kg]
|
?
?sec]
|
Couple [Nm]
|
P [kW]
|
????? [g/s]
|
Cs
[g/kWh]
|
'ic????
%
|
E0
|
749,5
|
43,85
|
1660,5
|
9,7
|
33
|
67,84
|
11,80
|
1,14
|
346,57
|
24%
|
1690
|
9,0
|
32
|
63,27
|
11,20
|
1,17
|
376,52
|
22%
|
1740
|
9,0
|
32
|
63,27
|
11,53
|
1,17
|
365,70
|
22%
|
1835
|
9,0
|
31
|
63,27
|
12,16
|
1,21
|
357,96
|
23%
|
1985
|
9,0
|
28
|
63,27
|
13,15
|
1,34
|
366,36
|
22%
|
2115
|
8,5
|
25
|
59,75
|
13,23
|
1,50
|
407,76
|
20%
|
2322,5
|
8,0
|
22
|
56,24
|
13,68
|
1,70
|
448,33
|
18%
|
2649
|
7,5
|
18
|
52,72
|
14,63
|
2,08
|
512,45
|
16%
|
2735
|
6,8
|
17
|
47,45
|
13,59
|
2,20
|
583,93
|
14%
|
2800
|
5,3
|
16
|
36,91
|
10,82
|
2,34
|
779,17
|
11%
|
2888
|
3,0
|
15
|
21,09
|
6,38
|
2,50
|
1410,13
|
6%
|
2890
|
2,5
|
14
|
17,57
|
5,32
|
2,68
|
1811,77
|
5%
|
E10
|
756,4
|
43,781
|
1652,5
|
10,0
|
31,6
|
70,30
|
12,17
|
1,20
|
354,12
|
23%
|
1661
|
9,8
|
33,8
|
68,54
|
11,92
|
1,12
|
337,48
|
24%
|
1755
|
9,2
|
34,5
|
64,67
|
11,89
|
1,10
|
332,02
|
25%
|
1923,33
|
8,8
|
31,5
|
62,10
|
12,51
|
1,20
|
345,59
|
24%
|
2695
|
8,0
|
19
|
56,24
|
15,87
|
1,99
|
451,49
|
18%
|
2866,33
|
5,3
|
14,9
|
36,91
|
11,08
|
2,55
|
827,07
|
10%
|
2905
|
5,0
|
14,6
|
35,15
|
10,69
|
2,59
|
871,83
|
9%
|
2915
|
3,5
|
14,6
|
24,60
|
7,51
|
2,58
|
1238,65
|
7%
|
E15
|
757,1
|
43,774
|
1685,5
|
9,8
|
37
|
68,54
|
12,10
|
1,02
|
304,45
|
27%
|
1716
|
9,5
|
37
|
66,78
|
12,00
|
1,02
|
306,91
|
27%
|
1763,5
|
9,2
|
36
|
64,67
|
11,94
|
1,05
|
316,95
|
26%
|
1855
|
9,2
|
34
|
64,67
|
12,56
|
1,11
|
319,04
|
26%
|
2588,33
|
7,8
|
19
|
54,48
|
14,77
|
1,99
|
485,71
|
17%
|
Le couple a varié entre 67,84 et 17,57 Nm pour le E0,
correspondant à des vitesses de 1660,5 et 2890 tr/min. Avec le E10 il a
varié entre 70.3 et 24.6 Nm (pour 1652,5 et 2915 tr/min). Au-delà
de ces valeurs, le moteur décroche.
33
Avec le E15, nous n'avons pas pu aller au-delà de 54.48 Nm
(soit 2588,3 tr/min) suite à la rupture de notre stock de E15 durant la
période des essais. Mais qu'à cela ne tienne, nous pouvons
déjà constater les améliorations dans ces plages des
données.
III.2.2. Résultats essais en charge partielle
(Ouverture de la crémaillère à 1/2)
Tableau III-3. Résultats essais en charge
partielle
Carbu- rant
|
ñ
[kg/m3]
|
PCI
[MJ/kg]
|
vitesse [tr/min]
|
G [kg]
|
O
?sec]
|
Couple [Nm]
|
P [kW]
|
????? [g/s]
|
Cs
[g/kWh]
|
??cff
%
|
E0
|
749,5
|
43,85
|
1663
|
9,4
|
35
|
66,08
|
11,51
|
1,07
|
334,9
|
25%
|
1699
|
9
|
34
|
63,27
|
11,26
|
1,10
|
352,5
|
23%
|
1762,5
|
9
|
33
|
63,27
|
11,68
|
1,14
|
350,1
|
23%
|
1842,5
|
8,9
|
32
|
62,57
|
12,07
|
1,17
|
349,2
|
24%
|
2513,5
|
7
|
17,5
|
49,21
|
12,95
|
2,14
|
595,2
|
14%
|
E10
|
756,4
|
43,781
|
1612,5
|
9,3
|
38
|
65,38
|
11,04
|
1,00
|
324,6
|
25%
|
1667
|
9,2
|
37
|
64,67
|
11,29
|
1,02
|
325,9
|
25%
|
1794
|
9
|
36
|
63,27
|
11,89
|
1,05
|
318,2
|
26%
|
2005,00
|
8,70
|
31
|
61,16
|
12,84
|
1,22
|
342,0
|
24%
|
2988,33
|
7
|
16
|
49,21
|
15,40
|
2,36
|
552,6
|
15%
|
E15
|
757,1
|
43,774
|
1572,5
|
8,95
|
42
|
62,92
|
10,36
|
0,90
|
313,2
|
26%
|
1635
|
8,9
|
41
|
62,57
|
10,71
|
0,92
|
310,3
|
27%
|
1694,5
|
8,85
|
38
|
62,21
|
11,04
|
1,00
|
324,9
|
25%
|
1835
|
8,6
|
36
|
60,46
|
11,62
|
1,05
|
325,8
|
25%
|
2860,00
|
7
|
17
|
49,21
|
14,74
|
2,23
|
543,9
|
15%
|
Les limites du E0 et du E15 ont été
imposées par la quantité de combustible disponible. Ces valeurs
limites sont 2860 tr/min (54.48 Nm, 16.32 kW,...) pour le E15 et 2850 tr/min
(47.45 Nm, 14.16kW,...) pour le E0. Pour des raisons de commodité les
résultats avec le E10 ont également été
présentés dans les mêmes plages des données.
34
III. 3. Discussion des résultats
La discussion des résultats est faite essentiellement
à l'aide des données des tableaux III.2. et III.3. portées
sur graphiques. Nous avons utilisé des régressions du type
polynomial de second ordre pour avoir l'allure des courbes afin de discuter et
faire une étude comparative en considérant l'essence (E0) comme
référence.
III.3.1. Essais à pleine charge
Etant donné les plages des données
limitées obtenues avec le E15, pour une meilleure présentation,
il nous a semblé judicieux de comparer en premier lieu le E10 au E0 ce
qui nous permettra de voir l'allure générale des courbes.
Ensuite, connaissant l'allure, nous comparerons l'ensemble (E0-E10-E15) dans la
zone des données disponibles en considérant les mêmes
points de fonctionnement.
III.3.1.1. Variation du couple
Variation du couple en pleine charge
70,0
60,0
E0
E10
Poly. (E0 )
Poly. (E10)
20,0
10,0
Couple [Nm]
50,0
40,0
30,0
1600 1700 1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700 2800
2900 3000
vitesse de rotation [tr/min]
Figure III-2. Variation du couple en fonction de la vitesse
de rotation pour E0 et E10 en pleine charge
Pour ce qui est du couple, comme on peut le voir sur la figure
III-2 ci-dessus, le couple croît légèrement avec la vitesse
de rotation jusqu'autour de 1900 tr/min pour ensuite décroître
considérablement.
L'allure des courbes peut s'expliquer par le fait que nous
n'avons pas pu atteindre les vitesses inférieures à 1600 tr/min,
auxquelles correspondent des faibles couples. Ce qui ne nous a pas permis
d'avoir l'allure générale du couple.
Toutefois, en comparant le E10 au E0, on voit que le E10 offre
les valeurs de couple les plus élevés et reste au-dessus du E0
durant tout le fonctionnement du moteur. Cette augmentation est due à la
présence de l'éthanol dans l'essence.
Variation du couple en pleine charge
E0-E10-E15
Couple [Nm]
70,0
67,5
65,0
62,5
60,0
57,5
55,0
52,5
50,0
E0
E15
E10
Poly. (E0 ) Poly. (E15) Poly. (E10)
1600 1700 1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700
2800
vitesse de rotation [tr/min]
35
Figure III-3. Variation du couple en fonction de la vitesse
de rotation pour E0, E10 et E15 en pleine charge
Pour l'ensemble E0-E10-E15, si nous considérons les
mêmes points de fonctionnement (même position de la vanne
d'alimentation du frein en eau), les courbes de la figure III-3, ci-dessus,
donnent la tendance suivante :
- En dessous de 2100 tr/min, le E15 supplante tous les autres
carburants avec son max à 68.5 Nm autours de 1700 tr/min
- Au-delà de 2200 tr/min le E10 présente les
valeurs de couple les plus élevés, suivi du E15.
La tendance est telle que, pour des grandes vitesses le E10
offre des meilleurs couples alors que pour des faibles vitesses, c'est le E15
qui donne des meilleures valeurs. Dans la littérature, Raif et al.
trouvent que dans une certaine plage de vitesse (à partir de 2000
tr/min) le moteur peut avoir des comportements différents et les
tendances peuvent s'inverser entre différents mélanges (Raif, et
al. 2017). Toutefois, Raif et al. n'expliquent pas les raisons pouvant
justifier un tel phénomène.
Nous pensons qu'il est possible que les
caractéristiques intrinsèques du mélange ont pu
occasionner un tel comportement. En effet, les mélanges
essence/bioéthanol sont des pseudo-mélanges homogènes
très peu stables. Il est possible qu'à cette vitesse (2000
tr/min), le mélange ait présenté des
propriétés similaires à l'essence (Mbuyi 2018).
Néanmoins, il serait prématuré de tirer
des telles conclusions puisqu'aucune mesure (température, de
pression,...) n'a était faite pour confirmer cela. Aussi parce qu'on
utilise des courbe de régression ne donnant qu'une approximation de
l'allure des courbes.
Dans tous les cas, on observe un accroissement du couple avec
les E10 et E15 par rapport à l'essence. Ceci est dû à
l'augmentation de la pression moyenne effectif suite à
l'amélioration de la combustion avec l'ajout de l'éthanol dans
l'essence, comme rapporté dans la littérature (Raif, et al. 2017,
Hsieh, et al. 2002, Clemente, et al. 2001).
36
III.3.1.2. Variation de la puissance
Variation de la puissance en pleine charge E0 et
E10
1600 1800 2000 2200 2400 2600 2800 3000
vitesse de rotation [tr/min]
Puissance P [kW]
16,0
14,0
12,0
10,0
4,0
8,0
6,0
E0
E10
Poly. (E0 ) Poly. (E10)
Figure III-4. Puissance en pleine charge pour E10 et E0 en
fonction de la vitesse de rotation
Comme nous pouvons le voir sur la figure III.4, le E10 offre
des puissances largement supérieures à l'essence (E0). La
puissance augmente proportionnellement à la vitesse de rotation et
atteint le maximum entre 2200 et 2300 tr/min.
Soulignons qu'au-delà de 2300 tr/min, on remarque une
augmentation des écarts entre le E10 et l'essence sous l'influence du
couple et de la vitesse de rotation. Donc, une plus grande amélioration
de la puissance est obtenue à des grandes vitesses avec le E10.
L'amélioration de la puissance du E10 est
essentiellement due à l'augmentation du couple, comme observé
précédemment (figure III.2 et 3). La puissance étant aussi
proportionnelle au couple.
Concernant le E15, si nous considérons les mêmes
points de fonctionnement (même position de la vanne d'alimentation en eau
du frein), la tendance des courbes sont comme sur la figure III.5. Et on y
remarque ce qui suit :
Variation de la puissance en pleine charge
Puissance P [kW]
18,0
17,0
16,0
15,0
14,0
13,0
12,0
11,0
10,0
E0
E10
E15
Poly. (E0 ) Poly. (E10) Poly. (E15)
1600 1700 1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700
2800
Vitesse de rotation [tr/min]
37
Figure III-5. Puissance en pleine charge pour E0, E10 et
E15 en fonction de la vitesse de rotation
La puissance la plus élevée est obtenue avec le
E10 autour de 2700 tr/min. De même qu'avec le couple, en dessous de 2100
tr/min, le E15 supplante tous les autres carburants alors qu'au-delà
c'est le E10 qui vient en premier. Pour des grandes vitesses, le E10 offre des
meilleures puissances alors que pour des faibles vitesses, c'est le E15 qui
donne des meilleures valeurs. Le E0 reste en-dessous du E10 et E15.
On peut donc voir l'influence du couple sur les allures des
courbes de puissance puisqu'on observe le même phénomène
qu'avec le couple. Ce qui est logique puisque la puissance est proportionnelle
au couple.
III.3.1.3. Variation de la consommation
spécifique
La figure III.6, montre que l'évolution de la
consommation spécifique est inversement proportionnelle à la
puissance (cfr. figure III.4).
En comparant le E10 au E0, en fonction de la vitesse de
rotation, on remarque une réduction de la consommation spécifique
avec le E10. La réduction du débit massique du combustible
observé influence aussi cette amélioration, quoi que ce soit
l'influence de la puissance qui soit le plus remarquable.
En outre, on remarque que malgré l'augmentation de la
masse volumique du E10 et E15, leur débit massique diminue quand
même étant donnée les valeurs de è (temps)
observées. Ceci pourrait être dû à
l'amélioration de la combustion grâce à l'addition de
l'éthanol dans l'essence comme rapporté dans la
littérature (Raif, et al. 2017).
Consommation Spécifique [g/kWh]
1490,0 1290,0 1090,0 890,0 690,0 490,0 290,0 90,0
Variation de la consommation spécifique en pleine
charge E0 et E10
E0
E10
Poly. (E0 )
Poly. (E10)
1600 1750 1900 2050 2200 2350 2500 2650 2800 2950
vitesse de rotation [tr/min]
38
Figure III-6. Variation de la consommation
Spécifique en pleine charge pour le E0 et E10 en fonction de la
vitesse
En ce qui concerne, l'ensemble E0-E10-E15, la figure III.7.,
montre une réduction de la consommation avec les E10 et E15. On observe
qu'en-dessous de 2200 tr/min, le E15 présente les meilleures
améliorations de la consommation spécifique alors
qu'au-delà c'est le E10. Ce changement est dû à l'influence
des puissances observées avec le E10 et le E15 puisqu'autour de 2200
tr/min, la puissance et la consommation ont le même comportement.
Variation de la consommation spécifique en pleine
charge E0-E10-E15
550,0
500,0
450,0
400,0
350,0
300,0
250,0
1600 1700 1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700
2800
Vitesse de rotation [tr/min]
consommation specifique [g/kwh]
E0
E15
E10
Poly. (E0 ) Poly. (E15) Poly. (E10)
Figure III-7. Variation de la consommation en pleine charge
pour le E0, E10 et E15 en fonction de la vitesse
39
III.3.1.4. Variation du rendement effectif
La figure III.8 présente de façon
superposée, l'allure du rendement en fonction de la vitesse de rotation
(courbes au-dessus) et de la puissance (courbes en-dessous). On y remarque que
le rendement diminue avec la vitesse de rotation alors qu'elle augmente avec la
puissance jusqu'à un certain point.
Variation du rendement du E0 et E10 en
pleine
charge
Vitesse de rotation
1600 1800 2000 2200 2400 2600 2800 3000
Rendement L%]
30%
27%
25%
22%
20%
17%
15%
12%
10%
7%
5%
2%
E0
E10
E0 (vitesse de rotation)
E10 (vitesse de rotation)
Poly. (E0 )
Poly. (E10)
Poly. (E0 (vitesse de rotation))
Poly. (E10 (vitesse de rotation))
4%
28%
24%
20%
8%
0%
-4%
-8%
-12%
-16%
-20%
-24%
-28%
-32%
-36%
-40%
16%
12%
4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00
Puissance [kW]
Figure III-8. Variation du rendement en pleine charge pour
le E0 et E10 en fonction de la vitesse et de la puissance
Sur la figure III.8. on observe qu'en fonction de la vitesse,
le rendement du E10 est supérieur à celui du E0 sur toute la
plage des vitesses. En fonction de la puissance, on voit qu'en dessous de 12
kW, l'essence présente des meilleurs rendements contrairement aux plus
grandes puissances (au-delà de 12 kW) où c'est le E10 qui est
meilleur. Aussi, à 12kW, les deux se croisent (ont le même
rendement).
Cette augmentation du rendement avec le E10 est due à
l'amélioration de la puissance et du débit massique.
Néanmoins, étant donné que pour des grandes vitesses
(au-delà de 2200 tr/min, zone à laquelle la puissance
décroit) le débit massique du E10 augmente (Cfr tableau
comparatif en annexe), on observe une diminution du rendement à des
faibles puissances sous l'influence de la puissance et du débit.
40
Connaissant l'allure du rendement en fonction de la vitesse et
la puissance, dans la suite nous nous contenterons de représenter le
rendement soit en fonction de la vitesse de rotation, soit de la puissance
puisque dans la plage des valeurs obtenues, les allures sont similaires.
Toutefois, nous garderons entre parenthèses les valeurs auxquelles elles
(vitesses ou puissances) correspondent sur l'autre graphique.
Pour l'ensemble E0-E10-E15, la figure III.9., donnant l'allure
du rendement en fonction de la vitesse de rotation ; montre qu'en-dessous de
2200 tr/min (12 kW) le E15 offre des meilleurs rendements alors
qu'au-delà c'est le E10 qui offre des meilleurs rendements.
Ceci s'explique par le fait que comme observé avec la
puissance (figure III-5), le E15 offre les meilleures améliorations en
dessous de 2200 tr/min (12kW) alors qu'au-delà c'est le E10. On peut
donc y voir l'influence de la puissance sur le rendement auquel elle est
proportionnelle. Associer à cela les améliorations du
débit massique obtenues avec le E10 et le E15.
1500 1600 1700 1800 1900 2000 2100 2200 2300 2400 2500 2600 2700
2800
vitesse de rotation [tr/min]
Rendement [%]
0,29
0,27
0,25
0,23
0,21
0,19
0,17
0,15
Variation du rendement en pleine charge
E0-E10-E15
E0
E10
E15
Poly. (E0 ) Poly. (E10) Poly. (E15)
Figure III-9. Variation du rendement en pleine charge
E0-E10-E15 en fonction de la vitesse de rotation
41
III.3.2. Essais à charge partielle
Pour les essais à charge partielle, nous n'avons pas pu
avoir plusieurs points permettant de tracer l'allure complète des
courbes comme cela a été le cas lors de la pleine charge ;
l'essence et le E15 étant épuisé. Cependant nous n'avons
eu qu'une plage des données limitées. Ainsi, on se contentera
d'une discussion autour des mêmes points de fonctionnement que le E15
(les données complémentaires sont présentées en
annexe).
III.3.2.1. Variation du couple
Variation du couple en charge partielle
E0
E15
E10
Poly. (E0 ) Poly. (E15) Poly. (E10)
1500 1650 1800 1950 2100 2250 2400 2550 2700 2850 3000
vitesse de rotation [tr/min]
70,0
65,0
Couple [Nm]
60,0
55,0
50,0
45,0
Figure III-10. Variation du couple en charge partielle en
fonction de la vitesse de rotation
L'allure du couple en charge partielle observée sur la
figure III.10. montre que :
- En-dessous de 2100 tr/min, le E15 présente des
valeurs des couples inférieurs à ceux de l'essence.
- Entre 1650 et 1800 tr/min, l'essence (E0) est très
proche du E10
De façon générale, le E10 présente
les meilleures améliorations du couple. Le E15 ne présente des
améliorations qu'à partir d'une certaine vitesse. A des faibles
vitesses, les performances du E0 sont similaires au E10, tendant même
à le dépasser.
Dans la littérature, HSIEH et al., trouvent des
résultats similaires pour des faibles vitesses en charge partielle. En
observant ses allures des courbes, on voit que celles du couple se confondent
à 1000 tr/min particulièrement et à la charge partielle
(20, 40 et 60%), le E0 dépasse certains mélanges (E5, E20 et E30)
quoi qu'en générale, le E10 reste au-dessus du E0 (Hsieh, et al.
2002).
Malheureusement, HSIEH et al. ne présentent leurs
résultats que sur des graphiques et ne donne aucune explication à
ce phénomène. Dans tous les cas, nous pensons que les
propriétés du mélange (PEI, pourcentage en alcool,...) ont
eu une grande influence.
42
Toutefois, malgré le fait qu'à la charge
partielle, la quantité de combustible admise soit plus faible et qu'Il
soit possible qu'à des faibles vitesses, l'essence ait pu mieux faire
face à cette situation que les autres combustibles, nous estimons qu'un
examen approfondi du phénomène observé est
nécessaire en vue des meilleures conclusions.
Ceci, sans écarter l'hypothèse selon laquelle
les mélanges essence/bioéthanol soient des
pseudo-mélanges, dont les comportements peuvent varier suivant
différentes températures (Mbuyi 2018).
III.3.2.2. Variation de la puissance
Variation de la puissance en charge
partielle
1500 1650 1800 1950 2100 2250 2400 2550 2700 2850 3000 3150
vitesse de rotation [tr/min]
Puissance P [kW]
17,0
16,0
15,0
14,0
13,0
12,0
11,0
10,0
9,0
8,0
E0
E10
E15
Poly. (E0 ) Poly. (E10) Poly. (E15)
Figure III-11. Variation de la puissance en charge
partielle en fonction de la vitesse de rotation
Pour la puissance, comme on peut le remarquer sur la figure
III.11, l'influence du couple se fait grandement ressentir. Ainsi, de
même que pour le couple, au-delà de 2100 tr/min, les E10 et E15
présentent les meilleurs résultats que l'essence. Toutefois,
en-dessous de 2100 tr/min, le E15 est en dessous de l'essence et entre 1650 et
1800 tr/min, le E10 présente des valeurs assez proches de l'essence.
III.3.2.3. Consommation spécifique
La consommation spécifique en charge partielle, de
même que pour la pleine charge, présente des améliorations
avec l'utilisation du E10 et E15 comme nous le montre la figure III.12.
Autour de 1800 tr/min, le E15 et le E10 sont très
proches. Mais en-deçà de 1800 tr/min, le E15 offre les meilleures
consommations et au-delà c'est le E10. Entre 1900 et 2550 tr/min il y a
un grand écart entre le E10 et E15 avec le E0.
43
Ceci est essentiellement dû à l'augmentation de
la puissance en charge partielle associée à la diminution du
débit massique du E10 et E15. D'où l'amélioration de la
consommation spécifique avec des grands écarts entre l'essence et
les autres pour des grandes vitesses et puissances.
Variation de la consommation spécifique en charge
partielle
1500 1650 1800 1950 2100 2250 2400 2550 2700 2850 3000 3150
Vitesse de rotation [tr/min]
consommation specifique [g/kwh]
450,0
400,0
650,0
600,0
550,0
500,0
350,0
300,0
250,0
200,0
E0
E15
E10
Poly. (E0 ) Poly. (E15) Poly. (E10)
Figure III-12. Variation de la consommation
spécifique en charge partielle en fonction de la vitesse de
rotation
III.3.2.4. Rendement
Pour ce qui est du rendement, on observe également une
amélioration avec les E10 et E15 (figure III.13). Cette
amélioration du rendement est également due à l'influence
de la puissance et du débit massique du combustible.
Pour des grandes puissances, au-delà de 11,5 kW (1950
tr/min), Le E10 offre les meilleurs rendements tandis que pour des faibles
puissances c'est le E15. Entre 11,5 et 12 kW (1850 et 1950 tr/min), les valeurs
du rendement du E10 et E15 coïncident.
Variation du rendement en charge partielle
Rendement L%]
0,3
0,3
0,3
0,2
0,2
0,2
0,2
0,1
0,1
E0
E10
E15
Poly. (E0 ) Poly. (E10) Poly. (E15)
10,00 11,00 12,00 13,00 14,00 15,00 16,00
Puissance [kW]
44
Figure III-13. Variation du rendement en charge partielle
en fonction de la puissance
Soulignons également le fait que de façon
générale, l'ensemble des courbes (couple, puissance, consommation
spécifique et rendement) évoluent à l'intérieur de
la zone limitée par les barres d'erreurs. Ceci permet d'affirmer que
l'approximation des allures par des courbes de régression du type
polynomiale de second ordre donne lieu à des marges d'erreurs
acceptables.
III.3.3. Evaluation des performances entre les
mélanges essence/bioéthanol et
l'essence pur
Pour calculer les variations observées entre les
mélanges essence/bioéthanol (E10 et E15) et l'essence pur afin de
mieux évaluer les améliorations obtenues, nous considérons
les mêmes points de fonctionnement (même position de la vanne
d'alimentation du frein en eau) et comparerons points par points les E10 et E15
à l'essence. La relation ayant servi au calcul a été
détaillé dans le chapitre précédent et les tableaux
étalant les résultats sont en annexe. Pour des raisons de
clarté, nous présenterons simplement le graphique avec les
valeurs moyennes de chaque performance du E10 et E15 comparée à
l'essence.
1) Pour la pleine charge :
La figure III-14 présente les valeurs moyennes des
performances du E10 et E15 comparées à l'essence pour chaque
paramètre.
Comparaison des performances du E10 et E15
par rapport
à l'essence en pleine charge
12% 8% 4% 0%
|
4% 3,2%
|
2,3%
1,3%
|
5%
|
6%
|
5%
0,9%
|
11%
|
|
|
|
-4%
-8%
|
|
|
-4% -4%
|
|
|
-9%
-12%
|
ÄVitesse
|
ÄCouple
|
ÄPuissance
|
ÄDébit cble
|
ÄCs
|
Äç
|
E10
|
4%
|
1,3%
|
5%
|
0,9%
|
-4%
|
5%
|
E15
|
3,2%
|
2,3%
|
6%
|
-4%
|
-9%
|
11%
|
45
Figure III-14. Performances du E10 et E15 en pleine charge
comparé à l'essence
Sur la figure III.14. on observe que comparé(e) à
l'essence :
- la vitesse de rotation, du E10 et E15 augmente de 4 et 3.2%
respectivement. Le E10 est légèrement au-dessus du E15.
- Le couple du E10 et E15 augmente légèrement de
1.3 et 2.3% respectivement. Le couple du E15 est au-dessus de celui du E10.
- La puissance augmente de 5 et 6% respectivement avec le E10
et E15. On peut y voir clairement l'action combinée de l'augmentation du
couple et de la vitesse de rotation sur la puissance. La vitesse a donc
été un facteur déterminant comme l'a également
rapporté ELFASAKHANY dans la littérature (Elfasakhany 2014).
- Le débit massique du combustible a
légèrement augmenté de 0.9% avec le E10 et a sensiblement
baissé avec le E15. Ceci laisse croire que la teneur en alcool a
joué un rôle déterminant dans les valeurs du
débit.
- La consommation spécifique du E10 et E15 diminue de 4
et 9% respectivement. Il apparait clairement que les améliorations de la
puissance ont été prépondérantes sur l'augmentation
de la consommation quoi que le débit ait aussi influencé ce
résultat.
- Le rendement augmente de 5 et 11% avec le E10 et E15
respectivement, malgré la diminution du PEI. De même que la
consommation, la puissance a eu la plus grande influence. Néanmoins,
c'est le E15 qui présente la meilleure amélioration du rendement
puisqu'il bénéficie de l'action combinée de
l'amélioration de la puissance et du débit.
46
2) Pour la charge partielle :
Les performances (moyennes) du E10 et E15 comparées
à l'essence en charge partielle sont présentées sur la
figure III-15, ci-dessous :
Comparaison des performances du E10 et E15 par rapport à
l'essence en charge partielle
7% 6%
5% 5%
5%
2%
10%
0,1%
-1% -0,2%
-3% -2,2% -2%
-10%
-6% -6%
-8%
-8%
-11%
|
ÄVitesse
|
ÄCouple
|
ÄPuissance
|
ÄDébit cble
|
ÄCs
|
Äç
|
E10
|
5%
|
-0,2%
|
5%
|
-1%
|
-6%
|
6%
|
E15
|
0,1%
|
-2,2%
|
-2%
|
-10%
|
-8%
|
9%
|
-1%
9%
Figure III-15 Performances du E10 et E15 en charge
partielle comparé à l'essence
Sur la figure III.15. on observe que comparé(e) à
l'essence :
- la vitesse de rotation, du E10 et E15 augmente de 5 et 0.1%
respectivement. Le E15 augmente légèrement puisqu'à des
faibles vitesses le E0 a présenté des valeurs
supérieures.
- Le couple du E10 et E15 diminue de 0.2 et 2.2%
respectivement. Le couple du E15 baisse sensiblement à cause ses valeurs
lors des faibles vitesses.
- La puissance augmente de 5% avec le E10 alors qu'il baisse
de 2% avec le E15. Quoi que la vitesse du E15 ait légèrement
augmenté, la diminution du couple a beaucoup plus affecté la
puissance du E15.
- Le débit du combustible a baissé
légèrement de 1% avec le E10 et sensiblement de 10% avec le E15.
Il est bien clair qu'en charge partielle, comparé aux autres (E0 et
E15), le E15 a été peu consommé lors de la combustion
(mélange pauvre).
- La consommation spécifique du E10 et E15 diminue de 6
et 8% respectivement. Il apparait que les améliorations du débit
ont été prépondérantes sur l'amélioration de
la consommation en charge partielle plutôt que la puissance quoique cette
dernière ait aussi influencé le résultat.
- Le rendement augmente de 6 et 9% avec les E10 et E15
respectivement ; malgré la diminution du PEI. De même que pour la
consommation, le débit a eu la plus grande influence. Le E15
présente la meilleure amélioration du rendement quoi qu'il n'ait
bénéficié que de l'amélioration du débit
contrairement au E10 dont la puissance et le débit ont subi des
améliorations.
47
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Le présent travail a porté sur l'étude
comparative de performances d'un moteur à allumage commandé
fonctionnant avec de l'essence et des mélanges
essence/bioéthanol. Les concentrations volumétriques des
mélanges essence/bioéthanol sont de 10% (E10) et 15% (E15).
Les E10 et E15 ont été préparés au
laboratoire. La chaux vive a été utilisée comme
réactif déshydratant grâce à son faible prix et sa
capacité d'être réutilisé. Les résultats
d'analyse des biocarburants ont révélé qu'ils
répondaient aux spécifications de l'ASTM et aux exigences des
carburants commercialisés sur le marché congolais.
Il en ressort également, une nette amélioration
de l'indice d'octane et de la masse volumique proportionnelle au pourcentage
d'éthanol. Une réduction du PEI et de la teneur en soufre a
également été observée.
Les E10 et E15 ont été ensuite testés sur
un moteur à combustion interne 4 temps et 4 cylindres, et de marque
Renault 4, du type Billancourt des années 80, utilisant un carburateur
pour le mélange air-combustible. Le moteur n'a subi aucune modification
et a été accouplé à un frein hydraulique sur un
banc d'essais.
Les essais à pleine charge (1/1) et à charge
partielle (1/2) ont été effectués sur le moteur. Les
essais avec ouverture à 1/4 n'ont pas pu être effectués
puisqu'à ce point de fonctionnement le moteur décrochait.
A l'issue de ces essais, il a été observé
des améliorations des performances avec les E10 et E15 lors du
fonctionnent en pleine charge. De façon générale,
en-dessous de 2100 tr/min, le E15 a présenté les meilleures
performances alors qu'au-delà de 2200 tr/min c'est le E10 qui a
présenté les meilleures performances.
Des améliorations ont également
été obtenues à charge partielle. Ces améliorations
ont été plus remarquables au niveau de la consommation
spécifique et du rendement. En-dessous de 2100 tr/min, le E15 a
présenté des faibles performances pour le couple et la puissance.
Mais le E10 a présenté les meilleures performances sur toute la
plage de vitesse.
Néanmoins, dans cette étude nous n'avons pas pu
analyser le gaz d'échappement et nous avons travaillé avec des
plages de données limitées, ce qui a fortement restreint notre
étude. Ainsi pour des futurs travaux nous suggérons d' (de) :
- Analyser les gaz d'échappement pour évaluer
les émissions.
- Reprendre les essais avec une plus grande quantité de
combustibles, prévoir une bonne instrumentation pour prélever les
températures et utiliser, si possible, un frein pouvant permettre
d`avoir des faibles vitesses (=1600 tr/min).
- Etudier les performances pour des concentrations au-dessus
du E15 (E20, E50, E85,...) avec ou sans modification du moteur.
- Etudier l'état de dégradation pouvant
être observé à la suite d'une utilisation prolongé
des mélanges (E5, E10, E15,...) (test de longévité).
- Etudier les différentes possibilités de
réduction du coût de production du bioéthanol ou d'utiliser
des produits résiduels (alcool de mauvais goût,...).
48
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d'octane consulté le 24/04/2018
51
ANNEXES
52
Annexe 1: Contraintes expérimentales
Pendant la phase expérimentale de ce travail, nous
avons dû faire face à plusieurs contraintes et difficultés.
Nous présentons ici quelques-unes d'entre elles.
1°) Préparation du carburant
Lors de la préparation du carburant au laboratoire de
chimie de la faculté polytechnique, l'une des difficultés
à laquelle nous avons dû faire face est l'acquisition des
réactifs (chaux vive et éthanol) répondant aux
critères de qualité, de quantité et de coût. Sur le
marché de Kinshasa cela n'est pas facile.
En effet, après avoir été arnaqué
avec de l'alcool de mauvaise qualité, nous avons été
contraints d'acheter l'éthanol à Kwilu-Ngongo, à un prix
plus élevé qu'habituellement à cause de sa rareté
durant la période de nos essais (Mi-février). La chaux vive de
bonne qualité a également été difficile à
trouver sur le marché. Nous avons dû bénéficier de
l'aide du Professeur Haddy pour en trouver, après avoir
déjà commencé à préparer une chaux de
mauvaise qualité (commercialisé par la majeure partie des
vendeurs).
Une autre difficulté a été l'étape
de filtration. Nous avons observé qu'avec la filtration simple (par
gravité) l'éthanol prenait beaucoup de temps pour être
filtré, ce qui occasionnait beaucoup des pertes par évaporation.
Nous avons dû passer à la filtration sous vide, mais là
encore les choses n'ont pas été aussi simple que cela, puisque la
pompe manuel exigé un grand effort physique. Nous avons
été contraints d'aller finir cette étape au laboratoire de
chimie de la faculté de science disposant d'une pompe à vide
(quoi que peu performant vue sa vétusté).
Une fois préparé, les carburants devraient
être analysés pour en déterminer les paramètres
physico-chimiques. Mais n'ayant pas l'instrumentation adéquate pour ces
analyses suivant les normes requises par l'ASTM, nous avons envoyé les
échantillons de E10 et E15 prélevé auprès de la
SEP-CONGO pour les faire analyser. Ne pouvant pas être présent,
nous-même, pendant ces analyses nous ne saurons garantir `l'exactitude'
des résultats.
En effet, Nous avons remarqué certaines
incohérences dans les résultats d'analyse de la SEP-CONGO. Nous
pensons que pour certains paramètres (PEI, masse volumique,...) une
confusion des valeurs a pu se glisser étant donné le fait que ces
paramètres n'ont pas été déterminé le
même jour et par le même technicien. Ainsi par exemple, pour le PEI
qui a été déterminé un autre jour par quelqu'un
d'autres, nous supposons qu'il a changé d'échantillons ou
inversé (voir tableau A1).
2°) Essais moteur
Concernant les essais moteurs, les contraintes auxquelles nous
avons dû faire face sont la vétusté du moteur, le manque
d'instrumentation adéquate, les exigences du frein et accessoire,...
Le moteur Renault 4 que nous avons utilisé est un
moteur des années 80, installé au laboratoire de moteur à
combustion interne de l'UNIKIN, mais inutilisé depuis quelques
années. Il nous a fallu plusieurs jours de `rodage' avant de
débuter les essais proprement dits. Sur les quatre bougies d'allumage
que compte le moteur, seulement trois d'entre-elles fonctionnent correctement.
L'une des bougies ne peut pas être
53
remplacée au risque d'endommager la culasse et
d'être obligé de la changer complètement.
Un autre problème a été la
disponibilité du banc d'essai. En effet, le joint de cardan
installé sur notre banc pour relier le frein au moteur était
attendu sur un autre banc. Ainsi nous ne disposions que d'un temps
réduit pour faire tous les essais.
La plus grande contrainte a été au niveau de
l'alimentation en eau du frein hydraulique. L'ensemble des essais devraient se
passer le même jour pour rester dans les mêmes conditions mais
l'eau fourni par la Regideso n'était pas toujours disponible
(irrégulier et instable), ainsi nous avons opté pour
l'utilisation de l'eau du puits de forage.
Après avoir examiné les résultats des
premiers essais avec les E0, E10 et E15 (du 13/02/2018 avec l'eau du puits de
forage) nous nous sommes rendu compte que les valeurs obtenues ne couvraient
qu'une portion des courbes caractéristiques.
Nous avons repris les essais avec le E10 (seul combustible
à notre portée en ce moment), cette fois nous avons
utilisé l'eau de la Regideso, ce qui nous a donné uniquement des
faibles couples (G = 5 à 3.5 kgf) étant donné le
débit fourni.
D'autres améliorations ont également
été faites sur le circuit d'alimentation du frein (utilisation du
débit max du puits de forage, combinaison de l'eau du puits et celui de
la Regideso,...) afin d'obtenir des meilleurs résultats. Nous avons
dû faire face à une contrainte budgétaire ce qui ne nous a
pas permis de poursuivre les essais et d'améliorer d'avantage les
résultats particulièrement avec l'essence à la charge
partielle et le E15 (en pleine charge et à charge partielle).
Aussi, le frein étant analogique et très peu
sensible à certaines variations de débit d'eau, nous n'avons pas
réussi à obtenir des grandes variations du couple avec le
débit disponible donnant lieu à plusieurs points (valeur du
couple) très rapprochés en dépit de la variation de la
vitesse de rotation.
Une autre difficulté a été le manque
d'instrumentation adéquate particulièrement pour mesurer la
température. En effet, le thermocouple à notre disposition n'a
pas permis de prélever la température à
l'échappement et aucun dispositif pouvant permettre de suivre
l'évolution des températures (combustion, échappement,...)
n'a été à notre portée. Ce qui ne nous a pas permis
d'expliquer certains phénomènes comme cela a été
les cas pour plusieurs auteurs cités dans la littérature.
Néanmoins, lors de l'un de nos essais (celui du
20/02/2018), nous avons utilisé un thermocouple laser qui nous a permis
de connaitre la température à l'échappement de quelques
points et d'en déduire que la combustion était normal. Les
résultats de tous les essais classés par dates sont en annexe.
Toutefois, malgré ces contraintes et conditions de
travail difficiles et inadéquates, ayant l'obligation des
résultats, en tant que futur ingénieur civil ; nous avons
dû nous surpasser pour produire les résultats présenter
dans la suite du travail.
54
Annexe 2: Rapport d'analyses de l'éthanol de
Kwilu-Ngongo
55
Annexe 3: Résultats d'analyses des carburants
par la SEP-CONGO (Corrigés) Tableau A-1
Résultats d'analyse de la SEP-CONGO corrigé
N°
|
Paramètres
|
E0
|
E15
|
E10
|
1
|
Aspect
|
C&L
|
C&L
|
C&L
|
2
|
masse volumique à 15°C(kg/m3)
|
749,5
|
756,4
|
757,1
|
2*
|
Masse volumique à 15°C corrigé
(kg/m3)
|
|
757,1
|
756,4
|
3
|
Indice d'octane
|
92,4
|
99,3
|
98,9
|
4
|
Résidu (% Vol)
|
1
|
1
|
1,5
|
5
|
Pertes (% Vol)
|
1
|
0,5
|
0,5
|
6
|
Température (20%-10%) (°C)
|
11
|
5
|
6
|
7
|
Teneur en cendres
|
0
|
0
|
0
|
8
|
Teneur en eau
|
0
|
0
|
0
|
9
|
Teneur en soufre (%masse)
|
0,028
|
0,027
|
0,028
|
10
|
Teneur en soufre (ppm)
|
-
|
115
|
119
|
11
|
Volume distillé (100ml de
départ)
|
-
|
98,5
|
98
|
12
|
PEI (MJ/kg)
|
43,850
|
43,781
|
43,774
|
12
|
PEI Corrigé (MJ/kg)
|
|
43,774
|
43,781
|
13
|
PEI (kcal/kg)
|
10450,49
|
10463,97
|
10462,19
|
13*
|
PEI Corrigé (kcal/kg)
|
10480,49
|
10463,97
|
10462,19
|
Observations : - Les valeurs comportant probablement des
erreurs ont été mises en surbrillance - (*) :
Paramètre corrigé pour les raisons détaillé
précédemment (annexe 1).
- La conversion du kilocalorie en
Mégajoule a été faite en considérant que 1kcal =
4,184.10-3 MJ
Annexe 4: Résultats complémentaire des
essais du E0-10-E15 en pleine charge Tableau A-2
Résultats des essais ayant servi à tracer les graphiques du
E0-E10-E15
Car- burant
|
[fkell
|
PCI
[r??]
|
vitesse [tr/min]
|
G [kg]
|
?
?sec]
|
Couple [Nm]
|
P [kW]
|
m [g/s]
|
Cs
[g/kWh]
|
n
' I
|
N° Essai
|
p [kg]
|
|
E0
E10
|
749,5
756,4
|
43,85
43,77
|
1670
|
9,3
|
34
|
65,38
|
11,43
|
1,10
|
347,05
|
24%
|
1
|
1690
|
9
|
32
|
63,27
|
11,20
|
1,17
|
376,52
|
22%
|
2
|
1740
|
9
|
32
|
63,27
|
11,53
|
1,17
|
365,70
|
22%
|
3
|
1835
|
9
|
31
|
63,27
|
12,16
|
1,21
|
357,96
|
23%
|
4
|
2330
|
8
|
22
|
56,24
|
13,72
|
1,70
|
446,89
|
18%
|
5
|
1659
|
9,5
|
36
|
66,78
|
11,60
|
1,05
|
326,02
|
25%
|
1
|
1684
|
9,35
|
34
|
65,73
|
11,59
|
1,11
|
345,42
|
24%
|
2
|
1755
|
9,2
|
33
|
64,67
|
11,89
|
1,15
|
347,11
|
24%
|
3
|
1923
|
8,83
|
31,5
|
62,10
|
12,51
|
1,20
|
345,59
|
24%
|
4
|
2695
|
8
|
19
|
56,24
|
15,87
|
1,99
|
451,49
|
18%
|
5
|
E15
|
757,1
|
43,78
|
1686
|
9,75
|
37
|
68,54
|
12,10
|
1,02
|
304,45
|
27%
|
1
|
1716
|
9,4
|
37
|
66,08
|
11,87
|
1,02
|
310,17
|
27%
|
2
|
1764
|
9,3
|
36
|
65,38
|
12,07
|
1,05
|
313,54
|
26%
|
3
|
1855
|
9,2
|
34
|
64,67
|
12,56
|
1,11
|
319,04
|
26%
|
4
|
2588
|
7,75
|
19
|
54,48
|
14,77
|
1,99
|
485,71
|
17%
|
5
|
Charge totale
N° essai
Charge partielle
Date
|
vitesse [tr/min]
|
G [kg]
|
O [sec]
|
(gradua- tion vanne)
|
13/02/18
|
1670
|
9,3
|
34
|
1
|
1690
|
9
|
32
|
2
|
1740
|
9
|
32
|
3
|
1835
|
9
|
31
|
4
|
2330
|
8
|
28
|
5
|
26/02/2018
|
1651
|
10
|
32
|
1
|
1985
|
9
|
28
|
2
|
2115
|
8,5
|
25
|
3
|
2315
|
8
|
22
|
4
|
2649
|
7,5
|
18
|
5
|
2735
|
6,75
|
17
|
6
|
2800
|
5,25
|
16
|
7
|
2886
|
3,5
|
15
|
8
|
2890
|
2,5
|
14
|
9
|
Tableau A-5 Résultats des essais avec le
E15
Charge totale
|
N° essai (gradua- tion vanne)
|
Charge partielle
|
Date
|
vitesse [tr/min]
|
G
[kg]
|
O [sec]
|
Date
|
vitesse [tr/mn
]
|
G [kg]
|
O [sec]
|
13/02/2018
|
1685,5
|
9,75
|
37
|
1
|
13/02/2018
|
1572,5
|
9,2
|
42
|
1716
|
9,4
|
37
|
2
|
1635
|
9,1
|
41
|
1763,5
|
9,3
|
36
|
3
4
5
|
1694,5
|
9
|
38
|
1855
|
9,2
|
34
|
1835
|
9
|
36
|
2588
|
7,75
|
19
|
2860
|
7,75
|
17
|
Charge totale
|
N° essai (gradua- tion vanne)
|
Charge partielle
|
Date
|
vitesse [tr/mi n]
|
G [kg]
|
O [sec]
|
T ech
[°C]
|
Date
|
vitesse [tr/mi n]
|
G [kg]
|
O [sec]
|
T ech
[°C]
|
13/02/2018
|
1659
|
9,5
|
36
|
|
1
2
3
4
5
|
13/02/2018
|
1613
|
9,3
|
38
|
|
1684
|
9,4
|
35
|
|
1667
|
9,2
|
37
|
|
1755
|
9,2
|
34,5
|
|
1794
|
9
|
36
|
|
1923
|
8,8
|
31,5
|
|
2005
|
9
|
31
|
|
2695
|
8
|
19
|
|
2988
|
7
|
16
|
|
20/02/2018
|
2837
|
5
|
14,5
|
|
1
2
3
4
5
|
20/02/2018
|
2939
|
6
|
17,02
|
|
2876
|
5
|
14,8
|
340
|
2955
|
6
|
16,92
|
325
|
2905
|
5
|
14,6
|
|
2968
|
6
|
16,67
|
320
|
2894
|
5
|
14,8
|
335
|
3020
|
6
|
16,39
|
|
2915
|
3,5
|
14,6
|
|
3137
|
4,25
|
14,74
|
|
26/02/2018
|
1661
|
10,3
|
33,8
|
|
1
2
3
4
5
|
26/02/2018
|
1610
|
10
|
35,76
|
|
1650
|
10,5
|
30,3
|
|
1609
|
10
|
35,21
|
|
1655
|
10,5
|
32,95
|
|
3065
|
6,5
|
16,11
|
|
2925
|
6
|
15,6
|
|
3020
|
6,5
|
16,23
|
|
|
3120
|
4,75
|
14,46
|
|
vitesse [tr/min]
1663
1699
1762,5
1842,5
2513,5
1624,5
1663,3
1925
2017,5
2065
2248
2548
2850
Date
13/02/2018
26/02/2018
O [sec]
35
34
33
32
17,5
35
34
29
28
27
24
21
18
G
[kg]
9,4
9
9
8,9
7
9,75
9,4
9,25
8,5
8,5
8
7,75
6,75
Observation sur l'eau utilisé et vanne de
réglage utilisé :
- Le 13/02/2018 Eau de forage (vanne
alimentation)
- Le 20/02/2018 : Eau de la
Regideso
- Le 26/02/2018: Eau de forage (Vanne alimentation
& Dérivation)
56
Annexe 5: Résultats des essais classifier selon
le type de combustible et le jour de l'essai
Tableau A-3 Résultats des essais avec l'essence (E0)
Tableau A-4 Résultats des essais avec le E10
57
Annexe 6: Tableaux comparatifs des différents
combustibles par rapport à l'essence
Tableau A-6 Comparaison entre mélange
essence/bioéthanol (E10 et E15) et essence pur à la pleine
charge
Carburant
|
N° essai
|
ÄVitesse
|
ÄCouple
|
ÄPuissance
|
ÄDébit Cble
|
ÄCs
|
Äç
|
E10
|
1
|
-1%
|
2,2%
|
1,5%
|
-4,6%
|
-6,0%
|
6,54%
|
2
|
-0,3%
|
3,9%
|
3,5%
|
-4,9%
|
-8,2%
|
9,1%
|
3
|
1%
|
2,2%
|
3,1%
|
-2,0%
|
-5,0%
|
5,4%
|
4
|
5%
|
-1,9%
|
2,9%
|
-0,6%
|
-3,4%
|
3,7%
|
5
|
16%
|
0,0%
|
15,7%
|
17,0%
|
1,1%
|
-0,9%
|
Moyenne
|
4%
|
1,3%
|
5%
|
1,0%
|
-4%
|
5%
|
E15
|
1
|
1%
|
4,8%
|
5,8%
|
-7,3%
|
-12,4%
|
14,28%
|
2
|
2%
|
4,4%
|
6,1%
|
-12,7%
|
-17,7%
|
21,7%
|
3
|
1%
|
3,3%
|
4,7%
|
-10,3%
|
-14,3%
|
16,9%
|
4
|
1%
|
2,2%
|
3,3%
|
-8,0%
|
-11,0%
|
12,5%
|
5
|
11%
|
-3,1%
|
7,6%
|
16,9%
|
8,6%
|
-7,8%
|
Moyenne
|
3,2%
|
2,3%
|
6%
|
-4%
|
-9%
|
12%
|
Tableau A-7 Comparaison entre mélange
essence/bioéthanol (E10 et E15) et essence pur à la charge
partielle
Carburant
|
N° essai
|
ÄVitesse
|
ÄCouple
|
ÄPuissance
|
ÄDébit Cble
|
ÄCs
|
Äç
|
E10
|
1
|
-3%
|
-1,1%
|
-4,1%
|
-7,0%
|
-3,0%
|
3,27%
|
2
|
-2%
|
2,2%
|
0,3%
|
-7,2%
|
-7,5%
|
8,2%
|
3
|
2%
|
0,0%
|
1,8%
|
-7,4%
|
-9,0%
|
10,1%
|
4
|
9%
|
-2,2%
|
6,4%
|
4,3%
|
-2,0%
|
2,2%
|
5
|
19%
|
0,0%
|
18,9%
|
10,5%
|
-7,1%
|
7,8%
|
Moyenne
|
5%
|
-0,2%
|
5%
|
-1%
|
-6%
|
6%
|
E15
|
1
|
-5%
|
-4,8%
|
-9,3%
|
-15,9%
|
-7,3%
|
8,05%
|
2
|
-4%
|
-1,1%
|
-4,8%
|
-16,3%
|
-12,1%
|
13,9%
|
3
|
-4%
|
-1,7%
|
-5,5%
|
-12,4%
|
-7,3%
|
8,0%
|
4
|
0%
|
-3,4%
|
-3,8%
|
-10,3%
|
-6,8%
|
7,4%
|
5
|
14%
|
0,0%
|
13,8%
|
3,9%
|
-8,7%
|
9,7%
|
Moyenne
|
0,2%
|
-2,2%
|
-2%
|
-10%
|
-8%
|
9%
|