1.2. Revue de la littérature
Avant sa mise au point, au début des années 80,
des moustiquaires imprégnées d'insecticide, les gens utilisaient
déjà des moustiquaires dans de nombreux pays, principalement pour
se protéger contre les piqûres de moustiques. On ne dispose que de
peu de données concernant la couverture des ménages en
moustiquaires avant l'introduction des MII, mais leur emploi devait
présenter de grandes variations.
Les moustiquaires étaient très largement
utilisées dans certains pays, comme en Gambie, et fort peu dans
d'autres, comme au Mozambique ; la plupart des autres pays se situant entre ces
deux extrêmes.
C'est au milieu des années 80 qu'ont été
reconnu l'intérêt épidémiologique potentiel et les
avantages en santé publique représentés par le traitement
des moustiquaires avec un insecticide pyréthrinoïde comme
méthode de protection contre le paludisme.
Une enquête aussi a été effectué
par l'Agence des États-Unis pour le développement international
(USAID) et de l'Initiative Paludisme du Président des États-Unis,
sur l'indicateur supplémentaire du rapport entre l'accès à
une moustiquaire imprégnée d'insecticide et son utilisation.
Cet indicateur contrôle l'accès aux
moustiquaires. Il donne l'estimation de la proportion de la population
utilisant des moustiquaires parmi les personnes ayant accès à une
moustiquaire au sein de leur foyer. Cet indicateur fournit des informations sur
le véritable écart de comportement parce qu'il explique un nombre
insuffisant de moustiquaires au sein du foyer. Le Rapport sur l'accès et
l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide de 2017
fournit un résumé du rapport entre l'accès et
l'utilisation à travers les pays et au sein de ceux-ci.
«L'accès aux moustiquaires
imprégnées d'insecticide » se base sur le nombre de
moustiquaires imprégnées d'insecticide dans le foyer et le nombre
de membres du foyer. Sur un grand échantillon, il mesure la proportion
de personnes qui doivent avoir accès à une moustiquaire
imprégnée d'insecticide. Il ne peut pas être calculé
sur une base individuelle. On entend par « utilisation » la
proportion de la population ayant dormi sous une moustiquaire
imprégnée d'insecticide la veille de l'enquête.
Lorsque le ratio d'accès par rapport à
l'utilisation est élevé, vous devez envisager de passer à
la mesure de l'utilisation, de l'entretien des moustiquaires
imprégnées d'insecticide, c'est-à-dire que les
moustiquaires imprégnées d'insecticide s'utilisent «
9
la plupart des nuits », « chaque nuit », «
pendant la saison des pluies et la saison sèche » et « toute
l'année » ou chaque mois de l'année.
Au Togo une étude a été
réalisée au cours du mois de décembre 2008, dans le cadre
d'une approche intégrée de réduction de la
morbidité et de la mortalité infantiles, une campagne nationale
intégrée de supplémentations de distribution de
Moustiquaires Imprégnées d'Insecticide (MII) aux enfants de moins
de 5 ans a été conduite avec l'appui de tous les partenaires
intervenant dans le domaine de la santé. L'enquête a eu lieu
pendant la saison des pluies, une période de forte transmission du
paludisme. Elle s'est déroulée environ 7-8 mois après la
campagne de distribution des MII de décembre 2008.
Après la campagne de distribution de MII, les ASC et
les volontaires de la CRT sont passés de ménage en ménage
pour rappeler les informations sur le paludisme et l'importance de
l'utilisation de la MII, s'assurer de la disponibilité de la MII et
vérifier que la MII était correctement fixée ou
accrochée au-dessus du lit ou de la natte. Ils ont aussi aidé les
ménages à fixer la MII au cas où elle n'était pas
suspendue ou était mal fixée et rappelé les informations
sur l'entretien de la MII etc.
Des résultats de l'évaluation, il ressort
qu'environ 78% des ménages qui avaient reçu la visite d'un agent
informateur après la campagne avaient une MII suspendue contre environ
55% qui n'avaient pas reçu de visite d'un agent informateur et qui
avaient une MII suspendue.
Cet indicateur varie à très peu en fonction du
milieu de résidence. Parmi les ménages qui ont reçu la
visite d'un relais communautaire après la campagne et qui ont suspendue
une MII, environ 74% étaient en milieu urbain contre
près de 78% en milieu rural.
Pour ce qui concerne les ménages qui n'ont pas
reçu de visite et qui ont suspendue la MII, les ménages urbains
représentaient près de 54% contre 55% de ceux du milieu rural.
Une étude réalisée par Stephen S. LIM et
al en 2011 sur un certain nombre de pays d'Afrique sub-saharienne montre que
contrôle fait des niveaux de transmission, la récente mise
à l'échelle dans la couverture en MII a probablement
été accompagnée par des réductions significatives
de la mortalité infantile et que des
10
gains de santé supplémentaires pourraient
être obtenus avec de nouvelles hausses des MII la couverture dans les
populations à risque de paludisme2.
Au Sénégal d'importants efforts ont
été fournis dans la recherche d'outils et de méthodes de
lutte adaptés aux conditions épidémiologiques et
acceptés par les communautés. L'utilisation des moustiquaires de
lits est un moyen efficace de protection individuelle contre les piqûres
de moustiques et, en Afrique, leur emploi est très répandu dans
certaines communautés, même si elles ne sont pas toujours bien
entretenues ou sont mal utilisées. De nombreux essais ont
été réalisés pour évaluer
l'efficacité de l'utilisation de moustiquaires imprégnées
d'insecticide dans la lutte antipaludique en Afrique. Ils montrent que l'usage
généralisé de ces moustiquaires entraîne une
réduction des populations vectorielles et de la transmission, de la
morbidité et de la mortalité dues au paludisme.
L'effet des moustiquaires imprégnées de
deltaméthrine sur le paludisme a été étudié
uniquement dans la vallée du fleuve, dans une zone sahélienne
à faible niveau de transmission. Il était donc nécessaire
d'évaluer leur impact dans d'autres zones écologiques pour
déterminer leur acceptabilité et la pérennité de
leur utilisation.
DOUDOU et al (2012) ont quant à eux analysé
l'efficacité des moustiquaires imprégnées d'insecticide
à longue durée d'action (MILDA) sur le long terme dans deux
villages de Côte d'Ivoire (N'gatty et Allaba,).Ils aboutissent au fait
que les MILDA sont globalement efficaces les premiers mois et qu'au-delà
de 12 mois l'effet s'estompe. Pour eux le mauvais entretien de ces MILDA
(Lavage principalement) est la cause majeure qui entrave son
efficacité.
Au Niger une enquête d'évaluation
réalisée en Octobre 2009 montre que 60% des enfants dorment sous
une moustiquaire imprégnée pour une disponibilité de 78.3%
au niveau des ménages. L'utilisation des moustiquaires
imprégnées a évolué ; elle était à
71,50% en 2010 pour les femmes enceintes et de 63,70% pour les enfants de moins
de 5 ans sur la même période.
Les principaux défis du programme national concernent :
l'amélioration de la couverture du pays en moustiquaires
imprégnées d'insecticide à longue durée d'action
(MIILDA) ainsi que leur utilisation, l'amélioration du diagnostic
précoce et le traitement adéquat des cas de paludisme, le suivi
régulier de la sensibilité des
2 S. S. LIM et Al: Net Benefits: A
Multicountry Analysis of Observational Data Examining Associations between
Insecticide-Treated Mosquito Nets and Health Outcomes, PLoS Medicine September
2011, Volume 8, Issue 9, 13 P.
11
vecteurs aux insecticides et celle des parasites aux
médicaments utilisés, l'amélioration de l'accès
universel aux soins et à la prévention.
Le paludisme est une pathologie qui peut être mortelle,
il est dû à des parasites transmis à l'homme par des
piqûres de moustiques infectés. C'est une des maladies communes
affectant des êtres humains dans le monde. Son impact majeur est presque
entièrement sur les pays en développement, surtout en Afrique.
Presque la moitié de la population dans le monde est exposé au
risque de contracter la maladie. Le paludisme reste la principale cause de
morbidité et selon l'OMS 216 millions de cas et 660 milles sont
enregistrés décès en 2010 et pour la plupart parmi les
enfants africains. Plus de 85% des cas et 90% de décès dus au
paludisme surviennent en Afrique Subsaharienne.
Le paludisme est une maladie qui n'épargne aucune
couche de la société. Face à ce fléau, la
médecine propose aussi bien des moyens curatifs que préventifs
pour limiter ses dégâts. L'outil préconisé de nos
jours pour la prévention contre cette endémie est la moustiquaire
imprégnée d'insecticide. Mais, les populations restent sceptiques
à son adoption et la maladie continue de faire des victimes.
Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS),
près de la moitié de la population mondiale est exposée au
risque de paludisme et un enfant meurt du paludisme toutes les deux (2)
minutes. En 2016, le paludisme était responsable de 445 000
décès dans le monde et on dénombrait 212 millions de
nouveaux cas selon la même source.
Pour faire face à ce problème de santé
publique, différentes initiatives mondiales et continentales ont
été mises en oeuvre notamment les approches de prévention
qui ont fait leurs preuves. Recommandées par l'OMS, ces approches sont
entre autres : l'utilisation de moustiquaires imprégnées
d'insecticide, la pulvérisation d'insecticide à effet
rémanent à l'intérieur des habitations et les traitements
préventifs pour les groupes les plus vulnérables, à savoir
les femmes enceintes, les enfants de moins de cinq ans et les nourrissons.
|