Une économie de marché moderne est soumise
à des crises gaspillant les ressources en chômage involontaire et
autres gâchis, à des fluctuations, à des périodes
d'inflation. Les interventions de l'État pour y remédier par les
politiques budgétaires ou monétaires, inspirées de Keynes,
ont inséré leurs effets et la vie politique dans le cycle
économique, mais au total, elles ont fortement amorti les crises et les
fluctuations (même la crise d'après 1974 est moins grave que celle
des année 1930).
33 Serge Christophe KOLM, op.cit., p49
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La principale prescription pour remédier à ces
fluctuations émanant de la famille libérale, le freinage de
l'inflation par la masse monétaire, appliquée récemment, a
causé de fortes crises avec haut chômage, décroissance de
la production et des revenus, etc.
Au plan théorique, les théories avancées
par les libéraux pour critiquer l'interventionnisme
macro-économique Keynésien dans la régulation globale de
l'économie font eau de toute parts.34
L'Etat doit intervenir pour internaliser.
La notion d'effet externe a été
développé dans les années 1920 par Marshall Pigou avant
d'être systématisée par Meade dans les années
1950.
Un effet externe (externalité) désigne une
situation dans laquelle l'acte de consommation ou de production d'un agent
influe positivement ou négativement sur l'utilité d'autre agent,
sans que cette interaction ne transite par le marché,
c'est-à-dire par le mécanisme de prix.35
Dans le cas des effets externes négatifs, une
première solution envisagée par Pigou consiste à taxer
celui qui est à l'origine. Il existe ailleurs une taxe optimale dont le
montant est égal à la différence entre le coût
marginal sociale et le coût marginal privé.36
En donnant un prix à la pollution par exemple au moyen
d'une taxe, le pouvoir public a modifié le comportement des
opérateurs économiques qui intègrent désormais dans
leurs calcul le coût de la pollution : l'externalité a
été internalisée au travers le prix (une taxe).
Dans le cas d'externalité positive, l'Etat peut
renforcer les droits de propriété et subventionner
l'activité économique.
34 Serge Christophe KOLM, op.cit, p107
35 KALOMBO BONGALA J.P, op.cit, p146
36 Michel Beaud et Gilles DOSTALLER, la
pensée économique depuis Keynes, Paris, seuil, 1993, p23
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L'Etat se doit d'assurer, lorsque cela est possible la
pérennité du processus concurrentiel par une politique antitrust.
Sur le plan microéconomie, la concurrence constitue la situation la plus
favorable au consommateur dans la mesure où elle élimine les
rentes non justifiées.
Le pouvoir public a mission de surveiller la concentration
des marchés et de punir les pratiques anti-concurrentielles.
Les règles encadrant la concurrence sont toutes fois
difficiles à mettre en oeuvre, sans doute parce que la notion des
concurrences repose elle-même sur un paradoxe.
En effet, on peut considérer que la concurrence
constitue un processus de sélection pouvant conduire le cas
échéant à l'élimination de concurrents, au profit
de firme les plus efficaces.
Les règles de concurrences ne visent alors pas tant
à empêcher la disparition de concurrents qu'à
contrôler les moyens utilisés par les firmes pour parvenir
à leur fin. Il s'agit donc dans ce cas de déterminer à
partir de quel moment un comportement ne résulte plus du jeu normal de
la concurrence.
Dans la pratique, la politique de la concurrence se compose
de trois volets principaux : le contrôle de la concentration, des abus de
position dominante et les ententes anticoncurrentielles.37
Pour ce qui concerne le contrôle des concentrations, il
s'agit pour les autorités de la concurrence d'évaluer à
priori l'impact sur la concurrence d'une modification de la structure de
marché consécutif à une opération de
fusion-acquisition.
Ce contrôle repose sur le principe de la modification
préalable, des parties avant de finaliser les opérations, les
entreprises doivent en informer l'autorité de la concurrence laquelle
leur permettra après examen du dossier et le cas échéant
de mener leur projet à son terme.
37 KYUNGU KAKUDI Charles, Cours de Droit de
Concurrence, inédit, UNILU, L2DES, 2018-2019, p2
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